Un « héritage » n’est pas un paquet clos qu’on se passe de main en main sans l’ouvrir, mais bien un trésor où l’on puise à pleines mains et que l’on renouvelle dans l’opération même de l’épuiser. Toute tradition vit par la grâce de l’interprétation ; c’est à ce prix qu’elle dure, c’est-à-dire demeure vivante1.
Son corps couvert de son seul nom n’avait sur la moitié inférieure que quelques dattes fraîches dénudées d’interprétation2.
1 P. Ricœur, Le conflit des interprétations. Essais d’herméneutique, Éditions du Seuil, 1969, p. 31.
2 M. Serghini, « … Sauf Balquis » (1992). Extrait du recueil Qu’a-t-on fait à vos crânes ? (1994, en arabe), le poème est publié en français dans l’Anthologie de la poésie marocaine 1938-1994, dir. G. Dotoli, Fasano (It.), Schena / Paris, Didier Érudition, 1999, p. 119-121.