N’appelons donc point beautés, dans quelque ouvrage que ce soit, ce qui ne feroit qu’éblouir les yeux & tendroit à corrompre le goût. Ce goût, si vanté avec raison dans les productions de l’esprit humain, me paroît en général le résultat de ce qu’opere le bon sens sur nos idées : trop vives, il sait les séduire, leur donner un frein : trop languissantes, il sait les animer. C’est à cet heureux tempérament que la sculpture, ainsi que tous les arts inventés pour plaire, doit ses vraies beautés ; les seules qui soient durables.
Étienne-Maurice Falconet, Réflexions sur la sculpture lues à l’Académie royale de peinture et sculpture, 7 juin 1760.