Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: L’Imaginaire du traduire. Langues, textes et pratiques des savoirs
- Pages: 155 to 157
- Collection: Translatio, n° 15
- Series: Problématiques de traduction, n° 13
RÉSUMÉS
Antonio Lavieri, « Introduction. Des mondes et de ses versions : quand traduire c’est faire »
Les imaginaires du traduire traversent les langues, les discours, les espaces, le temps historique, la valeur des textes et des idées, jusqu’à souligner la dimension constitutive des pratiques traduisantes dans le processus de signification symbolique du monde. Ainsi, la traduction et ses imaginaires fonctionnent toujours comme un mode possible de rapport au réel qui intègre les mécanismes sociaux, épistémiques, cognitifs et culturels de la réception.
Louis Watier, « La traduction, une fiction ? »
Comme l’a remarqué Jean-Yves Masson, la lecture d’une traduction est toujours une « lecture du soupçon ». Chaque mot peut être mis en doute en regard du texte original. Toutefois il est impossible de lire une traduction si l’on doute toujours de son exactitude. Lire une traduction requiert donc la même « suspension de l’incrédulité » que la fiction telle que la définit Coleridge. Ce qui pourrait ainsi nous inviter à redéfinir la traduction comme une fiction.
Beatrijs Vanacker, « Un pacte de lecture fluctuant. Pseudo-traduction et imaginaire de la traduction chez Crébillon fils et Constant de Rebecque »
Au xviiie siècle abondent les pseudo-traductions, souvent porteuses d’une logique métafictionnelle qui réoriente la lecture et porte à questionner les règles sous-jacentes à la traduction littéraire et à en dévoiler le dynamisme historique. Cette attention pour la logique réflexive des pseudo-traductions, dans le paratexte et dans la fiction, permet ainsi d’approfondir et de nuancer les présupposés de la recherche actuelle quant à la fonctionnalité de ces textes.
156Antonietta Sanna, « La traduction comme transmutation. Paul Valéry traducteur de Léonard et de Virgile »
À deux moments précis de l’histoire Paul Valéry s’est consacré à la traduction. Les auteurs qu’il a décidé de traduire sont Léonard de Vinci et Virgile, deux symboles de la civilisation européenne. La traduction des manuscrits de Léonard, jamais publiée, a permis à l’auteur de développer une théorie de la traduction qui sera fondamentale pour sa traduction des Bucoliques de Virgile et qui mérite d’être mise en rapport avec la pensée des auteurs les plus fertiles en matière de traductologie.
Silvana Borutti, « Le fantasme de la langue russe dans l’autobiographie de Vladimir Nabokov »
Speak, Memory. An Autobiography revisited (1967) est la retraduction anglaise de la version russe de l’autobiographie publiée en 1951 en anglais par Nabokov : une véritable autobiographie langagière, car la traduction dans la langue maternelle a fait sortir de l’oubli des faits et des personnes qui appartenaient à un monde vécu en russe. Dans le travail de traduction anglais-russe-anglais, les langues, en s’intégrant mutuellement, amènent à la surface des sens liées à la langue d’origine.
Chiara Montini, « La langue volée ou l’imaginaire en traduction »
L’Irlande est un « pays traduit », et l’anglais y reste dominant tout en se transformant. Traductions de Friel peut être lu comme une métaphore du rapport de l’Irlande à ses langues. Joyce et Beckett ont réussi à faire de cette situation la force de leur écriture. Une écriture se fondant sur une langue disparue, qu’ils « traduisent » dans leur(s) langue(s) particulière(s). La traduction devient la langue qui permet de réinventer l’imaginaire d’une nation qui a vu disparaître sa propre langue.
Sara Amadori, « Apologie de la polémique. La traduction-translation d’un “Étranger” théorique »
La traduction du volume Apologie de la polémique s’est configurée comme une translation, dans la mesure où elle a essayé de réaliser une première introduction en Italie de la pensée de Ruth Amossy, grande spécialiste de 157l’argumentation et de l’analyse du discours. Le « corps textuel » hétérogène du volume a exigé des stratégies de traduction différentes, allant de l’emprunt à l’explicitation, et visant à faire migrer en contexte italien l’« Étranger » que ce discours théorique manifeste.
Eddy Dufourmont, « L’invention de la traduction au Japon. Autour de Nakae Chômin, l’introducteur de Rousseau et du républicanisme français »
Le cas de Nakae Chômin (1847-1901) est emblématique du rôle central de la traduction dans le Japon moderne, notamment par ses traductions de Rousseau et des républicains français. Durant cette période d’invention de la traduction, l’enjeu était de réutiliser le lexique de la pensée chinoise pour rendre intelligibles les textes, quitte à se détacher de ces derniers. Le vocabulaire confucéen était ainsi mis au service de la démocratisation du pays, et la traduction devenait une arme politique.
Fabio Regattin, « Combattre l’anti-science. Dynamiques traductives dans quelques blogs scientifiques italiens et français »
Dans notre contribution, nous analysons quelques-uns des principaux blogs scientifiques en français et en italien (trois pour chaque communauté linguistique), en essayant de mettre en lumière le rôle de la traduction dans la diffusion des informations scientifiques et dans la réfutation de l’antiscience.
- CLIL theme: 3147 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Linguistique, Sciences du langage
- ISBN: 978-2-406-14611-7
- EAN: 9782406146117
- ISSN: 2800-5376
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-14611-7.p.0155
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 05-17-2023
- Language: French