Présentation des auteurs et résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Nature et naturel. Autour du Discours de la servitude volontaire
- Pages : 271 à 279
- Collection : Cahiers La Boétie, n° 4
Article de collectif : Précédent 19/19
Présentation des auteurs
et résumés
Marion Bourbon, « La “servitude volontaire” de Médée. Conflictualité psychique et résistance ».
Marion Bourbon, actuellement ATER à l’université Michel-de-Montaigne – Bordeaux 3, prépare une thèse intitulée « Drame et figure(s) de l’identité dans le stoïcisme impérial » sous la codirection de Carlos Lévy (université Paris-Sorbonne) et d’Emmanuel Bermon (université Michel-de-Montaigne – Bordeaux 3), au sein du laboratoire « Sciences, philosophie, humanités ».
En prenant pour objet la figure de Médée chez Sénèque, Marion Bourbon cherche à montrer que la question de la servitude volontaire peut prendre le visage d’un rapport à soi-même dans lequel elle incarne le dénouement d’une conflictualité psychique devenue insoutenable : Médée fait le choix du pire parce que ce choix est la seule manière d’expulser le conflit qui la déchire, par où la servitude volontaire de Médée dessine les contours d’une « politique de soi ».
By focusing on the figure of Medea in the writings of Seneca, Marion Bourbon shows that the question of voluntary servitude can be seen as a rapport with the self, in which it incarnates the resolution of a psychic conflict which has become untenable : Medea chooses the worst because this is the only way to rid herself of a conflict which is tearing her apart. In this sense, Medea’s voluntary servitude sketches out a model for a “politics of the self”.
Valéry Laurand, « Nature et transcendance. La pensée de la résistance chez Philon d’Alexandrie ».
Valéry Laurand, maître de conférences à l’université Michel-de-Montaigne – Bordeaux 3, s’intéresse à la philosophie éthique, sociale et politique antique, aux approches du corps et à la parrhésia. Il a publié La Politique stoïcienne (Paris, 2005), Stoïcisme et lien social (Paris, 2012), coécrit Politique d’Aristote (Bordeaux, 2011) et traduit De la vie heureuse de Sénèque (Paris, 2005).
Valéry Laurand trouve dans les œuvres de Philon d’Alexandrie les éléments d’une politique de la servitude qui s’ébauche dans les commentaires de l’Ancien Testament : Philon met en effet en évidence la tendance à l’asservissement présente dans la nature humaine elle-même, et cet asservissement à la passion touche le peuple aussi bien que ses dirigeants. Dans une telle perspective, toute émancipation est violence infligée à la nature, laquelle résiste et, littéralement, veut sa servitude.
Valéry Laurand finds elements of a politics of servitude in the work of Philo of Alexandria, taking shape in commentaries on the Old Testament. Philo demonstrates the tendency to enslavement present in human nature itself, and this enslavement to passion affects the public as well as the authorities. In this perspective, all forms of emancipation equate with violence inflicted on a nature which resists, desiring its servitude.
Marco Sgattoni, « Les paradoxes apparents de la nature. Pour une interprétation de La Boétie entre naturalisme hellénistique et idéalisme humaniste ».
Marco Sgattoni, ancien élève de l’ENS de Pise, a rédigé une thèse sur la philosophie de Montaigne et son rapport avec la pensée hellénistique et avec le naturalisme italien. Il a publié La Biblioteca di Montaigne (Pise, 2004) et de nombreux articles pour le Bulletin de la Société Internationale des Amis de Montaigne et la revue Montaigne Studies.
Bien que La Boétie renvoie plus volontiers aux historiens antiques qu’aux philosophes, Marco Sgattoni entreprend de lire le Discours à la lumière des philosophies hellénistiques : parce que ces philosophies enregistrent dans leur développement une véritable « crise de la culture » antique, elles constituent une référence intellectuelle précieuse pour l’entreprise de reconstruction d’une véritable science naturelle de la morale qui fasse pièce au constat désabusé de la dénaturation.
Although La Boétie refers more readily to classical historians than philosophers, Marco Sgattoni reads the Discours in the light of Hellenistic philosophy. Because the development of these philosophies attests to a veritable Antique “crisis of culture”, they constitute a precious intellectual reference point in the attempt to reconstruct a true natural science of morality in opposition to the disenchanted process of denaturation.
Nicola Panichi, « Autodénaturation et semina virtutum. La Servitude volontaire entre liberté et “déterminisme” ».
Nicola Panichi est professeur de philosophie à l’université Carlo Bo’ d’Urbin. Elle a notamment publié La virtù eloquente (Urbin, 1995), Plutarchus redividus ? (Paris, 2008), Les Liens à renouer (Paris, 2008). Elle a aussi dirigé Figure di “servitù” e “dominio” nella cultura filosofica europea (Florence, 2010), Montaigne contemporaneo (Pise, 2011) et L’Antidoto di Mercurio (Florence, 2013).
L’appel à la liberté qui traverse le Discours ne cesse de se heurter au déterminisme : si le désir de liberté est naturel, l’enchaînement des causes qui nous en prive semble l’être tout autant. Cherchant à penser l’arrachement à ce déterminisme causal, Nicola Panichi montre que si les semences de vertu des Stoïciens offrent une voie pour penser cet arrachement, c’est au prix d’une rupture avec le stoïcisme, car le propre du sage selon La Boétie est de ne jamais s’accommoder à l’ordre des choses.
The call to freedom which marks the Discours clashes constantly with determinism : if the desire for freedom is natural, so is the chain of causation which deprives us of it. Seeking to conceptualise the break from causal determinism, Nicola Panichi demonstrates that if the Stoic seeds of virtue provide a way of articulating this break, it comes at the cost of a rupture with Stoicism, since according to La Boétie the sage must always resist the order of things.
John O’Brien, « “Le col sous le joug”. Image de l’anti-Nature chez La Boétie et ses contemporains ».
John O’Brien est professeur de littérature française du xvie siècle à l’univeristé de Durham (Royaume-Uni), où il dirige l’Institute of Medieval and Early Modern Studies. Ses travaux portent notamment sur Rabelais, Montaigne et La Boétie. Il a, entre autres publications, dirigé le Cambridge Companion to Rabelais (Cambridge, 2010).
Rassemblant les occurrences de l’expression « le col sous le joug » dans la littérature de la Renaissance, John O’Brien montre que La Boétie en produit un usage nouveau, qui la transpose en partie au plan psychologique. Cependant, compris comme indice d’une violence infligée à la nature, le « col sous le joug » est une figure que La Boétie convoque précisément parce qu’elle prépare par là son dépassement dans le geste de l’affranchissement.
By amassing occurrences of the expression “le col sous la joug” in literature of the Renaissance, John O’Brien shows that La Boétie uses it in a new way, attaining the
level of psychology. However, understood as an indicator of violence inflicted on nature, the “col sous la joug” is a figure which La Boétie summons precisely in order for it to be overtaken by a gesture of emancipation.
Paul-Alexis Mellet, « Parole, vocation et violence. Culture de guerre et dénaturation à la fin du xvie siècle ».
Paul-Alexis Mellet est maître de conférences en histoire moderne à l’université François-Rabelais (Tours), et membre du Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR, UMR 7323 du CNRS). Il a notamment publié Les Traités Monarchomaques (Genève, 2007), dirigé « Et de sa bouche sortait un glaive ». Les monarchomaques au xvie siècle (Genève, 2006) et codirigé Le Bruit des armes (Paris, 2012).
Enquêtant sur les formes de la dénaturation liées aux guerres de religion, Paul-Alexis Mellet en identifie principalement deux : la transgression de la parole et le déréglement des vocations, dont la sédition est une des manifestations les plus nettes. Si la brutalisation de la guerre constitue la forme la plus visible de la dénaturation, il faut toutefois prendre en compte les efforts inverses pour humaniser la guerre et maintenir ou restaurer la nature humaine qui est en jeu dans le conflit.
Paul-Alexis Mellet identifies two of the main forms of denaturation linked to the Wars of Religion : the transgression of speech and the deregulation of vocations, of which sedition is one of the clearest manifestations. If the brutalisation of war constitutes the most visible form of denaturation, parallel efforts to humanise the war, and maintain or restore human nature, must also be taken into account.
Didier Foucault, « Décrypter les “admirables arcanes de la Nature”. Une alternative “ athéiste” à la théologie chrétienne : G. C. Vanini ».
Didier Foucault est professeur d’histoire moderne à l’université Toulouse – Jean-Jaurès, membre du laboratoire FRAMESPA (UMR 5136 du CNRS). Ses travaux portent sur l’histoire des penseurs libertins, athées et irréligieux aux xvie et xviie siècles. Il a publié Un Philosophe libertin dans l’Europe moderne : Giulio Cesare Vanini (Paris, 2003) et Histoire du libertinage (Paris, 2010).
Didier Foucault étudie les formes de la pensée de la nature chez un des philosophes naturalistes les plus radicaux du xvie siècle, Jules-César Vanini ; il montre de quelle manière la nature, plus encore qu’une forme ou une essence, est pensée par Vanini comme une force, dont l’action est si universelle qu’elle efface la coupure entre nature et surnature. Mais cette unité de la nature
n’entraîne pas sa transparence, et l’homme lui-même n’en comprend pas tous les mécanismes secrets.
Didier Foucault studies thought about nature in the work of one of the most radical natural philosophers of the sixteenth century, Jules-César Vanini ; he shows how nature is thought about by Vanini as a force rather than a form or essence. The action of this force is so universal that it erases the distinction between natural and supernatural. Yet this unity of the natural does not result in transparency, and even humans cannot understand all its secret mechanisms.
Raffaella Santi, « Nature, volonté et discours politique chez La Boétie et Hobbes ».
Raffaella Santi est chercheur à l’université d’Urbin. Ses travaux portent sur la philosophie ancienne et moderne. Elle a publié sa thèse sous le titre Platone, Hegel e la dialettica (Milan 2000). Elle a publié Ragione geometrica e legge in Thomas Hobbes (Padoue, 2012) et Etica della lettura e scrittura filosofica in Thomas Hobbes (Padoue, 2013). Elle a également traduit en italien le Léviathan (Milan, 2012).
Si La Boétie et Hobbes semblent proposer deux pensées politiques très différentes, Raffaela Santi montre qu’il est possible de les rapprocher au motif de leur intérêt pour la question de la soumission volontaire des hommes au pouvoir – sans compter que tous deux traduisent Homère, dont il font un usage politique. Il n’en reste pas moins bien sûr que la soumission volontaire est le pire des maux pour l’un, et un remède indispensable pour l’autre.
If La Boétie and Hobbes seem to propose two very different modes of political thought, Raffaela Santi shows that it is possible to see in their work a shared interest in the question of the voluntary submission of humans to power, not to mention the fact that both writers translated Homer, a practice they put to political ends. Nevertheless, it cannot be denied that while voluntary submission is the worst of all evils for one, it is an indispensible remedy for the other.
Pierre-François Moreau, « Les enjeux d’une pensée de la nature comme socle d’un processus d’émancipation. L’exemple de Spinoza ».
Pierre-François Moreau, professeur à l’ENS de Lyon, est membre de l’institut d’Histoire de la pensée classique. Il a publié Hobbes : philosophie, sciences, religion (Paris, 1989), Spinoza : l’expérience et l’éternité (Paris, 1994), Lucrèce : l’âme (Paris, 2002), Problèmes du spinozisme (Paris, 2006), codirigé Les Passions antiques et médiévales (Paris, 2003) et dirigé Les Passions à l’âge classique (Paris, 2006).
Un naturalisme philosophique conséquent laisse-t-il la moindre place à une pensée de l’émancipation ? Si la nature détermine tous les phénomènes selon des lois strictes, y compris la servitude, toute émancipation semble en effet impossible ou contre nature. En s’appuyant sur l’exemple de Spinoza, Pierre-François Moreau examine ce problème et montre de quelle manière on peut penser une nature qui laisse place à l’émancipation comme transformation des aptitudes individuelles et collectives.
Does a consequential philosophical naturalism leave any room for emancipation ? If nature determines all phenomena in relation to strict laws, including servitude, any form of emancipation might seem impossible or against nature. Using the example of Spinoza, Pierre-François Moreau examines this problem and shows how we can conceive of a nature which leaves room for emancipation in terms of the transformation of individual and collective attitudes.
André Charrak et Laurent Gerbier, « Nature, condition, imagination. Note sur La Boétie et Rousseau ».
André Charrak est maître de conférences HDR à l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, membre de l’institut d’Histoire de la pensée classique et Research Fellow à l’université Jiao Tong. Il a notamment publié Raison et perception (Paris, 2002), Empirisme et métaphysique (Paris, 2003), Contingence et nécessité des lois de la nature au xviiie siècle (Paris, 2006), Empirisme et théorie de la connaissance (Paris, 2009).
Laurent Gerbier est maître de conférences en philosophie à l’université François-Rabelais de Tours et membre du Centre d’études supérieures de la Renaissance. Codirecteur des Cahiers La Boétie, il a édité avec Stéphan Geonget le no 1, intitulé Amitié & Compagnie (Paris, 2012), et avec Olivier Guerrier le no 2, intitulé Les Figures de la coutume (Paris, 2012).
Il y a chez La Boétie et chez Rousseau un effort commun pour penser les conditions anthropologiques de la servitude. André Charrak et Laurent Gerbier examinent cet effort et montrent d’une part que chez les deux auteurs l’idée de condition définit la continuité de la nature et de la dénaturation, et que c’est d’autre part un certain usage de l’imagination qui définit l’instrument permettant, sur le fond de cette continuité, de penser le naturel libre depuis le sein même de la dénaturation.
In the work of both La Boétie and Rousseau, there is a shared attempt to think through the anthropological conditions of servitude. André Charrak and Laurent Gerbier examine this attempt and show that, on the one hand, the idea of condition defines the continuity of nature
and denaturation and, on the other, it is a very particular use of the imagination which means that, based on this continuity, free nature can be thought about right at the heart of denaturation.
Mawy Bouchard, « Les gens bien nés et les “naturels privileges”. Enjeux diffus d’une publication restreinte ».
Mawy Bouchard est professeur de littérature de la Renaissance au département de français de l’université d’Ottawa (Canada). Ses plus récents travaux portent sur le statut de la fiction et la constitution des publics au xvie siècle. Elle a notamment publié Avant le roman. L’allégorie et l’émergence de la narration française au xvie siècle (New York/Amsterdam, 2006).
À partir de la mention par La Boétie des « naturels privilèges », Mawy Bouchard cherche à définir la « noblesse » de ceux qui résistent à la servitude : elle met alors en évidence deux significations de l’idée d’endurance, l’une vaillante et l’autre lâche, qui sont tissées tout au long du Discours, de sorte que ce dernier paraît se construire autour de l’opposition entre une faculté d’endurer seule apte à préserver la liberté naturelle et une « lâche endurance » synonyme de servitude volontaire.
Starting with La Boétie’s mention of “natural privileges”, Mawy Bouchard seeks to define the “nobility” of those who resist servitude : she articulates two significations of endurance, one valiant and one cowardly, which are threaded throughout the Discours. The latter seems to construct itself around the opposition between a faculty of endurance which is alone able to preserve natural liberties and a “cowardly endurance”, a synonym of voluntary servitude.
Gilles Couffignal, « La langue naturelle en Périgord au xvie siècle. Autour de l’activité épilinguistique des Essais ».
Gilles Guilhem Couffignal, actuellement ATER à l’université de Toulouse – Jean-Jaurès, a soutenu en 2014 une thèse intitulée « “Est-ce pas ainsi que je parle ?” La langue à l’œuvre chez Pey de Garros et Montaigne », sous la codirection de Jean-François Courouau (Toulouse – Jean-Jaurès) et Marie-Luce Demonet (CESR, Tours).
Gilles Couffignal examine le problème de la langue naturelle chez Montaigne en prenant pour fil directeur l’activité épilinguistique qui se construit dans les Essais autour de l’occitan et du latin. Il montre que ces langues partagent avec le sujet qui les parle une imperfection et une instabilité qui est l’indice
même de leur richesse, de sorte que ce n’est jamais la langue qui est naturelle : c’est le sujet qui cherche en l’employant à définir sa propre naturalité.
Gilles Couffignal examines the problem of natural language in the work of Montaigne by focusing on the thread of epilinguistic activity which emerges around Occitan and Latin in the Essais. He shows that these languages share with the subject that speaks them an imperfection and instability which is the very index of their richness. As such, it is never language which is natural but rather the subject who, by using it, seeks to define his or her own naturalness.
Agnès Rees, « L’évidence du discours, ou la question du « naturel usage » de la langue chez La Boétie ».
Agnès Rees est maître de conférences en stylistique à l’université de Toulouse – Jean-Jaurès, et membre de l’équipe de recherche « Littérature et herméneutique ». Ses travaux portent sur des questions de rhétorique, de poétique et de stylistique. Elle est l’auteur d’une thèse (à paraître) intitulée « la poétique de la vive représentation et ses origines italiennes en France à la Renaissance ».
Agnès Rees articule la question de la naturalité de la langue de La Boétie à celle de sa clarté et de son évidence : étudiant le thème de la langue vulgaire comme langue naturelle dans l’humanisme français du xvie, et le reliant aux formes rhétoriques de construction du discours évident, elle montre que l’évidence n’est pas seulement un mode du Discours, mais aussi un de ses thèmes dominants, les figures de l’évidence visuelle rejoignant ainsi le « naturel usage » de la langue.
Agnès Rees connects the question of the naturalness of La Boétie’s language to that of its clarity and self-evidence : studying the theme of vulgar language as natural language in sixteenth-century French humanism and linking it to rhetorical forms in the construction of self-evident discourse, she shows that self-evidence is not only a mode of the Discours but also one of its central themes, the figures of visual self-evidence thus rejoining the “natural use” of language.
Michaël Boulet, « La parole vive dans le Discours de la servitude volontaire de La Boétie» .
Michaël Boulet est président de la Société internationale des amis de La Boétie. Il enseigne la littérature dans l’académie de Bordeaux. Docteur ès lettres de l’université Toulouse – Jean-Jaurès, sa thèse porte sur Les Avatars de la déclamation à la Renaissance.
À partir d’un rapprochement entre le Discours et la rhétorique mobile de la declamatio, Michael Boulet entreprend l’examen des variations de l’énonciation et de l’identification des destinataires en tant que cette variation relève d’un système d’expression volontaire. Il peut alors rendre compte de la manière dont La Boétie construit dans le Discours une irrégularité, une oralité et un inachèvement qui sont autant de manifestations délibérées de la puissance propre de sa parole.
Beginning with a comparison between the Discours and the mobile rhetoric of the declamatio, Michael Boulet undertakes an examination of variation in the enunciation and identification of addresses, in so far as this variation results from a voluntary system of expression. He can thus take into account the way in which La Boétie constructs irregularity, orality, and incompleteness in the Discours, which are also deliberate manifestations of the powerfulness of his speech.
Olivier Guerrier, « “Sortir des arbres par des moyens d’arbres”. Le Discours de la servitude volontaire et la tradition du “discours naturel” (Antiquité-xvie siècle).
Olivier Guerrier, professeur de littérature du xvie siècle à l’université Toulouse – Jean-Jaurès, membre honoraire de l’IUF et codirecteur des Cahiers La Boétie, est spécialiste des rapports entre « littérature » et discours du savoir à la Renaissance. Il a édité les Œuvres morales de Plutarque dans la version française d’Amyot de 1572 (Toulouse, 2006) et s’intéresse à la pensée de Michel Foucault.
En réinscrivant le Discours dans la tradition du « discours naturel », Olivier Guerrier chercher à comprendre la parole vive de La Boétie comme une parole qui se construit dans le moment même où elle s’éprouve : ce n’est alors pas seulement le système de production ou l’ordre même du discours qui se trouvent transformés, c’est aussi le système de sa réception, tant la parole de La Boétie invoque et convoque un lecteur aussi libre que la parole qu’il lui adresse.
Re-inscribing the Discours in the tradition of “natural discourse”, Olivier Guerrier seeks to understand the language of La Boétie as one which constructs itself at the moment of being tested. It is thus not only the system of production or the order of discourse which finds itself transformed but also the system of reception : La Boétie invokes and convokes a reader who is as free as the words which are addressed to him or her.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-8124-3570-6
- EAN : 9782812435706
- ISSN : 2262-0427
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3570-6.p.0271
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 07/03/2015
- Langue : Français