Note sur l’édition du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre. Tome II
- Pages : 79 à 83
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 57
Note sur l’édition du texte
Nous avons suivi le texte de l’édition originale de Maximien, publiée en 1738 chez Le Breton. Celle-ci présentant une ponctuation parfois défectueuse, absente ou aberrante (défaut de points d’interrogation et d’exclamation, en particulier, ou interversion des deux), nous avons dû y suppléer, en la confrontant à la dernière édition de la pièce du vivant de l’auteur, dans le tome second des Œuvres de théâtre de Monsieur Nivelle de la Chaussée, en trois volumes, publiées en 1752 chez Prault fils à Paris, et à celle, parue à titre posthume, dans le deuxième volume des Œuvres de Monsieur Nivelle de la Chaussée, éditées par Charles Sablier, et publiées en 1762 chez Prault petit-fils à Paris.
Description des éditions retenues
MAXIMIEN / TRAGEDIE / Par M. NIVELLE DE LA CHAUSSÉE. / Représentée pour la premiere fois par les Comédiens François le 28. / Février 1738. / Le prix est de 30. sols. / (fleuron) / A PARIS, QUAY DES AUGUSTINS, / Chez Le Breton, au coin de la ruë Gist- / le Cœur, à la Fortune. / (filet) / M. DCC. XXXVIII. / avec approbation et privilege du roi.
Le volume est composé d’une page de titre non numérotée, avec la liste des acteurs au verso, du texte de la pièce (p. 1-91) et de trois autres pages (approbation et privilège).
Approbation du 19 mars 1738 accordée par Danchet : « J’ai lu par l’ordre de Monseigneur le Chancelier, Maximien, tragédie ; et je crois que le Public, qui lui a donné de justes applaudissements dans les représentations, en verra l’impression avec le même plaisir. »
80Privilège du 5 avril 1738 accordé « par le Roi en son Conseil » à Nicolas-François Le Breton, pour l’impression de L’École des amis, et des Œuvres de poésie et de théâtre du Sieur de La Chaussée. Signé : Sainson.
Œuvres / de theatre / de monsieur / nivelle de la chaussée, / de l’académie françoise. / tome second. / (fleuron) / A PARIS, / Chez Prault Fils, Libraire Quai de Conti, / à la descente du Pont-neuf, à la Charitté. / (filet) / M. DCC. LII. / Avec Approbation & Privilege du Roi.
Le volume II contient trois pièces : L’École des amis, Maximien, Mélanide. Le texte de Maximien est publié p. 1-70. L’approbation de Danchet est portée sur la page suivante.
Œuvres / de monsieur / nivelle de la chaussée, / De l’Académie Françoise. / Nouvelle édition, corrigée, & augmentée / de plusieurs Pieces qui n’avoient point / encore paru. / tome second. / (fleuron) / A PARIS, / Chez Prault petit-fils, Libraire, Quai des Augustins, à l’Immortalité. / (filet) / M. DCC. LXII. / Avec Approbation & Privilège.
Le volume II contient quatre pièces : Maximien, Mélanide, Amour pour amour, L’École des mères. Le texte de Maximien est publié p. 1-86.
Confrontation des éditions retenues
Ces éditions présentent peu de différences touchant le texte lui-même. Quant à la ponctuation, la plupart des aberrations avaient été corrigées dès 1752, d’autres l’ont été dans l’édition posthume de 1762. Dans cette dernière, les points-virgules ou les deux points ont le plus souvent été remplacés par des points, et une partie des points d’interrogation ou d’exclamation manquants ont été rétablis.
Nous n’avons pas conservé les nombreuses majuscules portées aux noms communs dans l’édition originale – Époux, Épouse, Père, Fille, Ingrat, Complices, Barbare, Oracle, Exploits, Rois, Usurpateur, Camp, Eaux, Baptême, Chrétiens, Victoire, Hyménée, Rival, Trône, Maîtresse, Diadème, Démon de la Guerre, Terre, Pacificateur, Troupe, Ami, Maître, 81Triomphe, Vainqueur, Victime, Mortels, Victorieux, Vaincus, Sujets, Peuples, Palais, Occasion, Assassins, Chef, Complices, Sexe, Hymen, Sujets, Enfants, Déités, Culte, Impie, Palmes, Lauriers, Tyrans, Défenseurs, Garde, Poste, Couronne, Gendre, Amant, Beauté, Arrêt, Innocence, Ingrats, Nature, Amour, Juge, Persécuteur, Image, Furie – et dont certaines ont subsisté au fil des éditions : Prince, Souverain, Dieux, Idoles, Ministres, Prêtres, Infidèles, Guerriers, Potentats, Chrétiens, Anges, Univers, Ciel, Impératrice.
Le manuscrit de souffleur
Plus significatives sont les variantes entre l’édition originale et le manuscrit de souffleur, que nous avons consulté à la bibliothèque-musée de la Comédie-Française1. Il s’agit d’une copie du manuscrit de l’auteur, réalisée sur l’original avant de le lui restituer, et qui témoigne de l’évolution du texte avant et après la création de la tragédie. Si la majeure partie des modifications portées sur le manuscrit ont été reprises dans l’édition originale de la pièce, ainsi que la suppression d’une trentaine de vers, d’autres modifications n’y ont pas été prises en compte. Ainsi, une vingtaine de vers supprimés dans le manuscrit de souffleur, sont maintenus dans le texte imprimé. Leur suppression, intervenant alors que les représentations poursuivaient leur cours, a sans doute été postérieure à la première impression de la pièce.
Les très nombreuses variantes entre ce manuscrit et l’édition originale sont révélatrices de l’évolution importante du texte de la tragédie au cours de la préparation de sa représentation, aussi les avons-nous scrupuleusement signalées. Certaines des modifications du texte ont vraisemblablement été décidées au fil des répétitions, pour répondre aux remarques ou suggestions éventuelles des comédiens. Ainsi, le manuscrit porte des indications et des coupes liées au jeu. Par exemple, à la scène 4 de l’acte IV, entre Constantin, Maximien et Fausta, quatre vers sont biffés, avec la mention marginale « Coupe pour le feu de la scène ». Dans le souci d’assurer l’animation de l’échange, et de laisser libre cours à la 82vivacité des émotions qui s’y expriment, une partie du dialogue entre Fausta et Maximien a été supprimée : « Il ne soutiendra pas… Il n’osera poursuivre. / Mon père, je m’engage à ne vous pas survivre ; / Mais mon devoir m’oblige à me justifier. – Maximien : C’en est trop ; c’est moi seul qu’il faut sacrifier ; ». Ne subsistent plus que les vers qui l’encadrait : « Ah ! Mon père, est-ce vous qui me sacrifiez ? (À Constantin.) Seigneur, permettez-moi de tomber à ses pieds » – Maximien, pénétré : « C’est moi, n’en doutez plus, Seigneur ; il faut la croire, […] ». La façon dont les interprètes campent les personnages, leurs postures, leur gestuelle et leur expression des sentiments, prennent le pas sur le discours, ainsi resserré pour en renforcer l’effet et impressionner plus vivement les spectateurs.
Quelques-unes des didascalies ont également été modifiées. Conformément aux indications portées sur la 4e de couverture du manuscrit concernant le dispositif scénique et l’appareil requis, le nombre des personnages présents sur le plateau a été augmenté dans certaines scènes. Ainsi, à l’acte IV, la mention « gardes » a-t-elle été ajoutée scènes 3 et 6, ainsi que celle de « Pulchérie, Eudoxe, gardes », scènes 4 et 5.
D’autres corrections, plus tardives sans doute, tiennent manifestement compte des réactions du public au cours des premières représentations, ainsi que des attaques des critiques et des railleries des parodistes. Ainsi, le retranchement d’une cinquantaine de vers a-t-elle été opérée, réaction probable aux piques des parodistes : « Que de mots pour dire la même chose2 », ou encore : « Un long discours m’ennuie, / Tu pouvais dire plus en beaucoup moins de mots3 ». De même, la suppression de deux vers – « Qu’entends-je ? Qu’ai-je appris ? Que viens-tu de me dire ? / Sur mes yeux prévenus, quel voile se déchire4 ! » – est vraisemblablement liée au pastiche burlesque de ce vers par les Italiens – « Qu’apprends-je ? Qu’ai-je appris ? Que viens-tu de m’apprendre5 ? ». C’est sans doute pour ne pas déclencher les rires de l’assistance, qu’il a été biffé sur le manuscrit de souffleur, ainsi que le vers qui le suit.
Les variantes des diverses éditions de la tragédie sont signalées par leur date de publication, 1738, 1752 et 1762, et celles du manuscrit de souffleur par la mention « ms ». Compte tenu du nombre important de 83ces variantes, la scène s’est imposée comme unité de numérotation. Les variantes sont donc répertoriées à la fin du texte de la pièce de a à z, pour chaque scène de chaque acte.
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-406-08060-2
- EAN : 9782406080602
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08060-2.p.0079
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 15/08/2019
- Langue : Français