Avertissement
- Publication type: Book chapter
- Book: L’âme comme livre. Étude sur une image platonicienne
- Pages: 7 to 8
- Collection: Kaïnon - Anthropology of Ancient Thought, n° 15
- Series: Symposia, n° 5
Book chapter: 1/23 Next
Avertissement
Le texte principal ici commenté, celui du Philèbe, est cité dans la traduction fidèle et toujours rafraîchissante (bien que souvent modifiée) de Victor Cousin, Œuvres de Platon, Tome deuxième, Paris, Bossange frères, 1824. Je tiens aussi compte des traductions plus récentes d’Auguste Diès et de Jean-François Pradeau dont je commente certaines solutions afin de clarifier mon interprétation. La traduction citée du Phédon est celle de Monique Dixsaut, Platon. Phédon, Paris, GF-Flammarion, 1991 ; je cite saint Augustin d’après La Cité de Dieu, Livres I-X, traduction de Gustave Combès, revue par Goulven Madec, Paris, Institut d’Études Augustiniennes, 1993. Sauf indication contraire, les autres textes anciens sont cités d’après la Collection des Universités de France, publiée à Paris aux Belles Lettres (voir la bibliographie à la fin du volume).
Avant d’écrire cet ouvrage, il m’a été donné deux occasions d’explorer le livre de l’âme décrit par Platon : lors du colloque Time and consciousness in Plato’s Philebus and related texts, organisé par Jennifer Whiting à l’Université de Toronto (21-22 mars 2009), tout d’abord, et ensuite dans le cadre du séminaire du Centre Léon Robin (CNRS – Université Paris-Sorbonne – ENS Ulm) sur L’âme et ses discours, dirigé par Anca Vasiliu (18 novembre 2010). Je tiens à remercier les deux organisatrices pour leur invitation, ainsi que les participants pour leurs questions et suggestions. Une analyse plus courte et étroite de certains des thèmes discutés dans le présent ouvrage a été publiée sous le titre « Imagination, Self-Awareness, and Modal Thought at Philebus 39-40 » dans Oxford Studies in Ancient Philosophy, 42, 2012, p. 109-149. Une lecture également différente est parue, en tchèque, dans La pensée en nous :trois études platoniciennes (Prague, Filosofia, 2010). Après ces approches plus succinctes, j’ai décidé d’en revenir au texte de Platon en le faisant dialoguer plus longuement avec d’autres penseurs anciens, mais aussi avec certaines idées modernes sur la richesse de l’imagination. Ainsi, le Philèbe sera confronté non seulement aux interprétations émises par les spécialistes 8de la philosophie ancienne, mais aussi aux pages pertinentes de René Descartes, Jean-Paul Sartre, Jean Starobinski, Stanley Cavell ou Jacques Derrida (dont l’exégèse de l’image de l’âme comme livre reste presque entièrement négligée).
Le titre et le texte du présent ouvrage parlent du « livre » de l’âme ; que le lecteur n’oublie pas toutefois que Platon nous invite à imaginer un texte illustré en forme de rouleau, où les lettres et les images ne cessent de se superposer. L’artefact ainsi conçu est plus proche d’une sorte de cinéma intérieur que du livre au sens courant du terme. Au demeurant, la leçon essentielle que j’essaierai de dégager est très générale : dès qu’elle est comprise comme telle, toute image est aussi, sinon surtout, une image mentale.