Chronologie De la naissance de Victoria Ocampo à la mort de Gide
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Victoria Ocampo et André Gide
- Pages : 9 à 12
- Collection : Bibliothèque gidienne, n° 24
Chronologie
De la naissance de Victoria Ocampo
à la mort de Gide
Todos los libros de mi infancia y de mi adolescencia fueron franceses o ingleses ; franceses en su mayoría. Aprendí el alfabeto en francés, en un hotel de la Avenida Friedland. Desde entonces el francès se me ha pegado en tal forma que no he podido desembarazarme de él. Mi institutriz era francesa. Hé sido castigada en francés. He jugado en francés. He rezado en francés. […] He comenzado a leer en francés Peau d’âne, Les Malheurs de Sophie, Les Aventures du Capitaine Hatteras… Es decir que comencé a llorar y a reír en francés1.
Victoria Ocampo, « Palabras francesas », SUR, hiver 1931, p. 167.
1890 |
Naissance de Victoria Ocampo, le 7 avril 1890, à Buenos Aires, dans une riche famille patricienne. Elle est l’aînée de six filles, dont Silvina, future écrivaine, elle aussi. |
1896 |
Premier voyage de l’enfant avec sa famille à Paris. Périple d’un an en Europe. |
1897 |
Alexandrine Bonnemaison est la préceptrice française de Victoria et Miss Kate Ellis l’institutrice anglaise. |
10 |
Pendant ses années d’enfance, elle lit la comtesse de Ségur, les ouvrages de la Bibliothèque rose, La Fontaine, Jules Verne, Fénelon. |
1905 |
Elle aime les pièces de Corneille et de Racine. |
Elle prend des cours de diction avec Marguerite Moreno. |
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1908-1910 |
Deuxième voyage à Paris avec sa famille. Hôtel Majestic. Périple en Europe, qui dure deux ans. |
Lecture du De Profundis2 d’Oscar Wilde. |
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Elle suit des cours en Sorbonne sur Dante et Nietzsche et elle assiste aux conférences de Bergson au Collège de France. |
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1912 |
Mariage avec Luis de Estrada (alias Monaco). |
1913 |
Rencontre avec Julián Martínez (avocat). Leur histoire d’amour lui inspirera Le Rameau de Salzbourg. |
1916 |
Rencontre avec le philosophe espagnol José Ortega y Gasset. |
1917 |
Rencontre avec le chef d’orchestre suisse Ernest Ansermet, qui dirige l’orchestre des Ballets russes de Diaghilev. |
1920 |
Publication de « Babel », son premier article, dans La Nación. |
1924 |
De Francesca a Beatrice, a través de La Divina Comedia. |
Rencontre avec Rabindranath Tagore à Buenos Aires. |
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1925 |
Rencontre avec Jorge Luis Borges. |
1926 |
La Laguna de los nenúfares. |
1927 |
Début de sa correspondance avec le philosophe allemand Hermann von Keyserling3. |
1928 |
À Paris, elle rencontre Paul Valéry4. |
1929 |
Rencontre amoureuse avec Drieu La Rochelle. |
Rencontre avec l’écrivain américain Waldo Frank5. |
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Entre 1929 et 1939, nombreux séjours à Paris et en Europe. |
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1930 |
André Gide, Victoria Ocampo et Tagore sont à Paris. |
Exposition des peintures de Tagore à la Galerie Pigalle grâce à V.O. (Vijaya comme la nommait Tagore), Andrée Karpelès et Anna de Noailles. |
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1931 |
Création par Victoria Ocampo de la revue SUR avec le projet de publier l’élite des écrivains d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud : « Il n’est d’authentique culture nationale que l’authentique culture internationale ». 340 numéros paraîtront sous sa direction. |
1932 |
Dans La NRF d’avril 1932, Jules Supervielle, franco-uruguayen, salue la directrice de SUR,« une grande et solide revue ». |
1933 |
Création de la maison d’édition SUR. |
1934 |
Rencontre avec Stravinski6. |
1935 |
Début de la rédaction de ses Testimonios (Témoignages). |
1936 |
Elle joue Perséphone à Buenos Aires (livret d’André Gide. Musique de Stravinski). |
Elle est membre de la direction du Teatro Colón. |
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Elle signe un manifeste en faveur des Républicains espagnols. |
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Publication de son essai La Mujer y su expresión (La Femme et son expression). |
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Elle est présidente de « La Unión Argentina de las mujeres » (L’union des femmes argentines). |
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Elle est vice-présidente des Pen-Clubs, dont le Congrès se tient à Buenos Aires. |
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1939 |
Rencontre amoureuse et littéraire de Victoria Ocampo et Roger Caillois, qui la suit en Argentine et y restera jusqu’au début de l’année 1945. |
1941 |
En juillet 1941, paraît grâce au soutien de V. O. le premier numéro de la revue de Caillois, Lettres françaises. Présentée, |
12 |
pour tourner la difficulté juridique, comme un supplément trimestriel francophone de SUR, elle ressemble d’ailleurs comme une sœur à son aînée. 20 numéros, dont le dernier paraîtra en juin 1947. |
Le premier numéro réunit André Gide, Jules Supervielle, André Malraux, Victoria Ocampo et Roger Caillois. |
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1944 |
Gisèle Freund crée en 1944 un comité de solidarité avec les intellectuels français, présidé par Victoria Ocampo. Gide en bénéficie. |
1946 |
Voyage de Victoria Ocampo en France. |
André Gide rend hommage à Victoria Ocampo à la bibliothèque littéraire Jacques-Doucet. |
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1947 |
Gide reçoit le prix Nobel de littérature. Victoria Ocampo le félicite. |
1951 |
SUR, no 200 : hommage à André Gide et à Bernard Shaw. |
1 « Tous les livres de mon enfance et de mon adolescence étaient français ou anglais ; en majorité, français. J’ai appris l’alphabet, dans un hôtel de l’avenue Friedland. Le français m’a imprégné à un point tel que j’ai été incapable de me libérer de cette langue. Ma préceptrice était française. J’ai été punie en français. J’ai joué en français. J’ai prié en français. […] J’ai commencé à lire en français Peau d’âne, Les Malheurs de Sophie, Les Aventures du Capitaine Hatteras… C’est dire que j’ai commencé à pleurer et à rire en français. » Traduction M.S.
2 André Gide a rencontré Oscar Wilde pour la première fois en 1891. Il a écrit un article sur son De profundis (Voir Essais critiques, p. 142-149) et lui a rendu hommage en 1902 (Voir Essais critiques, p. 836-854).
3 Gide connaît Keyserling. Voir Journal (1887-1925), p. 424.
4 Gide rencontre Valéry en 1890. Voir leur Correspondance (1890-1942), éd. de Peter Fawcett, Paris, Gallimard, « Les Cahiers de la NRF », 2009. Et aussi Essais critiques, p. 866-870 et p. 923-937.
5 Gide et Waldo Frank s’écrivent à partir de 1922. Voir Les Anthologies du BAAG,t. II : Correspondances inédites, éd. de Pierre Masson, Paris, Classiques Garnier, 2022, p. 415 et suiv. Waldo Frank aime la Perséphone de Gide (ibid., p. 424). Waldo Frank est le parrain de la revue SUR. En 1935, au Congrès pour la défense de la Culture, qui se tient au Palais de la Mutualité du 21 au 25 juin 1935. Gide préside la séance d’ouverture. Waldo Frank celle du 27 avec Aragon.
6 Le Sacre du printemps, sous-titré Tableaux de la Russie païenne en deux parties, est un ballet composé par Igor Stravinski et chorégraphié originellement par Vaslav Nijinski pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev. Elle a assisté à la première du Sacre du printemps, « un tremblement de terre de la musique » (entretien sur France culture avec Viviane Forrester, 4 déc. 1973). Création du 29 mai 1913 : Paris, théâtre des Champs-Élysées.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-14888-3
- EAN : 9782406148883
- ISSN : 2494-4890
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-14888-3.p.0009
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 12/07/2023
- Langue : Français