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Classiques Garnier

Note sur l’établissement du texte

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Note sur létablissement
du texte

LInvitation à la concorde existe sous forme daffiche et sous forme de brochure :

1. Sous forme daffiche ou de « placard », dun format de 58,5 x 45,5 cm :

I N V I T A T I O N À L A C O N C O R D E / POUR LA FÊTE DE LA CONFÉDÉRATION, / au 14 Juillet 1792. / LA NATION, LA LOI ET LE ROI.

[]

À PARIS, DE LIMPRIMERIE DE P. FR. DIDOT JEUNE. 1792. 

Le titre, et la formule en exergue (entre deux filets doubles) sétendent sur toute la largeur de laffiche, le texte étant distribué ensuite sur deux colonnes de lignes serrées.

Un exemplaire de cette affiche est conservé à la Bibliothèque de lAssemblée nationale1 (cote C.5, ch. 14/11) et un autre à la BNF (cote FOL-LB39-6059), les deux documents offrant un texte en tous points identique.

2. Sous forme de brochure :

a/ I N V I T A T I O N àla concorde, pour la fête de la /confédération, du 14 juillet 1792. / LA NATION, LA LOI ET LE ROI.

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[]

[s. l.] DE LIMPRIMERIE NATIONALE. 1792.

Un exemplaire de cette brochure de 8 pages, 22 cm, est conservé à la Newberry Library de Chicago (Special Collections - French Revolution Collection - 4th floor Case FRC 24968 - disponible en ligne, à ladresse https://archive.org/details/invitationlaconc00sain). Le lieu dédition nest pas indiqué, mais on peut penser quil sagit de Paris, puisque la brochure sort des presses de lImprimerie nationale.

b/ INVITATION / À LA CONCORDE, / POUR LA CONFÉDÉRATION/ DU 14 JUILLET 1792. / [décalé à droite, entre deux filets doubles :] LA NATION, LA LOI ET LE ROI.

[]

À METZ, DE LIMPRIMERIE DE CLAUDE LAMORT. 1792. 

Un exemplaire de cette brochure de 8 pages, 17 x 22 cm, se trouve aux Archives Nationales (cote AA//53/1496)2. Il sy trouve joint à une lettre dAlexandre Courtois (voir supra, la note 59, p. 513), administrateur du département de la Moselle, lettre datée « Mets, 26 juillet lan 4 » [lan 4 de la liberté = 1792], qui indique quil sagit dun exemplaire envoyé à un de ses correspondants dans le cadre dune campagne de diffusion du texte de Bernardin3.

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c/ Par ailleurs, le Catalogue collectif de France indique une édition lyonnaise, 8o, de 7 pages : « Lyon, J. Roger, 1792 » (BM Lyon, Fonds Coste, cote 350975), quon trouve aussi dans le catalogue de la BM dAvignon (cote 8o Pièce 34910/12). Cest de cette édition quil est question dans larticle très hostile du Journal de Lyon du 12 août1792 (« le nouvel imprimeur Roger a sali ses presses de cet ouvrage » – voir supra, p. 510).

Le choix du texte et des variantes

On a ici retenu le texte de laffiche, et on a limité les indications de variantes à celles des brochures de lImprimerie nationale et de Metz (Claude Lamort). Mais on na pas relevé toutes les différences dans lemploi des majuscules à linitiale de certains substantifs (« Citoyens », « Clubs », « Monarchie », « Nation », « Roi », « Loi », « Pétition », etc.), massivement présentes dans le texte de laffiche, mais le plus souvent remplacées par des minuscules dans le texte des brochures. On na pas relevé non plus toutes les variantes dans lemploi des signes de ponctuation, dont aucune na paru suffisamment significative4.

1 Cet exemplaire de la Bibliothèque de lAssemblée nationale est reproduit, sous le no 73, dans la partie « Catalogue des affiches exposées » du Catalogue de lexposition « LAffiche en révolution » (éd. Alan Marshall et Thierry Gouttenègre), Vizille, Musée de la Révolution française, 1998, p. 122 ; mais la reproduction photographique en est si petite quelle est hélas peu déchiffrable. Nous remercions Mme Léa Ferrez-Le Guet, bibliothécaire au fonds ancien de la Bibliothèque de lAssemblée nationale, davoir mis à notre disposition une reproduction numérique dune grande précision.

2 Lexistence de cet exemplaire est signalée par Malcolm Cook, dans sa biographie de Bernardin (Bernardin de Saint-Pierre : A Life of Culture, Oxford, MHRA, Maney, 2006, p. 148 n. 3).

3 Voici le texte de cette lettre : « Jai lhonneur, mon cher commandant et confrère, de vous envoyer un exemplaire de lInvitationà la concorde par lami des hommes, Bernardin de Saint-Pierre. Cest maintenant le catéchisme des gens de bien. Je lai fait répandre dans cette ville : les [Enragés] ont dit que cétait un moyen de guerre civile que je jetais dans la société. La note subsiste comme dit madame [Daire]. Vous admirerez sans doute ce petit chef-dœuvre et vous désirerez que les idées de lauteur germent avec abondance. Daprès cet ouvrage et les aberrations des meneurs de clubs qui veulent travailler la France en insurrection pour raisons à eux connues, vous jugerez quon doit conserver son titre dami de la constitution, et que lamour pour elle doit saugmenter à mesure que les factieux, daprès leurs sinistres projets avortés dans la journée du 20 juin, augmenteront leurs mesures de désorganisation. Vous jugerez enfin quen conservant ce même titre dami de la constitution, on doit renoncer à celui de jacobin, ligue de discorde dont on ne peut plus se parer puisque les Robespierre, les Carra qui le portent, lont déshonoré en répandant des idées de sang, des calomnies atroces, et en voulant forcer par eux et leurs satellites lassemblée nationale à donner des lois sinistres et à faire boire de la ciguë à Socrate. Vous savez de qui je veux parler, mais il faut le nommer : cest Lafayette. Malgré la calomnie, il a lestime des honnêtes gens et il ny a que les sots et les fripons qui le détestent. Ce nest pas lintérêt de la patrie qui guide ses détracteurs, cest le ressentiment du Champ-de-Mars. Mon cher commandant, vous le verrez plus tard, vous apprendrez que les meneurs des sociétés ressemblent à ceux de la société de Jésus, qui en avaient seuls les secrets. Ceux des jacobins ne sont pas connus. Les puissances étrangères seules les savent. Nous tenons encore à cette société non par le cœur, mais par la tête ; moi jaurai le courage de la braver et jai déjà en mains de quoi la confondre. Excusez-moi si je vous ai interrompu, mais je vous ai connu un bon esprit et un excellent civisme, et jai cru devoir épancher mon cœur dans le vôtre quand je vous portais lopinion dun homme de bien. Recevez mes salutations fraternelles. / Alexandre Courtois / Metz 26 juillet lan 4. »

4 Aucune de ces versions, en tout cas, ne comporte les points dexclamation ajoutés aux dernières lignes dans la transcription de Largemain.