Établissement du texte
- Publication type: Book chapter
- Book: Théâtre complet. Tome I. Tragédies
- Pages: 443 to 459
- Collection: French Theatre Library, n° 102
Établissement du Texte
ÉDITIONS D’ALCIBIADE
ÉDITION ORIGINALE DE 1686
ALCIBIADE, / TRAGEDIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quay des Augustins, à la descente du Pont neuf, / à l’Image S. Louïs. / [filet] / M. DC. LXXXVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Format : in-12o1.
Pagination : [12], 74, [2].
Signatures : ã6, A8, B4, C8, D4, E8, F4, G2.
Contenu : [page de titre] – verso blanc – [trois pages d’épître] A MADAME / LA DAUPHINE. – [cinq pages de préface]PREFACE. – [une page d’errata]Fautes dans l’Impression. – verso : ACTEVRS. – A1ro : [début du texte de la pièce] – G1vo : [fin du texte de la pièce] – [deux pages de privilège]EXTRAIT DV PRIVILEGE / du Roy.
Privilège donné à Versailles le 23 janvier 1686 à Campistron pour six ans, signé par Du Gono et registré le 8 février 1686 par Angot.
Achevé d’imprimer le 15 février 1686.
Présentation
Dans l’ensemble, la présentation typographique de l’édition originale d’Alcibiade est correcte : peu de lettres paraissent illisibles et la présentation des répliques est relativement harmonieuse.
Toutefois, on relève plusieurs incohérences de présentation et erreurs de composition qui nuisent à la qualité de l’édition. En haut des feuillets A3vo444et C6vo, le titre de la pièce est suivi d’un point et non d’une virgule comme dans le reste de l’ouvrage.
La typographie des didascalies attributives n’est pas harmonisée : ainsi, l’adjectif seul n’est pas en mis en italique quand il est attaché à la didascalie attributive des vers 573-595, alors qu’il l’est quand il est attaché à la didascalie attributive des vers 945-968. De même, le nom Pharnabaze est composé la plupart du temps avec un z mais également avec un s dans certaines rubriques de scène et didascalies attributives (rubriques des scènes I, 1 et V, 9) et le nom d’Alcibiade apparaît une fois sous la forme Alcibiades (didascalie attributive des vers 278-3022). Enfin, le nom d’Amestris, dans la rubrique des personnages de la deuxième scène du deuxième acte, est composé AMETHIS et non AMESHIS comme le suggèrent les errata sur le feuillet ã6ro. Ce même feuillet comporte une autre erreur : le vers corrigé situé à la page 16 (Dieux j’ay rveu Palmis) se trouve en réalité page 18 (B1vo).
Les blancs typographiques séparant les didascalies attributives et les répliques disparaissent parfois de façon aléatoire dans tous les exemplaires (didascalies attributives des vers 87-98, 153-178, 454, 1232, 1237-1240, 1285 et 1381).
Il manque une espace entre certains mots aux vers 508 (pleind’horreur), 666 (grãdRoy), 912 (plusque) et 1255 (Quelsdegrez). À l’inverse, le compositeur introduit parfois des espaces parasites (par exemple entre le v et le r de poursuivre au vers 437 et après la virgule au vers 805).
Certains caractères manquent. La préposition à est omise dans la didascalie qui situe l’action sur le feuillet ã6vo (La Scene est Sardis, Capitale de la Lidie.). La didascalie attributive d’Amestris des vers 649-651 est suivie d’un t parasite et non d’un point, et celles d’Artaxerce des vers 911-914 et 925-944 sont suivies respectivement d’un e et d’un r à la place du point. Une barre parasite, correspondant probablement à une espace qui s’est levée au lieu de rester en place sans s’appuyer sur la feuille, clôt le vers 1341 et interrompt le vers 1382.
Outre les fautes signalées au feuillet ã6ro, on note l’absence du sujet inversé au vers 350 (où l’on lit pouvez, et non pouvez-vous).
445Le compositeur dispose enfin quelques caractères à l’envers, comme le « ¡ » du vers 769. On lit également Vont au lieu de Vous au vers 1233, et vons devient vous au vers 1293.
Versification
L’édition contient deux vers faux. En effet, le vers 493 compte treize syllabes parce que le pronom personnel de troisième personne le, complément d’objet direct du verbe mener, y est dédoublé. Par ailleurs, il manque une syllabe au vers 1287 (composé Mais ne pressez plus, c’est un secours trop vain).
En outre, si le vers 640 compte bien douze syllabes, il est néanmoins déséquilibré par l’ordre des syntagmes tient et sur lui qui ne place pas la césure à l’hémistiche. L’édition de 1707 corrige ce déséquilibre sans changer les mots choisis par l’auteur : c’est exceptionnellement cette dernière version que nous prenons pour référence dans notre édition du texte.
Orthographe et ponctuation
On trouvera le détail des pratiques orthographiques et grammaticales de cette édition originale dans la section sur les choix éditoriaux.
Le compositeur gère les accents de façon aléatoire : le mot préface est écrit tantôt avec, tantôt sans accent aigu au feuillet ã3vo. Ces aléas orthographiques ne touchent pas que les accents : ainsi, le mot remords est composé tel quel au vers 280, mais remors au vers 246. Le compositeur inverse régulièrement a et à (vers 164, 231, 873), ainsi que ou et où (vers 1344). L’article possessif ses se substitue parfois au démonstratif (vers 275 et 368).
Le compositeur utilise les points d’interrogation et les points d’exclamation d’une manière totalement interchangeable, ce qui corrompt souvent le type de la phrase (vers 56, 309, 343, 421, 536, 672, 674, 790, 888, 969, 1041, 1186, 1187, 1255, 1256, 1257, 1258, 1284 et 1392). On observe également un effacement ou un remplacement de la ponctuation conclusive par une ponctuation interne (vers 488, 530, 532, 716, 810 et 1167). De même, l’effacement des virgules menace parfois la compréhension du texte, surtout lorsqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une énumération ou d’une juxtaposition (vers 339, 404, 789, 810, 884, 446919, 984, 1259, 1348 et 1383), d’une apostrophe (vers 448, 691, 726, 883, 921, 946, 1073 et 1447) ou quand elle sépare deux propositions juxtaposées (vers 409, 474-475, 750, 766, 1112-1113, 1120, 1121, 1409 et 1479). Parfois, la ponctuation interne se trouve également remplacée par une ponctuation conclusive, comme au vers 743.
Des fautes de composition corrompent la grammaire et altèrent le sens de certains vers, voire les rendent incompréhensibles (vers 414, 654, 1101, 1158 et 1398 ; voir infra la liste des fautes de composition).
Corrections
L’édition originale a fait l’objet de plusieurs corrections d’importance inégale.
Feuillet ã6ro : Dieux j’ai reçû Palmis devient Dieux j’ay revû Palmis (l. 7).
Le cahier A a fait l’objet de neuf recompositions différenciées :
–Feuillet A2ro (recomposition 1) : la virgule de la fin du vers 39 est ôtée (page 3).
–Feuillet A2ro (recomposition 2) : la virgule disparaît à la fin des vers 51 et 53 (page 3).
–Feuillet A2vo (recomposition 1) : ce feuillet a fait l’objet de trois recompositions, dont deux simultanées (page 4). Une virgule apparaît à la fin du vers 75 et Me purent (vers 83), qui est incorrect, est recomposé en Ne purent, qui est correct.
–Feuillet A2vo (recomposition 2) : au vers 66, au plus grand rang devient au plus haut rang.
–Feuillet A6ro : ce feuillet a fait l’objet de deux recompositions simultanées (page 11). Au vers 229, Le pouvoir d’un présent devient Le pouvoir d’un proscrit. La virgule à la fin du vers 233 disparaît.
–Feuillet A6vo : la virgule à la fin du vers 244 disparaît (page 12).
–Feuillet B4vo : ce feuillet a fait l’objet de deux recompositions simultanées. Au vers 508, une telle fureur devient un projet plein d’horreur. Au vers 523, le Politique devient la Politique.
–Feuillet C6vo : un point est ajouté à la fin du vers 760 (page 36).
–Feuillet D1ro (recomposition 1) : le chiffre 1 est restitué dans la pagination de la page 41.
–Feuillet D1ro (recomposition 2) : au vers 867, vons devient vous.
447–Feuillet E8ro : la virgule à la fin du vers 1303 disparaît (page 63).
–Feuillet F2vo : la pagination 68 est correctement resserrée sur certains exemplaires.
Exemplaires consultés
1.BnF, Tolbiac : YF61953
Cette cote est disponible au format microfiche sous la cote MFICHE YF-6195.
2.BnF, Richelieu : 8RF57434
3.BnF, Richelieu : RF5725
Le volume disponible sous cette cote est un recueil factice5 qui, outre Alcibiade, contient Virginie, Arminius et Andronic.
4.BnF, Arsenal : GD49166
Cette cote correspond à un recueil factice qui rassemble Alcibiade de Campistron, Géta de Nicolas Péchantré, Tamerlan de Nicolas Pradon et Bradamante de Thomas Corneille.
5.Mazarine : 421082
Cet exemplaire est intégré à un recueil factice qui rassemble les mêmes œuvres que celui de l’Arsenal.
État des différents exemplaires consultés
1 Tolbiac YF-6195 |
2 Richelieu 8-RF-5743 |
3 Richelieu RF-5727 |
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ã6ro recomposé |
x |
x |
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A2ro recomposé (1) |
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448
A2ro recomposé (2) |
x |
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A2vo recomposé (1) |
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A2vo recomposé (2) |
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A6ro recomposé |
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A6vo recomposé |
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B4vo recomposé |
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C6vo recomposé |
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D1ro recomposé (1) |
x |
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D1ro recomposé (2) |
x |
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E8ro recomposé |
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x |
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F2vo recomposé |
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4 Arsenal GD-4916 |
5 Mazarine 42108-2 |
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ã6ro recomposé |
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A2ro recomposé (1) |
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A2ro recomposé (2) |
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A2vo recomposé (1) |
x |
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A2vo recomposé (2) |
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A6ro recomposé |
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A6vo recomposé |
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B4vo recomposé |
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C6vo recomposé |
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D1ro recomposé (1) |
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D1ro recomposé (2) |
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E8ro recomposé |
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F2vo recomposé |
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ÉDITION HOLLANDAISE DE 1686
ALCIBIADE, / TRAGEDIE. / Par M. Capistron. / [sphère] / Sur la Copie de Paris. / A AMSTERDAM, / Chez Henry Desbordes, dans le / Kalver-Straat, prés le Dam. / [filet] / M. DC. LXXXVI.
Format : in-12o à feuilleton dedans.
Pagination : [10], 637.
Signatures : A12, B12, C7.
Contenu : [page de titre] – [verso blanc] – [deux pages d’épître] A MADAME / LA DAUPHINE. / [cinq pages de préface] PREFACE. – verso : ACTEURS. – A6ro : [début de la pièce] – C7vo : [fin de la pièce].
Cette contrefaçon hollandaise reprend la plupart des erreurs de composition de l’édition originale, à quelques exceptions près.
La description du lieu de la scène est corrigée au feuillet A5vo (La Scene est à Sardis, Capitale de la Lidie.). Les noms de Pharnabaze et d’Amestris sont harmonisés dans l’ensemble du texte, quelques caractères ou espaces manquants réapparaissent (comme l’espace entre plein et d’horreur au vers 508). La forme complète de pouvez-vous est rétablie au vers 350. Cette édition distingue également a et à (à l’exception du vers 873). Elle ajoute une ponctuation conclusive à la fin de nombreuses phrases qui en manquaient, ou bien la substitue à la ponctuation interne. De même, plusieurs virgules réapparaissent pour séparer les différents groupes nominaux d’une même énumération (vers 339 et 404). La confusion entre les caractères u et n disparaît. En revanche, le compositeur échange souvent le r et le t (il compose ttouble au vers 1220 ; et gtand Roy au vers 1341).
Les substitutions de ponctuation ne sont pas toujours heureuses ni justifiées, elles créent parfois même des erreurs de composition. Par ailleurs, quelques erreurs supplémentaires s’ajoutent à celles que reproduit cette édition hollandaise depuis la version parisienne. Ainsi, la didascalie attributive des vers 573-579 est composée comme suit : ARTEMISE, seul. Au vers 982, on lit m’a et non ma. Le feuillet A12ro comporte un vers fautif : Dieux ! j’ay revu Palmis j’avois prévu la suitte. Ce vers 379 est incohérent car il contracte en réalité les vers 379 pour 450le premier hémistiche et 365 pour le second. Cette confusion est peut-être imputable à l’indication fautive de la page 16 dans les errata de l’édition originale.
ÉDITION DE 1690
LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [fleuron] / A PARIS, / Chez THOMAS GUILLAIN, sur le / Quay des Augustins, à la descente du / Pont-Neuf, à l’Image saint Loüis. / [filet] / M. DC. XC. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de 1690 ne présente pas de variante majeure par rapport à l’édition originale, la mise en page en est presque strictement identique et elle en reproduit la plupart des erreurs de composition.
Elle en introduit quelques-unes : une majuscule injustifiée au vers 6 (Fidele), une espace manquante au vers 77 (Quand on vitde la Cour), la composition erronée de penchant (panchant, au vers 286), la substitution d’un point d’interrogation à un point d’exclamation (au vers 388), la disparition du e final de l’adjectif fatal, qui corrompt le vers 417, et dans une didascalie attributive des vers 573-579 (« ARTEMISE seul ») qui restitue les italiques mais manque l’accord au féminin, une espace parasite au vers 615 (a vis), un m supplémentaire dans la forme s’hummilie au vers 693, un t supplémentaire dans Toutte l’Europe au vers 782, et un r manquant au nom Pharnabaze dans la rubrique de scène V, 3. L’édition modifie en outre une quinzaine de signes de ponctuation.
Elle corrige néanmoins quelques erreurs de composition de l’édition originale et intègre notamment les amendements signalés sur la page des errata. Le nom Sardis est bien précédé de la préposition à sur la page des acteurs. Le compositeur ajoute un e àla forme donnoient au vers 30. Les occurrences de Pharnabase composé avec un s disparaissent. La préposition à du vers 231 (L4ro) prend un accent. Le compositeur accorde également l’article interrogatif et le nom dans le syntagme en quels lieux (vers 792).
451ÉDITION DE 1694
LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [gravure] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quai / des Augustins, à la descente / du Pont-neuf. / [filet] / M. DC. XCIV. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
Cette édition est très semblable à celle de 1690 et ne présente pas de variante majeure en ce qui concerne le sens du texte. Elle intègre les corrections de l’édition précédente et présente une mise en page similaire, quoique le matériel typographique et ornemental en diffère complètement.
Cette version de la pièce est néanmoins plus fautive que la précédente, et présente davantage d’aléas dans la composition. Du point de vue de la présentation, l’en-tête du texte est souvent coupé et certaines lettres sortent de la ligne (comme le troisième n d’annonçons au vers 107), tandis que la signature du feuillet N3 manque.Le y remplace parfois le i et inversement, sans qu’affleure une quelconque volonté d’harmonisation.Sur le feuillet K12ro, la didascalie attributive des vers 41-54 est mal composée (HEMNON.). Il manque le déterminant démonstratif cette au vers 465 et la première occurence de la conjonction de coordination ou au vers 1481 : les deux vers en question s’en trouvent corrompus. Plusieurs substitutions fautives altèrent le texte original : Applaudit (vers 70) ; J’ay joüis (vers 173) ; Parler (vers 726 ; ce vers était déjà fautif dans l’édition originale, où l’on lit Parles) ; desesperé (vers 1189) ; inspire (vers 1213) ; L’abandonnez-vous (vers 1235 ; le vers s’en trouve également corrompu, puisqu’il lui manque alors une syllabe). On relève par ailleurs les erreurs de composition suivantes : son Maistres (vers 106) ; Cham pour camp (vers 115) ; monhonneur (vers 383) ; l’oix (vers 383) ; ARTADAXE (rubrique de scène II, 2) ; parvos bontez (vers 511) ; les mets (vers 828) ; Salemine (vers 838) ; Prêres (vers 1226) ; Je conrs (vers 1242) ; pseparé (v. 1291) ; ataqué (vers 1456).
Le compositeur ajoute une majuscule aux substantifs Amour (v. 403) et Bout (vers 815). Il change également une dizaine de signes de ponctuation.
L’édition de 1694 procède enfin à quelques corrections. Le mot suitte devient suite au vers 365 ; extrême prend un accent circonflexe au vers 377 ; et Daignes devient Daignez au vers 1465.
452ÉDITION DE 1695
OEUVRES / DE / MR. CAPISTRON. / Nouvelle Edition. / [fleuron] / à AMSTERDAM, / Chez Jean Garrel, / Marchand Libraire, dans le Kalverstraat. / [filet] / M. DC. XCV.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de 1695 a été composée d’après celle de 1690 dont elle reprend les corrections et les erreurs.
Elle y apporte toutefois quelques modifications de ponctuation. Sa présentation sur la page est extrêmement condensée et serrée. Elle harmonise la présentation des personnages en ajoutant une majuscule au substantif Fille, après le nom de Palmis (I1vo). Elle compose servira au lieu de sentira au vers 474, ce qui en fausse le sens, et elle introduit une faute de composition au vers 1447 (Seeigneur). En revanche, l’impératif Parlez est bien recomposé au vers 726 et le vers 1287 est correctement composé (Mais ne me pressez plus, c’est un secours trop vain).
ÉDITION DE 1698 PAR THOMAS GUILLAIN
LES / OEUVRES / DE MR / CAPISTRON. / Augmentées en cette dernière Edition. / [gravure] / A PARIS, / Chez Thomas Guillain, sur le Quai des / Augustins, à la descente du Pont-neuf. / [filet] / M. DC. XCVIII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de Thomas Guillain de 1698 est presque identique à celle de 1694, dont elle reprend presque toutes les erreurs de compositions.
Elle sépare simplement et corrige par vos bontez au vers 511 et modifie quelques signes de ponctuation en fin de vers, sans que cela constitue nécessairement une amélioration. Elle ajoute également une virgule dans la didascalie attributive des vers 573-579, ce qui n’était le cas dans aucune autre didascalie attributive. En revanche, l’accord fautif au masculin de « seul », dans cette même didascalie attributive, n’est pas corrigé.
L’édition introduit plusieurs erreurs de composition, dont certaines corrompent la métrique : violantes (vers 1041) ; Prêts (vers 1226) ; grace453(vers 1268) ; axile (vers 1295) ; prenez (vers 1433). Dans l’ensemble, cette édition est donc plus fautive que les précédentes.
ÉDITION DE 1698 PAR JEAN GARREL
OEUVRES / DE / MR. CAPISTRON, / NOUVELLE EDITION. / Augmentée de la fameuse Tragi- / Comedie de Venceslas. / [sphère armillaire] / A AMSTERDAM, / Chez Jean Garrel. / [filet] / 1698.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de Jean Garrel ne comprend pas de variante majeure : elle intègre les corrections de la version de 1695, dont celle du vers 1287. Le vers 474 est corrigé par rapport à l’édition précédente (Lorsqu’elle servira ma fureur vengeresse). Cette édition recompose également correctement la didascalie attributive des vers 573-579 au féminin au feuillet K9ro (ARTEMISE seule.). Quelques coquilles apparaissent : Strape (liste des acteurs, feuillet I9vo) ; ne l’a forces (vers 899) ; di cours (vers 1152) ; Craignes-vous (vers 1234) ; et l’adverbe peut-être est systématiquement composé sans tiret ni espace.
ÉDITION DE 1703
LES / OEUVRES / DE MR / CAPISTRON / DE L’ACADEMIE FRANCOISE. / Augmentées en cette derniere Edition. / [marque de l’imprimeur-libraire Jacques Guerrier] / A LYON, / Chez Jaques Guerrier, vis-à-vis / le grand College, à la Salamandre. / [filet] / M. D. CCIII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
On ne relève aucune variante significative dans l’édition de 1703, réalisée d’après celle de 1690.
Artaxerce est composé correctement dans la rubrique de scène II, 2 (L9ro) et le compositeur systématise certaines graphies, comme celle de l’adverbe assez (composé assés). Aucune des erreurs de composition de la version de 1694 ne subsiste. Quelques vers seulement subissent des modifications fautives supplémentaires : tes vœux t’on emporté (vers 412) ; cette erreur fatal (vers 417) ; ma Court (vers 567) ; A remplis (vers 582) ; 454La Grace (vers 948) ; Vous détournés (vers 1125) ; D’un perfide Etrangers (vers 1374) ; pardonné (vers 1399). Enfin, l’omission de pas au vers 957 ôte une syllabe au vers.
ÉDITION DE 1707
TRAGEDIES / DE MONSIEUR / CAMPISTRON, / De l’Academie Françoise. / SEPTIEME EDITION, / Augmentée d’une Tragedie du même Auteur qui / n’avoit point encore esté imprimée ; & ornée / de Figures en Taille-douce. / Le prix est de 4. liv. / [fleuron] / A PARIS, / Chez Pierre Ribou, Quay des / Augustins, à la descente du Pont-Neuf, / à l’Image Saint-Louis. / [filet] / M. DCCVII. / Avec Approbation & Privilege du Roy.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de 1707 présente de nombreuses corrections qui n’apparaissaient pas dans les versions précédentes.
Le cahier D présente toutefois des irrégularités de pagination. L’ajout d’une majuscule au substantif Fille, après le nom de Palmis, permet d’harmoniser la présentation des personnages (C12vo). Le compositeur procède à quelques variantes sans effet significatif sur le sens du texte : On y verra des ans (vers 295) et Pour la fille du Roy (vers 419). L’édition de 1707 est la première à composer correctement les vers 368 (ces déserts), 1101 (Avec la même horreur vous me voyez Madame) et 1158 (Une autre avec éclat marquerait sa vengeance). Le vers 1287 compte également douze syllabes grâce à l’insertion du pronom me. On note aussi l’inversion des syntagmes tient et sur lui dans le vers 640, qui le rend beaucoup plus harmonieux en rétablissant la césure à l’hémistiche (Du monde entier sur lui tient les yeux attachés). C’est cette version du vers que nous retiendrons dans le texte de la pièce, bien que l’édition originale le compose différemment. La plupart des incohérences de ponctuation sont corrigées : les ponctuations internes sont rétablies dans les énumérations et les inversions entre points d’interrogation et points d’exclamation sont amendées.
455ÉDITION DE 1715
TRAGEDIES / DE MONSIEUR / CAMPISTRON, / De l’Académie Françoise. / HUITIÈME ÉDITION. / Augmentée d’une Tragedie & d’une Comedie / du même Auteur ; & ornée de Figures / en Taille-douce. / Le prix est de 4. liv. / [gravure] / A PARIS, / Chez PIERRE RIBOU, seul Libraire / de l’Académie Royale de Musique, Quai / des Augustins, à la Descente du Pont- / Neuf, à l’Image S. Loüis. / [filet] / M. DCC. XV. / Avec Approbation & Privilege du Roi.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
Cette édition reprend celle de 1707 et en intègre les corrections les plus importantes, comme celles des vers 1101 et 1158.
Toutefois, elle contient plus d’erreurs que la version précédente. La description du personnage de Barsine, « confidente d’Artémise », n’est pas harmonisée avec une majuscule (K1vo). La didascalie attributive des vers 573-579 est à nouveau mal composée (ARTEMISE seul), alors que l’édition de 1707 corrigeait l’erreur. Deux variantes, aux vers 1126 (Que vous feignez encor de ne me plus entendre) et 1297 (Cachez-lui), modifient et corrompent le sens du texte. Quelques autres erreurs de composition apparaissent : en gradant (vers 390), exploirs (vers 544), Je ne me repent (vers 616), La seul indifference (vers 1062), J’aurois trop de regtet (vers 1087).
ÉDITION DE 1722
Tome 1 : OEUVRES / DE MONSIEUR / DE CAMPISTRON, / DE L’ACADEMIE FRANÇOISE. / NOUVELLE EDITION, / Corrigée & augmentée de plusieurs / Piéces qui ne se trouvent pas dans / la derniére faite à Paris en 1715. / TOME I. / [gravure] – A AMSTERDAM, / Chez Etienne Valat. / [filet] / M DCC XXII.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
Cette édition, qui se targue d’être la plus aboutie des éditions de Campistron, reprend la version de 1707, dont elle conserve toutes les corrections.
En termes d’orthographe, on peut relever le remplacement du y comme yod en ï (païé, voïons, foïers). La ponctuation est cohérente, la 456présentation des personnages est harmonisée, la didascalie attributive des vers 573-579 est rétablie (ARTEMISE seule). Le vers 640 reprend la composition, plus harmonieuse, de l’édition de 1707 et les vers 1101 et 1287 sont correctement composés.
En revanche, elle reprend plusieurs variantes fautives aux deux éditions précédentes (vers 295 et 1126). Quelques erreurs apparaissent dans cette version : l’un et l’autre (au lieu de l’une, vers 17) ; calmer un cœur (vers 268), Aux tendresses d’un Roi (vers 574), uneaust ere loi (v. 899).
ÉDITION DE 1723
Tome 1 : ŒUVRES / DE MONSIEUR / DE / CAMPISTRON, / DE L’ACADEMIE FRANÇOISE. / NOUVELLE EDITION. / Corrigée & augmentée de plusieurs / Pieces qui ne se trouvent pas dans / la derniere faite à Paris en 1715. / TOME I. / [gravure] / A AMSTERDAM, / Chez Etienne Valat, / [filet] / M. DCCXXIII.
Voir la « Description bibliographique des recueils des œuvres de Campistron ».
L’édition de 1723, composée d’après celle de 1722, ne comprend aucune variante significative.
Choix éditoriaux
Nous ne mentionnerons ici que les choix éditoriaux propres à Alcibiade. On pourra se référer à l’introduction générale pour consulter les choix éditoriaux généraux s’appliquant à tout le volume.
Le texte est établi d’après l’édition originale de 1686. Nous nous appuyons sur l’exemplaire no 3 qui, malgré l’introduction de quelques fautes, est celui qui comprend le plus de corrections.
PRÉSENTATION
Nous ne conservons pas les majuscules de la deuxième lettre des mots qui ouvrent un acte ou une scène. Nous supprimons également toutes les majuscules des noms communs qui ne se justifient pas en 457français contemporain (à l’exception du substantif Victoire au vers 253, qui prend une majuscule parce qu’il y désigne une divinité personnifiée). En revanche, nous affectons systématiquement une majuscule au premier mot de la description des personnages dans la liste des acteurs (notamment à Fille après PALMIS).
Nous mettons en italique les didascalies seul (didascalie attributive des vers 945-968) et seule (didascalie attributive des vers 573-579), qui indiquent le début d’un monologue.
PRATIQUES ORTHOGRAPHIQUES ET GRAMMATICALES
Dans la dédicace de la pièce « À Madame la Dauphine », nous modifions la graphie du nom de l’auteur : au lieu de CAPISTRON, nous composons CAMPISTRON.
Nous modernisons les noms propres dès que la versification ne s’y oppose pas. Nous écrivons donc Amyntas (composé Amintas), Lydie (composée Lidie) et Thermopyles (composées Termopiles), mais ne modernisons ni le nom de Sardis, ni celui d’Artaxerce (que l’on écrirait aujourd’hui respectivement Sardes et Artaxercès).
Nous corrigeons systématiquement l’orthographe du nom Pharnabaze quand il est écrit avec un s.
Nous ne rendons pas compte de la présence de tildes sur les nasales et les développons directement dans le corps du mot. L’orthographe ancienne de certains mots est systématiquement modernisée : douleureuse (vers 157) devient douloureuse, ardans (vers 205) devient ardents. Le s de la préposition jusques est supprimé, sauf quand le mot est suivi d’une voyelle et doit donc prendre un s pour des raisons de versification (vers 1043 et 1359). Nous procédons de même pour l’adverbe encor, qui n’a conservé cette orthographe que lorsqu’il est suivi d’une consonne (vers 55, 140, 229, 242, 311, 494, 514, 520, 542, 557, 647, 718, 746, 754, 771, 901, 948, 972, 996, 1088, 1126, 1136, 1162, 1364, 1371, 1389, 1393 et 1440).
Au vers 521, nous conservons l’accord de proximité justifié par la juxtaposition des deux sujets et par la rime.
Nous ajoutons des virgules partout où leur absence rend la phrase agrammaticale et restituons systématiquement une virgule après tous les syntagmes détachés (apostrophes et interjections). De même, nous ajoutons une ponctuation conclusive lorsque aucune pause ne scande la réplique. Nous procédons également à toutes les interversions nécessaires 458entres points d’interrogation et points d’exclamation. Toutes les majuscules après les ponctuations finales sont rétablies, mêmes quand elles suivent une interjection, à l’exception du vers 1184, où le mot hélas interrompt la continuité syntaxique de la phrase. Enfin, nous signalons l’interruption d’un personnage par des points de suspension, et non par les signes de ponctuation utilisés dans l’édition originale, comme le point d’interrogation du vers 888, qui se situe, en soi, dans la continuité du début du vers mais qui ne marque pas l’interruption d’Artaxerce par Alcibiade.
Ponctuation
Comme nous l’avons vu, le compositeur de l’édition originale gère la ponctuation de façon très aléatoire8. Ainsi, nous la suivons autant que possible, mais corrigeons systématiquement tout signe de ponctuation final qui ne correspond pas au type de la phrase concernée, et transformons les signes de ponctuation interne en signes de ponctuation finale (et inversement) quand cela est nécessaire. Enfin, nous rétablissons un certain nombre de virgules dont l’absence compromet la bonne compréhension du texte.
Exceptionnellement, au vers 1307, nous ne suivons pas l’édition originale d’Alcibiade (Arrestez, il me laisse, amy trop genereux,), mais celle de 1707 (Arrestez, il me laisse. Amy trop genereux,), que reprennent toutes les éditions ultérieures. Cela permet de dissocier nettement les deux hémistiches du vers : en effet, le second forme avec le vers 1308 un discours in absentia adressé à Pharnabaze, qui vient de quitter la scène.
VERSIFICATION
Nous corrigeons les fautes de versification d’après l’édition de 1707.
FAUTES DE COMPOSITIOn
– Préface : me la fait choisir (NP5, l. 13) ; fût (NP6, l. 22).
– Pièce : La Scène est Sardis (18) ; PHARNABASE (rubrique de scène I, 1) ; donnoint (30) ; Me pûrent (83) ; ma paru (96) ; leur pas (107) ; à son tour (164) ; surquoi (190) ; avoint (226) ; Qu’a 459(231) ; & charmer (2689) ; avoint (272) ; Ou (312) ; parroissoint (318) ; annonçoint (320) ; que pouvez attendre (350) ; ses déserts (370) ; ALCIBIADES (didascalie attributive des vers 278-302) ; rveu (379) ; l’ont fait croire (414) ; poursuiv re (437) ; AMETHIS (rubrique de scène II, 2) ; cachent (450) ; ses lieux (469) ; le faut avec moy (493) ; pleind’horreur (508) ; a toy (588) ; Je l’a sens réveiller (654) ; contre-elle (660) ; grãdRoy (666) ; eut cherché (681) ; eut receu (682) ; Parles (726) ; en quel lieux (792) ; content (799) ; de Termopiles (833) ; Épousez-là (873) ; falût (908) ; contre-elle (910) ; plusque (912) ; & bien (915) ; contre-elle (916) ; fut (1033) ; le même honneur (1101) ; despoir (1145) ; Un autre (1158) ; Courrons (1231) ; Vont (1233) ; Quelsdegrez (1255) ; vons (1293) ; tels ordres (1335) ; ou (1344) ; ta (1398) ; u’est (1419) ; PHARNABASE (rubrique de scène V, 9) ; ma sauvé (1464) ; Daignes (1465).
– Privilège du roi : amande (NP10, l. 2).
1 L’édition est composite : le cahier [ã] est encarté et les autres cahiers sont à feuilleton dehors.
2 Cette faute de composition, par rapport à l’harmonie générale du texte, reflète néanmoins l’orthographe étymologique d’Alcibiade qui, en grec, est composé avec un sigma et qui, en latin, conserve son s au nominatif et au vocatif de la troisième déclinaison des noms grecs parisyllabiques.
3 Cet exemplaire contient la note manuscrite suivante, sur la page opposée à la page de titre : « Jean Galbert de Campistron, d’après Quérard. »
4 Cet exemplaire comprend une note manuscrite sur la couverture : « alcibiade / par Capistron [sic] / 1686 ».
5 LES / ŒUVRES / DE MR / CAPISTRON. / [fleuron] / A PARIS, / Chez THOMAS GUILLAIN, sur le / Quay des Augustins, à la descente du / Pont-neuf, à l’Image saint Loüis. / [filet] / M. DC. LXXXVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
6 Cet exemplaire contient deux notes manuscrites sur la page de titre : « Par Campistron » juste en-dessous du titre et « 1re le Vendr. 28 Xbre 1685. » sous le fleuron.
7 La pagination commence à partir du numéro 11, et prend donc en compte l’ensemble des pages depuis le titre, même si elle n’apparaît pas.
8 Voir supra, « Édition originale de 1686. Orthographe et ponctuation ».
9 Pour les omissions et les erreurs liées à des fautes d’impression, voir supra la présentation de l’édition originale.
- CLIL theme: 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN: 978-2-406-15461-7
- EAN: 9782406154617
- ISSN: 2261-575X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15461-7.p.0443
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 11-15-2023
- Language: French