Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Fay ce que vouldras. Mélanges en l’honneur d’Alessandro Vitale-Brovarone
- Pages : 799 à 813
- Collection : Rencontres, n° 333
- Série : Civilisation médiévale, n° 29
Résumés
Mario Ascheri et Patrizia Turrini, « Onoranze laiche e religiose a Siena nel primo Cinquecento »
Vers la fin de la République (1555), Sienne continuait de soigner son image. Pour l’Assomption, citoyens, étrangers, villes et villages soumis devaient apporter la cire nécessaire aux luminaires de la cathédrale. Le gouvernement conviait alors les représentants de la région à un grand repas. Nous connaissons le plan de table de l’année 1536 ainsi que le menu servi deux ans plus tard. Les aumônes aux églises et chapelles pour les fêtes des saints furent énumérées dans le dernier statut (1545).
Alessandro Barbero, « Disegni e scritture avventizie in latino e in volgare nei Libri di taglia trecenteschi del comune di Vercelli »
L’article publie une douzaine de courts textes, latins ou vulgaires, parfois assortis de dessins, rajoutés dans les marges et les espaces blancs des livres comptables de la commune de Verceil, datés entre 1386 et 1399 : y figurent des proverbes, dictons et vers, y compris un quatrain obscène.
Lisa Beltramo, « Septentrio eius viri vultum videat. Note sui rapporti di Galileo con la Polonia »
La contribution renouvelle et développe les études existantes sur le rapport entre Galilée et le monde polonais, à travers l’analyse de quelques lettres de la correspondance galiléenne. Le sujet présente d’importantes dynamiques à replacer dans le contexte des frontières culturelles du Royaume de Pologne, dont le milieu intellectuel a favorisé l’ouverture au débat scientifique européen, notamment grâce aux nouveautés induites par les mutations épistémologiques liées aux thèses coperniciennes.
800Franco Castelli, « Truncon: chi era costui ? Viaggio semiserio alle radici della “mandrognità” dalle terre di Baudolino e di Gagliaudo sino al regno di Garibuglia »
En écho aux racines familiales d’Alessandro Vitale-Brovarone, situées à Alessandria, cet article entame un voyage de découverte ironique, mais très documenté, à la recherche de l’origine d’une des nombreuses variantes d’une expression qui attribue au mythique avocat Truncon la peu prévoyante initiative de démolir sa maison pour en vendre les briques.
Raffaele Caterina, « La clausola circa »
Dans le cadre du contrat de vente, avec la clause « circa » (à peu près, environ) les parties conviennent – sans répercussion sur le prix unitaire d’achat stipulé – que le vendeur peut livrer à l’acheteur une quantité de marchandise légèrement supérieure ou inférieure à celle prévue au contrat. L’objet de cette étude concerne les conditions d’emploi de l’adverbe « environ » dans la langue courante et dans les recueils des usages locaux publiés par les Chambres de commerce italiennes.
Mattia Cavagna, « L’amicizia secondo Jean de Vignay, ovvero l’arte di tradurre – malino – Cicerone nel 1330 »
Cette étude porte sur une série d’extraits du De amicitia et du De officiis compilés à l’intérieur du Speculum historiale (livre VII). L’analyse du texte latin permet de formuler quelques observations sur la circulation des œuvres de Cicéron au xiiie siècle. L’analyse de la version française, le Miroir historial, permet de mettre en exergue les difficultés rencontrées par le traducteur, Jean de Vignay, devant un texte qui lui est parvenu dans un état fortement dégradé.
Dario Cecchetti, « Sulla centralità dell’epistola in quanto genere nel primo umanesimo francese. Nicolas de Clamanges riflette sull’epistolografia »
Dans le cadre de la production entre xive et xve siècle en France, l’auteur étudie quelques aspects des lettres de Nicolas de Clamanges dans leurs différentes rédactions ; l’étude est accompagnée par l’édition critique de la lettre de Clamanges à Jean de Montreuil Iohanni suo.
801Paola Cifarelli, « Galanterie. Su alcuni versi di Mellin de Saint-Gelais »
L’analyse philologique d’un poème composé en terza rima par Mellin de Saint-Gelais et figurant, entre autres, dans une anthologie poétique manuscrite actuellement en main privée permet de reconstruire les rapports entre les témoins et les phases successives d’élaboration du texte, qui eut un succès durable surtout grâce aux recueils musicaux. La transcription d’un poème inédit de Mellin montre tout l’intérêt du manuscrit de la collection privée pour l’étude de la production « saingelienne ».
Monica Cini, « Note sul dialetto di Dolceacqua »
Sur la base d’une enquête récente, l’article confirme le caractère particulier du dialecte de Dolceacqua dans la zone de transition (« anfizona ») Ligurie-Provence. L’analyse des quelques traits phonétiques et lexicaux montre une oscillation des résultats mettant en évidence le caractère transitoire de la région. L’article termine par une brève réflexion d’un locuteur sur le dialecte et son utilisation.
Maria Colombo Timelli, « Disner a la perre de baally »
La locution disner a la perre de baally, inconnue des dictionnaires historiques, se lit dans une version encore inédite de Beuve de Hantone en prose (ms. BnF, fr. 12554) : fondée sur un jeu de mots, elle s’interprète facilement dans le contexte (« ne pas dîner du tout, rester sur sa faim »).
Rinaldo Comba, « Quanda ij bërgé a calavo. Villafalletto, i pastori e la valle Maira. Viaggio nel tempo a partire da un “racconto” di Tavio Cosio »
Cette contribution fournit un aperçu historique de la pratique de la transhumance dans la vallée Maira du Moyen Âge au milieu du xixe siècle. Le texte s’appuie sur plusieurs documents faisant référence aux particularités de cette activité, à ses intervenants et à son lexique ; il montre par ailleurs l’évolution ou la persistance des différents usages.
802Concetto Del Popolo, « O Regina potentissima »
Par sa structure archaïque, Reyna possentissima est datée de la première moitié du xiiie siècle. La rédaction ici publiée, contenue dans le manuscrit 336 de la Biblioteca Trivulziana, se caractérise par l’emploi de la langue latine et par la présence de traits graphiques de l’Italie du Nord. Se heurtant au fait que la traduction non littérale ne coïncide pas avec les témoins connus, cette étude apporte une contribution à la recherche du texte de référence.
Michela Del Savio, « Ut Reynhart, sic Lolhart. Il ricettario di Raffaello di Bernardo Lorenzi (London, Wellcome Library, ms. 425) »
Le manuscrit cité en titre, réalisé entre la fin du xve et le début du xvie siècle par le compilateur florentin Raffaello di Bernardo Lorenzi, conserve un ensemble intéressant de textes : une copie de la traduction italienne de la Pronosticatio de Johannes Lichtenberger, une copie du Regime du corps d’Aldebrandin de Sienne, et un long recueil de recettes médicales et techniques. La présence d’un renvoi à Renart et les Lollards renforce l’intérêt de ce manuscrit.
Frédéric Duval, « Les avatars romans du Codi »
La somme occitane au Code de Justinien connue sous le nom de Codi (1149-ca 1160) a connu un ample succès dans une bonne partie du bassin méditerranéen. La diffusion a été assurée directement par l’occitan, alors langue véhiculaire, et relayée par la traduction latine de Richard de Pise (ca 1158-1176). Cette contribution entend présenter un panorama à jour des textes romans hérités directement ou non du Codi occitan.
Saverio Favre, « Bolet de brenga et poix de pesse. Francoprovenzalismi in un manoscritto di farmacopea del 1600 »
À partir de l’examen d’un manuscrit de pharmacopée remontant au xviie siècle et retrouvé à Ayas, en Vallée d’Aoste, cette étude sélectionne et analyse les mots francoprovençaux présents dans ce document et pouvant être attestés dans les parlers valdôtains. Certains de ces types lexicaux ne sont pas exclusifs des patois concernés mais se trouvent aussi dans les dialectes piémontais ainsi qu’en ancien français.
803Guido Gentile, « La Castellana di Vergy in un affresco lombardo della metà del Quattrocento »
À la moitié du xve siècle, à Oreno (Milan), dans une maison de campagne qui appartenait à des exacteurs généraux du Duché, un peintre lombard a exécuté des fresques représentant des entretiens courtois et des scènes de chasse. Un épisode apparemment isolé – un verger avec une dame, un chevalier, un petit chien – se réfère à la Châtelaine de Vergy. Ce fresque témoigne de la connaissance en Lombardie de l’ancienne nouvelle française un siècle avant la réélaboration qu’en donnera Matteo Bandello.
Luisa Clotilde Gentile, « Tel fiert qui ne tue pas. Jean-Jacques Rousseau alle prese con una devise medievale »
1729 : le jeune Jean-Jacques Rousseau est à Turin, laquais dans la maison du comte Solaro de Govone. Lors d’un dîner, il éblouit les invités du comte, qui causaient autour de la devise des Solaro (Tel fiert qu’il ne tue pas), par une interprétation étymologique de cette sentence en moyen français. La critique a analysé cet épisode des Confessions du côté littéraire ; mais quelle est l’origine de la devise médiévale ? Qu’en savait-on encore au xviiie siècle ?
Matteo Giacone, « Nella biblioteca di Simone da Genova. Alcune riflessioni sulla Clavis sanationis e sul liber antiquissimus di Demostene Filalete »
Cette contribution a pour but de contribuer à l’étude de la Clavis sanationis par Simon de Gênes, lexique médical et botanique composé vers la fin du xiiie siècle. L’article se focalise en particulier sur une des sources utilisées dans l’œuvre, aujourd’hui perdue, l’Ophtalmikòs de Demosthenes Philaletes : Simon en a vraisemblablement utilisé une traduction en latin, dont la Clavis sanationis constitue le dernier et peut-être unique témoin.
Saverio Guida, « L’arte del trobar ad Arles a cavallo del 1200 »
Ce texte s’est concentré sur le contexte socioéconomique, politique et culturel qui a favorisé à Arles (xiie-xiiie s.) une extraordinaire ferveur littéraire. Ce centre s’est révélé un laboratoire intéressant pour examiner les échanges synallagmatiques entre organes municipaux et intelligentia citadine. Il permet de vérifier comment une poésie, née dans les milieux courtois et véhiculée 804comme expression de la classe aristocratique, a pu subsister dans la ville, s’ouvrant ainsi à un public plus large.
Tony Hunt, « Un traité anglo-normand de physionomie »
Un traité de physionomie en anglo-normand qui se trouve aux f. 464voa-466voa du célèbre manuscrit Cambridge, University Library, Gg.1.1 peut être identifié comme la vulgarisation d’une partie de la traduction, faite en latin par Gérard de Crémone, du livre 2 du Kitāb al-Manşūrī [Liber Almansorius] par Rhazès.
Maria Elena Ingianni, « Haym, la vite ? »
La contribution éclaire un des aspects les plus intéressants du traité sur les médicaments simples de Sérapion, exemple de l’intersection des langues arabe, latine et italienne ; la terminologie scientifique en question présente un caractère exclusivement cultivé ; les arabismes, transmis par voie savante à travers le latin, dont l’existence est pour la plupart liée à la tradition manuscrite, sans correspondance dans la langue vivante, posent dès lors beaucoup de problèmes d’interprétation.
Nicola Lampitelli, « Quelques remarques sur la flexion verbale du piémontais »
Cet article montre quelques phénomènes intéressants d’allomorphie dans la morphologie verbale du piémontais. Sont observés deux allomorphes de l’imparfait, -av- et -ì-, deux suffixes de 3e singulier, -a et Ø, ainsi que deux allomorphes de 1re pluriel (-oma et -o). À la lumière d’une théorie formelle de la phonologie, cette étude propose les lignes générales d’une analyse de ces alternances, tout en essayant de dégager des généralisations sur le fonctionnement de la morphologie verbale de la langue.
Sylvie Lefèvre, « Antoine de La Sale retrouvé en un livre. Le choix des armes »
Antoine de La Sale a rapporté d’Italie des récits, un tableau de la Vierge à l’enfant et un manuscrit de Fiore dei Liberi. Le volume en latin de ce Manuel d’armes (aujourd’hui Paris, BnF, lat. 11269) est bien passé entre ses mains puisqu’il y a inscrit son chiffre et son badge, déjà connus ailleurs, en contexte livresque ou épigraphique. Ce traité permet de relire avec plus de précision technique certaines scènes de Jean de Saintré.
805Giuseppina Magnaldi, « Dubitanter (Apul. mund. 338 e 342) »
L’examen des manuscrits et des éditions des opuscules philosophiques d’Apulée permet de proposer une nouvelle émendation pour De mundo 338 et de défendre une conjecture de Guillaume de Malmesbury pour De mundo 342.
Piero Andrea Martina, « Deux fragments d’un manuscrit de la Vie des Pères »
Cette contribution porte sur deux fragments conservés à Bruxelles (KBR, II. 139 / 5) de la Vie des Pères, compilation de contes édifiants en vers. L’édition des deux fragments, dont le texte n’avait pas été reconnu jusqu’à présent, est accompagnée par une analyse de la tradition manuscrite du texte.
Marco Merlo, « Iscrizioni su armi e armature nel tardo Medioevo »
Le phénomène des inscriptions sur les armes est particulièrement significatif à la fin du Moyen Âge. Certaines armes ont une forme qui se prête de manière naturelle à recevoir la gravure de textes ; pour d’autres, les graveurs ont étudié des solutions pour insérer de manière harmonieuse un espace destiné à la gravure. Aux xive et xve siècles, les armes se couvrent d’une grande quantité de textes, devises, signatures, marques et autres typologies textuelles manifestant la culture des combattants.
Laura Minervini, « Dalla Francia alla Terra Santa e ritorno. La circolazione della voce afr. profinel ‘sacco per la biada dei cavalli’ »
L’article retrace l’histoire du mot profinel « sac pour le fourrage des chevaux » ; le mot, d’origine inconnue, est documenté en ancien français du xiie au xive siècle, surtout en Orient latin.
Aurora Montalto, « Il manoscritto Ferguson 3. Alcune ipotesi di datazione e attribuzione di un ricettario medievale »
Cette étude porte sur un livre de recettes médiévales jusqu’à présent peu connu : le manuscrit Ferguson 3 de la bibliothèque de l’université de Glasgow. Ce ms. comprend des centaines de recettes concernant, entre autres, la couleur, le tannage du cuir, les traitements de beauté, la distillation et la fermentation. Cet article offre quelques données générales sur la production 806du ms. en essayant d’en retracer les connexions dans un corpus plus large de livres de recettes médiévales.
Stephen Morrison, « Robert Copland and Lexical Innovation in Early Sixteenth-Century England »
L’activité littéraire de Robert Copland est de nos jours injustement négligée. Pendant environ quarante ans il poursuivait une carrière de traducteur, d’imprimeur, d’adaptateur de textes, voire d’auteur. Parmi ses traductions figure celle du roman d’Apollonius de Tyr, basée sur la version publiée par Louis Garbin (Cruse) vers 1480. Cette étude porte sur certains aspects de sa manière d’envisager le travail de traduction et illustre à quel point il s’efforçait d’enrichir sa langue au niveau lexical.
Xenia Muratova, « Amore che ferisce e amore che risana. Arte del Cinquecento tra Michelangelo e Raffaello: caso di un quadro sconosciuto »
Cette contribution porte sur un tableau dont l’auteur et la date de réalisation sont inconnus. Il est conservé dans une collection privée. Plusieurs attributions sont proposées : Michele Torsini de l’école de Ghirlandaio, ou un élève du cercle de Raphaël. La contribution offre un commentaire du style, des thèmes et des symboles figurant dans le tableau.
Giuseppe Noto, « Il Medioevo letterario di Dario Fo. Esperienze didattiche e riflessioni di un filologo romanzo »
La contribution concerne les sources médiévales du théâtre de Dario Fo, en particulier le remploi de Rosa fresca de Cielo d’Alcamo (dans Mistero Buffo) et des fabliaux La Sorisete des estopes et Les quatre sohais saint Martin (dans Fabulazzo osceno et dans Sesso ? Grazie, tanto per gradire). Les réflexions proposées naissent de l’expérience concrète de plusieurs cours universitaires où l’on a essayé de « réfléchir » à des pratiques didactiques plus attentives aux exigences pédagogiques.
Graziella Pastore, « Un fragment de Marques de Rome (Chieri, Archivio Storico Comunale) »
Cette contribution porte sur un nouveau témoin du roman de Marques de Rome découvert aux archives de Chieri pendant une campagne de recensement 807des fragments de manuscrits en parchemin conservés dans les bibliothèques et les archives du Piémont. La description du fragment est suivie de l’édition du texte, avec des notes sur sa tradition manuscrite et l’indication des variantes du ms. Paris, BnF, fr. 1421.
Fabrizio Pennacchietti, « Tra ieri e domani. Cenni etnolinguistici sulla concettualizzazione del tempo »
Dans plusieurs langues on constate une parenté étymologique entre les mots pour « hier » et ceux pour « soir » et entre les mots pour « demain » et ceux pour « matin ». Cet essai se propose, d’une part, de contrôler dans quelle mesure cette parenté est attestée dans les langues sémitiques et, d’autre part, de discuter le phénomène par lequel des dialectes néo-araméens utilisent le mot pour « hier » aussi pour « demain », tandis que d’autres donnent au mot pour « demain » également le sens d’« hier ».
Chiara Pilocane, « Traduzioni italiane in caratteri ebraici nel xvii secolo. Una raccolta inedita di testi liturgici »
L’article décrit brièvement les caractéristiques littéraires, philologiques et historiques d’un manuscrit de la fin du xviie siècle conservé à l’Archivio Ebraico Terracini de Turin. Ce manuscrit, un formulaire liturgique écrit par Mošè Pontremoli en écriture hébraïque mais en langue italienne, contient des traductions, dont certaines inédites, de prières et poèmes religieux appartenant à la liturgie du Jour des Propitiations. Le manuscrit offre un grand intérêt par la nature de chaque traduction.
Arianna Punzi, « Tradurre le emozioni. Dal Tristan di Thomas alla Saga »
L’essai analyse la façon dont la Tristams Saga ok Isöndar, composée en prose norroise par le frère Robert en 1226, réécrit son modèle, le Tristan de Thomas, notamment en ce qui concerne la représentation des émotions. Une comparaison détaillée montre, en effet, que la Saga efface systématiquement la description de la dynamique émotive et de ce ressassement du raisonnement, exprimé à travers les monologues, qui représente le trait caractéristique de l’écriture de Thomas.
808Gianmario Raimondi, « Etimi ‘facili’, etimi ‘difficili’. Una nuova proposta per l’etimologia dell’it. pigliare »
L’essai porte sur une nouvelle hypothèse étymologique pour l’it. pigliare « prendre, saisir », un verbe fondamental dans l’italien, mais qui a pourtant posé des problèmes aux spécialistes. Le point de vue « motivationnel » adopté, qui prend davantage en compte la structure sémantique du lexème italien, les nécessités onomasiologiques à la base de sa création, ainsi que les facteurs sociaux pour sa diffusion, permet d’envisager une solution qui fait référence au contexte spécifique de la fauconnerie.
Riccardo Regis, « Primo Levi e la paretimologia. Note a margine »
L’étymologie populaire a été abordée selon différentes perspectives, tant du point de vue des spécialistes que des non-spécialistes ; parmi ces derniers, l’écrivain et chimiste Primo Levi, dans L’altrui mestiere, a commenté plusieurs exemples d’étymologie populaire. Cette contribution examine les cas discutés par Levi selon les catégories du (socio-)linguiste, en soulignant l’importance de la motivation (formelle et sémantique) pour le travail interprétatif du peuple.
Luisa Revelli, « Sugli usi di prossimo nelle determinazioni temporali e sugli equivoci che ne possono derivare »
À partir de l’examen des contextes dans lesquels l’adjectif italien « prossimo » est utilisé pour exprimer des déterminations temporelles, la contribution se propose d’analyser les processus pragmatiques et cognitifs, intra- et inter-linguistiques, qui peuvent engendrer des interprétations divergentes ou des malentendus. C’est le cas en particulier quand le déictique est accompagné par des unités de temps représentées par les noms des jours de la semaine.
Matteo Rivoira, « Il becco e il richiamo della foresta. Nomi di cani tra creatività e tradizione »
L’étude d’un corpus de quelques centaines de noms de chien collectés dans le milieu des bergers inscrits sur Facebook, nous permet de déceler des récurrences qui peuvent-être lues comme des « modèles onymiques ». Le choix des noms de chiens, révèle une tension entre des « matrices culturelles » qu’on 809pourrait classer comme traditionnelles, quoiqu’en partie vidée de leur contenu signifiant, et d’autres orientées vers une actualité où différentes composantes s’entrecroisent.
Giovanni Matteo Roccati, « Circonstances d’écriture et auteur du Chevalier bien advisé, une imitation du Chevalier deliberé d’Olivier de La Marche »
Le Chevalier bien advisé, daté de 1486, est un récit allégorique en septains d’octosyllabes inspiré du Chevalier deliberé d’Olivier de La Marche. Dans un passage du texte, la visite des sépultures des grands hommes de son époque permet à l’auteur d’énumérer, entre autres, un certain nombre de personnages « de moien estat », ce qui nous éclaire sur le contexte d’écriture : l’œuvre pourrait avoir été écrite à la suite de la mort d’André de Laval, par l’un de ses proches, Charles de Coëtivy.
Gilles Roques, « Juch(i)er, joquier et huchier »
L’origine et l’histoire de jucher « être perché » sont obscures, comme ses rapports avec joquier/jo(u)chier. Un réexamen présente une solution. Jucher, rare avant le xve siècle, vient de Normandie et doit une bonne part de son succès au Roman de Renart ; il est issu de juc « perchoir », avec une possible influence de hucher « être juché », verbe localisé dans une zone allant de Normandie-Poitou à Bourgogne-Meuse. Quant à joquier « être juché », c’est un verbe picard, qui, sous la pression de juchier, a produit jo(u)chier.
Luciano Rossi, « Cavicchia. Il soprannome affibbiato a Guido Cavalcanti e la tradizione giocosa del Duecento italiano »
Le surnom de Cavicchia, attribué par Corso Donati à Guido Cavalcanti, nous offre l’occasion de nous interroger sur les conventions de l’onomastique burlesque dans la poésie lyrique italienne du xiiie siècle. Dans un monde où se déploie l’activité des jongleurs, très peu d’espace est laissé au hasard et le chercheur est obligé de se pourvoir d’une compétence plurielle pour arriver à maîtriser les jeux de miroir qui viennent rompre la linéarité du discours littéraire traditionnel.
810Aldo A. Settia, « Pagine fantastiche sul Monte dei Cappuccini. La bastita sveva e la chiesa di Santa Maria »
Cette étude discute de la présence de bâtiments médiévaux préexistants au couvent capucin de Turin ; la présence d’anciens bâtiments, quoique récemment défendue, s’est révélée finalement dépourvue de fondement. Les résultats de cette enquête amènent ainsi à s’interroger sur le rôle de l’historien et sur le piège de suggérer une interprétation fantaisiste des faits.
Sabina Canobbio et Tullio Telmon, « Tipologie subareali del Piemonte galloromanzo. Come leggere l’ALEPO (Atlante Linguistico ed Etnografico del Piemonte Occidentale) »
Sur la base des données lexicales du volume de l’Atlas Linguistique et Ethnographique du Piémont occidental dédié au monde animal, cet essai vise à individualiser un premier éventail de typologies aréales et subaréales dans l’espace des parlers provençaux et francoprovençaux à l’Ouest et à l’Est de la chaîne alpine. Les clés de lecture des cartes utilisées comme exemples sont de caractère sociolinguistique, culturel et de linguistique « interne ».
Baudouin Van den Abeele, « La magia, una dimensione vitale nei trattati medievali di falconeria ? »
Les traités de fauconnerie médiévaux, rédigés depuis le xe siècle en latin puis en langue vulgaire à partir du xiiie siècle, constituent un trésor de conseils, recettes et remèdes. On s’attachera ici à l’itinéraire des conjurations contre l’aigle, périlleux ennemi des faucons apprivoisés. Du xe au xve siècles, certaines formules de caractère magique se retrouvent, associant extraits bibliques et gestes précis. On mesure ainsi le rôle de la magie dans la fauconnerie médiévale, en réalité assez réduit.
Tania Van Hemelryck, « Nicolas de Mailly, traducteur des Facta et dicta memorabilia de Valère Maxime au xvie siècle. Itinéraire d’un texte entre manuscrit et imprimé »
L’article porte sur traduction, du début du xvie siècle, des Facta et dicta memorabilia de Valère Maxime négligée par la critique. Outre une présentation du ms. de Chantilly, Bibliothèque du Château, 835-837, qui renferme la 811traduction, ainsi que du traducteur, Nicolas de Mailly, la contribution envisage les liens de ce dernier avec le dédicataire de l’œuvre, Anne de Montmorency, auquel appartinrent les volumes manuscrits, ainsi qu’avec l’imprimeur Galliot du Pré.
Stefania Vignali, « Locutions et proverbes chez Dante. Quelques exemples de traduction »
À toute époque la traduction de la Commedia de Dante a été considérée comme un véritable défi. Cette contribution montre la manière dont quelques traducteurs ont choisi de mettre en français l’un des aspects parmi les plus délicats de la part des traducteurs, à savoir la traduction d’un proverbe remontant à l’époque de Dante, et une locution inventée par l’auteur lui-même couramment employée par les locuteurs italiens.
Alberto Vitale-Brovarone, Alessandro Vitale-Brovarone, « Vannoccio Biringuccio, note historique sur l’auteur et l’œuvre. Le piège »
Ce texte porte sur l’étude d’un ancien texte de métallurgie, De la pirotechnia, écrit au xvie siècle par Vannoccio Biringuccio. La compréhension de ce texte, ainsi que l’appréciation de la pensée de l’auteur en sa modernité, demande des compétences philologiques, mais aussi des compétences en géologie.
Paul Wackers, « And the public is… How to determine the public of a text or a manuscript »
Cette courte contribution montre que le public auquel était originellement destiné un texte n’est pas nécessairement le même que celui auquel était destiné un manuscrit contenant le texte en question, et montre une voie pour aborder ce problème.
Frank Willaert, « Hovedanses et rés d’Alemaigne »
Cette contribution propose de nouveaux arguments en faveur de la thèse selon laquelle l’expression rés d’Alemaigne (Guillaume de Machaut, Voir Dit) provient du mot néerlandais/allemand rei. L’usage de ce mot et d’autres mots germaniques liés à la danse dans des textes français et anglais de la fin du 812xive siècle s’explique par le succès des joueurs d’instruments à vent néerlandais et allemands de l’époque, diffusant leur répertoire dans les cours les plus prestigieuses de l’Europe occidentale.
Richard Trachsler, « À propos d’un fragment d’un manuscrit perdu en moyen français »
La présente contribution propose une réédition d’un fragment en moyen français dont la localisation actuelle est inconnue, mais qui avait été publié au xixe siècle par un patriote suisse. Outre l’édition elle-même, sont fournis un commentaire et une étude des sources et, surtout, la solution de l’étonnant acrostiche, qui dévoile le nom de l’auteur et de sa dame.
Gaetano Berruto, « Venticinque anagrammi per Alessandro Vitale-Brovarone »
Vingt-cinq anagrammes commentées du nom du dédicataire de ces Mélanges, pour imaginer une biographie présumée et des traits de sa personnalité plus ou moins fantasmagoriques.
Naoyuki Fukumoto, « Devinettes de jeunesse en français »
Ce texte présente quatre devinettes tirées du cahier d’un débutant [qui a depuis fait beaucoup de route, N.d.l.R.].
Saverio Favre, « Indovinello »
Ce petit texte est rédigé sous la forme d’une devinette.
Giorgia Dalmasso et Claudia Filipazzi, « Abracadabra. Una parola, tante storie »
La difficile reconstruction de l’étymon du mot abracadabra nécessite d’interroger des langues, des cultures et des traditions très différentes. Parmi les nombreuses hypothèses qui ont été avancées, une découverte récente, en l’honneur du dédicataire de ces Mélanges, nous permet de démêler cette belle énigme.
813Lucetta Fontanella Vitale-Brovarone, « ‘La biblioteca di Sandro’. Via Bava 31 »
Cet article est une petite histoire de la création de la bibliothèque de sciences littéraires et philologiques de l’université de Turin.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-07799-2
- EAN : 9782406077992
- ISSN : 2261-1851
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-07799-2.p.0799
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 14/05/2018
- Langue : Français