Introduction De l'image
- Publication type: Journal article
- Journal: Cahiers Alexandre Dumas
2019, n° 46. Illustrer Alexandre Dumas - Pages: 11 to 12
- Journal: Alexandre Dumas Studies
Introduction
De l’image
À partir de 1830 et à l’instar de ce qui existait déjà en Angleterre (The Penny Magazine) se développèrent les périodiques illustrés avec, dans un premier temps, l’ambition de diffuser les « connaissances utiles » pour reprendre le titre du premier d’entre eux, le Journal des connaissances utiles, dont le tirage dépassa rapidement les cent mille exemplaires, mais qui ne put se maintenir, sans doute parce qu’il ne recourait pas à l’illustration.
Le recours à l’image ne fut donc pas dicté par la seule volonté de diffuser des œuvres littéraires, mais plus généralement tout ce qui pouvait être utile à l’éveil intellectuel et politique du lecteur ; le terme de magazine ou magasin dont se dotèrent de nombreuses revues, témoignait de cette volonté d’universalité.
Le saint-simonien Édouard Charton, fondateur et directeur du Magasin pittoresque, hebdomadaire illustré lancé, sur le modèle du Penny Magazine, par l’imprimeur et lithographe François Rivaud de Lachevardière, assigne pour but à son périodique de « compléter l’enseignement par l’image » ; de « parler aux yeux pour arriver plus sûrement à l’esprit ».
« Le goût du siècle a relevé le mot illustration prenons-le ! Nous nous en servirons pour caractériser un nouveau mode de la presse nouvelliste, ce que veut ardemment le public aujourd’hui, ce qu’il demande avant tout le reste, c’est d’être mis aussi clairement que possible au courant de ce qu’il se passe, les journaux sont-ils en deçà de satisfaire ce désir avec des récits courts et incomplets auxquels ils sont naturellement obligés de s’en tenir ? N’y a-t-il donc aucun moyen dont la presse puisse s’enrichir pour mieux atteindre son but sur ce point ? Oui, il y en a un, c’est un moyen ancien, longtemps négligé, mais héroïque, c’est de ce moyen que nous prétendons nous servir : Lecteur, vous venez de nommer la gravure sur bois »
12En effet, permettant d’intégrer l’image dans le texte, la gravure en « bois debout » diminuait sensiblement le coût de l’impression et permettait d’atteindre l’objectif de journaux bon marché, plus largement illustrés. Si l’on excepte le Magasin pittoresque, fondé en 1833, l’utilisation des images resta résiduelle pour les journaux ou revues à vocation essentiellement littéraires.