Résumés
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : Laurent Mauvignier
- Pages : 303 à 307
- Collection : Écrivains francophones d’aujourd’hui, n° 7
Résumés
Karine Germoni et Jacques Dürrenmatt, « Introduction. Continuer »
Outre les différentes contributions du volume, cette introduction présente les principales caractéristiques, stylistiques et thématiques, de l’œuvre de Laurent Mauvignier, mais aussi les modalités de sa réception tant journalistique qu’universitaire. Cette œuvre incontournable n’a cessé d’attirer l’attention d’un public toujours plus large, fasciné par une écriture en mouvement permanent qui, à la croisée de plusieurs arts, continue de (se) chercher et de questionner la marche du monde.
Dominique Rabaté, « Ouvrir la blessure »
Cet article analyse comment les romans de Mauvignier mettent en scène le « cœur secret douloureux » de personnages qui présentent le for intérieur comme blessure, comme poche à vider. C’est donc l’usage renouvelé du monologue qui est envisagé, selon une physique de la parole empêchée. Par le rêve d’une rencontre avec autrui, auquel « se heurter », dont témoigne Plus sale, l’écrivain atteste de la réalité d’un désir qui ne réussit jamais à combler l’éloignement de ses narrateurs.
Dominique Viart, « Laurent Mauvignier et la question relationnelle. Le roman à l’épreuve des liens »
Les livres de Laurent Mauvignier manifestent la puissance et la fragilité des liens. La forme énonciative des textes donne à l’œuvre une dimension profondément existentielle. Réduction lexicale, désordre de l’agencement syntaxique, trouble de la répartition pronominale, dispersion des personnages dessinent des figures humaines qui trouvent difficilement leur place face à autrui. En mettant ainsi le lecteur à l’épreuve des liens qui se perdent, le roman teste lui-même sa propre résistance narrative.
304Éric Bordas, « “Chez nous, à la Bassée”. Le monde social de Laurent Mauvignier »
Cet article étudie la représentation d’une classe sociale précise dans l’œuvre de Laurent Mauvignier, une classe politiquement et historiquement très nettement contextualisée. Ce romancier qui retient surtout l’attention des critiques par la force de son style, son usage si dramatique du monologue intérieur et de la polyphonie, est aussi un grand écrivain réaliste qui propose une vision sociologique remarquablement juste de la France de la fin du xxe et du début du xxie siècles.
Michel Bertrand, « “La tragédie contemporaine” de Laurent Mauvignier »
Retour à Berratham, qu’Angelin Preljocaj définit comme une « tragédie contemporaine », est une réécriture postmoderne d’une forme théâtrale a priori obsolète. Or, l’avant-dernier texte pour la scène de Laurent Mauvignier poursuit une exploration initiée dès son premier roman, celle de la solitude qui s’exprime au long d’interminables soliloques. Le passage d’un genre à un autre permet à l’écrivain de révéler la nature profondément théâtrale de ses monologues romanesques.
Fabien Gris, « Laurent Mauvignier, la continuation de l’écriture par le cinéma »
Dans l’œuvre de Mauvignier, où les références et schèmes filmiques abondent, c’est surtout l’essai Visages d’un récit qui éprouve les relations entre littérature et cinéma, à travers les migrations médiatiques de Tout mon amour, entre pièce, livre et film. L’œuvre originelle est prise dans des processus de déplacement et de défamiliarisation induits par la matière filmique. Le film est ainsi moins l’adaptation du texte que sa mémoire, partagée entre distance réflexive et intensification affective.
Johan Faerber, « D’entre les morts ou la quête de l’image dans l’œuvre de Laurent Mauvignier »
L’œuvre de Laurent Mauvignier porte en son cœur une contradiction intime que chaque récit ou pièce de théâtre entend résoudre : montrer ce qui ne se montre pas, trouver l’image qui ne cesse de se dérober et qui, pourtant, aimante la parole des narrateurs. Dans Une légère blessure mais aussi bien dans Autour du monde, faire récit ou faire image consiste à vaincre la fable noire de l’image pour enfin trouver la vie.
305Isabelle Serça, « En voiture “autour du monde”. Vitesse et écriture chez Mauvignier »
De la phrase escarpée dans Des hommes, criblée de cahots et nids-de-poule, à la phrase lancée dans Autour du monde, dont le moteur est celui d’une voiture qui tourne sans ratés, on examine comment la ponctuation règle la vitesse de l’écriture : le tiret, qui marquait les pannes du discours ou les ornières dans lesquelles on manque se tordre la cheville, se fait pédale d’embrayage pour un passage en douceur d’un des contemporains à l’autre de cette ronde humaine autour du monde.
Mathilde Bonazzi, « Laurent Mauvignier et la critique. Fulgurante consécration et légitimité en question »
Laurent Mauvignier est devenu, entre la publication de Loin d’eux (1999) et celle de Des hommes (2009), un écrivain consacré. Il ne s’agira pas ici d’interroger la valeur de son œuvre mais plutôt les modalités sociales et culturelles de construction de cette valeur. Nous dégageons d’abord, dans une perspective de sociologie de la littérature, les étapes de la consécration de L. Mauvignier avant de soumettre des facteurs d’explication à une légitimité remise en question par la critique à partir de 2010.
Bertrand Schefer, « Autour de nous »
Dans ce court texte narratif, à mi-chemin entre la confession autobiographique et la fiction, le narrateur (alias Bertrand Schefer) évoque son amitié avec Laurent Mauvignier (qu’il ne nomme jamais) ainsi que son œuvre (le courant souterrain qui la traverse tout comme ses longues fulgurances et son monde de voix sourdes), par le détour d’une dénommée « Paulette », figure incontournable du restaurant vieux Paris immuable de leurs rendez-vous devenus rituels.
Karine Germoni, « “Laurent Mauvignier est un compositeur de mots”. Entretien avec Angelin Preljocaj »
Cet entretien s’est déroulé le 27 avril 2015, soit deux mois et demi avant la création de Retour à Berratham au Festival d’Avignon. Les propos échangés ici avec Angelin Preljocaj correspondent à une étape de son travail sur ce spectacle 306dansé à partir du texte dramatique commandé à Laurent Mauvignier. Plus largement, ils éclairent l’ensemble de la collaboration du chorégraphe avec Laurent Mauvignier, son rapport à l’œuvre de cet auteur ainsi que son propre travail d’expérimentateur.
Karine Germoni, « “Le théâtre de Mauvignier est en devenir”. Rencontre avec Denis Podalydès »
Cette rencontre s’est déroulée le 24 octobre 2015 à l’occasion d’une reprise par Denis Podalydès de Ce que j’appelle oubli, une mise en espace du texte éponyme de Laurent Mauvignier. Créé par le comédien en avril 2012, ce seul en scène s’avère un work in progress ; il s’inscrit plus largement dans le travail toujours d’actualité que le comédien a entrepris depuis 2011 sur l’œuvre mauvignienne, qui le traverse autant qu’il la traverse.
Johanna Nizard, « J’aimerais traverser mon temps avec l’écriture de Laurent Mauvignier »
Pour Johanna Nizard, la lecture de Loin d’eux en 2001 a été un véritable choc. Avec l’autorisation de l’auteur devenu un ami, la comédienne a réalisé en 2002 un court-métrage à partir de ce roman qu’elle a ensuite mis en espace à plusieurs reprises et avec différentes modalités. Particulièrement sensible aux personnages féminins chez Mauvignier, elle incarne la femme quadragénaire lors de la création d’Une légère blessure, la pièce que l’auteur a écrite en pensant à la voix de la comédienne.
Othello Vilgard, « Laurent Mauvignier met de l’essentiel dans la plus petite parcelle de conscience »
C’est à Othello Vilgard, un réalisateur aussi perfectionniste que lui, que Laurent Mauvignier a proposé de collaborer pour réaliser un film « transgenre » à partir de sa première véritable pièce de théâtre, Tout mon amour. Plus récemment, c’est la création scénique de sa pièce, Une légère blessure, que l’auteur dramatique a confiée à son ami qui est aussi metteur en scène. C’est le récit de ces deux expériences doublé d’une réflexion théorique que livre ici Othello Vilgard.
307Jean-Stéphane Sauvaire, « L’impossibilité d’adapter Dans la foule »
Le réalisateur new-yorkais Jean-Stéphane Sauvaire relate comment, de 2009 à 2013, il a tenté d’adapter pour le cinéma le roman Dans la foule de Laurent Mauvignier, en collaboration étroite avec l’auteur. Après de nombreux échanges et de multiples réécritures du scénario initial, les deux hommes ont dû se rendre à l’évidence : l’écriture de l’auteur, pourtant très visuelle, résistait encore et encore, refusant de se laisser transposer en images cinématographiques.
Karine Germoni, « “Visages d’un auteur”. Entretien avec Laurent Mauvignier (1) »
Cet entretien, daté du 28 août 2015, porte essentiellement sur la production mauvignienne des années 2011-2015. Il interroge le travail de l’écrivain sur l’image photographique, filmique et scénique, ses différentes collaborations avec d’autres créateurs et des comédiens ainsi que ses recherches formelles d’un genre et d’un médium artistique à l’autre. Plus largement, cet entretien éclaire l’itinéraire arborescent et les différents visages d’un auteur-caméléon.
Karine Germoni, « “L’optimisme noir”. Entretien avec Laurent Mauvignier (2) »
Cet entretien, qui date d’avril 2017, porte essentiellement sur le roman Continuer et le texte dramatique, Une légère blessure, parus chez Minuit en septembre 2016. Il revient sur leur réception critique, sur le rétro-éclairage que ces deux œuvres jettent sur les textes antérieurs de l’écrivain, sur les liens de plus en plus serrés dans son travail entre roman et théâtre. Il y est encore question des rapports de Mauvignier avec la critique journalistique et universitaire ainsi que de ses projets.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-08131-9
- EAN : 9782406081319
- ISSN : 2430-8080
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08131-9.p.0303
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/08/2019
- Langue : Français