Notes explicatives
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Œuvres complètes. Tome XVI B. 1767-1770
- Pages : 413 à 418
- Collection : Bibliothèque du xviiie siècle, n° 50
Notes explicatives
a Le capitaine : Godefroy de Bouillon, voir note o.
b Voir l’Énéide de Virgile, I, 1 (« Arma virumque cano ») : c’était l’ambition du Tasse de proposer une Énéide chrétienne.
c En italien : « Molti egli opro co’l senno e con la man, molti soffri nel glorioso acquisto ; et in van l’Inferno vi s’oppose, et in vano s’armo d’Asia et di Libia il popol misto. Il Ciel gli diè favore, e sotto a i santi regni isuoi compagni erranti. » La traduction de Rousseau est très synthétique : trois phrases juxtaposant les propositions dans l’original se trouvent condensées en une seule, dont les propositions sont subordonnées et coordonnées. L’écrivain résume « molti soffri nel glorioso acquisto » (littéralement : « nombreuses [sont les] les douleurs que lui coûta la glorieuse conquête ») en un mot : « patience ». Par ailleurs, il modifie l’ordre des syntagmes, qu’il regroupe selon une logique des causes et des effets. Rousseau confère à son texte le plus de simplicité et de fluidité possible, mais sa traduction est ici moins fidèle que celle de Lebrun : « De nombreux exploits signalèrent sa prudence et sa valeur : des travaux nombreux éprouvèrent sa patience dans cette glorieuse conquête. En vain l’Enfer se souleva contre lui ; en vain s’armèrent contre lui les peuples réunis de l’Asie et de l’Afrique : le Ciel protégea ses efforts, et il ramena sous les saints étendards ses compagnons errants. »
d Littéralement : « toi qui as au ciel parmi les chœurs bienheureux une couronne d’or d’étoiles immortelles ». Le poète, soucieux de proposer une épopée chrétienne, invoque ici la Vierge en lieu et place des Muses païennes (notamment Calliope, Muse de l’épopée), qui siégent sur le Parnasse (évoqué par le Tasse dans la troisième octave) ou sur l’Hélicon, massif montagneux de Béotie.
e Sur la poétique du Tasse, voir Françoise Graziani, « La vérité poétique selon le Tasse », Lectures de l’Écriture, no 5, 1996, p. 105-122. La conception aristotélicienne du Tasse mettant la fable, la fiction et l’ornement mythologique au service de la vérité chrétienne ne correspond pas proprement à l’idéal éthique de Rousseau, comme il ressort de la méditation sur le mensonge à laquelle il se livre dans la quatrième Promenade de ses Rêveries.
f Littéralement : « Tu sais que le monde court là où coulent le plus abondamment les douceurs du Parnasse trompeur ». Lebrun traduit : « Tu sais que l’homme court s’enivrer des mensonges du Parnasse ».
g La traduction de Rousseau, là encore, condense et simplifie. Jean-Michel Gardair traduit : « et qu’on peut voir le vrai, tourné en vers charmants, séduire les plus rebelles et le persuader ». Lebrun traduit : « tu sais que la vérité, parée des grâces de la poésie, entraîne et subjugue les cœurs les plus rebelles » (je souligne). Rousseau rend « alletando ha persuaso » par le seul verbe « touche ». Il gomme ainsi l’idée d’une séduction captieuse.
h Lebrun traduit plus littéralement : « Ainsi nous présentons à un enfant malade les bords d’un vase abreuvé d’une douce liqueur : heureusement trompé, il boit des sucs amers, et doit la vie à son erreur. » L’idée de tromperie doublement présente dans le texte original 414(ingannato ; inganno) se trouve, là encore, oblitérée par Rousseau. Les nombreuses variantes signalent que cette phrase, très retravaillée par Rousseau, a fait l’objet de toute son attention. La version finalement retenue, elliptique, se fait simple allusion à une comparaison déjà topique pour désigner l’entreprise des poètes : on la trouve notamment chez Platon ou Lucrèce (De natura rerum, IV, v. 11-17). Dans la Préface dialoguée de La Nouvelle Héloïse, Rousseau cite en italien les quatre vers du Tasse pour en revendiquer la poétique, annonçant ainsi renoncer à la « vérité nue » qu’il avait livrée dans ses discours : « Quand j’ai tâché de parler aux hommes on ne m’a point entendu ; peut-être en parlant aux enfans me ferai-je mieux entendre ; et les enfans ne goûtent pas mieux la raison nue que les remedes mal deguisés. Cosi all’egro fanciul porgiamo aspersi / Di soave licor gl’orli del vaso ; / Succhi amari ingannato in tanto ei veve, / E dall’inganno suo vita riceve » (Pléiade II, p. 17).
i Il s’agit ici d’Alphonse II d’Este (1533-1597), duc de Ferrare, qui était le protecteur du Tasse et le dédicataire du poème (voir chant XVIII, 90-94). Rousseau condense, là encore, deux termes, « agitato et quasi absorto » (littéralement : « balloté et presque noyé »), en : « presque englouti ». Il omet un vers : « che quasi in voto a te sacrate i’ porto » (littéralement : « [ces pages] que je te dédie comme par un vœu sacré »). Sans doute le citoyen de Genève n’a-t-il pas jugé utile de souscrire, par sa traduction, à l’acte de soumission au prince sous le patronage duquel le poète s’était placé ; sans doute était-il trop attaché à son indépendance. Mais une telle omission signale à quel point Rousseau concevait sa traduction comme une réappropriation personnelle du texte.
j Littéralement : « écrire ».
k Le poète annonce ici les prophéties du magicien Ascalon sur le destin de la famille d’Este (chant XVII, 90-64).
l « Fero Trace » : littéralement « Thrace cruel ». Il s’agit des Turcs, qui avaient conquis l’ancienne Thrace en 1453.
m « la grande ingiusta preda » : Rousseau ne traduit pas grande. – Saladin, sultan d’Égypte et de Syrie, avait repris la Terre sainte aux chrétiens en 1188.
n Littéralement : « le sceptre sur terre ou le haut empire des mers ».
o Godefroy de Bouillon (Baisy, en Belgique, ou Boulogne, en France, vers 1058 – Jérusalem, 1100) : chevalier franc, duc de Basse-Lotharingie, qui dirigea l’armée des Francs et fut un des principaux chefs de la première croisade lancée à l’appel du pape Urbain II. Il prend Jérusalem le 15 juillet 1099 aux Fatimides d’Égypte avec l’aide de Tancrède et de Raymond de Toulouse, et refuse la couronne qu’on lui propose pour lui préférer le titre d’avoué du Saint-Sépulcre. Ce personnage historique est rapidement devenu légendaire.
p Cet appel à la croisade s’inscrit, comme le signale J.-M. Gardair, dans l’euphorie de la victoire de Lépante, remportée par la Sainte Ligue contre les Turcs : c’était la première fois qu’une flotte chrétienne parvenait à vaincre la marine ottomane.
q L’action se déroule en réalité trois ans après le début de la croisade (soit en 1099). Cette amplification de la durée de la guerre par le poète rapproche le début de son épopée du chant I de l’Iliade.
r « Con arte » : littéralement, « par ruse ». Cette idée, proche de celle de tromperie, est presque toujours gommée par Rousseau.
s La forteresse de Tortose, l’une des principales du comté de Tripoli (en Syrie), est prise par les croisés en 1099.
t Faux-sens de Rousseau. Lebrun traduit plus littéralement : « de ce trône qui s’élève autant au-dessus de la sphère étoilée que les étoiles s’élèvent au-dessus des enfers ».
u Littéralement : « les païens impies ».
v Littéralement : « mortelle gloire, empire, trésor ». Les variantes signalent que Rousseau avait d’abord respecté l’ordre original, avant d’interchanger « richesse » et « gloire ». Il 415a déplacé l’adjectif « périssable » (littéralement : « mortel »), épithète de gloire dans le texte italien, pour résumer les trois membres du groupement dans un hyperonyme qui le conclut : « et tous les biens périssables ».
w Baudouin de Boulogne (1065-1118), frère cadet de Godeffroy de Bouillon, participe avec lui à la première croisade et devient roi de Jérusalem, sous le nom de Baudouin Ier, à la mort de son frère aîné en 1110.
x Littéralement : « tant un vain amour l’opprime et le torture ». Là encore, Rousseau évite les doublons.
y Bohémond de Hauteville ou de Tarente dit Bohémond Ier le Grand (vers 1054-1111) est un des chefs de la première croisade. Il s’empare du comté de Tarente, puis en 1098, de la ville d’Antioche dont il devient le prince. Il est l’oncle de Tancrède.
z Rousseau omet de traduire arti dans la proposition : « introdur costume ed arti » (littéralement : « introduire des usages et des arts »). Il oblitère les arts, productions de l’amour-propre dont il a consacré son premier discours à montrer qu’ils corrompent les mœurs.
aa Quoiqu’un noble italien du nom de Rinaldo ait participé à la première croisade, on ne saurait considérer le Renaud du Tasse comme un personnage historique. Citons à ce sujet Chateaubriand, dans son Examen des Martyrs : « le Renaud du Tasse est un personnage d’invention. On trouve dans les historiens des croisades six Godefridi, neuf Gaudefridi, quatorze Baudouin, un Tancrède, vingt-deux Roger, sept Raimond, une foule de Robert, de Gautier, de Richard et de Guillaume ; cinq Renaud écrits Rainaldi, un écrit Reinoldus, un autre Rainoldus, et trois écrits Reinauldi. Ces chevaliers et comtes du nom de Renaud sont répandus dans les historiens des croisades, l’Anonyme donné par Campden, Robert Moine, Baldri, Raimond d’Agiles, Fulcher, Gautier, Guibert et Guillaume de Tyr. De tous les Renaud qui se montrent à diverses époques, dans les différentes croisades, aucun ne paroît avoir été de la maison d’Est. Il faudroit surtout chercher le Renaud du Tasse au temps de Pierre l’Ermite. Or, on ne rencontre, dans l’Anonyme de Campden, Robert Moine et Baldric, historiens de cette première croisade, qu’un seul Renaud : ce Renaud trahit les croisés, se fit mahométan, et ne semble pas avoir porté un grand nom. […] Quand en fouillant les vieilles chroniques, et les titres des grandes maisons d’Italie, on découvriroit qu’un Renaud de la maison d’Est accompagna Godefroi de Bouillon à Jérusalem, de bonne foi, seroit-ce un personnage historique ? »
ab Littéralement : « il découvre en Renaud… ».
ac Littéralement : « immodéré, brûlant ».
ad Littéralement : « et apprendre les illustres exemples des Anciens ». Rousseau insiste dans sa traduction sur l’effet mimétique produit par les exemples des héros : on peut songer à l’incidence qu’eut sur l’enfant qu’il fut la lecture des Vies des hommes illustres de Plutarque, ainsi qu’il le relate dans le premier livre des Confessions.
ae Les archanges sont les premiers ministres de Dieu dans la hiérarchie céleste. Tandis que l’archange Michel commande les armées chrétiennes (chant IX, 58), Gabriel est le messager céleste, l’ange de l’Annonciation, équivalent d’Hermès/Mercure dans la mythologie.
af Rousseau inverse l’ordre des termes. Littéralement : « interprète fidèle, messager de joie ».
ag Littéralement : « les prières et le zèle ».
ah Littéralement : « en mon nom ».
ai Littéralement : « ainsi parla-t-il ». Rousseau ne rend pas l’équivalent du « il dit » homérique, marque de l’épopée.
aj Littéralement : « des membres humains, une apparence humaine ».
ak Rousseau modifie l’ordre des propositions dans cette phrase. J.-M. Gardair traduit : « ll se composa des membres humaines, un visage humain, mais empreints de céleste majesté ; il prit l’âge où l’enfant tourne à l’adolescent et orna de rayons sa blonde chevelure. »
416al Littéralement : « agiles et vives ».
am Lebrun traduit plus littéralement : « Ses ailes balancées arrêtent un moment son vol au-dessus du Liban ».
an En italien « i lidi eoi » : « les rivages de l’Orient ». Il s’agit d’un hellénisme (du grec ἑῷος : de l’aurore). Rousseau forge un néologisme assez obscur.
ao Littéralement : « rassemble sans délai ».
ap Littéralement : « t’a déjà élu ».
aq Rousseau inverse les termes. Littéralement : « est ébloui par ces mots, par cette splendeur ».
ar Littéralement : « quand il examine qui est venu, qui l’a envoyé, ce qui lui fut dit ». Rousseau intervertit les termes dans le sens d’une gradation.
as Littéralement : « unissant toujours la prière à l’ordre ».
at Littéralement : « tout ce qui séduit et touche ». Rousseau gomme ici l’idée de séduction généralement problématique pour lui, comme cela apparaît dans sa traduction du Tasse. Voir à ce propos Ch. Hammann, « Rousseau citant le Tasse ou les séductions de l’artifice », art. cité.
au Le discours de Godefroy, de même que celui de Pierre l’Ermite qui lui succède, est inspiré du discours d’Agamemnon rassemblant les chefs grecs dans le chant II de l’Iliade.
av L’adjectif « vivant » est absent de l’original.
aw Littéralement : « le Roi du Ciel ».
ax Expression un peu malheureuse. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Guerriers de Dieu qu’à réparer les atteintes à sa foi le Roi du Ciel a choisis ».
ay Littéralement : « sur les peuples abattus et domptés ». Rousseau réduit là encore deux termes synonymiques.
az Traduction très synthétique qui intervertit les propositions. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Nous n’avons certes pas rompu – si je ne m’égare – les doux liens qui nous retiennent au nid natal, et nous n’avons pas exposé nos vies à la mer insidieuse, ni aux périls d’une guerre lointaine, pour acquérir l’honneur vulgaire d’un bref renom et dominer une terre barbare. »
ba Littéralement : « un maigre et bas prix ». Réduction d’un doublon.
bb Littéralement : « le but ultime ».
bc Rousseau intervertit l’ordre des propositions. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Pour les risques encourus jusqu’ici, / et plus encore pour l’effort soutenu, c’est bien peu d’honneur, / et encore moins d’effet, si l’on interrompt / ou détourne ailleurs l’élan des armes. »
bd Littéralement : « mondains ».
be Mal disposés pour nous : cette précision est un ajout de Rousseau. Lebrun va plus loin encore, en traduisant : « au milieu des Grecs jaloux et perfides ». Littéralement : « quand on n’a rien à espérer des Grecs ».
bf Littéralement : « de l’Occident ».
bg Le vocatif « Princes » n’est pas dans l’original.
bh Littéralement : « mais on ne sème que ruines qui écrasent ».
bi Formulation synthétique. Lebrun traduit plus littéralement : « et que le bruyant éclat de nos victoires deviennent la fable des nations ».
bj Littéralement : « égarer et dissiper ».
bk Rousseau ne traduit pas la métaphore de la trame filée dans l’original. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Que la fin de l’ouvrage suive le fil / des nobles principes ourdis jusqu’ici dans la trame ».
bl Littéralement : « libres et dégagés ».
bm « saint objet » est un ajout. Littéralement : « la cité où tend chacune de nos victoires ».
417bn Rousseau omet de traduire une phrase : « E che piu’l vieta » : « Rien l’empêche-t-il encore ? »
bo Littéralement : « et même au Ciel tous les esprits célestes ».
bp Littéralement : « que l’Égypte viendra au secours de la Palestine ».
bq Pierre l’Ermite (ou Pierre d’Amiens) (1053-1115) : religieux français qui, à la suite de l’appel du pape Urbain II, encouragea les fidèles à partir en croisade, se mettant lui-même à leur tête. Il se signala notamment par sa harangue sur le mont des Oliviers avant la prise de Jérusalem en juillet 1099.
br Rousseau intervertit les termes. Littéralement : « le jugement des prix et des peines et la répartition des travaux et des tâches ».
bs Ici, par exception, Rousseau crée un redoublement. Littéralement : « indécis ».
bt Littéralement : « le sceptre et la puissance ».
bu Littéralement : « qu’il ait d’un roi les prérogatives et l’aspect ».
bv Littéralement : « Alors se tut le vieil homme ».
bw Rousseau intervertit les termes. Littéralement : « de pouvoir, de liberté, d’honneur ».
bx Littéralement : « où et quand il veut ».
by Rousseau intervertit l’ordre des propositions dans la phrase.
bz Le texte original ajoute : « dans une grande plaine ».
ca Littéralement : « plus serein et plus lumineux ».
cb Littéralement : « ennemie des ans et de l’oubli ».
cc En italien : Mente. Voir Dante, dans son Enfer (II, 8) : « O mente che scrivesti cio ch’io vidi » (ô mémoire qui écrivis ce que j’ai vu).
cd Cette métaphore est forgée par Rousseau. Littéralement : « prête-moi ta faculté de redire… »
ce Littéralement : « muette et obscurcie ».
cf Littéralement : « ma langue ».
cg Cette revue des guerriers s’apparente à celle que fait Hélène du haut des murs de Troie, au chant III de l’Iliade.
ch Lebrun traduit plus littéralement : « ils ont même discipline, même caractère, mêmes armes et mêmes traits ».
ci « quatre cents » dans le texte original.
cj Comprendre Puy.
ck Littéralement : « son pieux frère ».
cl Rousseau ne traduit pas « e certo » : « et certaine ».
cm Rousseau inverse l’ordre des propositions de la phrase.
cn Rousseau intervertit les propositions dans la phrase.
co Littéralement : « l’océan qui engloutit non seulement les marchandises et les vaisseaux mais les cités et les royaumes entiers ».
cp Tancrède de Hauteville (vers 1071-1112), chevalier normand né en Italie méridionale. Neveu de Bohémond, il participe à la première croisade. Après la prise de Jérusalem en 1099, il s’empare de la Galilée dont il devient le prince. De 1101 à 1103, il assure la régence de la principauté d’Antioche pendant la captivité de Bohémond.
cq Littéralement : « quelqu’ombre de faute ».
cr Littéralement : « c’est la folie d’amour » (follia d’amore).
cs Rousseau intervertit les deux dernières propositions.
ct Lebrun traduit plus littéralement : « On dit, que ce jour que rendit à jamais célèbre la défaite des Perses par les Chrétiens… »
cu « una donzella tutta […] armata » : « une jeune fille tout armée ».
cv Littéralement : « païenne ».
cw « la donna altera » : la dame fière.
418cx Rousseau intervertit, là encore, l’ordre des propositions. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Un homme avisé ne saurait manquer de lire / sur son visage : “Il se consume hors de toute espérance”, / à le voir s’avancer ainsi languissant, les yeux / baissés et pleins de mélancolie. »
cy En italien, « che vagheggia » : « que caresse de ses vagues ».
cz La mer Tyrrhénienne : partie de la Méditerranée que délimitent la Corse, la Sardaigne, la côte ouest de la péninsule italienne et la Sicile.
da Littéralement : « infamie ».
db Rousseau intervertit et coordonne deux phrases. J.-M. Gardair traduit plus littéralement : « Puis voici s’avancer le dernier escadron, / mais c’est le premier en bravoure, en renom, au combat. / Ce sont les Aventuriers, invincibles héros, / terreur de l’Asie, foudres de Mars. »
dc Rousseau fait ici un contresens en confondant les Minyens, peuple que les Grecs ont nommé d’après le roi légendaire d’Orchomène, Minyas, et Minos roi non moins légendaire de Crète. Les Minyens auraient en effet établi leur domination sur Iolcos, en Thessalie. C’est de ce port (actuelle Volos) que Jason serait parti à bord du navire Argo pour conquérir la Toison d’or. Le Tasse évoque donc les Argonautes et non la ville d’Argos, comme le laisse penser la traduction de Rousseau. Littéralement : « Que se taisent les Argonautes ».
dd Autre nom du roi Arthur, dont la figure légendaire a été notamment développée dans Historia regum Britanniae (Histoire des rois de Bretagne) de Geoffroy de Monmouth au xiie siècle, et dans les romans français de la fin du xiie siècle et du xiiie siècle. Ce roi aurait rassemblé autour de lui les chevaliers de la Table ronde, chevaliers errant en quête d’aventures et de nobles causes nobles.
de Rousseau omet une phrase : « or qual duce fic degni di loro ? » ; « qui sera digne d’être leur chef ? »
df En italien : « Guido ». Il s’agit d’un nom propre (équivalent du Guy français).
dg Rousseau omet de traduire deux vers : « non Eberardo et non Gernier trapasso / sotto silenzio ingratamente ascosi » ; « Evrard ni Garnier ne seront point ensevelis sous un silence ingrat ».
dh L’adjectif « heureux » est un ajout de Rousseau.
di Littéralement : « et l’un verse son âme quand l’autre verse son sang ». Rousseau préfère les formulations synthétiques.
dj Littéralement : « Alors (il n’avait pas atteint trois lustres), il s’enfuit seul, et parcourut des routes inconnues ; au-delà de l’Égée, au-delà des rivages de la Grèce, il rejoignit le camp dans des régions lointaines. »
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- ISBN : 978-2-406-10783-5
- EAN : 9782406107835
- ISSN : 2258-3556
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-10783-5.p.0413
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 22/02/2021
- Langue : Français