Les treize tentatives d’exégèse qui suivent ne sont évidemment pas sans rapports avec les pages précédentes. Certaines traitent de poèmes commeLes Mains de Jeanne-Marie, L’Homme juste ou Michel et Christinequi sont nés, directement ou indirectement, des événements de la Commune. D’autres, comme les lignes consacrées auxDouaniers, tentent de montrer que ce poème reflète à sa façon l’état de l’Europe en cette cruciale année 1871. Le chapitre surLes Chercheuses de pouxévoque pour sa part la vocation bohème de Rimbaud, si profondément liée à un état de société, cependant queVoyellesest ici envisagé comme un témoignage sur la réaction de Rimbaud, nettement mêlée de sarcasme, à certains des thèmes obligés des écoles poétiques contemporaines. On verra enfin que la dimension érotique de son œuvre n’est pas oubliée – mais on sait que pour lui elle ne se séparait pas d’un discours sur l’état de la société.
De ces treize exégèses, quatre concernent lesIlluminations :c’est beaucoup et c’est peu. C’est peu par rapport à un massif poétique de plus de quarante proses ; mais c’est beaucoup parce qu’elles montrent, on l’espère du moins, qu’avec ce recueil, Rimbaud ne s’est nullement détourné du mouvement du monde, comme on n’a cessé de le prétendre. Et que ces textes souvent énigmatiques, au moins àpremière lecture, méritent eux aussi d’être envisagésdans leur temps.