Introduction
- Auteur lauréat du Prix Turriano 2017 de l’International Committee for the History of Technology et du Prix d’histoire militaire 2017 du ministère des Armées
- Publication type: Book chapter
- Book: Les Artilleurs et la Monarchie hispanique (1560-1610). Guerre, savoirs techniques, État
- Pages: 17 to 27
- Collection: History of Technology, n° 21
Introduction
Aunque parezca importuno, pues la pena de serlo puede pagar el zelo, vuelvo a acordar de la importancia grande que sería havilitar un número de 1000 artilleros marineros en las costas de España para tenerlos en ellas sin sueldo sufficientes y examinados todas las vezes que sean menester, lo qual con muy poco gasto se podría, poniendo un cabo que tuviese escuela en cada uno de los lugares marítimos de más concurso1.
Pedro López de Soto, contrôleur de l’artillerie de Galice, écrivant au roi.
Compétences techniques
et révolution militaire
Ce projet de créer une réserve d’artilleurs dans les principaux ports d’Espagne répondait à la situation critique dans laquelle se trouvait la Monarchie hispanique au crépuscule du xvie siècle. Cent ans plus tôt, les Rois Catholiques faisaient appel à quelques dizaines d’experts tout au plus pour l’usage de cette arme révolutionnaire qu’était le canon2. En un siècle à peine, l’usage de l’artillerie à poudre s’était répandu au 18point que les besoins de l’Espagne se comptaient désormais en centaines voire en milliers d’individus si l’on en croit le témoignage de cet officier. Ce changement d’échelle considérable dans l’usage du canon affecta la plupart des puissances politiques européennes de l’époque moderne. Il fut en partie dû à l’apparition, lors des guerres d’Italie, des fortifications alla moderna dont le principe défensif reposait sur un usage intensif de l’artillerie3. Ainsi, il fallut 1 012 pièces d’artillerie pour équiper les quinze nouvelles forteresses que fit construire le roi de France, au milieu du xvie siècle, afin de protéger la frontière nord de son royaume4. En l’espace de quelques décennies, ce type d’architecture militaire fut adopté pour le tracé de nombreuses enceintes de villes et de citadelles en Italie, en France, aux Pays-Bas, en Espagne puis dans le reste de l’Europe et du monde colonial5. Le développement des flottes de guerre contribua également à multiplier l’emploi du canon. À Lépante en 1571, les galères de la Sainte Ligue embarquèrent un bon millier de pièces d’artillerie6. En 1588, la Grande Armada partit pour l’Angleterre avec 2 431 pièces d’artillerie à son bord7. Au xviie siècle, la course à l’armement entre puissances rivales atteignit de nouveaux records. En 1673, les vaisseaux de ligne hollandais étaient armés de 4 233 pièces à la bataille de Texel8. Dix ans plus tard, les marines française et anglaise comptabilisaient chacune entre 5 000 et 10 000 canons9.
19Or, le canon a fait l’objet de nombreuses publications, en particulier à la suite du débat historiographique sur la révolution militaire10. Malgré leurs désaccords, la plupart des historiens militaires accordent un rôle clé à l’artillerie dans l’évolution des techniques de guerre. Ces dynamiques se trouvent également au cœur du récit de nombreux politologues à propos de la construction de l’État moderne11. L’artillerie en usage au sein des forteresses et des navires a été identifiée comme l’un des piliers de l’expansion européenne dans le monde12. Autrement dit, le canon est généralement reconnu comme l’un des principaux acteurs des grandes transformations politiques et militaires de l’époque moderne. Cependant, cette vision qui accorde une place centrale à l’objet technique occulte l’un de ses aspects les plus essentiels, celui de son usage par l’homme. Comme l’a fait remarquer le célèbre théoricien de la révolution militaire Geoffrey Parker, « posséder des canons est une chose ; en faire efficacement usage en est une autre13 ».
La question du changement d’échelle dans l’usage de l’artillerie n’est jamais posée par l’historiographie en termes de ressources humaines et de compétences. Pourtant, la citation de cet officier espagnol en introduction démontre bien les enjeux contemporains autour du maniement du canon. On y trouve une richesse de vocabulaire ayant trait à la problématique de la formation et de l’apprentissage des compétences : 20le verbe havilitar, c’est-à-dire rendre habile ou former, les adjectifs sufficientes et examinados, suffisants et examinés, qui indiquent un objectif, un seuil minimal de savoir-faire, et enfin même un lieu, l’école (escuela), permettant à l’État de générer en grandes quantités les compétences stratégiques nécessaires à son réseau grandissant de fortifications et de navires de guerre. Soulevée ici par un officier espagnol, la question vaut néanmoins pour la plupart des grandes puissances politiques de l’époque moderne : par quels moyens et dans quelle mesure les États modernes purent-ils s’approvisionner en personnel technique capable de manier des pièces d’artillerie qui se comptaient par milliers ?
Cette question qui porte sur les mécanismes d’expansion politique et militaire de l’époque moderne invite également à interroger la relation entre pouvoir, science et technique. À partir du milieu du xvie siècle, de nombreux auteurs publièrent des traités dans lesquels ils prétendaient réduire l’art de l’artillerie à des règles mathématiques et géométriques14. Peut-on établir un lien entre ces publications et la problématique d’approvisionnement en artilleurs des puissances politiques de l’époque ? Les systèmes de formation des artilleurs mis en place pour faire face à la demande croissante des États ont-ils stimulé ce processus de formalisation des savoirs sur l’artillerie ? La question intéresse l’historiographie des sciences dans la mesure où ces traités ont généralement été considérés comme des premières tentatives de mathématisation de la physique, ayant en quelque sorte amorcé la révolution scientifique du xviie siècle15. S’interroger sur les interactions entre les artilleurs de terrain et le monde de la publication des traités scientifiques, c’est aussi participer à ce récent débat sur la contribution des artisans aux transformations des pratiques scientifiques de l’époque moderne16. Le groupe socioprofessionnel des artilleurs se situe en ce sens 21à la croisée de multiples historiographies – histoire militaire, histoire de l’État, histoire des sciences et des techniques, histoire du livre – qu’il permet de connecter et d’articuler.
Une étude à l’échelle
de la Monarchie hispanique
Le choix de mener cette étude sur les artilleurs dans le cadre spatial et politique de la Monarchie hispanique est motivé par plusieurs raisons. Le conglomérat d’États réunis par Charles Quint et transmis à son fils Philippe II fut, d’après Parker, l’un des espaces pionniers de la révolution militaire17. Il s’agit de l’une des premières puissances politiques à avoir été touchée par le changement d’échelle de la poudre noire car son vaste empire étalé en Méditerranée occidentale (Italie et Espagne), aux Pays-Bas et de part et d’autre de l’océan Atlantique nécessita, dès le xvie siècle, le recours permanent à des dizaines de forteresses, de galères et de galions. Situer cette enquête dans les territoires des Habsbourg d’Espagne équivaut en ce sens à se placer à l’un des principaux avant-postes des innovations politico-militaires de l’époque moderne. En outre, cet espace revêt un intérêt particulier du point de vue de l’historiographie des sciences et des techniques, car son cœur politique, la Castille, demeure encore en marge des principaux récits du développement scientifique moderne, victime éternelle de la leyenda negra18. Enfin, cette publication vise à mettre le 22public francophone au contact de thématiques militaires, scientifiques et techniques qui ont jusqu’ici été peu abordées par la riche et longue tradition hispaniste française19.
L’échelle d’analyse très large et peu conventionnelle pourra paraître ambitieuse à l’excès. Les traditions d’études de la Monarchie hispanique ont en effet plutôt tendance à la découper en différentes aires géographiques pour mieux l’appréhender : l’espace colonial américain20, l’Italie sous domination espagnole21, les Pays-Bas marqués par la révolte des Provinces-Unies22 ou encore certaines régions spécifiques de la péninsule ibérique23. 23Les publications à l’échelle de l’empire sont souvent le fruit de synthèses générales, au demeurant très intéressantes, mais s’appuyant peu sur un travail substantiel en archives tel que celui présenté dans ce livre24. Choisir un espace très large à travers une exploration en profondeur des sources archivistiques, c’est se risquer à produire des œuvres titanesques telles que la Méditerranée de Braudel ou l’Atlantique des Chaunu25. Néanmoins, dans le cas présent, la tâche demeure dans des limites raisonnables du fait de la relative étroitesse du sujet d’étude et de l’existence de sources centralisées assez bien cataloguées.
Mes recherches m’ont mené à diverses reprises dans les principaux centres d’archives de la Monarchie hispanique : dans le château de Simancas, au cœur de la vieille Castille, où les documents du gouvernement central furent entreposés depuis l’époque étudiée ; à la casa lonja, ancien consulat des marchands, en plein centre de Séville, où se trouvent les sources relatives au monde colonial et aux voyages transatlantiques. En termes de volume, ces deux lieux extrêmement riches en documents représentent la grande majorité des sources consultées. Néanmoins, cette recherche doit certaines de ses découvertes les plus intéressantes à des lieux plus périphériques de mes pérégrinations. La partie sur les traités d’artillerie s’appuie ainsi principalement sur les fonds de plusieurs bibliothèques de la ville de Madrid (BNE, Museo naval, Palacio Real, BCM), ainsi que ceux des bibliothèques de l’Escurial et de l’académie d’artillerie de Ségovie. Par ailleurs, des séjours dans les archives de Lisbonne et de Bruxelles, m’ont permis d’acquérir des informations complémentaires sur certains États satellites de la Monarchie hispanique. Enfin, de brèves recherches à Venise ont offert des éléments de comparaison particulièrement intéressants au sujet des écoles d’artilleurs.
Le fruit de ce périple est l’étude, à l’échelle de la Monarchie hispanique, d’un objet qui lui est, en quelque sorte, transversal. Comme ce 24livre entreprend de le démontrer, une telle vision d’ensemble est seule à même de réellement rendre compte des grandes transformations à l’œuvre et des nombreuses circulations d’hommes, de matériel et d’idées rendant le changement possible. La méthodologie adoptée suit en ce sens les dernières tendances de l’historiographie sur les monarchies ibériques qui, s’émancipant du cadre d’étude de l’État-nation, s’attache à démontrer la complexité des interactions entre les échelles locale, régionale et globale au sein de ces empires connectant les quatre parties du monde26. Mon approche mutliplie les différentes échelles d’observation, en jouant entre les données quantitatives en série, les données qualitatives macroscopiques et les exposés de cas d’étude amenant le lecteur au plus proche des artilleurs27. L’exposé qui en résulte n’est certainement pas exempt de lacunes. Parmi celles-ci, il faut souligner l’attention, relativement faible, accordée aux territoires coloniaux de la Monarchie hispanique. Incontestablement, mes recherches en archives sur les écoles d’artilleurs ont été beaucoup plus fructueuses en ce qui concerne les territoires italiens et ibériques des Habsbourg, parmi lesquels il faut inclure les convois transatlantiques alimentés en artilleurs par l’école de Séville à laquelle est accordé un chapitre complet de ce livre. Davantage de recherches sur les territoires américains ou flamands révèleraient sans aucun doute de nombreux éléments absents de l’histoire présentée dans les pages qui suivent. Cependant, mon récit n’a pas vocation à être exhaustif ni complet. En revanche, il s’appuie sur suffisamment de sources pour prétendre être représentatif de ce que fut, pour la Monarchie hispanique, le défi de se construire un vaste corps professionnel d’artilleurs.
25Plan général de l’étude
Le cœur de cette étude se concentre sur les trois dernières décennies du xvie siècle correspondant à la période clé du changement d’échelle pour l’artillerie de la Monarchie hispanique. Après la bataille de Lépante (1571) et la perte de Tunis (1574), les intérêts géopolitiques de Philippe II basculèrent de la Méditerranée vers l’Atlantique28. La protection du trafic croissant avec l’Amérique, l’acquisition du Portugal et des Açores, la guerre contre les provinces rebelles des Pays-Bas et l’Angleterre, ces différents engagements rendirent nécessaire la mise en place de grandes flottes de guerre constituées de navires particulièrement demandeurs en artilleurs. Le premier chapitre visera donc à cerner l’ampleur de ce changement et à le quantifier.
Le second chapitre tâchera de montrer que cette même période vit la construction de structures transversales d’administration de l’artillerie. Il s’agira de comprendre la relation complexe qu’entretint le centre de pouvoir madrilène avec l’artillerie des différents territoires de ce qui était alors une monarchie composite caractérisée par une forte fragmentation politico-juridique29. Les artilleurs et leurs capitaines seront ainsi présentés comme les principaux agents locaux du renforcement du pouvoir central. Ce chapitre mettra en évidence la capacité acquise par cette structure à gérer et faire circuler les hommes et le matériel en dépit du caractère fragmenté de cet État composite. Cependant, il révèlera aussi de grandes disparités quant à l’intégration de certains territoires.
Les besoins exponentiels de la Monarchie en artilleurs combinés au développement d’une structure d’administration royale de l’artillerie générèrent de nombreuses opportunités d’emplois pour des centaines d’individus. Le troisième chapitre essaiera de cerner les profils, les carrières et le statut socio-économique des artilleurs qui choisirent de servir le roi 26d’Espagne. À partir de données sérielles de type prosopographique, je propose de dresser un portrait détaillé de ce groupe socioprofessionnel méconnu. L’artilleur apparaîtra sous les traits d’un technicien militaire relativement humble, généralement issu des professions de marin, de soldat ou d’artisan et évoluant dans un milieu très cosmopolite, la Monarchie hispanique recourant massivement à des mercenaires venant des quatre coins de l’Europe.
Après ces trois premiers chapitres précisant le cadre général de l’analyse et caractérisant la relation entre la Monarchie et les artilleurs, une seconde partie s’attachera à l’étude des systèmes de formation. L’augmentation importante des besoins en artilleurs engendra en effet la création de centres de formation à l’artillerie. À travers une étude de cas située à Séville, un premier chapitre cherchera à saisir en détail le fonctionnement d’une école d’artilleurs, les pratiques d’enseignement en jeu et les profils des enseignants et des apprentis. Un second chapitre mettra en perspective cette étude de cas, révélant le vaste réseau d’écoles d’artilleurs qui se développa au sein des divers États de la Monarchie hispanique, ainsi que la source d’inspiration vénitienne de ce type d’institutions. Soulignant l’importance de la pratique de l’examen théorique pour devenir artilleur, cette partie insistera sur le rôle prépondérant qu’acquirent les connaissances formalisées en tant qu’indicateurs des compétences techniques d’un individu.
La troisième partie complétera ce tableau en s’intéressant aux savoirs formalisés et à leurs liens avec l’émergence des centres de formation à l’artillerie. Un premier chapitre montrera comment, à partir du milieu du xvie siècle, grâce à la publication et à la circulation de livres imprimés, un champ de savoir sur l’artillerie se construisit avec ses autorités et ses grands thèmes récurrents. Cette littérature technique proposa aux contemporains d’appliquer l’arithmétique, la géométrie et la philosophie naturelle aux diverses problématiques du tir au canon. Le second chapitre s’interrogera sur la relation entre la publication de ces traités et l’émergence des écoles d’artilleurs. Il démontrera que ces livres furent pour la plupart rédigés par des individus impliqués dans l’enseignement, dans le but de servir de manuels aux apprentis. En comparant le contenu de ces imprimés aux programmes des écoles d’artilleurs et en analysant les notes manuscrites laissées par divers lecteurs en marge de certains exemplaires, ce dernier chapitre explicitera le fonctionnement du duo 27livre-école et apportera les derniers éléments permettant de saisir dans toute sa complexité le système articulant guerre, savoirs techniques et État à la fin du xvie siècle.
Plusieurs institutions ont contribué au développement de cette étude sur les artilleurs et la Monarchie hispanique. À l’origine se trouvent mes recherches sur les traités d’artillerie menées lors de mon master à l’EHESS et au centre Alexandre Koyré. La structure du projet, les principaux arguments et les recherches en archives sont le fruit d’une thèse réalisée à l’Institut Universitaire Européen de Florence (Italie). La Casa de Velázquez, à Madrid, a permis la réalisation du travail d’analyse des notes manuscrites présenté dans le dernier chapitre.
Enfin, ces recherches sont infiniment redevables à plusieurs personnalités scientifiques qui, par leurs conseils et leurs suggestions, ont su guider et orienter ce projet, parmi lesquelles je tiens à remercier plus particulièrement Luca Molà, Pascal Brioist, Jorge Flores, Bartolomé Yun Casalilla, Rafael Mandressi, Antonella Romano, Liliane Hilaire-Pérez, Michèle Virol, Irina Gouzevitch et Hervé Drévillon.
1 AGS GYM leg. 398/294 (19/02/1594). « Mon zèle l’emportant sur le risque de vous paraître importun, je me permets de vous rappeler combien il est important de former un nombre de 1 000 artilleurs marins sur les côtes d’Espagne afin de les avoir disponibles, sans salaire, compétents et examinés, chaque fois que le besoin se manifeste, ce qui pourrait être fait à peu de coûts en installant un maître à la tête d’une école dans chacun des principaux lieux maritimes. »
2 Ladero Galan, Aurora, « Artilleros y artillería de los Reyes Católicos (1495-1510) », dans Guerra y sociedad en la monarquía hispánica : política, estrategia y cultura en la Europa Moderna, 1500-1700, Enrique García Hernán, Davide Maffi (éd.), Madrid, Laberinto : CSIC Fundación MAPFRE, 2006, p. 805-830.
3 Prouteau, Nicolas, Crouy-Chanel, Emmanuel de, Faucherre, Nicolas (éd.), Artillerie et fortification, 1200-1600, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2011. Pepper, Simon, Adams, Nicholas, Firearms & fortifications : Military Architecture and Siege Warfare in Sixteenth-Century Siena, Chicago, University of Chicago Press, 1986. Duffy, Christopher, Siege Warfare : the Fortress in the Early Modern World 1494-1660, Londres, 1979.
4 Parker, Geoffrey, The Military Revolution : Military Innovation and the Rise of the West, 1500-1800, Cambridge, Cambridge University Press, 1988, p. 12.
5 Ibid. p. 12-13. Andrade, Tonio, « The Artillery Fortress Was en Engine of European Expansion : Evidence from East Asia », dans The Limits of Empire : European Imperial Formation in World History. Essays in Honor of Geoffrey Parker, Tonio Andrade, William Reger (éd.), Londres, Ashgate, 2013, p. 155-174.
6 Guilmartin affirme qu’il y avait en moyenne cinq pièces d’artillerie par galère, et un peu plus de 200 galères, Guilmartin, John F., Gunpowder and Galleys : Changing Technology & Mediterranean Warfare at Sea in the 16th Century, Annapolis, MD, Naval Institute Press, 2003, p. 231 et 238.
7 Martin, Colin, Parker, Geoffrey, The Spanish Armada, New York ; Londres, W.W. Norton & Co., 1988, p. 44-45.
8 Parker, Geoffrey, The Military Revolution, op. cit. p. 102.
9 Braudel, Fernand, Civilisation matérielle, économie et capitalisme, xve-xviiie siècle, tome 1. Les structures du quotidien : le possible et l’impossible, Paris, A. Colin, 1979, p. 345.
10 Roberts, Michael, The Military Revolution, 1560-1660 : an Inaugural Lecture Delivered Before the Queen’s University of Belfast, Belfast, M. Boyd, 1956. Parker, Geoffrey, The Military Revolution, op. cit. Black, Jeremy, A Military Revolution ? Military Change and European Society 1550-1800, Basingstoke, Macmillan Education, 1991. Rogers, Clifford J. (éd.), The Military Revolution Debate : Readings on the Military Transformation of Early Modern Europe, Boulder, Westview Press, 1995.
11 Tilly, Charles, Coercion, Capital and European States, AD 990-1992, Cambridge (MA), Oxford (UK), Blackwell, 1992. Downing, Brian M., The Military Revolution and Political Change : Origins of Democracy and Autocracy in Early Modern Europe, Princeton, N.J., Princeton University Press, 1991. Porter, Bruce D., War and the Rise of the State : the Military Foundations of Modern Politics, New York ; Toronto, Maxwell Macmillan International, 1994.
12 Cipolla, Carlo M., Guns, Sails and Empires : Technological Innovation and the Early Phases of European Expansion, 1400-1700, New York, Minerva Press, 1965. Parker, Geoffrey, The Military Revolution, op. cit. Parker, Geoffrey, « The Artillery Fortress as an Engine of European Overseas Expansion, 1480-1750 », dans City Walls. The Urban Enceinte in Global Perspective, James D. Tracy (éd.), Cambridge, Cambridge University Press, 2000, p. 386-416.
13 « To possess guns is one thing ; to use them efficiently is another », Parker, Geoffrey, The Military Revolution, op. cit. p. 83.
14 Voss, Mary J., « Between the Cannon and the Book : Mathematicians and Military Culture in Sixteenth-Century Italy », thèse soutenue à la Johns Hopkins University, 1994. Walton, Steven A., « The Art of Gunnery in Renaissance England », thèse soutenue à l’université de Toronto, 1999. Brioist, Pascal, « Les mathématiques et la guerre au xvie siècle : France, Italie, Espagne, Angleterre », thèse d’habilitation soutenue à l’université François Rabelais de Tours, 2009.
15 Hall, Alfred R., Ballistics in the Seventeenth Century : a Study in the Relations of Science and War with Reference Principally to England, Cambridge, Cambridge University Press, 1952. Koyré, Alexandre, Études d’histoire de la pensée scientifique, Paris, Gallimard, 1973.
16 Smith, Pamela H., The Body of the Artisan : Art and Experience in the Scientific Revolution, Chicago, University of Chicago Press, 2004. Roberts, Lissa, Schaffer, Simon, Dear, Peter (éd.), The Mindful Hand : Inquiry and Invention from the Late Renaissance to the Early Industrialisation, Amsterdam, Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschappen, 2007. Long, Pamela O., Artisan/Practitioners and the Rise of the New Sciences, 1400-1600, Corvallis, OR, Oregon State University Press, 2011. Long, Pamela O., « Trading Zones : Arenas of Exchange during the Late medieval / Early Modern Transition to the New Empirical Sciences », History of Technology, vol. 31, Ian Inkster (éd.), Londres, New York, Bloomsbury Publishing plc, 2012, p. 5-25. Ce nouvel élan est né d’un regain d’intérêt pour l’œuvre de Zilsel : Zilsel, Edgar, « The Genesis of the Concept of Scientific Progress », Journal of the History of Ideas, vol. 6, no 3, 1945, p. 325-349.
17 « However, all the evidence for radical military change, whether in army size, fortifications, or firearms, comes from the lands of the Habsburgs or of their neighbours », Parker, Geoffrey, The Military Revolution, op. cit. p. 24.
18 Pimentel, Juan, « The Iberian Vision : Science and Empire in the Framework of a Universal Monarchy, 1500-1800 », Osiris 2nd series, no 15, Nature and Empire : Science and the Colonial Enterprise, 2000, p. 17-30. Cañizares Esguerra, Jorge, Nature, Empire and Nation. Explorations of the History of Science in the Iberian World, Stanford, Stanford University Press, 2006. Eamon, William, Navarro Brotons, Víctor, Más allá de la leyenda negra : España y la revolución científica, Valence, Instituto de Historia de la Ciencia y Documentación López Piñero, 2007.
19 Vincent, Bernard, « L’hispanisme français et l’histoire moderne et contemporaine », Revista de Historia Jerónimo Zurita, vol. 71, 1995, p. 219-236.
20 À titre d’exemples : Gruzinski, Serge, Bernan, Carmen, Histoire du Nouveau Monde, Paris, Fayard, 1991. Chaunu, Pierre, Conquête et exploitation des nouveaux mondes : xvie siècle, Paris, Presses universitaires de France, 1991. Elliott, John H., Empires of the Atlantic World : Britain and Spain in America 1492-1830, New Haven ; Londres, Yale University Press, 2006. Le contexte colonial est aussi privilégié dans certaines études récentes en histoire des sciences : Wendt, Helge (éd.), The Globalization of Knowledge in the Iberian Colonial World, Berlin, Edition Open Access, 2016. Bleichmar, Daniela, De Vos, Paula, Huffine, Kristin, Sheehan, Kevin (éd.), Science in the Spanish and Portuguese Empires, 1500-1800, Stanford, Calif., Stanford University Press, 2009. Barrera-Osorio, Antonio, Experiencing Nature : the Spanish American Empire and the Early Scientific Revolution, Austin, University of Texas Press, 2006.
21 À titre d’exemples : Rivero Rodríguez, Manuel, Felipe II y el Gobierno de Italia, Madrid, Sociedad Estatal para la Commemoración de los Centenarios de Felipe II y Carlos V, 1998. Martínez Millán, José, Rivero Rodríguez, Manuel (éd.), Centros de Poder Italianos en la Monarquía Hispánica, Madrid, Ediciones Polifemo, 2010. D’Amico, Stefano, Spanish Milan : A City within the Empire, 1535-1706, Palgrave Macmillan, 2012. Anatra, Bruno, Musi, Aurelio (éd.), Nel sistema imperiale : l’Italia spagnola, Naples, Edizioni scientifiche italiane, 1994. Hernando Sánchez, Carlos José, Castilla y Nápoles en el siglo xvi : el virrey Pedro de Toledo : linaje, estado y cultura (1532-1553), Valladolid, Junta de Castilla y León, Consejería de Cultura y Turismo, 1994.
22 À titre d’exemples encore : Koenigsberger, Helmut, Monarchies, States Generals and Parliaments. The Netherlands in the Fifteenth and Sixteenth Centuries, Cambridge, Cambridge University Press, 2001. González de León, Fernando, The Road to Rocroi : Class, Culture and Command in the Spanish Army of Flanders, 1567-1659, Brill, 2009. Parker, Geoffrey, Spain and the Netherlands, 1559-1659. Ten studies, Londres, Collins, 1979.
23 À titre d’exemples : Schaub, Jean-Frédéric, Le Portugal au temps du Comte-Duc d’Olivares (1621-1640). Le conflit de juridictions comme exercice de la politique, Madrid, Casa de Velázquez, 2001. Jiménez Estrella, Antonio, Poder, ejército y gobierno en el siglo xvi. La Capitanía General del reino de Granada y sus agentes, Grenade, Universidad de Granada, 2004. Escribano Páez, José Miguel, El Coste de la Defensa : Administración y financiación militar en Navarra durante la primera mitad del siglo xvi, Pampelune, Gobierno de Navarra, 2015. Elliott, John H., The Revolt of the Catalans. A Study in the Decline of Spain, 1598-1640, Cambridge, Cambridge University Press, 1963.
24 Elliott, John H., Imperial Spain, op. cit. Kamen, Henry, Empire : How Spain Became a World Power, 1492-1763, New York, HarperCollins, 2003. Lynch, John, Spain, 1516-1598 : from Nation State to World Empire, Cambridge, USA, Blackwell, 1992.
25 Braudel, Fernand, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II., Paris, Armand Colin, 1949. Chaunu Huguette, Chaunu, Pierre, Séville et l’Atlantique, 1504-1650, Paris, A. Colin, 1955.
26 Gruzinski, Serge, Les quatre parties du monde. Histoire d’une mondialisation, Turin, Éditions de La Martinière, 2004. Subrahmanyam, Sanjay, « Holding the World in Balance : The Connected Histories of the Iberian Overseas Empires, 1500-1640 », American Historical Review, vol. 112, no 5, 2007, p. 1359-1385. Ruiz Ibáñez, José Javier, Martínez Alcalde, María, Campillo Méndez, María Magdalena (éd.), Felipe II y Almazarrón : La construcción local de un imperio global, Murcie, Universidad de Murcia, 2014, voir en particulier l’article de Vincent, Bernard, « Conclusiones : de Mazarrón a Manila », vol. 2, p. 497-501. Martínez Ruiz, Enrique, La defensa del Imperio, 1500-1700, Madrid, Paraninfo, 2020.
27 Il faut citer, comme source d’inspiration méthodologique, le classique de Revel, Jacques, Jeux d’échelles : la micro-analyse à l’expérience, Paris, Gallimard : Seuil, 1996.
28 Il s’agit du fameux tournant atlantique identifié par Braudel, Fernand, La Méditerranée et le monde méditerranéen à l’époque de Philippe II – Tome 2, Paris, Armand Colin, 1976, p. 460.
29 Koenigsberger, Helmut, « Dominium Regale or Dominium Politicum et Regale : Monarchies and Parliaments in Early Modern Europe », dans Politicians and Virtuosi. Essays in Early Modern History, Londres ; Ronceverte, The Hambledon Press, 1986, p. 1-26. Elliott, John H., « A Europe of Composite Monarchies », Past and Present, vol. 137, 1992, p. 48-71.
- CLIL theme: 3378 -- HISTOIRE -- Histoire générale et thématique
- ISBN: 978-2-406-11556-4
- EAN: 9782406115564
- ISSN: 2264-458X
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11556-4.p.0017
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 08-11-2021
- Language: French