Avant-propos
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Lettres de Voyage (1792-1809)
- Pages : 13 à 20
- Collection : Univers Port-Royal, n° 47
AVANT-PROPOS
Découverts dans des circonstances un peu particulières, les manuscrits que nous présentons ici se révèlent très importants pour la compréhension de la personne et de l’œuvre de l’abbé Grégoire. Aussi nous avons décidé de les porter à la connaissance du public. À diverses reprises, nous avons déploré le fait qu’aucune biographie digne de ce nom n’ait été, jusque là, consacrée à cette figure d’exception de la Révolution française qu’est Henri Grégoire. Sans vouloir citer nos propres travaux, notons que ceux d’A. Mathiez, de P. Grunebaum-Ballin, de B. Plongeron, de R. Hermon-Belot ont comblé, sur de nombreux points, des lacunes béantes et regrettables. Toutefois ils constituent seulement le point de départ indispensable d’une étude exhaustive qui n’a pas encore vu le jour. Notre remarque reste d’ailleurs exempte de tout reproche, dans la mesure où la masse des écrits non publiés et des documents d’archives, véritablement énorme, demeure non seulement inédite mais encore largement inexplorée. La tâche élémentaire qui incombe au chercheur consiste donc, d’abord, à exhumer, rassembler, publier la totalité des œuvres manuscrites, contenues dans les différents fonds Grégoire. Ainsi sera évité le piège qui nous conduirait à reconstituer imparfaitement, voire à disjoindre maladroitement les fils serrés, reliant entre eux acteurs, événements, projets et entreprises. Nous préparerons, par le fait même, la mise en place des matériaux informatifs, préalable nécessaire à toute enquête historique sérieuse. Cette dernière, il faut le souhaiter, finira bien, dans un futur plus ou moins proche, par se concrétiser.
En ce qui concerne les textes que nous présentons dans cette édition, nous devons quelques explications au lecteur. Tout d’abord, précisons que le mérite de leur découverte en revient totalement à M. P. E. Richard, par ailleurs co-signataire de cet ouvrage. C’est grâce à sa vigilance et à son discernement que la détection, l’acquisition, puis la préservation des manuscrits ont pu être assurées. Résumons brièvement les circonstances dans lesquelles cette opération de sauvetage s’est déroulée. Le 146 mai 2014, l’étude Kusel et Champion de Nîmes organisait une vente aux enchères, rassemblant des livres dispersés à l’unité et catalogués, ainsi que des cartons pleins de documents d’inégale valeur. L’un de ces cartons contenait un ensemble assez disparate de manuscrits et diverses correspondances, sans rapport les uns avec les autres, parmi lesquels se trouvait cette liasse de lettres écrites et signées de l’abbé Grégoire. Elle était accompagnée d’autres documents, notamment du fameux échange de lettres entre l’archevêque de Paris et l’abbé mourant, en 1831. Celles-ci étaient déjà connues du public, ayant été publiées en leur temps par Hippolyte Carnot dans sa Notice historique, faisant suite aux Mémoires. Ré-imprimées plusieurs fois depuis, leur découverte nous met toutefois en présence de la version originale, y compris du brouillon de l’une d’entre elles, témoin précieux des hésitations et des repentirs d’écriture de l’auteur. L’expert préposé à la vente, pas plus que le vendeur anonyme, ne semblaient avoir pris conscience de l’importance de tous ces autographes, car ils ne leur portaient aucun intérêt particulier. Ce carton, en tout cas, menaçait d’être adjugé à vil prix, si un autre bibliophile, en dehors de P. E. Richard, n’avait repéré ce « trésor » et fait grimper les enchères, sans, toutefois, réussir à l’emporter. Pour conclure sur cet épisode, les conditions mêmes dans lesquelles s’est déroulée la mise en vente des manuscrits que nous présentons ici, prouvent, à l’évidence, que le précédent propriétaire en ignorait la nature et la valeur réelles.
Il faut reconnaître, cependant, que la mise au jour de ces lettres pose à nouveau avec acuité le problème général de la transmission des archives Grégoire. Dans notre introduction aux Lettres inédites sur l’Augustinus (Paris, Cl. Garnier, 2015), nous évoquions déjà cette question, déclarant que leur destination demeurait mystérieuse et n’avait jamais été jusque-là pleinement élucidée. C’est vraisemblablement à la mort de Mme Dubois, en 1836, qu’eut lieu leur dispersion. Une partie importante fut attribuée à la famille Carnot qui en est toujours détentrice et sur laquelle nous avons personnellement travaillé, durant plusieurs années. Or, une énigme supplémentaire s’ajoute aux précédentes, et n’a jamais été clairement résolue. Nous en livrons, ici, quelques éléments aux lecteurs. Quel fut exactement le rôle d’Hippolyte Carnot, un des amis intimes de Grégoire, à la mort de ce dernier et au décès de Mme Dubois ? Ce rôle dut se révéler déterminant dans la mesure où il fut vraisemblablement désigné (en 1831 ou en 1836) comme dépositaire d’une partie des 15archives de l’abbé. Nous n’avons pu, jusque là, apporter une réponse définitive à toutes ces interrogations. Il est permis d’espérer, toutefois, un éclaircissement prochain, si, avec l’aide de plusieurs chercheurs, nous parvenons à retrouver et étudier de près l’acte notarial de succession de la veuve Dubois. Quoi qu’il en soit, il semble très probable qu’H. Carnot ait eu, un certain moment, en sa possession, la totalité ou une partie des lettres que nous éditons. En effet, dans sa Notice historique, il en publie des extraits et, chose plus étonnante encore, il a fait don de cinq d’entre elles à la Bibliothèque de l’Arsenal où elles sont toujours conservées dans leur teneur intégrale (fidèlement restituée ici). Or, celles-ci faisaient, indiscutablement, partie de notre liasse, dans laquelle, d’ailleurs, nous les avons réinsérées, les replaçant dans leur cadre chronologique initial. Faudrait-il donc en conclure qu’H. Carnot fut le premier propriétaire de cet ensemble épistolaire ? Si oui, pour quelles raisons, alors, s’en serait-il dessaisi ? Jugea-t-il, un moment, qu’en dehors des cinq missives partiellement publiées et léguées, par la suite, à l’Arsenal, les autres ne présentaient qu’un intérêt secondaire et décida-t-il de les mettre en vente ? Ou ce dessaisissement fut-il le fait d’un héritier plus tardif ? En tout cas, le principal fonds Carnot, entreposé à Cerny, n’a jamais été, au cours du temps, amputé d’une partie de ses archives ni dépouillé d’une de ses pièces. Toutefois, nous ne sommes pas parvenu à déterminer s’il constituait l’unique dépôt confié à la famille, puisqu’en 1979, un autre parent, Pierre Sadi-Carnot, demeurant à Nolay (Côte-d’or) faisait don aux Archives nationales d’une trentaine de lettres de Grégoire qu’il avait en sa possession. D’où la question suivante : y aurait-il eu un ou plusieurs lieux familiaux de conservation des papiers Grégoire ? Ou bien, tout simplement, la vente de ces documents proviendrait-elle d’une source totalement indépendante, que nous n’avons pas réussi à identifier ? Nous avouons ici notre entière perplexité et confessons nos incertitudes. Sans minimiser ce problème historique, dont la solution nous échappe encore, nous tenons, en revanche, à souligner la parfaite authenticité et l’intérêt exceptionnel de la correspondance portée, ici, à la connaissance du public.
En effet cette authenticité s’impose d’elle-même. Non seulement ces épîtres sont datées et signées, mais portent le cachet des divers services postaux par lesquels elles ont transité. Nous les reproduisons, chaque fois, en fin de texte. En outre, si, à cette époque de sa vie, Grégoire commence à recourir systématiquement aux services d’un secrétaire, en la circonstance, 16il réside à l’étranger et rédige donc lui-même ses courriers personnels. Son écriture, reconnaissable entre toutes, a tendance à se déformer avec le temps, ce qui ne fait qu’accentuer son caractère quasi indéchiffrable. La comparaison avec d’autres textes autographes de la même époque parle, cependant, d’elle-même. Il s’agit bien de sa propre écriture et de ses propres écrits. En dehors de la caution extérieure, représentée par le témoignage et l’apport d’H. Carnot, le contenu des lettres fourmille de détails vécus et d’informations tellement précises sur la vie privée de l’abbé, ses préoccupations intimes, ses projets, ses réflexions morales ou politiques, qu’il écarte, d’emblée, tout soupçon éventuel de composition apocryphe. Sa signature, en outre, figure à la fin de chaque missive.
Comme nous nous le demandons nous-même, à plusieurs reprises, l’intérêt de ces lettres se montre-t-il à la hauteur du hasard heureux qui a présidé à leur découverte ? Certes, elles s’adressent à une unique correspondante, toujours la même, la fidèle gouvernante de l’abbé et aussi sa mère de substitution : Marie-Anne Dubois. Nous ne possédions d’elle, jusque là, presque aucun écrit. Malgré le caractère incomplet de cette liasse, que nous soulignons et déplorons, nous avons la chance de détenir six lettres autographes, émanant de cette personne et qui correspondent, toutes, au séjour anglais. Le reste des missives, que l’on pourrait chiffrer déductivement et qui semble considérable (au moins une quarantaine) a été dispersé ou détruit, nous privant d’une source infiniment précieuse d’informations. Quant aux six courriers subsistants, publiés dans cet ouvrage, ils nous donnent une certaine idée de la personnalité de leur autrice. Dans le contexte culturel de l’époque, M. A. Dubois n’apparaît pas comme une individualité dépourvue de toute instruction, en dépit du milieu social relativement simple dont elle est issue. Douée d’un minimum de connaissances, elle sait lire et écrire (à la différence de la propre mère de Grégoire), parvient aussi à dépasser le niveau élémentaire des soucis domestiques pour s’intéresser et même participer, à sa manière, aux conversations et entretiens des différents et parfois illustres amis de son « fils adoptif ». En l’absence de ce dernier, elle se tient disponible à leurs appels et à leurs visites, elle relaie même certains de leurs propos ou de leurs requêtes auprès de lui. Cela dit, un simple et bref regard jeté sur ses six lettres autographes permet d’évaluer plus objectivement son niveau intellectuel et de mesurer ainsi le décalage culturel important qui la séparait de son interlocuteur 17privilégié. Nous avons, pour l’essentiel, modernisé son orthographe, corrigé également nombre d’erreurs de transcription, dues, le plus souvent, à une reproduction purement phonétique des mots et des verbes. Tout ceci explique que l’échange d’impressions, le récit des rencontres individuelles, la description des découvertes de toute nature, la teneur des entretiens avec les savants étrangers, ont tendance, dans les courriers de Grégoire, à tourner court au profit de détails pittoresques portant sur les mœurs des pays traversés, les particularités et coutumes locales, les recettes culinaires ou les spécificités climatiques… plus susceptibles de piquer la curiosité de sa correspondante. Il faut noter, cependant, que, pour le lecteur moderne, ces notations et descriptions, en raison même de leur richesse documentaire, sont loin de se révéler inintéressantes.
Sur les pays parcourus ou les personnes rencontrées, en effet, les réflexions ou observations de Grégoire s’élèvent toujours au-dessus de la banalité descriptive, livrant même, ici ou là, une foule de données sociologiques ou institutionnelles extrêmement instructives. Elles nous dévoilent, en outre, un aspect inattendu de sa personnalité. Moins marqué, apparemment par l’austérité janséniste et le sérieux de l’homme d’études, il se livre là, avec plus de naturel et de spontanéité, exprimant, au fil de la plume et de manière enjouée, ses joies, ses enthousiasmes, mais confiant aussi, avec sincérité, ses déceptions ou ses indignations. Nous voici assez loin de l’homme d’Église sévère et pénétré de ses devoirs pastoraux, qui gouvernait, quelques années auparavant, un diocèse entier et administrait en grande partie, les affaires de l’Église de France. Rendu à la vie privée, chargé d’un mandat législatif qui lui ménage quelques loisirs, il s’abandonne aux joies simples de l’existence, savoure pleinement les rencontres imprévues et les expériences inédites que le nouveau cours de sa vie lui permet de goûter.
Enfin, un des intérêts majeurs de la présente édition est de nous faire découvrir, par un témoignage irrécusable, le rôle et la personnalité d’un collaborateur de Grégoire, jusque là resté dans l’ombre, et que cet échange épistolaire remet quelque peu en lumière : l’abbé Wardt. Une controverse récente nous a opposé, à ce sujet, à un historien lyonnais, quant à l’existence même et l’étendue réelle des attributions de ce secrétaire présumé de notre auteur1. Il faut avouer qu’aucun des spécialistes de Grégoire ne mentionne son nom ou même n’évoque sa présence auprès 18de ce dernier, pour la période qui nous occupe. Cette omission est tout à fait compréhensible, tant la discrétion la plus complète entoure son action et sa mémoire. Toutefois, comme nous le rappelions alors, la moitié des textes regroupés dans le fonds Carnot (comme dans ceux de l’Arsenal et de Blois), sous l’étiquette Manuscrits et souvent revêtus de la signature de Grégoire (H. Grégoire, ancien évêque de Blois), sont de la main de Wardt lui-même. Il convient de reconnaître également que tous ne sont pas revêtus de la signature, même quand leur authenticité est indiscutable et qu’il s’agit d’écrits hautement personnels. À cet égard, l’historienne S. de Dainville-Barbiche, dans le compte rendu qu’elle a fait de notre livre, apporte les précisions suivantes : « L’absence de signature est plutôt une preuve de présomption de la paternité de Grégoire : d’après notre expérience en matière d’archives privées, les textes des auteurs figurant dans leurs papiers ne sont généralement pas signés. Il faut s’en remettre à l’écriture et aux arguments de fond2 ». À cela on peut ajouter, comme nous l’écrivions nous-même en réponse à l’historien précité : « En ce qui concerne les écrits dont nous parlons – et notamment en ce cas particulier – la signature n’était pas nécessaire. En effet, les transcriptions effectuées par le secrétaire étaient destinées à rester dans les archives, du moins dans l’immédiat […]. La plupart de ces textes reproduits par le copiste ou bien ont déjà été envoyés chez l’imprimeur et Grégoire désire en conserver un double ou bien sont restés à l’état de projets, en attendant une édition possible3 ».
Ces quelques remarques confèrent, dans ces conditions, une importance capitale aux textes que nous publions ici. En effet, non seulement l’abbé Wardt (prénom inconnu) est explicitement nommé par Grégoire lui-même, au moins à six reprises dans les courriers expédiés depuis le séjour lorrain (elles sont toutes mentionnées dans l’apparat critique), mais ses responsabilités et ses attributions se voient précisément définies à travers plusieurs recommandations, dépourvues de toute équivoque. Ainsi dans la lettre LXI, il conseille à la gouvernante de recourir aux bons services de l’abbé Wardt si elle éprouve quelques difficultés à déchiffrer son écriture, car, dit-il, « il lit mieux mes griffonnages que moi-même4 ». 19Dans le courrier daté de Nancy (LXII) il déclare espérer « lui expédier, sous trois jours, un article rédigé ici » et dont, visiblement, il escompte une re-transcription rapide. Mais le passage le plus explicite se trouve dans la missive LXIV, envoyée depuis Emberménil. Il y remarque que l’abbé Wardt « trouve des répétitions dans un manuscrit que je lui ai laissé ; je m’en étais douté et je l’en avais prévenu ». Cette observation nous informe avec clarté sur le type de collaboration établi entre les deux hommes, où chacun occupe une place déterminée : le premier rédigeant les textes et le second se chargeant de les mettre au net. Un peu plus loin, dans le même échange épistolaire, Grégoire semble exprimer quelques doutes sur les capacités de Wardt à accomplir correctement ce travail et il lui suggère, par l’intermédiaire de Mme Dubois, de solliciter le concours de Mgr Mauviel, évêque de Saint-Domingue, alors présent dans la capitale. Enfin, le passage suivant vaut, par sa précision, d’être cité intégralement car il dépeint assez précisément l’étendue et les limites des services rendus par le secrétaire : « Du reste, Mr Wardt voudra bien rectifier les incorrections et supprimer les répétitions. Je lui ai expédié de Nancy un manuscrit contenant ce qui concerne les grecs et les raskolniks. J’attends avec impatience l’annonce que le paquet lui est bien arrivé. Je voudrais bien savoir où en est l’impression. Je n’ai rien de prêt en ce moment, j’espère, sous dix jours, lui expédier un autre envoi5 ». Ces déclarations formelles nous décrivent exactement le rôle à la fois essentiel et subalterne de l’abbé Wardt qui, non seulement, s’emploie à recopier les manuscrits de l’abbé, mais en assure la transmission auprès des éditeurs. À cet égard, il nous reste à espérer la découverte possible d’un échange épistolaire éventuel entre les deux hommes (ne serait-ce que sous la forme d’une recommandation sommaire), lequel a dû, vraisemblablement, se produire. Cela nous permettrait de mettre davantage en lumière une personnalité de l’entourage de Grégoire qui reste, pour l’instant, enveloppée d’ombre et enrobée de mystère.
Pour conclure sur ce point, nous nous permettons d’ajouter un détail informatif supplémentaire, tiré de notre fréquentation des archives Carnot. La liasse intitulée Election 1819 qui y est conservée et demeure encore inédite contient un véritable dossier, constitué par Grégoire en personne et consacré à cet événement politique. On trouve, à l’intérieur, un billet écrit de sa main, où non seulement il récuse toute ingérence 20de son secrétaire dans son activité d’écrivain mais déplore, au contraire, d’avoir, trop souvent, à corriger ses erreurs. Ceci ne peut que renforcer notre intime conviction : tous les textes personnels ou relativement importants de Grégoire écrits de la main de l’abbé Wardt et classés par lui comme manuscrits reflètent le travail d’un copiste appliqué mais ne traduisent nullement l’œuvre d’un disciple influent.
En dépit de son état lacunaire et malgré le caractère limité des échanges imposé par la personnalité particulière de la destinataire, cette correspondance se révèle importante et riche d’enseignement. Elle nous découvre un Grégoire plus familier, plus terre-à-terre, libéré des obligations d’un mandat épiscopal exigeant, éloigné temporairement des soucis politiques inhérents à sa fonction sénatoriale et ravi, au fond, de renouer avec le cours ordinaire de la vie. Dans le sillage de ses amis port-royalistes, il lui était arrivé, par le passé, de faire l’éloge des voyages en général, qu’il concevait, avant tout, comme instructifs et formateurs. On peut rappeler à ce sujet son opuscule Promenade dans les Vosges, dont nous avons, voilà peu, rendu compte6. Ce séjour dans son pays natal, effectué en 1799, ne présentait nullement, selon la relation qu’il en a faite, les traits d’une promenade touristique mais offrait, au contraire, toutes les caractéristiques d’un voyage d’études. C’est, sans aucun doute, dans le même esprit qu’il a entrepris et réalisé ce long périple à travers l’Europe, dont nous rendons compte ici. Le propos de l’épistolier se veut certes moins didactique, moins chargé d’érudition, mais nous livre des descriptions plus pittoresques des sites visités et des témoignages plus vivants des personnes rencontrées. Il nous met ainsi en contact – même si cela reste parfois trop fugitif – en cette fin du xviiie siècle avec quelques-uns des plus illustres représentants de l’Europe des Lumières et nous associe par là à d’inoubliables et passionnants face-à-face.
Jean Dubray
Un cordial merci à Nils Renard et à Anne-Marie Latapie pour l ’ aide précieuse apportée à ce travail.
1 Paul Chopelin : Abbé Grégoire. Lettres inédites sur l’Augustinus, éd. critique J. Dubray, Chrétiens – Sociétés [en ligne], 23, 2016, p. 191-198.
2 S. de Dainville-Barbiche, Revue d’Histoire de l’Église de France, t. 104, juillet-décembre 2018, p. 382.
3 Réponse de Jean Dubray, op. cit., Chrétiens – Sociétés, 2018.
4 Lettre LXI, p. 170.
5 Ibidem.
6 Abbé Grégoire, Correspondance avec son clergé du Loir-et-Cher, CG, t. III, p. 116 et suiv.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-11562-5
- EAN : 9782406115625
- ISSN : 2491-2530
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11562-5.p.0013
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/07/2021
- Langue : Français