Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Salammbô dans les arts
- Pages : 377 à 380
- Revue : La Revue des lettres modernes
- Série : Gustave Flaubert, n° 8
Résumés
Gilles Soubigou, « Multiples Salammbô. Réception et interprétation du roman de Flaubert dans les arts visuels »
L’histoire de la réception artistique de Salammbô reste largement à écrire. Cet article, complété d’une liste synthétique d’œuvres, se concentre sur quelques thèmes qui émergent sur environ un siècle. Les premières représentations hésitent entre l’érotisme exotique et la précision archéologique. Plus tard, la fille d’Hamilcar devient une figure de l’Art nouveau avant son ultime incarnation comme femme-serpent et femme fatale dans l’art fin-de-siècle.
Véronique Dumas, « Flaubert et Gustave Moreau : de Salammbô à Salomé »
À la fois sensuelle et mystique, Salammbô préfigure les personnages féminins de Gustave Moreau, notamment Salomé. Flaubert et Moreau ne se sont pas rencontrés, mais ils se vouaient une admiration réciproque, dont cet article essaie d’éclairer les raisons. Si Gustave Moreau n’a jamais illustré Salammbô, l’image de la femme fatale élaborée dans ce roman mais aussi son atmosphère de mysticisme hantent sa peinture ainsi que celle des peintres symbolistes, Rops, Khnopff, Von Stück, ou encore Gauguin.
Pierre Sérié, « Du sang sur les marches, peindre l’histoire après Salammbô »
Salammbô fut une machine à enflammer l’imagination, celle du peintre d’histoire au premier chef. Pareil sujet permettait de renouveler le répertoire usé de l’Antiquité tout en pointant – et c’était là l’apport essentiel de Flaubert – l’importance du médium. Non seulement, on ne peignit plus exactement la même histoire après Salammbô, mais surtout, on ne la peignit plus dans le même esprit : il n’était plus question d’effacement du procédé (la peinture) au profit des seules images (le sujet).
378Laurent Houssais, « Rochegrosse, Ferroud et les illustrations de Salammbô. Stratégies et réception »
On doit à André Ferroud la première édition illustrée de Salammbô (1900). Elle se distingue des précédentes par son ambition et la renommée de l’illustrateur, Rochegrosse, l’un des peintres d’histoire les plus célèbres de son temps. Il s’agit d’apporter un nouvel éclairage sur les stratégies de l’artiste et de l’éditeur dans la promotion de cette entreprise, en lien avec la Société d’aquarellistes français, et de revenir sur quelques aspects négligés de sa réception par la critique.
Bruno Gallice, « Gaston Bussière et Ferroud : réinventer Salammbô »
Lorsque Gaston Bussière illustre Salammbô en 1921 pour le compte des éditions Ferroud, il doit composer avec la version de Georges Rochegrosse réalisée en 1900. Malgré l’hommage dû au maître et le respect de la ligne éditoriale, l’artiste parvient néanmoins à proposer une vision du personnage de Flaubert, où l’image en mêlant les arts, les perspectives et les époques, consacre une représentation vibrante de Salammbô elle-même.
Bruna Donatelli, « La Salammbô de Philippe Druillet. Entre beauté spatiale et beauté ancestrale »
Maître de la bande dessinée, Philippe Druillet s’est mesuré plusieurs fois avec l’œuvre de Flaubert, en rendant de façon toujours différente l’atmosphère incandescente de Salammbô. Grâce à son œil visionnaire, il a multiplié les représentations à partir des années 1980 jusqu’à son œuvre la plus récente, Salammbô. Les Nus (2010) : la déclinaison d’un seul thème (le nu) crée, par son obsédante répétition, un espace inquiétant où le portrait de l’héroïne se révèle dans toute son ambivalence.
Nigel Harkness, « Sculpter Salammbô »
Étant donné l’importance des modèles sculpturaux dans Salammbô, il n’est pas surprenant que le roman ait fait l’objet de nombreuses sculptures à la fin du dix-neuvième siècle : on dénombre au moins seize statues, bustes, médailles et bas-reliefs inspirés par le texte et réalisés entre 1869 et 1900. Le but de cet article est de répertorier, analyser et comparer les différentes réalisations afin de mieux comprendre le rôle de cet art dans le roman et ses effets sur l’imaginaire des lecteurs.
379Nathalie Petibon, « L’acoustique de Carthage. Salammbô à l’opéra »
Dans Salammbô, le lecteur est invité en permanence à composer intérieurement une acoustique carthaginoise. Les opéras tirés de Salammbô constituent autant de cristallisations scéniques du « silence énorme » de ces spectacles intimes. Si aucun de ces opéras ne peut, en raison des contraintes du genre, atteindre au gigantisme du roman, cependant, au fil du temps, la somme de ces multiples opéras a créé un véritable mythe opératique qui enrichit en retour le roman de résonances renouvelées.
Cécile Reynaud, « Salammbô de Reyer »
On sait que Flaubert a exprimé de très nettes réticences vis-à-vis d’une possible illustration de Salammbô. Par contre, il semble se lancer avec facilité dans le projet d’un opéra. Cet article retrace les vicissitudes que connut le projet jusqu’à la représentation de l’opéra de Reyer sur un livret de Du Locle, en 1890, après la mort de Flaubert, et il analyse la transformation de l’intrigue sous l’influence des Troyens de Berlioz, auquel Reyer vouait une grande admiration.
Loïc Chevalier, « Salammbô à l’écran. La poétique générique a eu raison de Flaubert »
À l’étude des films de P. Marodon (1925) et S. Grieco (1960), les adaptations de Salammbô au cinéma ne rendent pas justice au texte de Flaubert. Le déploiement d’une esthétique grandiose et la présence d’une portée politique leur confèrent une valeur supérieure à celle de la fidélité d’adaptation. Ils transcendent la poétique de leurs genres d’appartenance (film historique et péplum) pour offrir une image de leur monde contemporain et de ses enjeux respectifs, dépassement que cet article propose d’aborder.
Jacques Neefs, « Échos de l’étrange : quelques curiosités en mémoire de Salammbô »
Salammbô a eu dès sa parution, et jusqu’à maintenant, un succès étrange, dans tous les domaines de l’art : peinture, sculpture, musique et littérature. Cet article réunit quelques exemples curieux qui manifestent l’attrait que l’esthétique de l’œuvre a suscité : d’une mode excentrique au poème décadent, 380avec Robert de Montesquiou, du très admiratif Berlioz à Josef Conrad, ou Aragon, de Jules Laforgue à Édouard Glissant, il y a comme un rêve antique de Salammbô qui passe au présent.
Atsuko Ogane, « La danse de Salomé. Mise en abyme et métamorphoses des figures mythiques »
Dans le festin d’Hérodias, Flaubert condense ses souvenirs d’Orient et plusieurs mythes : le mythe de Cybèle (le plus fortement présent), les mythes de Psyché et Cupidon, la danse des Bacchantes et la danse du scarabée pour le final. Les plans, scénarios et brouillons de la danse permettent de comprendre la circulation des figures mythiques et les interactions auxquelles elles sont soumises dans l’écriture flaubertienne de la danse.
Didier Philippot, « Hérodias, ou le Promontoire du songe. Flaubert et la vision poétique »
Comment ressusciter Carthage, se demandait Flaubert, sinon en essayant de « fixer un mirage » avec « les procédés du roman moderne » ? C’est cette poétique du mirage que cerne cet article, à partir d’Hérodias, en suivant la pente visionnaire du réalisme flaubertien.
Gisèle Séginger, « Notes sur l’Esthétique de Hegel. Dossier “Littérature – esthétique” de Bouvard et Pécuchet »
Entre 1872 et 1878, Flaubert lit des ouvrages d’esthétique pour préparer le chapitre v de Bouvard et Pécuchet. Il constitue un dossier de notes de 77 pages, inédites jusqu’à ce jour. Nous avons choisi de publier les folios consacrés au Cours d’Esthétique de Hegel, afin de compléter la publication d’un autre dossier sur cette œuvre dans la série Gustave Flaubert de 2005, ainsi que quelques folios de synthèse et un scénario, offrant un aperçu sur la fusion entre documentation et fiction.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-06258-5
- EAN : 9782406062585
- ISSN : 0035-2136
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-06258-5.p.0377
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/01/2017
- Périodicité : Mensuelle
- Langue : Français