Naasson Munyandamutsa, « Ce pays pourrait devenir une leçon pour l’humanité »
En 1973 au Rwanda il a fallu aller loin pour fuir un pays qui ne protège plus l’être humain. Et loin en soi-même, où se situe l’éternité. Dans un pays où on a décrété la mort, il s’est agi de détruire le différent, l’autre. Mettre du sien sur le pont pour reconstruire et restaurer, laisser place à l’espoir, c’est la visée du thérapeute. L’accueil de la souffrance de l’autre est la réalisation d’un espoir où les enfants du Rwanda découvrent que la diversité constitue une valeur inestimable.
Marie-Odile Godard, « Réveiller la mémoire »
Ces Cahiers de mémoire répondent à plusieurs impératifs : refuser de disparaître ; s’adresser aux disparus ; reconstituer un roman familial jusqu’ici bloqué. Leur écriture a opéré un déplacement temporel et culturel dans un lieu tiers, la Maison de quartier. Les Cahiers font œuvre d’adresses aux disparus, de réaffiliations, de déplacements, de transmission. L’écriture ici n’est qu’un moyen, ce n’est qu’après coup que la langue retrouve son oralité. Le passé tragique de chacun est historicisé.
Marcel Kabanda, «La démocratie à l’épreuve du racisme »
L’énormité de l’événement du génocide a fait oublier la violence des trois années qui l’ont précédé. De 1990 à 1993, les 374regards étaient concentrés sur la guerre dans le nord du pays. L’intérieur du pays était aussi un champ d’affrontement entre une société civile qui à mains nues revendiquait la démocratie, l’égalité entre tous et la dignité de chacun et une classe politique arc-boutée sur ses intérêts. Cet article est un bref récit de cette résistance. Il montre à quel point le génocide a été l’option d’un groupe politique confronté à la demande de démocratie.