Note sur l’établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Œuvres complètes. Tome V. Œuvres politiques et pédagogiques : Vœux d’un solitaire et textes périphériques
- Pages : 515 à 517
- Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 59
Note sur l’établissement
du texte
L’Invitation à la concorde existe sous forme d’affiche et sous forme de brochure :
1. Sous forme d’affiche ou de « placard », d’un format de 58,5 x 45,5 cm :
I N V I T A T I O N À L A C O N C O R D E / POUR LA FÊTE DE LA CONFÉDÉRATION, / au 14 Juillet 1792. / LA NATION, LA LOI ET LE ROI.
[…]
À PARIS, DE L’IMPRIMERIE DE P. FR. DIDOT JEUNE. 1792.
Le titre, et la formule en exergue (entre deux filets doubles) s’étendent sur toute la largeur de l’affiche, le texte étant distribué ensuite sur deux colonnes de lignes serrées.
Un exemplaire de cette affiche est conservé à la Bibliothèque de l’Assemblée nationale1 (cote C.5, ch. 14/11) et un autre à la BNF (cote FOL-LB39-6059), les deux documents offrant un texte en tous points identique.
2. Sous forme de brochure :
a/ I N V I T A T I O N àla concorde, pour la fête de la /confédération, du 14 juillet 1792. / LA NATION, LA LOI ET LE ROI.
516[…]
[s. l.] DE L’IMPRIMERIE NATIONALE. 1792.
Un exemplaire de cette brochure de 8 pages, 22 cm, est conservé à la Newberry Library de Chicago (Special Collections - French Revolution Collection - 4th floor Case FRC 24968 - disponible en ligne, à l’adresse https://archive.org/details/invitationlaconc00sain). Le lieu d’édition n’est pas indiqué, mais on peut penser qu’il s’agit de Paris, puisque la brochure sort des presses de l’Imprimerie nationale.
b/ INVITATION / À LA CONCORDE, / POUR LA CONFÉDÉRATION/ DU 14 JUILLET 1792. / [décalé à droite, entre deux filets doubles :] LA NATION, LA LOI ET LE ROI.
[…]
À METZ, DE L’IMPRIMERIE DE CLAUDE LAMORT. 1792.
Un exemplaire de cette brochure de 8 pages, 17 x 22 cm, se trouve aux Archives Nationales (cote AA//53/1496)2. Il s’y trouve joint à une lettre d’Alexandre Courtois (voir supra, la note 59, p. 513), administrateur du département de la Moselle, lettre datée « Mets, 26 juillet l’an 4 » [l’an 4 de la liberté = 1792], qui indique qu’il s’agit d’un exemplaire envoyé à un de ses correspondants dans le cadre d’une campagne de diffusion du texte de Bernardin3.
517c/ Par ailleurs, le Catalogue collectif de France indique une édition lyonnaise, 8o, de 7 pages : « Lyon, J. Roger, 1792 » (BM Lyon, Fonds Coste, cote 350975), qu’on trouve aussi dans le catalogue de la BM d’Avignon (cote 8o Pièce 34910/12). C’est de cette édition qu’il est question dans l’article très hostile du Journal de Lyon du 12 août1792 (« le nouvel imprimeur Roger a sali ses presses de cet ouvrage » – voir supra, p. 510).
Le choix du texte et des variantes
On a ici retenu le texte de l’affiche, et on a limité les indications de variantes à celles des brochures de l’Imprimerie nationale et de Metz (Claude Lamort). Mais on n’a pas relevé toutes les différences dans l’emploi des majuscules à l’initiale de certains substantifs (« Citoyens », « Clubs », « Monarchie », « Nation », « Roi », « Loi », « Pétition », etc.), massivement présentes dans le texte de l’affiche, mais le plus souvent remplacées par des minuscules dans le texte des brochures. On n’a pas relevé non plus toutes les variantes dans l’emploi des signes de ponctuation, dont aucune n’a paru suffisamment significative4.
1 Cet exemplaire de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale est reproduit, sous le no 73, dans la partie « Catalogue des affiches exposées » du Catalogue de l’exposition « L’Affiche en révolution » (éd. Alan Marshall et Thierry Gouttenègre), Vizille, Musée de la Révolution française, 1998, p. 122 ; mais la reproduction photographique en est si petite qu’elle est hélas peu déchiffrable. Nous remercions Mme Léa Ferrez-Le Guet, bibliothécaire au fonds ancien de la Bibliothèque de l’Assemblée nationale, d’avoir mis à notre disposition une reproduction numérique d’une grande précision.
2 L’existence de cet exemplaire est signalée par Malcolm Cook, dans sa biographie de Bernardin (Bernardin de Saint-Pierre : A Life of Culture, Oxford, MHRA, Maney, 2006, p. 148 n. 3).
3 Voici le texte de cette lettre : « J’ai l’honneur, mon cher commandant et confrère, de vous envoyer un exemplaire de l’Invitationà la concorde par l’ami des hommes, Bernardin de Saint-Pierre. C’est maintenant le catéchisme des gens de bien. Je l’ai fait répandre dans cette ville : les [Enragés] ont dit que c’était un moyen de guerre civile que je jetais dans la société. La note subsiste comme dit madame [Daire]. Vous admirerez sans doute ce petit chef-d’œuvre et vous désirerez que les idées de l’auteur germent avec abondance. D’après cet ouvrage et les aberrations des meneurs de clubs qui veulent travailler la France en insurrection pour raisons à eux connues, vous jugerez qu’on doit conserver son titre d’ami de la constitution, et que l’amour pour elle doit s’augmenter à mesure que les factieux, d’après leurs sinistres projets avortés dans la journée du 20 juin, augmenteront leurs mesures de désorganisation. Vous jugerez enfin qu’en conservant ce même titre d’ami de la constitution, on doit renoncer à celui de jacobin, ligue de discorde dont on ne peut plus se parer puisque les Robespierre, les Carra qui le portent, l’ont déshonoré en répandant des idées de sang, des calomnies atroces, et en voulant forcer par eux et leurs satellites l’assemblée nationale à donner des lois sinistres et à faire boire de la ciguë à Socrate. Vous savez de qui je veux parler, mais il faut le nommer : c’est Lafayette. Malgré la calomnie, il a l’estime des honnêtes gens et il n’y a que les sots et les fripons qui le détestent. Ce n’est pas l’intérêt de la patrie qui guide ses détracteurs, c’est le ressentiment du Champ-de-Mars. Mon cher commandant, vous le verrez plus tard, vous apprendrez que les meneurs des sociétés ressemblent à ceux de la société de Jésus, qui en avaient seuls les secrets. Ceux des jacobins ne sont pas connus. Les puissances étrangères seules les savent. Nous tenons encore à cette société non par le cœur, mais par la tête ; moi j’aurai le courage de la braver et j’ai déjà en mains de quoi la confondre. Excusez-moi si je vous ai interrompu, mais je vous ai connu un bon esprit et un excellent civisme, et j’ai cru devoir épancher mon cœur dans le vôtre quand je vous portais l’opinion d’un homme de bien. Recevez mes salutations fraternelles. / Alexandre Courtois / Metz 26 juillet l’an 4. »
4 Aucune de ces versions, en tout cas, ne comporte les points d’exclamation ajoutés aux dernières lignes dans la transcription de Largemain.
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- ISBN : 978-2-406-14098-6
- EAN : 9782406140986
- ISSN : 2258-3556
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14098-6.p.0515
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 18/01/2023
- Langue : Français