Nécrologie
- Publication type: Journal article
- Journal: Bulletin de la Société Paul Claudel
2014 – 3, n° 214. Paul Claudel et la guerre de 1914-1918 - Pages: 97 to 98
- Journal: Bulletin of the Paul Claudel Society
NÉCROLOGIE
Le père Boly nous a quittés le 8 juin 2014, le dimanche de la Pentecôte.
Né à Jauche dans le Brabant Wallon, le 20 janvier 1926, Joseph Boly est entré au noviciat des Croisiers du Mont Sainte-Odile, le 28 août 1944, puis il a été ordonné prêtre dans l’ordre de la Sainte-Croix le 5 octobre 1952.
Diplômé en philologie romane de l’Université Catholique de Louvain, en 1955, et de l’Université des Mutants au Sénégal, en 1981, il était professeur de Lettres et de Religion, ayant occupé des fonctions d’inspecteur de français dans la province de Liège alors qu’il avait été Prieur des Croisiers de Hannut de 1967 à 1976 puis à nouveau de 1985 à 1996.
Homme de pensée et homme d’action, accueillant et chaleureux, le père Boly a vu sa vocation religieuse se doubler d’un autre appel qui l’incitait à défendre par la parole et par la plume, les valeurs de l’esprit et les qualités de l’âme. Appelé à la « vocation de l’universel », comme Paul Claudel, il se passionnait pour le rayonnement de la langue française, publiant depuis 2006 un Journal en vers et en prose après de nombreux essais et ouvrages, consacrés à Bernanos, Léopold Sedar Senghor, Teilhard de Chardin et à tous les thèmes qui lui étaient chers, comme Chasse au franglais en 1974, Journal d’un mutant de l’île de Gorée en 1987, Se sauver par l’écriture en 1995, Richesses du désert en l’an 2000, et Métaphore du passage en 2002.
Président national pour la Belgique du prix mondial de la Paix, le père Boly s’est attaché à servir la mémoire du Général de Gaulle, jouant un rôle actif en sa qualité de fondateur du Cercle d’études Charles de Gaulle en 1976 et auteur de De Gaulle et la République des Lettres en 1990. Ce parti de la grandeur, incarné par le Général de Gaulle, le père Boly l’avait trouvé dès son plus jeune âge dans la fréquentation de l’œuvre de Paul Claudel qui sera son compagnon de route tout au long de son existence :
J’ai découvert par moi-même le grand poète, Paul Claudel, auquel on ne m’avait pas parlé au cours de mes Humanités. Aussitôt ce fut l’éblouissement pour une œuvre hors mesure qui se révèle inépuisable. Le jour de ses funérailles officielles, à Notre-Dame,
le 28 février 1955, j’ai promis de consacrer le meilleur de moi-même à sa mémoire. Ce qui a été accompli par une thèse sur l’Annonce faite à Marie (entreprise dès 1953 sous la forme d’un mémoire soutenu à l’université de Louvain), la présidence en 1960 de la Société des Amis de Paul Claudel en Belgique (fondée un an auparavant par Luc Hommel et Henri Claudel), la découverte d’une sœur géniale, Camille Claudel (à qui il dédiera un ouvrage en 2003), et « l’amitié de la famille ».
Ses funérailles ont été célébrées le 14 juin, en l’église des Pères Croisiers à Hannut, et la Société Paul Claudel tient ici à lui rendre hommage pour l’immense tâche accomplie tant par la rédaction des nombreux bulletins de 1960 à 2013 qu’au service de « la fidélité à un génie et à une œuvre qui nous dépassent dans une raison d’être », tel qu’il s’est qualifié dans la dédicace qu’il me fit de ses Mélanges claudéliens, un homme, une œuvre, publiés en 1981 par la Société Paul Claudel en Belgique et dédiés à Pierre Claudel.
François Claudel