Établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre complet. Tome III. Tragi-comédies romanesques
- Pages : 319 à 322
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 64
ÉTABLISSEMENT DU TEXTE
Nous avons pris pour texte de base la première édition, soit :
1655 les coups | DE LAMOUR | et de la | FORTUNE. | tragi-comedie. | dediée | a son altesse de guise. | [Vignette représentant un pot de fleurs et de fruits avec un écureuil à gauche et un colimaçon à droite.] | A PARIS, | Chez Guillaume de Luyne, Libraire Juré, au Palais, | dans la Salle des Merciers, à la Justice. | [ligne horizontale] | M.DC.LV | avec privilege du roy
6 f. non chiffrés + 124 p. Privilège du 28 septembre 1655, achevé d’imprimer « du dernier octobre 1655 ». Seul in-quarto parmi les pièces de théâtre de Ph. Quinault, toutes les autres étant des in-douze.
Les exemplaires que nous en avons examinés sont uniformes, à deux petites exceptions près qui ont l’aspect de corrections introduites pendant le tirage des cahiers L et P. Nous avons attiré l’attention sur ces modifications aux v. 1195 et 1590 de notre texte.
A été collationnée la seule édition postérieure française parue du vivant de l’auteur1, à savoir :
1660 les coups | DE L’AMOUR | et de la | FORTUNE. | tragi-comedie. | [Vignette représentant un pot de fleurs et de fruits] | Imprimée à Rouen, & se vend | A PARIS, | Chez GUILLAUME DE LUYNE, | Libraire Juré, au Palais, dans la Salle | des Merciers, à la Justice. | [ligne horizontale] | M.DC.LX. | avec privilege du roy.
3206 f. non chiffrés + 83 p. (La p. 84 reste blanche.). C’est un in-douze. Date du privilège de même que pour l’édition originale, achevé d’imprimer du 26 juin 1660 à Rouen par L. Maurry.
Nous avons modernisé systématiquement l’orthographe de cette pièce. Nous avons modernisé « encor » toutes les fois que cela s’est avéré possible, mais il reste des exemples de l’ancienne graphie condamnée par Vaugelas aux endroits où le nombre de syllabes serait faussé par la correction. Nous avons remplacé l’esperluette – utilisée systématiquement sauf au début du vers – par « et », et nous avons résolu le tilde, utilisé d’ailleurs très rarement, en « em » ou « en » selon le cas. Les noms propres portent bien sûr des majuscules partout, et nous avons respecté fidèlement l’usage des majuscules sur des noms communs, tels « Ciel », « Dieux » et « Empire ». Conformément aux normes de la collection, les caractères majuscules accentués sont marqués. Nous avons modernisé la ponctuation seulement aux endroits où notre intervention nous a paru utile. Tout en respectant l’importance des discussions récentes autour de la signification de la ponctuation des éditions du xviie siècle et de ses rapports avec la déclamation baroque des acteurs, nous n’avons relevé aucune preuve d’un système qui indiquerait le jeu des comédiens dans les éditions de la pièce qui nous concerne, qui, après tout, n’est pas restée bien des années dans le répertoire2. Nous sommes donc convaincus que notre décision de respecter autant que possible la ponctuation originale est la bonne.
Les exceptions sont les suivantes. D’abord, les points de suspension. Encore une fois, nous sommes conscients de la théorie qui veut que le nombre de points (on peut en trouver jusqu’à six dans certains endroits) indique la longueur de la pause, mais quand on considère que les points de suspension représentent souvent le moment où un personnage interrompt son interlocuteur, il est clair qu’aucune pause n’est demandée. Loin de là. Nous les avons donc régularisés et nous les représentons toujours par groupes de trois conformes à la mode moderne.
Remarquons néanmoins que, dans cette édition, plusieurs tirades terminent par deux points ( :), signe de ponctuation qui nous semble 321représenter quelquefois des points de suspension, c’est-à-dire quand un personnage laisse sa pensée incomplète ou bien quand un autre l’interrompt. Dans de tels contextes nous avons donc remplacé les deux points par des points de suspension. À plusieurs autres endroits les deux points précèdent un « mais », souvent adversatif, là où l’usage moderne attendrait plutôt un point-virgule, voire dans certains cas une virgule ou un point. Cela étant, et pour mieux aider la compréhension, nous avons remplacé les deux points par une ponctuation plus convenable.
Un autre problème pour le lecteur moderne réside dans l’usage des points d’interrogation là où on attendrait plutôt un point d’exclamation ou peut-être tout simplement un point. Nous avons donc remplacé, par des signes de ponctuation plus convenables, les points d’interrogation toutes les fois que cela nous a paru utile.
Au total, nous avons modifié environ 130 signes de ponctuation dans Les Coups de l’amour et de la fortune, y compris quelques ajouts placés là où ne figurait aucune ponctuation dans l’original – mais sans compter les corrections apportées aux fins de répliques se terminant par une virgule ou un point-virgule et même parfois par une absence totale de ponctuation. Précisons enfin que pour la moitié environ de ces changements nous avons suivi tout simplement la ponctuation de l’édition de 1660.
Jusqu’ici, les lecteurs de Quinault ont dû, pour la plupart de ses pièces, se contenter des éditions collectives du xviiie siècle. Dans une petite poignée de cas, il nous a semblé utile de signaler, dans nos notes, de petites divergences textuelles qui risquent de les dérouter ou bien qui nous ont fourni une suggestion apte à modifier la leçon fautive des éditions parues du vivant de l’auteur3. Nous donnons ci-dessous pour mémoire la liste de ces éditions posthumes du Théâtre de Quinault publiées en France dans lesquelles paraît Les Coups de l’amour et de la fortune.
1715 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Dernière Edition, augmentée de sa Vie, d’une Dissertation sur ses Ouvrages, & de l’origine de l’Opera. Le tout enrichi de Figures en taille-douce. 5 vols, A Paris, chez Pierre Ribou, seul libraire de l’Academie Royale de Musique, MDCCXV.
322Le t. II contient Les Coups de l’amour et de la fortune aux p. 151-232
1739 Le Théâtre de Mr Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies, et Opera. Nouvelle Edition, enrichie de Figures en taille-douce. 5 vols, A Paris, par la Compagnie des Libraires, MDCCXXXIX.
Le t. II contient Les Coups de l’amour et de la fortune aux p. 167-251.
1778 Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, d’une Dissertation sur ses Ouvrages, et de l’origine de l’Opera. 5 vols, A Paris, chez les Libraires associés, MDCCLXXVIII.
Le t. II contient Les Coups de l’amour et de la fortune aux p. 239-328.
On trouve aussi cette même édition parue chez un autre imprimeur :
Théâtre de Quinault. Contenant ses Tragedies, Comedies et Opera. Nouvelle Édition, augmentée de sa Vie, d’une Dissertation sur ses Ouvrages, et de l’origine de l’Opera. 5 vols, A Paris, chez la Veuve Duchesne, MDCCLXXVIII.
Cette dernière édition a été réimprimée à Genève par Slatkine en 1970, 5 vols en 1 vol.
Pour de plus amples renseignements sur les éditions collectives du xviiie siècle, voir William Brooks, Bibliographie critique du théâtre de Quinault, p. 15-17.
1 Nous écartons les contrefaçons hollandaises – répertoriées dans la Bibliographie critique de William Brooks, – qui suivent en fait le texte de l’édition originale française.
2 Les analyses d’Alain Riffaud dans son ouvrage consacré à La Ponctuation du théâtre imprimé au xviie siècle invitent à la prudence dès qu’il s’agit de déterminer les liens entre ponctuation des textes imprimés et déclamation.
3 Il ne s’agit pas bien sûr de variantes dans le sens propre du terme.
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-406-09641-2
- EAN : 9782406096412
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-09641-2.p.0319
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 28/09/2020
- Langue : Français