Avant-propos
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
2022 – 2, n° 237. Claudel et l'Italie - Auteurs : Mayaux (Catherine), Nantet (Marie-Victoire)
- Pages : 11 à 12
- Revue : Bulletin de la Société Paul Claudel
Avant-Propos
Nous devons à Catherine Roquefeuil l’idée de consacrer le dossier d’un de nos bulletins à Claudel et l’Italie. Catherine Roquefeuil avait traduit les actes du colloque1 que la Fondation Primoli, sise dans un élégant palais Via Zanardelli à Rome, avait consacré à Claudel en 2005 dans le cadre de la sixième édition de sa réflexion sur « Littérature et catholicisme au xxe siècle ». Le titre Le géant invisible, Paul Claudel, cinquante ans après sa mort affichait la forme de marginalisation dont souffrait – paradoxalement ? – la réception de Claudel en Italie. Les intervenants du dossier d’aujourd’hui déplorent aussi cet oubli partiel du dramaturge au fil du xxe siècle, mais apportent bien des informations encourageantes sur le renouvellement des traductions et des mises en scène de ses œuvres dans l’Italie contemporaine. Ainsi le compte rendu de Luca Barbieri rend hommage à la traduction des proses poétiques de Connaissance de l’Est réalisée par Simonetta Valenti en 2021 ; cette traduction est accompagnée d’un essai critique des plus utile. Simonetta Valenti elle-même retrace l’historique des traductions et de la réception de Claudel en Italie, et souligne le regain d’intérêt qu’il connaît depuis la fin du xxe siècle ; elle apporte des informations précieuses sur les perspectives de son propre travail de traductrice claudélienne. Gianni Poli étudie minutieusement les trois traductions en italien de L’Annonce faite à Marie, une des pièces de Claudel les plus jouées en Italie et évoque l’imaginaire poétique de la mise en scène de la pièce par Paolo Bignamini à Gênes en 2017 d’après la traduction et adaptation de Fabrizio Sinisi. Le compte rendu d’Annamaria Cascetta propose un compte rendu détaillé et circonstancié de la création de cette même mise en scène à Rimini en août 2015 dans le cadre des grandes réunions annuelles organisées par le mouvement « Comunione e Liberazione » créé en 1980 et qui joue un rôle actif dans le débat culturel italien. Puisant dans le Journal et dans ses écrits sur l’art, Emmanuelle Kaës 12met en valeur l’éblouissement que fut pour Claudel la découverte de la statuaire et de l’architecture italiennes lors de ses deux séjours en mai 1916 et octobre 1917. La correspondance échangée par Claudel avec le passionné d’art italien que fut Henry Cochin, transcrite par Thomas Dandin et commentée par Pascal Lécroart, vient utilement éclairer les circonstances de composition du l’Ode jubilaire consacrée à Dante. À tout seigneur tout honneur, il revenait à Catherine Roquefeuil de nous proposer sa relecture de l’ouvrage d’Henri Giordan paru en 1975, ouvrage majeur sur Claudel et l’Italie, qui permet de lire la correspondance avec son premier traducteur Piero Jahier.
Catherine Mayaux
et Marie-Victoire Nantet
1 Actes publiés en 2008 chez Gremese sous le titre Il Gigante Invisibile. Deux études traduites, de Massimo Colesanti et de Filippo Fimiani, ont été publiées dans le Bulletin de l’Association pour la Recherche Claudélienne no 10, année 2011-2012.