Résumés
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Études Stéphane Mallarmé
2016, n° 4. varia - Pages : 199 à 203
- Revue : Études Stéphane Mallarmé
Article de revue : Précédent 15/15
Résumés/Abstracts
Sophie Angot, « “Ainsi qu’un rire enseveli”. L’esthétique de la litote dans “Autre éventail” de Stéphane Mallarmé et sa mise en musique par Claude Debussy »
Cet article confronte les positions de Mallarmé au sujet de la musique à la mise en musique effective de sa poésie, à travers une analyse d’« Autre éventail » et de la mélodie qu’en a tirée Debussy. Si le poème de 1884 se présente comme un exemple particulièrement abouti de « musicalisation » du poétique, la mélodie de 1913 répond aux critiques du poète, en s’appropriant un idéal de concision et de raréfaction des moyens d’expression, ainsi qu’une forme d’hermétisme passant par la fragmentation du discours.
Through an analysis of the poem “Autre éventail” and Debussy’s musical interpretation of it, this article discusses Mallarmé’s views on music and the musical adaptation of his poetry. If the poem of 1884 already represents a particularly successful sort of “musicalization”, Debussy’s melody respects Mallarmé’s views through its precision, subtlety and fragmentation of discourse.
Aurélie Briquet, « Temporalité et structure des formes poétiques chez Mallarmé »
Mallarmé élabore sa propre conception des formes. Si la prose semble d’abord se résorber dans le vers, elle n’abandonne pas sa spécificité. En réalité, vers et prose se distinguent par leur emploi respectif de la ponctuation et du blanc, mais aussi par leur rapport à la temporalité : concentration sur l’instant et simultanéité d’un côté, déploiement et extension sur le cours du temps de l’autre. Par là, le vers s’affirme propre à la synthèse, et la prose à l’analyse.
In “Crise de vers”, Mallarmé outlines his personal definition of form. If prose at first seems to be absorbed into verse, it does not abandon its own specificity. In fact, prose and verse define themselves by their respective use of punctuation and blank space as well as their use of time. On the one hand, concentration on the moment and 200simultaneity; on the other, deployment and extension of space–in this way, verse tends toward synthesis and prose toward analysis.
Justen Christen, « Loïe Fuller vue par ses contemporains. Fée, artiste ou “figurante” » ?
« Prodige d’irréel », « enchanteresse », « être de lumière » : tels sont les surnoms enchanteurs que les symbolistes prêtent à Loïe Fuller à la fin du xixe siècle. Sur une scène libérée de tout décor, la danseuse américaine suscite l’admiration de ses contemporains en dansant enveloppée dans des volutes de tissu en mouvement. Elle fonde un nouveau genre de spectacle qui fait disparaître le corps derrière la lumière et la couleur pour l’introduire dans le royaume de la suggestion.
“Magically unreal”, “enchanting”, “being of light”: these are some of the epithets attributed to Loïe Fuller by the Symbolists. On a stage devoid of any decor, the American dancer amazed her contemporaries by dancing in swathes of shimmering material, thus creating a new kind of spectacle in which the body disappears behind a wall of color and light, creating pure suggestion.
Benjamin Hoffmann, « L’esthétique de la condensation chez Villiers, Huysmans et Mallarmé »
Cet article étudie le rôle dévolu au concept de condensation verbale dans l’édification d’un idéal artistique exploré par Villiers, Huysmans et Mallarmé. Il montre que le concept de condensation recouvre à la fois une critique de l’usage de la langue tel qu’il est fait par les contemporains de ces trois auteurs tout en dessinant une esthétique marquée par la suppression de superfluités linguistiques qui s’inscrit en faux contre les épopées verbales du premier xixe siècle.
This article considers the role of condensation as employed in the works of Villiers, Huysmans and Mallarmé. It seeks to demonstrate that the concept of condensation includes both a challenge to the use of language as practiced by the contemporaries of these three authors whilst defining an aesthetic built on the suppression of superfluous language diametrically opposed to the verbosity of the time.
201William Kels, « La science étymologique de Mallarmé. Une lecture de “Victorieusement fui…” »
En s’appuyant à la fois sur les principes poétiques du « vers » mallarméen et sur les ressources contemporaines de la nouvelle « science du langage », cette lecture de « Victorieusement fui… » privilégie une interprétation autonymique du procès poétique. En suspendant toute référence externe, la teneur du poème est réduite à la trame minimale qui est son principe nécessaire : la trouvaille des rimes ; et à ses variations techniques : l’appariement des « termes » et leur « traduction » réciproque.
Based both on the poetic principles of Mallarmé’s verse and contemporary linguistics, this reading of “Victorieusement fui…” adopts an autonomic interpretation of the poetic process. Avoiding any external references, the meaning of the poem is reduced to its founding principle, namely that of making rhymes.
Federica Locatelli, « Mallarmé, vers quelque fenêtre »
Cet article traite d’un des thèmes les plus fréquents sous la plume de Stéphane Mallarmé : la surface transparente ou miroitante, la vitre ou la fenêtre selon les cas. De l’un des premiers poèmes, « Les Fenêtres », jusqu’aux poèmes plus énigmatiques, tels qu’« Une dentelle s’abolit », ou « Sainte », nous verrons comment le mot « fenêtre » n’est presque jamais doté de sa valeur référentielle : au contraire, il suggère le fonctionnement même du langage, surface tissée d’effets lumineux et sonores.
This article tackles one of the most common themes in Mallarmé’s poetry, a transparent or shimmering surface, pane of glass or window. From one of the earliest poems “Les Fenêtres” right up to more enigmatic poems like “Une dentelle s’abolit” or “Sainte”, we shall show how the word “window” hardly ever evokes actual glass but rather is used to suggest the very function of language itself, a surface woven out of sound and light.
Franck Magnard, « Compléments à Quentin Meillassoux. Le Nombre et la sirène, un déchiffrage du « Coup de dés » de Mallarmé (Fayard, 2011) »
L’ouvrage de Quentin Meillassoux constitue une contribution importante à la compréhension d’« Un coup de dés ». Cet article montre toutefois que Quentin Meillassoux a négligé un élément clé de la genèse de ce poème qui 202implique la démarche de Mallarmé dans les débats artistiques du xixe siècle finissant, ainsi que dans la biographie intellectuelle propre du poète. Cet article cherche donc à compléter l’analyse de Quentin Meillassoux, en évitant la paraphrase.
Quentin Meillassoux’s book marks an important contribution to our understanding of “Un coup de dés”. The article shows however that Quentin Meillassoux has overlooked a key element in the genesis of the poem which relates to Mallarmé’s involvement in the artistic debates of the late nineteenth century and to his own intellectual development. This article therefore attempts to complement the analysis of Quentin Meillassoux without paraphrasing it.
Namiko Matsuura, « Le “Triptyque” ou la description non mimétique chez Mallarmé »
Cet article s’intéresse à la question de la description dans la poésie de Mallarmé. Pour celui-ci la fonction référentielle du langage destinée à communiquer la pensée humaine et les objets de la nature n’est pas compatible avec la poésie. Cela ne signifie pas forcément qu’il s’interdise de décrire des choses. Dans cette perspective, les trois sonnets du « Triptyque » sont analysés, en focalisant l’attention sur les techniques de description employées par le poète.
This article deals with the subject of description in the poetry of Mallarmé, for whom the referential function of language as used to express thoughts and natural objects is incompatible with poetry. This does not mean that he avoids describing objects. This apparent contradiction is explored through an analysis of the “Tryptique” sonnets, focusing attention on the techniques of description used by the poet.
Constanza Nieto, « Silence dans le jardin botanique. Mallarmé et le parcours des métaphores chez José Ortega y Gasset »
Mallarmé était l’une des principales références du renouveau littéraire, artistique et culturel qui a conduit l’Espagne à la modernité du xxe siècle. Prenant comme point de départ l’hommage au poète dans le jardin botanique de Madrid en 1923, cet article aborde la manière dont le texte poétique et la métaphore dans l’œuvre de Mallarmé ont été décisifs pour la littérature espagnole et la philosophie de l’un des principaux promoteurs la modernité en Espagne, José Ortega y Gasset.
203Mallarmé was one of the main sources of the literary, artistic and cultural renewal which propelled Spain into the twentieth century. Beginning with the homage to the poet in the Botanical garden of Madrid in 1923, this article discusses how Mallarmé’s poetic texts and his use of metaphor were crucial for Spanish literature and for the philosophy of one of the principal promoters of Spanish modernity, José Ortega y Gasset.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-06418-3
- EAN : 9782406064183
- ISSN : 2427-8165
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06418-3.p.0199
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 04/11/2016
- Périodicité : Annuelle
- Langue : Français