Repères historiques et biographiques
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Le Père Peinard. Tome I. Février-juillet 1889, n° 1-23
- Pages : 33 à 37
- Collection : Classiques de l'argot et du jargon, n° 9
REPÈRES HISTORIQUES
ET BIOGRAPHIQUES
1860 |
Naissance le 12 octobre, dans un hameau rattaché à la commune de Pont-de-Salars (Aveyron), d’Émile Pouget, fils de Jean Pouget, petit notaire de province, et de Clémence Boissonade. |
1863 |
Naissance du frère cadet d’Émile, Isidore, qui deviendra, lui aussi, militant anarchiste pendant quelque temps. |
1866 |
Décès de Jean Pouget. |
1868 |
Remariage de Clémence, née Boissonade, avec Philippe Vergely, fonctionnaire aux Ponts-et-Chaussées et militant républicain, fondateur du journal L’Aveyron Républicain en 1870. La famille recomposée s’installe à Rodez. |
1870 |
Guerre franco-allemande. Napoléon III capitule à Sedan le 2 septembre. Un Gouvernement de la Défense nationale, composé de députés républicains (Léon Gambetta, Jules Favre, Jules Ferry, etc.), est formé à Paris le 4 septembre et la République est proclamée à l’Hôtel de ville. À partir du 18 septembre, siège de Paris par les troupes de Prusse et d’Allemagne. Après la défaite du Bourget le 30 octobre, on reproche au Gouvernement de l’avoir favorisée, ce qui provoque un soulèvement parisien le 31 octobre, pendant lequel il est déjà question de proclamer la Commune. |
1871 |
– 26 janvier : Signature de l’armistice franco-allemand. – Du 18 mars au 28 mai : Commune de Paris. Des milliers de Communards sont massacrés ou déportés au bagne en Nouvelle-Calédonie sous la présidence d’Adolphe Thiers. Des membres de la Commune de Narbonne, dont Émile Digeon, passent en procès à Rodez, mais sont relaxés, à la grande joie de L’Aveyron Républicain. |
1873 |
Au lycée de Rodez, Émile crée et diffuse son premier journal, manuscrit, Le Lycéen Républicain. |
1875 |
Décès de son beau-père Philippe Vergely. |
1876 |
Émile quitte sa famille aveyronnaise pour aller travailler à Paris comme employé dans un magasin de nouveautés. Il se lie avec Émile Digeon, qui est devenu anarchiste. |
1879 |
Jules Grévy (1807-1891) est élu président de la République par le Congrès réuni à Versailles. Il fait partie, avec Jules Ferry, du courant républicain modéré et libéral, dit « opportuniste », qui avait remporté les élections législatives de 1877 et dont la ligne politique de « gauche républicaine » consistait à ne s’engager dans des réformes qu’avec le souci de rencontrer l’adhésion la plus large, en s’opposant aux conservateurs et aux radicaux, tout en composant avec ces derniers l’« Union républicaine ». Voir 1887 pour la fin de son second mandat. – Émile Pouget prend part à la création du syndicat des Employés de commerce parisiens et de son Bulletin mensuel dont il est rédacteur. |
1880 |
Il échappe au service militaire et participe aux réunions d’un cercle anarchiste chez le père Rousseau, au 131 rue Saint-Martin. |
1881 |
Avec Louise Michel (1830-1905), Communarde revenue en 1880 de déportation en Nouvelle-Calédonie, Émile Pouget participe à Londres au Congrès Anarchiste International. |
1882 |
Il devient courtier en librairie. |
1883 |
Il diffuse une brochure antimilitariste intitulée À l’armée dont il est l’auteur. Lors d’un meeting des sans-travail organisé le 9 mars à l’esplanade des Invalides, un cortège de manifestants auquel participent des militants anarchistes (dont Louise Michel et Émile Pouget) pille quelques boulangeries. Au procès qui s’ensuit fin juin, sur les réquisitions de l’avocat général Jules Quesnay de Beaurepaire, Louise Michel est condamnée à six ans de prison, Émile Pouget à huit, l’accusation de propagande antimilitariste s’ajoutant pour lui à celle de leur rôle dans la manifestation. Il est incarcéré à la prison centrale de Melun. |
1884 |
La loi Waldeck-Rousseau (ministre de l’Intérieur) du 21 mars autorise la mise en place de syndicats en France. |
1885 |
Aux élections législatives des 4 et 18 octobre, plusieurs députés sont élus à l’extrême-gauche de l’Assemblée (socialistes ou radicaux) : parmi eux, Émile Basly, Zéphirin Camélinat, Numa Gilly, Clovis Hugues et Henri Rochefort (qui démissionne début 1886). Ils seront rejoints notamment par Ernest Ferroul et Félix Pyat lors de législatives partielles en 1888. |
1886 |
Suite à la campagne de presse menée notamment dans La Bataille de Lissagaray et dans L’intransigeant d’Henri Rochefort, plusieurs prisonniers politiques, dont Louise Michel et Émile Pouget, sont graciés par Jules Grévy, qui vient d’être réélu président de la République fin décembre 1885. – 7 janvier : Georges Boulanger est nommé ministre de la Guerre dans le gouvernement Freycinet. Sa popularité de « général revanche » après la défaite de 1870 est grandissante. Il est repris dans le gouvernement Goblet le 11 décembre. |
1887 |
– 8 janvier : Signature de la convention de construction de la tour Eiffel pour l’Exposition de 1889. – 17 mai : Fin du gouvernement Goblet. Boulanger est écarté du gouvernement formé le 30 mai par Maurice Rouvier, qui le nomme commandant à Clermont Ferrand, ce qui déclenche une grande manifestation de ses supporters le 8 juillet à l’occasion de son départ en train à la gare de Lyon. – 3 décembre : Suite à la démission de Jules Grévy en raison de la révélation du trafic de décorations mis en place par son gendre Daniel Wilson, Sadi Carnot devient président de la République (il sera assassiné le 24 juin 1894, peu avant la fin de son mandat, par l’anarchiste Caserio). Le 11 décembre, il prend Pierre Tirard comme chef du gouvernement et refuse le retour de Boulanger. |
1888 |
– 30 mars : Fin du premier gouvernement Tirard. C’est Charles Floquet qui, à partir du 3 avril, dirige le suivant où il est aussi ministre de l’Intérieur. – 30 mars : D’après le Radical du samedi 31 mars, meeting et manifestation, contre les bureaux de placement, de la Chambre syndicale des hommes de peine, « organisée par des anarchistes qui, en donnant de l’extension au terme d’homme de peine, ont convié tous les “peinards” à leur organisation ». – En dépit et à cause des actions menées pour entraver l’ascension de Boulanger, celui-ci est élu aux |
élections législatives en Dordogne (25 mars) et dans le Nord (15 avril), département pour lequel il opte. Il se trouve à la tête d’une coalition hétéroclite de nationalistes revanchards (Ligue des Patriotes), de bonapartistes, de monarchistes, de républicains radicaux (dont Henri Rochefort, le directeur de L’Intransigeant) et de socialistes. – 27 mai : Parution du bimensuel anarchiste, le Ça Ira. Parmi les collaborateurs, on trouve Constant Martin, Charles Malato, Émile Pouget, Alexandre Tennevin, etc. Au bout de quatre mois, ils font un appel pour lancer un quotidien. – Juillet-août : Mouvements divers de grèves et de revendications, notamment des terrassiers parisiens. – 13 juillet : Duel à l’épée entre Boulanger et Floquet ; le chef du gouvernement blesse son adversaire. |
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1889 |
– 13 janvier : Parution du dernier numéro du Ça Ira, qui fait l’objet de poursuites. Son imprimeur-gérant, Baudelot, passera en Cour d’assises le 30 mars. – À l’occasion de l’élection législative partielle du 27 janvier, Pouget réalise sa première affiche du « Père Peinard au populo ». Le général Boulanger est élu député de Paris contre le radical Édouard Jacques et le blanquiste Frédéric Boulé. – 10 février : Manifestations socialistes révolutionnaires dans toute la France, notamment pour la journée de 8 heures et le salaire minimum, mais à Paris, par peur de débordements et de répression, les responsables, dont Boulé, se contentent d’aller en délégation porter une lettre au gouvernement. – 22 février : Suite à la fin du gouvernement Floquet le 14 février, Pierre Tirard constitue son second gouvernement (qui durera jusqu’au 14 mars 1890). Il est aussi ministre du Commerce et de l’Industrie, François Thévenet garde des Sceaux, Ernest Constans à l’Intérieur (jusqu’au 1er mars 1890), Charles de Freycinet à la Guerre, Maurice Rouvier aux Finances, Yves Guyot aux Travaux Publics, Eugène Spuller aux Affaires étrangères, etc. – 24 février : Premier numéro du Père Peinard, hebdomadaire anarchiste. – 24 février : Nouvelles manifestations socialistes révolutionnaires. De nouveau, celle de Paris reste timide. – De fin février à avril : Poursuites du gouvernement contre la Ligue des Patriotes de Paul Déroulède. Celle-ci est dissoute le 16 mars et ses responsables condamnés chacun à cent |
francs d’amende par le tribunal correctionnel de la Seine le 6 avril. – 31 mars : Inauguration de la Tour Eiffel. – 1 avril : Fuite de Boulanger en Belgique pour échapper aux poursuites annoncées par Constans. Il y est suivi par Rochefort. Les 4 et 5 avril, Quesnay de Beaurepaire, qui vient d’être nommé procureur général, demande à la Chambre et obtient d’elle une autorisation de poursuites contre Boulanger, Dillon et Rochefort, pour complot contre la sûreté intérieure. Boulanger est accusé également de détournement de deniers publics, corruption et prévarication. Le 14 août suivant, par contumace, les trois accusés seront condamnés par la Haute Cour de justice à la déportation dans une enceinte fortifiée. – À partir du 6 mai (et jusqu’au 31 octobre), se tient à Paris l’Exposition universelle, organisée pour fêter le centenaire de la Révolution, avec diverses commémorations (célébration du centenaire des États généraux le 5 mai, banquet de l’Hôtel de Ville le 11 mai, etc.). – Mai-juin : Mouvements de grève importants en Allemagne, notamment dans les mines de charbon. Le chancelier Bismarck prône la répression, mais l’empereur Guillaume II préfère négocier. – Juin-juillet : Graves problèmes dans des mines de charbon en France : fermetures décidées par Schneider (no 17 à 21 du Père Peinard), catastrophe de Verpilleux (no 21 et 23 du Père Peinard). – 14-21 juillet : Suite aux désaccords entre les socialistes français, d’un côté les possibilistes (dont Paul Brousse, Jean Allemane, Jules Joffrin), de l’autre les guesdistes (Jules Guesde, Paul Lafargue, Gabriel Deville) et les blanquistes (Édouard Vaillant, Frédéric Boulé), deux congrès ouvriers internationaux distincts se tiennent à Paris, le premier rue de Lancry, le second rue Rochechouart (initialement rue Pétrelle), auquel assistent des militants anarchistes, dont Lucien Weil et sans doute Émile Pouget (voir no 23 du Père Peinard). Le second congrès, qui marque pour les marxistes le début de la deuxième Internationale, décide notamment de faire de chaque 1er mai une journée de manifestation et de continuer à revendiquer la réduction de la journée de travail à huit heures. – 28 juillet : Élections aux conseils généraux. |
La suite de cette chronologie sera publiée dans le volume suivant.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-8124-4574-3
- EAN : 9782812445743
- ISSN : 2264-4199
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-4574-3.p.0033
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 10/03/2016
- Langue : Français