Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Les Mots du politique. 1815-1848
- Pages : 191 à 193
- Collection : POLEN - Pouvoirs, lettres, normes, n° 24
RÉSUMÉS
Aude Déruelle et Corinne Legoy, « Introduction »
Dans le prolongement des travaux sur l’invention d’une langue politique nouvelle sous la Révolution française, ce volume étudie la guerre des mots qui en dérive tout au long du premier xixe siècle, où se poursuivent les combats lexicaux et conceptuels nés dans l’effervescence révolutionnaire.
Estelle Berthereau, « Une rhétorique royaliste contre une rhétorique révolutionnaire. Effacer les mots/maux de la Révolution française »
Le journaliste et professeur de rhétorique au Collège Stanislas Pierre-Sébastien Laurentie (1793-1876), œuvre pour un retour à la rhétorique politique traditionnelle. Auteur en 1819 d’un ouvrage consacré à l’éloquence politique, il y réinstaure le vocabulaire contre-révolutionnaire.
Flavien Bertran de Balanda, « Contre-révolution ou contre-subversion ? Le sens rétabli selon Louis de Bonald, une métaphysique sémantique de la régénération sociale »
Pour Louis de Bonald, le bouleversement politique de la Révolution n’aurait été que la conséquence logique d’un long processus de subversion sémantique ; en grammairien de la société, celui qui fut aussi l’auteur d’une théorie littéraire se propose de rendre leur nom aux choses pour rendre son sens au monde.
Léo Dumont, « Mesurer les mots de l’idéologie dominante. Les brochures conservatrices de 1848-1849 »
Cette contribution mobilise les méthodes de la textométrie (analyse des cooccurrences et réseaux sémantiques) afin d’étudier le vocabulaire des brochures 192diffusées par le comité électoral de la rue de Poitiers dans le contexte de la campagne électorale pour les élections législatives du 13 mai 1849.
Thomas Bouchet, « “Les mots de l’Harmonie” : fonder une langue universelle. Idées et expériences socialistes dans la première moitié du xixe siècle »
Des projets de langues universelles sont développés au xixe siècle dans les écrits socialistes de Charles Fourier, du communiste owéniste Jules Gay, des anarchistes Ernest Cœurderoy et Joseph Déjacque, de quelques autres. Eux tous esquissent de libres langues de l’avenir pour faire pièce à la violence qu’exerce l’ordre des mots.
Sophie Vanden Abeele-Marchal, « “Quand on saura se servir du mot sans méprise, la République sera inébranlable”. Remarques sur la lexicographie politique sous la monarchie de Juillet »
Le langage politique fait son lit dans les périodes de crise où s’accentue la labilité des termes. Sous la monarchie de Juillet et en 1848, c’est ce que font apparaître, pour le vocabulaire républicain, le Dictionnaire politique de Garnier Pagès (1842) et le Vocabulaire démocratique de Wey (1848).
Fausto Proietti, « Les mots du politique à l’épreuve de la République. Le Dictionnaire démocratique de Francis Wey (1848) »
Au début de la Deuxième République, face à l’introduction du suffrage universel masculin, on ressent la nécessité de préciser le mots du discours démocratique, et notamment la notion de peuple. Un lexicographe désormais oublié, Francis Wey, se charge de cette tâche avec son Dictionnaire démocratique.
Tatiana Fauconnet, « Se reconnaître pour être reconnu ? De l’expression de la souffrance sociale à l’idée de “régénération” dans les professions de foi électorales ouvrières en 1848 »
Derrière les mots de la « souffrance sociale », se dessine l’intention d’un nouveau type de représentant politique venu traduire en avril 1848, les potentialités positives de cette expérience commune pensée comme source d’une estime de soi renouvelée et d’une réconciliation sociale désirée.
193Laetitia Saintes, « “Pamphlet”. Le qualificatif de la discorde »
Part intégrante du lexique politique du xixe siècle, le mot « pamphlet » est aussi polémique que le genre qu’il désigne. Or comme le montrent les pamphlets de Paul-Louis Courier, la façon dont la Restauration conçoit le pamphlet est révélatrice de la nature des divisions politiques qui la minent.
Cristina Cassina, « Des mots issus de la société dans le langage politique aux temps de la Charte. Une piste de réflexion »
Au temps de la Charte, le renouveau du langage politique se fait aussi et surtout dans des champs voisins, sur des terrains proches de la politique sans être tout à fait coïncidents, ce qui ouvre à un jeu de reflets et de sous-entendus plus près de la littérature à proprement parler.
Louise Ferté, « Du “laïc” au “laïque” dans l’école primaire publique sous la monarchie de Juillet »
Sans être laïque, la loi Guizot de 1833 participe de la formation du concept de laïcité au sein de l’institution scolaire, en permettant le passage entre deux formes orthographiques de l’adjectif [laik], du « laïc » au « laïque », pour qualifier le nouveau corps professoral primaire public.
Pierre Allorant, « Les mots de la décentralisation. 1815-1848 »
À la Restauration, le rêve ultra de provinces échoue à liquider les départements et les préfets. La décentralisation est indissociable du combat pour les « libertés chéries ». Le compromis orléaniste permet de nommer des gestionnaires municipaux capables au sein des élus.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-11389-8
- EAN : 9782406113898
- ISSN : 2492-0150
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11389-8.p.0191
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 21/07/2021
- Langue : Français