Échecs amoureux moralisés d’Évrart de Conty
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Nouveau Répertoire de mises en prose (suite). Récits brefs et autres genres (xiiie-xvie siècle)
- Author: Mussou (Amandine)
- Pages: 67 to 84
- Collection: Literary Texts of the Middle Ages, n° 75
- Series: Mises en prose, n° 11
ÉCHECS amoureux MOralisÉs
d ’ Évrart de Conty
(Amandine Mussou)
(A) la prose
– auteur : Évrart de Conty (?-1405)
– dédicataire : non mentionné
– datation : avant 1401. Le terminus ad quem est fourni par la mort de l’auteur, en 1405 ; l’absence de toute allusion à la querelle du Roman de la Rose permet d’affirmer que la composition des Échecs était sans doute achevée en 1401 (voir notamment Guichard-Tesson 2007, p. 259).
– huit manuscrits (sigles de Hyatte – Ponchard-Hyatte, Guichard-Tesson – Roy) :
(1) Paris, BnF, fr. 143 (A, Gallica). Vers 1495-1498 (il s’agit sans doute du représentant le plus tardif de l’œuvre) ; Angoulême (ou Cognac ?). Manuscrit de luxe, qui pourrait être une copie de B. Parchemin, 417 f. foliotés à l’encre noire au xixe siècle de 1 à 416 (présence d’un 65bis) ; 505 x 340 mm (justification : 310 x 200 mm). F. 1-357, 2 colonnes de 40 lignes ; f. 359-415, 40 longues lignes par page ; 53 cahiers. Le texte est copié par une seule main, dans une écriture gothique bâtarde ; dans les marges, brèves notes et indications de sources en latin, de la même main, identifiée comme celle de Jean Michel. Plusieurs schémas explicatifs, ainsi que plan de l’échiquier allégorique (f. 355r). Enluminé par Robinet Testard, le manuscrit comprend 31 peintures et miniatures et des lettres ornées.
Contenu : Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 1r-357v) ; Jacques Legrand, Archiloge Sophie (f. 359r-415v).
68Réalisé pour Louise de Savoie (armes d’Orléans et de Savoie aux f. 1r et 359r), le manuscrit fut transféré entre 1515 et 1518 dans la librairie royale de Blois (cf. inventaire de 1518, n. 78 : « Eschez amoureux, ou aultrement Eschez d’amours, composé ingenieusement et remply d’histoires moralles à l’encontre des folles amours, dont la fin, que pretend ledict livre, est pour monstrer l’erreur et la deception qui est en la folle amour et les grans perilz innumerables où se mettent ceulx qui s’i amusent trop. – A la fin dudict volume y a ung aultre livre, nommé l’Archilogue de Sapience, composé par maistre Jacques Mauny, Augustin, et presenté à Loys, duc d’Orleans, filz du roy » ; cf. H. Omont, Anciens inventaires et catalogues de la Bibliothèque nationale, Paris, Ernest Leroux, 1908, tome 1, p. 11), avant de retourner dans la bibliothèque personnelle de François Ier avant 1544.
Hyatte – Ponchard-Hyatte1985, p. XXVII
E. Beltran 1986, Jacques Legrand, Archiloge Sophie et Livre des bonnes meurs, Paris, Honoré Champion, p. 16-17
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XIII-XIV
F. Avril – N. Reynaud 1993, Les Manuscrits à peintures en France, 1440-1520, Paris, Flammarion – Bibliothèque nationale de France, 1993, n. 232, p. 408-409 (notice F. Avril)
France 1500. Entre Moyen Âge et Renaissance 2010, Paris, RMN, n. 86, p. 201-202 (notice M. Jacob)
M.-P. Laffitte 2015, « François Ier et Blois. Collections, inventaires, prélèvements, versements », in Trésors royaux. La bibliothèque de François Ier, Blois – Paris – Rennes, Château royal de Blois – BnF – Presses Universitaires de Rennes, p. 132
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(2) Paris, BnF, fr. 1508 (B, Gallica). Première moitié du xve siècle (entre 1425 et 1440, d’après les filigranes). Cet exemplaire pourrait avoir servi de modèle pour A. Papier, 426 f. ; double foliotation (l’une en chiffres romains, l’autre, moderne, en chiffres arabes) ; 295 x 210 mm (justification : 235 x 165 mm). De 38 à 40 longues lignes par page. 28 cahiers. On repère deux mains, la seconde intervenant à partir du f. 306v, ligne 13. Des notes brèves figurent en marge (la plupart sont des indications de sources en latin), de deux mains, dont celle du premier copiste. On trouve des rubriques et initiales à l’encre rouge, et 32 schémas explicatifs, ainsi que deux dessins de l’échiquier allégorique (f. 349v et 425v).
69Contenu : Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 1r-352v) ; Jacques Legrand, Archiloge Sophie (f. 353r-413v) ; les f. 414 à 417 sont blancs ; f. 418r-v : schémas illustrant la section consacrée à la musique dans Le Livre des eschez amoureux moralisés. Table du contenu du Livre en latin (f. 419r-425v), suivie du plan de l’échiquier allégorique.
Ce manuscrit a d’abord été vendu par Junien de Langlais, un des quatre libraires jurés de l’Université de Paris durant les années 1430-1450, à Jean Tiphaine (cf. la notice de vente, au f. 8v, rayée). On le retrouve ensuite en 1467 dans la bibliothèque de Jean d’Orléans, comte d’Angoulême.
Hyatte – Ponchard-Hyatte1985, p. XXVII-XXVIII
E. Beltran 1986, Jacques Legrand, Archiloge Sophie et Livre des bonnes meurs, Paris, Honoré Champion, p. 18-19
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XIV
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(3) Paris, BnF, fr. 9197 (C). Dernier quart du xve siècle, Hainaut. L’étude des miniatures et de la décoration montre que le manuscrit a été confectionné entre 1490 et 1497 pour Antoine Rolin et son épouse Marie d’Ailly (Antoine Rolin, grand bailli du Hainaut à partir de 1467, exerça ses fonctions à Mons, où il mourut en 1497). Parchemin, 451 f. (une numérotation moderne pour les 13* premiers est suivie d’une numérotation ancienne en chiffres romains, de 2 à 442) ; 440 x 310 mm. Le texte est copié d’une seule main (celle du copiste Pierre Gousset ? cf. Van Hoorebeeck 2014, p. 142). Deux colonnes de 34-38 lignes. 58 cahiers ; initiales ornées, 24 miniatures avec encadrements à motifs de fleurs, de fruits et d’insectes, dans le style « ganto-brugeois ». Dans les cadres figurent les armoiries des Rolin et celles de Rolin parti d’Ailly, et les initiales enlacées AR (= Ailly + Rolin) et AM (= Antoine + Marie). L’échiquier allégorique est traité comme une miniature (f. 437r).
Contenu : Table des rubriques en français (f. 2*r-13*v) ; Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 2r-440v, incomplet des premier et dernier feuillets).
Ce manuscrit est sans doute resté dans la bibliothèque des Rolin-Ailly entre sa date de fabrication et la mort d’Antoine Rolin (4 septembre 1497) ou de son épouse Marie d’Ailly (8 juin 1498). Comme le montre Anne-Marie Legaré (2007), la suite de son histoire est incertaine jusqu’en 1749, 70où il apparaît dans un catalogue de vente sous le titre Echécs amoureux, ou les Echécs d’Amour. Il est acquis par le libraire Pieter de Hondt avant de se retrouver chez les Stadhouders, où les forces françaises s’en saisissent en 1795 pour le déposer dans le fonds de la Bibliothèque Nationale.
Hyatte – Ponchard-Hyatte1985, p. XXVIII-XXIX
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XIV-XV
A.-M. Legaré 1991, « Splendeurs de la miniature en Hainaut », in Évrart de Conty, Le Livre des échecs amoureux, Paris, Bibliothèque Nationale, p. 80-93
Legaré 2007, p. 591-611 (p. 606-609)
C. Van Hoorebeeck 2014, Livres et lectures des fonctionnaires des ducs de Bourgogne, Turnhout, Brepols, p. 586
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(4) Paris, BnF, fr. 19114 (D, Gallica). Entre 1460 et 1485. Papier, 294 f. (traces d’une ancienne foliotation en chiffres arabes, en haut, au centre ; foliotation moderne à droite) ; 291 x 202 mm. Le texte est copié sur deux colonnes de 39-47 lignes, par deux mains, la seconde commençant au f. 179, au début d’un cahier. L’exemplaire est composé de 22 cahiers (le second manque). En marge, des notes et des indications de sources en latin, de la main des deux copistes, et des notes plus récentes, en français et en latin. Des espaces ont été laissés vacants pour les rubriques. 14 schémas explicatifs faits à la plume ; pas de représentation de l’échiquier allégorique.
Contenu : Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 1r-289v ; « Le jeu des eschez amoureux translaté de rithme en prose et exposé », d’une seconde main, f. 1r). Table du contenu, en latin (f. 292r-294r) : « Tabula hujus libri ».
L’imprimeur du roi Geofroy Tory cite en 1529 plusieurs passages du Livre des eschez amoureux moralisés qu’il connaît d’après ce manuscrit ; celui-ci devait donc se trouver à Paris. Après avoir appartenu au chancelier Pierre Séguier (1588-1672), il fut légué en 1732 à la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés par Henri du Cambout, duc de Coislin et évêque de Metz (1664-1732).
Hyatte – Ponchard-Hyatte1985, p. XXIX-XXX
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XV-XVI
71Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(5) Paris, BnF, fr. 24295 (E, Gallica). Début du xve siècle. Papier, 280 f. (foliotation en chiffres arabes de Claude Grandrue) ; 21 cahiers ; 295 × 210 mm ; texte copié sur 47-52 longues lignes, par une seule main, identifiée par Gilbert Ouy comme étant celle du juriste normand Simon de Plumetot (« Simon de Plumetot (1371-1443) et sa bibliothèque », in Miscellanea codicologica F. Masai dicata MCMLXIX, Gand, Story-Scientia, 1979, 2, p. 353-381, n. 41 de l’inventaire). 13 schémas explicatifs faits à la plume et plan de l’échiquier (f. 278v).
Contenu : fragments de compte de Gaucher d’Auton, « mestre d’ostel » à Verneuil (gardes supérieures et inférieures) ; description du contenu de la main de Claude de Grandrue, bibliothécaire de Saint-Victor au début du xvie siècle (feuillet de garde IIIv) : « Que secuntur hic habentur scilicet liber in gallico et prosaice editus ad instanciam alterius libri rithmice compositus et intitulatur des Eschais amoureux […] » ; Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 1r-278r ; tout le texte du f. 1r a été badigeonné à l’encre noire et le texte est incomplet en sa fin : il s’interrompt juste avant la fin de la partie d’échecs).
Le manuscrit faisait partie de la bibliothèque de Simon de Plumetot, qui quitta Paris à la suite du Traité d’Arras en 1436. Il regagna la Normandie, après avoir confié ses manuscrits (une centaine de volumes, dont l’autographe des Problèmes d’Aristote d’Évrart de Conty) à son ancienne alma mater, l’abbaye de Saint-Victor. Le manuscrit fut ainsi incorporé au catalogue topographique de Claude de Grandrue, pour passer ensuite, avec soixante-douze autres œuvres de même provenance, dans les fonds de la BnF.
Hyatte – Ponchard-Hyatte1985, p. XXX
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XVI-XVII
Notices en ligne : Archives et Manuscrits ; Jonas
(6) La Haye, KB, 129-A-15 (F). Quatrième quart du xve siècle (ca 1480-1490). Papier, 451 f. (XIV* + 437 ; foliotation ancienne en chiffres romains) ; 371 x 280 mm. Le texte est copié d’une seule main sur deux colonnes de 32-38 lignes par page ; 39 cahiers. Des initiales peintes à plumages sur fonds bleus ou beiges, décoration marginale composée de 72bandeaux floraux de longueur variable ; ni miniatures ni schémas, mais un plan de l’échiquier allégorique (f. 431v).
Contenu : Table des rubriques en français (I*r-XIV*v) ; Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés (f. 2r-435v).
Après avoir fait partie de la collection du Chevalier Lupus, collectionneur de manuscrits à peintures provenant du nord de la France et des Flandres, le ms fut acquis en 1823 par la Bibliothèque Royale de la Haye. Au xvie siècle, il avait appartenu à l’un des châtelains de la ville d’Ath en Hainaut.
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XVII
Notices en ligne : KB-catalogus ; Jonas
(7) Copenhague, KB, Thott 1090 4o (M). Manuscrit exécuté à Lille, de 1460 à 1470. Un extrait du Livre des eschez amoureux moralisés y a été copié par Jean Miélot en 1468. Parchemin, 98 f. (foliotation moderne) ; 244 x 175 mm ; 21-23 longues lignes par page.
Contenu : Jean Miélot, Le Débat d’honneur entre trois chevalereux princes (f. 1v-11r) ; Jean Miélot, Le Débat de la vraie noblesse (f. 11v-44v) ; Jean Miélot, Epistre de Marc Tulle a son frere germain Quintus (f. 45r-66r) ; extrait du Livre des eschez amoureux moralisés (f. 67r-98r) : fragment équivalent aux lignes 176v,44-183r,26 de l’édition de Françoise Guichard-Tesson et Bruno Roy.
Précédé d’un « Prologue du translateur » (f. 67r-71r), le texte est suivi de l’explicit suivant :
Cy fine ung petit traittié de vieillesce et de jennesce, contenant premierement .vj. mauvaises condicions, proprietez ou inclinations des jennes gens, et au contraire .vj. autres bonnes et loables meurs ou inclinations appartenans ausdis jennes gens ; secondement contenant autres .vj. mauvaises et detestables conditions des vieilles gens, et tant seulement quatre bonnes et honnourables inclinations appropriees ausdites vieilles gens. Et a esté ledit traittié extrait du Livre des Eschez amoureuz et puis converti en langaige françois par Jo. Mielot, prestre indigne, natif de Gaissart lés Pontieu en l’evesché d’Amiens, par le commandement de tres hault et puissant prince et mon tres redoubté segneur, monseigneur Loys de Luxembourg, conte de Saint Pol, etc. (f. 98r).
Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XVII-XVIII
Notices en ligne : Jonas (le texte n’est pas identifié)
73(8) Localisation actuelle inconnue. Manuscrit figurant dans l’inventaire de la librairie de Philippe le Bon dressé en 1420. Y est en effet mentionné un exemplaire du Livre des eschez amoureux moralizé que Geoffroi Maupoivre, médecin de Jean sans Peur, avait reçu avant 1414 de Philippe Jossequin, gardien des joyaux du roi de France, sans doute pour le remettre personnellement au duc (cf. Falmagne – Van den Abeele 2016, 3.add.1).
Falmagne – VandenAbeele 2016, 3.add.1
– organisation du texte
Préambule :« Ce present livre fut fait et ordené principalment a l’instance d’un autre, fait en rime nagueres, et de nouvel venu a congnoissance, qui est intitulé Des Eschez amoureux ou Des Eschez d’amours, aussi come pour declairier aucunes choses que la rime contient qui semblent estre obscures et estranges de prime face. Et pour ce fut il fait et ordené en prose pour ce que prose est plus clere a entendre que n’est rime. L’aucteur donc qui le fit commence ainsi son livre par un tel prologue » (Guichard-Tesson – Roy1993, p. 2). Ce préambule est présent dans A (f. 1r), dans B (f. 1r), et sans doute dans E (d’après les éditeurs, qui ont pu lire le recto du premier feuillet, bien qu’il soit badigeonné d’encre noire : éd. Guichard-Tesson – Roy 1993, p. XVI ; la description en latin par Claude de Grandrue sur le feuillet de garde semble de fait être une adaptation de ce préambule – voir ms 5 ci-dessus).
Le prologue qui suit décrit le projet du récit en vers initial puis revient sur la richesse métaphorique des échecs et sur l’origine du jeu.
Incipit du prologue :
Pour ce que la matere d’amours est delitable en soy, joyeuse et plaisant a pluseurs escoutans, et par especial aux jones gens du monde auxquiex le fait d’amours est aussi plus appartenant, pour ce voult celui qui fit le livre rimé Des Eschez amoureux moustrer come il fu en sa jonesce espris et esmeu de l’amour d’une jone damoiselle. Et ce voult il segnefier couvertement par le jeu des eschez plus que par autre voye, par avanture pour ce que c’est le plus beau jeu et le plus merveilleux, et le plus proprement a amours comparable qui soit quant a present en nostre usage. Et pour ce dient les astronomiens a ce propos mesmez que ce jeu est de la significacion de Venus, qui estoit des anciens poetes deesse d’amours appellee (éd. Guichard-Tesson – Roy 1993, p. 2).
74Explicit du prologue :
Sanz faille, il peut bien estre que cest gieu premierement vint a la congnoissance de Ulixes, et qu’i l’apprist premiers as chevaliers de Grece au siege dessusdit, qui pour chose nouvelle le tenoient ; et sy pourroit bien estre que cil Philometor le trouva tout premiers, come dit est, et que Ulixes le retrouva aprés, ou aucun autre gieu a cellui ressemblable d’assez pres, en la maniere qu’il pourroit avenir que aucuns philosophes soubtilz retrouveroit le gieu de rithmachie dont la science est long temps a perdue, ou aucun autre gieu qui ly resembleroit. Et ce que dit est suffise, du dessusdit prologue (ibid., p. 12).
Le commentaire en prose ne glose que le premier cinquième du long récit en vers appelé Des Eschez amoureux ou Des Eschez d’amours dans le préambule, et interrompt son entreprise après la défaite du narrateur aux échecs contre une demoiselle. Évrart de Conty propose ainsi une glose systématique du début du récit en vers, mais ne commente pas les discours du dieu d’Amour et de Pallas qui suivent la partie d’échecs dans le texte initial.
Le commentateur suit le déroulement du premier cinquième du poème et amplifie considérablement sa matière, en ajoutant par exemple un long développement mythographique, ainsi que des traités d’introduction aux arts libéraux. Les éditeurs modernes du commentaire en prose distinguent les parties suivantes (Guichard-Tesson – Roy1993, p. 813 sqq.) :
– Première partie : « Fortune et Nature »
– Deuxième partie : « Les dieux et les déesses » (dans laquelle est insérée une introduction aux arts libéraux et aux sciences)
– Troisième partie : « Le jugement de Pâris »
– Quatrième partie : « La rencontre avec Diane »
– Cinquième partie : « Le verger de Deduit »
– Sixième partie : « L’échiquier et la partie d’échecs »
Après la défaite du narrateur aux échecs, le commentaire en prose offre un rapide résumé de la suite :
Aprés le mat s’ensuit comment le dieu d’amours, qui du mat ot grant joye, se fist congnoistre a lui, comment il lui parla de son estat, et de quoy ilz servoient, lui et Venus sa mere, et de Deduit et Oiseuse, et comment celui lui fist finablement hommage, c’est a dire qu’il se donna du tout entierement cuer et corps a amours, et comment celui dieu lui bailla ses commandemens et ses rieules, et lui moustra comment on se devoit maintenir en amours ; et comment oultre aprés la deesse Pallas, c’est a dire sapience, ou prudence, ou raison, le vint enfin reprendre et blasmer sa folie et lui moustra premierement 75comment la vie delictable que Venuz et Amours et Deduit et Oiseuze enseignent a ensuivre est vie decevable et perilleuse, et qu’elle n’est pas seulement a raison ennemie, ains est nuisant mesmes et contraire a nature. Elle lui moustra aussy secondement comment il se pourroit de ceste vie fole retraire, s’il vouloit, et comment oultre aussy il pourroit mieulx sa jennesce emploier en vie raisonnable ; et lui parla de la vie contemplative et de la vie aussy active moult longuement, laquelle en soy comprent moult de divers estas qui tous sont bons, honnorables et licites a tenir, qui en scet bien user. Et lui dist dame Pallas et moustra moult d’enseignemens beaulx et moult de belles choses prouffitables a meurs et a honneste vie et qui seroient belles a declairier, maiz pour certaine cause je m’en tairay atant quant a present. Amen (Guichard-Tesson – Roy1993, p. 765-766).
À l’issue de cette ample mise en prose, une pièce de huit octosyllabes est copiée :
Je lairay donc ceste matere,/ Tant soit elle de grant mistere./ Je n’y puis briefment plus entendre,/ Ne ma nef plus avant estendre/ Car je n’ay pas vent avenant./ Face qui veult le remanant ;/ Il me convient ailleurs deduire,/ Et Dieu vueille ma nef conduire. Amen (Guichard-Tesson – Roy1993, p. 766 ; voir A (f. 357v), B (f. 352v), D (f. 289r-v), F précise : « ces vers estoyent en la fin de l’original »).
(B) la source
Le Livre des eschez amoureux moralisés est un commentaire en prose du poème allégorique intitulé Les Eschés amoureux, composé d’environ 30 000 octosyllabes à rimes plates dans le manuscrit le plus complet, bien qu’inachevé, que nous ayons conservé. Ce texte en vers, datant de la décennie 1370-1380, a été attribué à Évrart de Conty également. Cette attribution, partagée par la plupart des chercheurs (voir la mise au point de Guichard-Tesson – Goyens 2020), est toutefois contestée par les plus récents éditeurs du poème (Heyworth – O’Sullivan 2013, p. 31-39). L’éditeur G. Raimondi montre que c’est la tradition issue du manuscrit de Venise (n. 2 ci-dessous) du texte en vers qui a servi à la rédaction du Livre des eschez amoureux moralisés (Raimondi 1990-1998, p. 99, note 54). Par ailleurs, la reconnaissance de la main d’Évrart de Conty dans certaines strates de gloses et de corrections de ce même manuscrit, d’abord suggérée par Raimondi puis étayée par Guichard-Tesson – Goyens (2020), est l’une des pièces maîtresses de l’argumentation 76en faveur de l’attribution des Eschés amoureux à Évrart de Conty : celui-ci se hisse ainsi au rang d’auto-commentateur.
Le poème, dans le sillage du Roman de la Rose, relate une vision du narrateur par une matinée de printemps. Partant à la découverte du monde sur les conseils de Nature, le jeune homme rencontre rapidement Mercure, qui l’invite à rejouer le jugement de Pâris. Après avoir élu Vénus et écouté un discours de Diane, le narrateur arrive dans le verger de Déduit où il perd contre une jeune fille aux échecs. Suivent un double discours du dieu d’Amour et une très longue intervention de Pallas, couvrant les deux-tiers du poème et insérant notamment une traduction des Remedia amoris d’Ovide et une adaptation du De Regimine principum de Gilles de Rome.
– quatre manuscritset un fragment (sigles de Raimondi) :
(1) Dresden, SLUB, O-66 (D). Ornementation typique du dernier tiers du xive siècle, que Raimondi qualifie de bourguignonne, mais qui est aussi répandue dans les manuscrits d’origine parisienne. Le travail d’enluminure est resté inachevé et a été complété une centaine d’années plus tard en territoire bourguignon, autour de 1487, par le Maître de Marguerite de Liedekerke : Legaré en conclut que le dernier propriétaire, ou le commanditaire des miniatures, était sans doute d’origine hainuyère, ou du moins bourguignonne. Parchemin, 144 f. numérotés ; 255 x 364 mm. 2 colonnes de 54 lignes. Écriture gothica textualis tardive. Quatre miniatures et titres rubriqués. Rares corrections effectuées par une autre main, à l’encre rouge.
Contenu : Les Eschés amoureux. Ce manuscrit, luxueux, est amputé de sa fin (reste une réclame, remultepliier, au f. 144v).
Présent dans la bibliothèque de Dresde depuis 1768, le ms a été largement endommagé lors du bombardement de la ville en février 1945. Il est néanmoins lisible presque entièrement à la lampe de Wood.
G. Raimondi 1990-1998, « Les Eschés amoureux. Studio preparatorio ed edizione (I, vv. 1-3662) », in Pluteus, 8-9, p. 67-241 (p. 90-91)
A.-M. Legaré 2007, « La réception du poème des Eschés amoureux et du Livre des eschez amoureux moralisés dans les États bourguignons au xve siècle », in Le Moyen Âge, 113, p. 591-611 (p. 595-601)
G. Heyworth – D. E. O’Sullivan 2013,p. 41-47 et p. 81-83
77(2) Venezia, BN Marciana, fr. app. 23 (= 267) (V). Fin du xive siècle, origine parisienne. Parchemin, 156 f., 291 x 160 mm ; six sénions ; deux numérotations anciennes ; 42-47 longues lignes par page. Copié en gothica currens ; titres rubriqués ; initiales de paragraphes alternant bleu et rouge ; aucune enluminure, mais diagramme représentant la disposition des pièces sur l’échiquier au f. 66r. Gloses marginales latines de mains différentes : selon Raimondi, celles-ci en font un manuscrit de travail.
Contenu : Les Eschés amoureux. Le manuscrit est mutilé en son début et en sa fin (le texte correspond aux v. 3029-16 291 de l’édition Heyworth – O’Sullivan 2013).
Ce manuscrit a peut-être gagné l’Italie peu de temps après sa réalisation : l’exemplaire appartient au fonds Contarini, légué à la Biblioteca Marciana en 1713. Plusieurs membres de la famille Contarini avaient entretenu des liens avec la cour de France, en particulier Giovanni (1370/75-1451), qui fit des études de théologie à Paris entre 1400 et 1409 et qui fut un bibliophile fervent. Le manuscrit annoté aurait ainsi rejoint assez rapidement la collection italienne.
C. Kraft 1977, Liebesgarten-Allegorie der Echecs amoureux, Kritische Ausgabe und Kommentar, Frankfurt am Main, Peter Lang, p. 19 sqq.
G. Raimondi 1990-1998, p. 67-241 (p. 91-102)
Legaré 2007, p. 591-611 (p. 593-595)
S. Bisson 2008, Il fondo francese della Biblioteca Marciana di Venezia, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, p. 135-137
Heyworth – O’Sullivan 2013, p. 83-84
(3) Cambridge (États-Unis), Harvard UL, Houghton Libr., fr. 278 (numérisé sur le site de la Bibliothèque). Le fragment se compose de deux f. de 330 mm de haut, défets de reliure achetés par la Houghton Library en 1972. 50 longues lignes ; marges ménagées côté gouttière. Initiales filigranées (en couleurs alternées bleu et rouge) sur 2 ou 3 UR ; titres fréquents (un par page). Dans les marges plusieurs marques d’attente pour le tracé de pieds-de-mouche. Ce fragment ne correspond à aucun des manuscrits perdus ; il ne s’agit par ailleurs pas de la suite du manuscrit de Venise. La présence de deux gloses latines autoriserait à penser à une mise au propre de V. Essais de plume (signatures, sous orthographes variées, d’un certain Lafite) et vers en français, d’une main du xviiie siècle.
78Contenu :deux cents octosyllabes extraits du discours de Pallas (passages concernant la conduite des femmes dans le mariage) ; il ne s’agit pourtant pas d’un extrait suivi : les 100 lignes du f. 1 (96 vers et 4 lignes de titre) correspondent aux f. 119v (l. 47) à 120r (l. 38) de D ; les 100 lignes du f. 2 (même répartition) correspondent aux f. 123r (l. 47) à 123v (l. 38). Entre les deux extraits, il manque l’équivalent de 602 lignes (en comptant les rubriques) de D, ce qui correspondrait à trois bifeuillets du ms de Cambridge. Les deux feuillets conservés correspondent donc vraisemblablement au bifeuillet extérieur d’un quaternion.
A. Mussou – M.-L. Savoye 2015, « LesEschésamoureux en vers : nouvelle édition publiée, nouveau témoin découvert », in Romania, 133, p. 470-489 (p. 481-487)
(4, 5) Deux manuscrits de localisation inconnue figurant dans l’inventaire de la librairie de Philippe le Bon (cf. « Inventory of the estate of John the Fearless inherited by Philip the Good, Dijon, 1420, 12, 15, 18 and 21 July », in Falmagne – Van den Abeele 2016, 3.96, 3.218) n’apparaissaient pas dans les inventaires de 1404 et 1405 :
– 96. Item ung autre livre nommé « Le livre de eschiés amoureux », escript en parchemin, de lettre courant, en rime, a deux coulonnes et une histoire, enluminé d’asur et de vermeil, commençant ou IIe fueillet « de tout le monde », et ou derrenier « car ainsi », couvert de cuir vermeil marqueté et IIII fermouers de leton.
– 219. Item ung autre livre de grant volume, rimé, a II colonnes, couvert de cuir vermeil, nommé « Le livre des eschez d’amours », commençant ou IIe fueillet « une dame trop avenant » et ou derrenier fueillet « acompli fut ».
éditions
À ce jour, l’édition la plus complète est celle de Heyworth et O’Sullivan, qui ont édité la première partie du manuscrit de Dresde. Pour un tableau récapitulatif des différentes éditions, voir A. Mussou, Le Savoir en jeu. Les Eschés amoureux, une fiction critique, Paris, Honoré Champion (sous presse).
G. Körting 1871, Altfranzösische Übersetzung der Remedia amoris des Ovid (Ein Theil des Allegorisch-Didactischen Epos « Les Échecs amoureux »), Leipzig, Fues (Genève, Slatkine, 1971)
79E. Sieper 1898, Les Échecs amoureux, eine altfranzösische Nachahmung des Rosenromans und ihre englische Übertragung, Weimar, Emil Felber
J. Mettlich 1902, Ein Kapitel über Erziehung aus einer altfranzösischen Dichtung des 14. Jahrhunderts, Münster, Aschendorff
H. Abert 1904, « Die Musikästhetik der Échecs amoureux », in RomanischeForschungen, 15, p. 884-925
H. Höfler 1905, Les Échecs amoureux : Untersuchung über die Quellen des .II. Teiles, Neistadt a.d. Haardt, Aktien-Druckerei
H. Höfler 1910, « Les échecs amoureux », in Romanische Forschungen, 27, p. 625-689
A. Rivoire 1915, Les Eschés amoureux. Frammenti trascritti dal codice Marciano con introduzione e appendice, Torre Pellice, Tipografia alpina di A. Coïsson
S. L. Galpin 1920, « Les Eschez amoureux : A Complete Synopsis », in The Romanic Review, 11, p. 283-307
C. Kraft 1977, Liebesgarten-Allegorie der « Echecs amoureux », kritische Ausgabe und Kommentar, Frankfurt am Main, Peter Lang
G. Raimondi 1990-1998, « Les Eschés amoureux. Studio preparatorio ed edizione (I, vv. 1-3662) », in Pluteus, 8-9, p. 67-241
G. Raimondi 2007, « Les Eschés amoureux. Studio preparatorio ed edizione (II, vv. 3663-5538) », in Pluteus, 10, p. 39-158
G. Heyworth – D. O’Sullivan, with F. Coulson 2013, Les Eschéz d’Amours. A Critical Edition of the Poem and its Latin Glosses, Leiden – Boston, Brill
A. Mussou – M.-L. Savoye 2015, « LesEschésamoureux en vers : nouvelle édition publiée, nouveau témoin découvert », in Romania, 133, p. 470-489 (p. 488-489)
(C) histoire de la prose
Aucune édition ancienne du Livre des eschez amoureux moralisés n’est à ce jour connue.
À la différence de la version en vers, qui a été traduite par John Lydgate (E. Sieper,Lydgate’s Reson and Sensuallyte, Edited from Bodleian MS. Fairfax 16 and B.M. Add. MS 29729,London, Early English Text Society, 1901-1903), aucune traduction ancienne du Livre des eschez amoureux moralisés n’est connue.
80(D) bibliographie
(1) éditions
(a) édition intégrale
F. Guichard-Tesson – B. Roy 1993, Évrart de Conty, Le Livre des eschez amoureux moralisés, Montréal, Ceres
(b) éditions partielles
J. Mettlich 1907, Die Schachpartie in der Prosabearbeitung der allegorischdidaktischen Dichtung Les échecs amoureux, Münster, Program
J. Mettlich 1911, Die Abhandlung über « Rymes et mettres » in der Prosabearbeitung der « Échecs amoureux ». Zum ersten Male herausgegeben und besprochen, Münster, Aschendorff
R. Hyatte – M. Ponchard-Hyatte 1985, Évrart de Conty (attribué à), L’Harmonie des sphères : encyclopédie d’astronomie et de musique extraite du commentaire sur les Échecs amoureux (xve siècle), New York – Bern – Frankfurt am Main, Peter Lang
traductions
J. Morton Jones 1968, The Chess of Love(Old French Text with Commentary), PhD Dissertation, University of Nebraska
A.-M. Legaré avec la coll. de F. Guichard-Tesson, B. Roy 1991, Évrart de Conty, Le Livre des échecs amoureux, Paris, Bibliothèque Nationale
(2) bibliographie critique
M.-R. Jung 1971, « Poetria. Zur Dichtungstheorie des ausgehenden Mittelalters in Frankreich », in Vox Romanica,30, p. 44-64
M.-R. Jung 1978, « L’alexandrin au xve siècle », in Orbis mediaevalis. Mélanges de langue et de littérature médiévales offerts à Reto Raduolf Bezzola à l’occasion de son quatre-vingtième anniversaire, Berne, Francke, p. 203-217
P.-Y. Badel 1980, Le Roman de la Rose au xive siècle. Étude de la réception de l’œuvre, Genève, Droz, p. 290-315
F. Guichard-Tesson 1980, La Glose des Échecs amoureux d’Évrart de Conty. Les idées et le genre de l’œuvre d’après le commentaire du Verger de Déduit, thèse de PhD, Université de Montréal, Institut d’Études Médiévales
F. Guichard-Tesson 1981, « L’amour par amours : l’héritage du De 81Amore dans la Glose des Échecs amoureux », in Fifteenth-Century Studies, 4, p. 93-103
R. Hyatte 1982, « The Manuscripts of the Prose Commentary (Fifteenth Century) on Les Échecs amoureux », in Manuscripta, 26, p. 24-30
F. Guichard-Tesson 1983, « Évrart de Conty, auteur de la Glose des Échecs amoureux », in Le moyen français, 8-9, p. 111-148
F. Guichard-Tesson 1984, « La Glose des Échecs amoureux. Un savoir à tendance laïque : comment l’interpréter ? », in Fifteenth-Century Studies, 10, p. 229-260
F. Guichard-Tesson 1985, « Le pion Souvenir et les miroirs déformants dans l’allégorie d’amour », in Jeux de mémoire. Aspects de la mnémotechnie médiévale, Montréal – Paris, Presses de l’Université de Montréal – Vrin, p. 99-108
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- CLIL theme: 3438 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moyen Age
- ISBN: 978-2-406-15796-0
- EAN: 9782406157960
- ISSN: 2261-0804
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15796-0.p.0067
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 04-30-2024
- Language: French