Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Musique et lexique à la Renaissance. Une approche de la musique ancienne par ses mots
- Pages : 471 à 475
- Collection : Travaux du Centre d’études supérieures de la Renaissance, n° 10
Résumés
Cristina Diego Pacheco, « Musique ancienne et lexicologie. Esquisse d’une nouvelle approche disciplinaire »
L’approche lexicologique appliquée à la musique reste un domaine presque inexploré par la musicologie dont il est nécessaire de délimiter l’objet d’étude et la méthode. Outre une présentation générale de cette voie de recherche, de ses difficultés et de sa portée, ce chapitre vise à proposer un cadre théorique général pour l’étude de ce champ disciplinaire ainsi qu’une présentation des mots de la musique en vernaculaire à la Renaissance, prenant comme cas d’étude l’espagnol et le français.
Amaya S. García Pérez, « Léxico y paradigmas en la teoría musical. Reflexiones y herramientas metodológicas para abordar el estudio del léxico musical renacentista »
L’étude du lexique musical de la Renaissance est étroitement liée à l’étude de la théorie musicale de l’époque. Ce chapitre propose d’appliquer le concept kuhnien de « paradigme » à l’analyse de ces deux aspects. Deux cas d’étude sont proposés pour ce faire : le lexique relatif aux systèmes d’accord, tempérament et demi-tons d’une part, et le lexique lié aux notes altérées d’autre part.
Giuseppe Fiorentino, « El léxico del contrapunto (1410-1613) »
Le lexique musical de la Renaissance en espagnol se caractérise par l’utilisation d’un grand nombre de termes (substantifs, verbes, syntagmes…) construits à partir du mot « contrepoint » ou de sa racine. Ce chapitre examine le lexique en castillan lié à l’« art du contrepoint » utilisé dans des traités musicaux et aussi dans d’autres sources écrites, depuis les premières occurrences en 1410 (Reglas de canto plano de Fernand Esteban) jusqu’à la publication du Melopeo par Cerone en 1613.
472Ascensión Mazuela-Anguita, « El léxico musical de las artes de canto llano en el mundo ibérico (1410-1626) »
Ce chapitre présente les résultats préliminaires de l’étude du lexique musical inclus dans trente-cinq traités de plain-chant rédigés dans les langues ibériques (espagnol, catalan, portugais) entre 1410 et 1626. Une attention toute particulière est portée au terme conjuncta ainsi qu’au très répandu traité Arte de canto llano (1530) de Juan Martínez. Ce travail permet de constater l’intérêt d’une analyse lexicologique de ces traités pour mieux connaître la pensée musicale de l’époque.
Paulo Estudante et José Abreu, « Vers l’identification du lexique musical portugais. Définition d’un point de départ avec la mise en contexte et dépouillement de l’Arte de Cantochão de Pedro Talésio (1618/1628) »
Peu de traités musicaux portugais embrassant la période comprise entre 1550 et 1618 nous sont parvenus, ce qui fait de l’Arte de Cantochão de Talésio (1618) une source essentielle pour l’étude de la théorie musicale de l’époque et de son vocabulaire. Ce traité présente un lexique relativement stable qui peut être associé à celui des textes contemporains en espagnol et dont le dépouillement en cours pour le LMR permettra d’analyser pour la première fois les mots de la musique en portugais.
Marie-Bénédicte Le Hir, « Entre théorie musicale et lyrisme. Le vocabulaire dans le Solitaire second de Pontus de Tyard (1555) »
Publié en 1555, Le Solitaire second de Pontus de Tyard met au jour les théories musicales des Anciens. Or, au vocabulaire technique déployé afin de transmettre les règles de cet art issu du quadrivium, se mêlent d’autres considérations spirituelles et subjectives. L’étude du lexique permettra de montrer que l’union de la science et de la spiritualité, enchâssée dans l’écriture de ce traité, est à l’image de ce principe néoplatonicien fondamental défendu par Tyard, celui de « fureur poétique ».
473Louis Jambou, « Paul Guinard (1895-1976), illustre historien de l’art et musicologue frustré. Une traduction ca. 1922 du Libro de cifra nueva de Venegas (1557) »
La musique fut l’un des premiers centres d’intérêt de l’historien de l’art Paul Guinard. Parmi les fiches du « fonds Guinard » conservé dans les archives de l’Ain on trouve une tentative de traduction du Libro de cifra nueva de Venegas de Henestrosa (1557), compositeur alors méconnu. Entamée vers 1921, cette traduction incomplète nous montre, malgré quelques belles intuitions (secondées par d’éminents musicologues comme André Pirro), les limites et les difficultés d’une telle entreprise.
Ana López Suero, « Flautas, albogues, zampoñas, jabebas y pífanos en los textos castellanos del Renacimiento »
La grande diversité terminologique associée aux instruments de la famille des flûtes dans les textes en castillan de la Renaissance rend souvent très complexe leur identification précise. Ce chapitre propose une contribution à ce travail d’identification en dépouillant et en analysant le lexique décrivant ces instruments à travers les définitions données dans les dictionnaires monolingues et bilingues compilés entre 1490 et 1620.
Emily Peppers, « Nommer les instruments de musique. Entre spectacle public et pratiques privées »
Dans la France du xvie siècle, la terminologie organologique nous offre d’intéressantes pistes de recherche pour l’étude des instruments de musique. Deux types de sources seront examinées dans ce travail pour analyser cette terminologie : les entrées triomphales royales et les inventaires après décès, complétées par des notices de dictionnaires de l’époque, qui témoignent des changements dans la culture musicale de la période.
Luis Antonio González Marín, « Madrigales y clavicordios. Algunos problemas terminológicos en torno a la música española del Siglo de Oro »
Ce chapitre propose une réflexion autour de la transmission des termes musicaux « historiques » en espagnol à travers deux cas d’étude : les mots madrigal et clavicorde. Cette analyse permettra d’étudier à la fois leur usage 474courant ou singulier, ainsi que leur transmission et transformation au cours de l’histoire, depuis la période que l’on a l’habitude de nommer Renaissance jusqu’à nos jours, étant donné les difficultés que l’usage de ces mots comporte aujourd’hui.
Jesús Noguera Guillén, « L’interprétation de la musique espagnole pour clavier au Siècle d’Or. De la lexicologie à la pratique »
Ce travail vise à analyser des concepts appartenant au champ notionnel de l’interprétation au clavier présents dans des textes théoriques hispaniques des xvie et xviie siècles. Pour ce faire, nous servant de la méthode lexicologique, nous analysons le vocabulaire musical dans ses différents contextes occurrenciels afin de mettre en lumière les concordances et divergences sémantiques entre les différents auteurs partageant la même terminologie.
Philippe Reynes, « Vers une typologie des définitions de quelques termes musicaux dans le Tesoro de la lengua castellana o española de Sebastián de Covarrubias (1611) »
Le Tesoro de la lengua castellana de Covarrubias (1611), premier dictionnaire unilingue en espagnol, reste également un dictionnaire étymologique. Cette tendance se retrouve dans les articles consacrés à la musique, où le souci étymologique le dispute aux précisions techniques à caractère encyclopédique, aux commentaires stéréotypés ou encore aux jugements de valeur de l’auteur. Ces précieuses informations intéressent tant le musicologue que le métalexicographe ou l’historien.
Juan Carlos Justiniano López, « La música y sus palabras en el Diccionario de autoridades (1726-1739) »
Le Diccionario de autoridades (1726-1739) constitue un témoignage essentiel pour les recherches lexicographiques en langue espagnole. En outre, il intègre une grande quantité d’informations musicales, nous offrant ainsi des clés pour mieux connaître la culture musicale espagnole du xviiie siècle. Ce chapitre analyse l’importance de ce dictionnaire pour la lexicographie musicale espagnole ainsi que les particularités inhérentes à l’étude du lexique facultatif dans les dictionnaires courants.
475Daniela von Aretin, « Verbum tene, res sequentur. Le Lexicon musicum Latinum, une clé d’entrée dans la musique médiévale »
L’analyse des termes musicaux utilisés dans les traités médiévaux est la clé qui nous permet de comprendre la manière dont on concevait la musique au Moyen Âge. Le Lexicon musicum Latinum medii aevi, programme de recherche terminé en 2016, disponible en ligne et en format papier, offre une vision complète de la terminologie musicale depuis le Haut Moyen Âge jusqu’en 1500. Ce chapitre présente ce programme ainsi que quelques réflexions autour de deux termes : musica ficta et échelles de sons.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-12113-8
- EAN : 9782406121138
- ISSN : 2496-1140
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12113-8.p.0471
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 19/01/2022
- Langue : Français