Chronologie
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Œuvres complètes. Tome VI – 1898-1900
- Pages : 35 à 44
- Collection : Bibliothèque du xixe siècle, n° 88
- Série : Huysmans, n° 5
CHRONOLOGIE
1898
Janvier : Huysmans achève la correction des épreuves de La Cathédrale.
Vendredi 28 janvier : l’abbé Mugnier donne une conférence sur La Cathédrale au Cercle du Luxembourg. Le 29 paraît dans Le Figaro l’article de Julien de Narfon intitulé « Huysmans intime » qui annonce son entrée à Solesmes. Démenti de Huysmans.
La Cathédrale paraît chez Stock le 31 janvier 1898. « Le moment est déplorable pour lancer un livre. Avec l’affaire Dreyfus et les élections en avril, c’est une moitié de vente perdue et surtout un empêchement inquiétant d’articles. » Le livre atteint le 20e mille en un mois.
Février : le 1er, un article du Matin pose la question : « M. Huysmans sera-t-il moine ? » Le 3, Huysmans est invité par son ministère à demander son départ à la retraite. Il reçoit la première lettre « d’une danseuse espagnole qui s’offre à [lui] faire passer le goût du cloître ». La comtesse de Galoez, Soledad Pedreño, qu’il surnomme « la Sol », va le poursuivre de ses ardeurs durant un an et demi.
5-6 février : bref séjour à Chartres.
Le 16 février, Huysmans, en disponibilité depuis quelques jours déjà, est placé à la retraite avec le grade de chef de bureau honoraire. Ce départ est officiellement motivé par une supposée invalidité : Huysmans a fait établir par le Dr Maurice de Fleury le certificat médical décrivant les infirmités la justifiant. Sa nouvelle situation l’oblige à fournir à L’Écho de Paris deux articles par mois, pour un montant de 500 francs.
Le 19 mars, le cardinal Mariano Rampolla de Tindaro, secrétaire d’État du Vatican et membre du Saint-Office, fait l’éloge d’En route devant le séminaire français à Rome.
Début avril : une attaque d’influenza (la grippe) l’oblige à garder la chambre.
36On propose à Huysmans de collaborer à un « nouveau journal catholique, littéraire, libéral, de l’avant » dirigé par l’abbé Lemire et par F. Coppée. Projet sans suite.
Avril : dénonciation de La Cathédrale à l’Index. Huysmans fait intervenir la princesse Bibesco, prieure du couvent d’Alger.
26 avril : M. Harmel fait proposer à Huysmans la création d’une « société d’artistes catholiques pour [l]e mettre à la tête ». Projet sans suite.
Mi-mai 1898 : Arij Prins séjourne à Paris pendant une semaine.
24 mai : Huysmans et Léon Leclaire partent pour Solesmes assister à la prise d’habit du « petit Arnaud » et passer les fêtes de Pentecôte.
Bref séjour à Chartres.
13 juin : avec l’aide de Huysmans, Adolphe Berthet fait chez Stock le service de presse de son roman À mi-côte.
18 juin 1898 : publication d’un bref du pape favorable à l’oblature bénédictine. Au même moment, Huysmans apprend que La Cathédrale a été dénoncé à l’Index.
Aux alentours du 22 juin : visite de la Sol, que Huysmans trouve chez lui et qui se jette à ses genoux, le priant de l’aimer.
Début juillet : retraite à l’abbaye de Solesmes puis à celle de Saint-Maur de Glanfeuil, où il ne se retirera pas. Séjourne à partir du 18 juillet chez Lucien Descaves à Saint-Denis-sur-Loire, où il envisage de louer une maison. Rentré à Paris peu avant le 20 juillet.
Août : premier séjour à Ligugé à l’invitation de Gustave Boucher : « un très joli pays, avec horizons, bois, couvent très familial et braves prêtres de Poitiers et curés de tous les environs qui [lui] ont fait fête ». Au risque de déplaire à Solesmes, il y recherche une maison ou à défaut un terrain à bâtir. Il évalue le terrain et la bâtisse à 15 000 f. « Ma retraite fera près de 3 000 francs. Si je place mes fonds à la Nationale j’arriverai à 4 000 fr. par an, mettons même 4 500. Je ne puis vivre avec cela à Paris. / À Ligugé, avec 3 000 francs secs, je suis infiniment plus riche […] que même avec plus de 5 000 fr. à Paris. »
19 août : achète un terrain de 3 500 m2 pour y « bâtir une cahute ». Il presse ses amis Leclaire de le rejoindre ; ils achètent un terrain voisin : « C’est une colonie de l’oblature bénédictine qui se prépare. »
Fin août : retour à Paris suivi d’un nouveau départ pour Ligugé le 14 septembre. Il fait établir les plans de sa maison, dont il évalue le coût à 16 000 f.
37La presse parisienne annonce son projet de fondation d’une colonie d’artistes.
Fin septembre : corrige les épreuves de La Bièvre et Saint-Séverin. Sa pension est liquidée.
28 septembre : visite à Ligugé de Pierre Roche (Fernand Massignon).
14 octobre : Huysmans est de retour à Paris.
Début novembre : expédie du mobilier à Ligugé pour y loger le peintre Charles-Marie Dulac.
25 novembre : parution de La Conversion de M. Huysmans de l’abbé Belleville.
3 décembre : l’abbé Mugnier « parachève toujours ses notes, son préambule » de Pages catholiques ; 13 décembre : « la préface qu’il devait me remettre ces jours-ci n’arrive pas ».
5 décembre : Huysmans se débarrasse d’un tableau de Forain représentant une scène de bordel, qu’il ne peut emporter à Ligugé.
7 décembre : en son absence, pose et bénédiction de la première pierre de la maison Notre-Dame à Ligugé.
12 décembre : sur le conseil de l’abbé de Solesmes, il écrit une lettre de soumission au cardinal Steinhuber, Préfet de la Sacrée Congrégation de l’Index, qui menace d’interdire ses œuvres aux catholiques. Il se « ruine en livres » pour travailler à Ligugé.
Maladie de Dulac : triste Noël « changé en la Semaine Sainte ».
28 décembre : Enterrement de Georges Rodenbach.
29 décembre : mort de Dulac, enterré le 2 janvier 1899. « L’année finit mal et l’autre commence atroce. »
La Cathédrale, Paris, Stock, 31 janvier 1898.
« En Hollande. Sensations d’Amsterdam », Annales politiques et littéraires, 11 septembre 1898.
« L’Abbaye bénédictine de Ligugé », La Revue encyclopédique, 24 décembre 1898.
Huysmans poursuit sa chronique de quinzaine dans L’Écho de Paris :
–5 janvier 1898 : « Botanique d’Église ».
–19 janvier 1898 : « Vues des Cathédrales ».
–26 janvier 1898 : « L’Osmologie mystique ».
–2 février 1898 : « Musées (Nativité de Roger Van der Weyden, vieux Musée de Berlin) ».
–23 février 1898 : « À Hambourg ».
38–9 mars 1898 : « Le Quentin Metsys d’Anvers ».
–23 mars 1898 : « À la Glacière ».
– Le Quartier Saint-Séverin, en 10 livraisons :
∙6 et 20 avril,
∙4 et 18 mai,
∙1er, 15 et 29 juin,
∙13 et 27 juillet,
∙10 août 1898.
–24 août 1898 : « À propos de quelques livres » (non repris dans De tout).
–7 septembre I898 : « Le Chemineau des Trappes ».
–21 septembre : « Sainte Débarras ».
–5 octobre 1898 : « 11, rue de Sèvres ».
–19 octobre 1898 : « Lübeck ».
–2 novembre 1898 : « Le Buffet des gares ».
–16 novembre 1898 : « Le Luxe pour Dieu ».
–30 novembre 1898 : « La Tour de Dagobert ».
–14 décembre 1898 : « Un procès » (non repris dans De tout).
–28 décembre 1898 : « Noëls du Louvre ».
Le Quartier Saint-Séverin (dans La Bièvre et le quartier Saint-Séverin), Stock, fin novembre ou début décembre 1898.
1899
2 janvier : « La maison s’avance, malgré la saison, le premier étage est fait ».
5 janvier : « J’ai hâte de m’en aller, de lâcher le journalisme, de vivre un peu à ma guise ».
6 janvier : le Figaro publie un article sur la “gouvernante de M. Huysmans” : « Ils ne me f…ont donc pas la paix ! ! ! »
10 janvier : à Poitiers, « j’ai tranché le clergé en 2 camps. D’une part, le Frémont, le Duballer et toute la fripouille soutanière de la ville – de l’autre l’Évêque, le Sre Gal, le Curé de N.-D. la Grande, le Supérieur du Grand Séminaire, ce qu’il y a de propre ».
39Mi-janvier : prépare un article sur Rodenbach et Bruges : « Il faudrait le double de la place dont je dispose. Cette littérature de Circoncision me dégoûte. » Commence à préparer l’exposition des œuvres de Dulac.
Fin janvier : La Sol continuant de lui écrire, Huysmans craint qu’elle ne le poursuive jusqu’à Ligugé.
Mars : La Sol, décidément « diabolique », poursuit ses manœuvres de séduction. Huysmans renonce à aller passer la semaine sainte à Ligugé pour des raisons de santé : on le soigne à tort pour une phtisie, un passage aux rayons X le rassure. Il donne congé de son appartement pour pouvoir quitter Paris le 25 juin.
Avril : « Paris est pour l’instant, un cloaque ; ils remuent tout le sol, pour changer les égouts de place et installer le chemin de fer du métropolitain. »
13 avril : ouverture de l’exposition Dulac à la galerie Vollard.
Considère que l’affaire de l’Index est close. Bilan de l’épisode : « Quel monde affreux tout de même que celui des prêtres et des cléricaux ! Quelles haines et quelles perfidies ! Vivent les mécréants ! »
Bref séjour à Ligugé à la fin du mois de mai pour surveiller les travaux.
Fin juin : déménagement et installation à Ligugé. Met un terme à sa collaboration à L’Écho de Paris. En profite pour se débarrasser de Julie Thibault, sa gouvernante.
Premier été passé à Ligugé : « Paris m’apparaît dans un lointain, comme une ville vaine agitée par des bruits inutiles ; la joie de ne plus faire d’articles est immense ! – et de ne plus en lire, douce. Une incuriosité extraordinaire m’est venue et je ne désire plus savoir où en est Dreyfus. »
Fin juillet : Premières inquiétudes touchant l’avenir des congrégations religieuses : « J’ai gardé des accointances à l’Intérieur et je sais qu’il y a un travail préparé sur elles. […] le parti Dreyfusard triomphe. Tout est, à ce point de vue, à craindre… »
Août-septembre : les visites des amis parisiens se succèdent : Georges Landry, Lucien Descaves, Henri Girard. Mi-septembre, bref passage de l’abbé Mugnier.
27 septembre, lettre à Stock : « Tâchez de préparer beaucoup d’argent, cher ami, car les notes aboulent ici et c’est pas à l’œil les bâtisses. »
Prépare un jardin liturgique et le jardin médicinal de Walhafrid Strabo. « Si des Esseintes revient en ce monde, j’espère qu’il sera satisfait ».
4011 octobre : rentre d’une « excursion dans la Vendée militaire » en compagnie de Dom Besse. – Les Leclaire et Huysmans gagnent le procès que leur a intenté un domestique qu’ils avaient congédié.
13 octobre : « À Poitiers, on ne parle que de l’expulsion prochaine des moines – […] les nouvelles que je possède personnellement, de Paris, sont mauvaises. »
Poursuit ses achats de livres sur catalogue. Commande à G. Landry Le Drame des poisons, de Funck-Brentano.
15 novembre : passe deux jours à Paris pour le service de presse de Pages catholiques.
23 novembre : « Plus de nouvelles de l’Espagnole. J’espère que c’est enfin clos et qu’elle a porté ses ardeurs ailleurs. Quelle folle, ce fut tout de même ! ! »
Décembre : Début du conflit entre le monastère et l’évêque de Poitiers qui a nommé « un curé et un vicaire dont personne ne veut ici ». Craint de se retrouver à Ligugé sans moines. « Il faudrait un coup de la Providence pour laver la France de toutes les ordures qui la dirigent ».
Prépare le premier chapitre de Sainte Lydwine de Schiedam, « travail énorme ».
25 décembre : messe de minuit « d’une beauté extraordinaire », « état de liesse inouï ».
30 décembre : « le monstre de l’Exposition [universelle de 1900] s’avance “quaerens quem devoret” comme dit St Pierre, du Diable ».
Suite et fin des chroniques publiées dans L’Écho de Paris :
–18 janvier 1899 : « Les Gobelins ».
–ler février 1899 : « Bruges ».
–15 février 1899 : « Les Carmels de Paris, I ».
–ler mars 1899 : « Les Carmels de Paris, II ».
–15 mars 1899 : « Les Carmels de Paris, III ».
–29 mars 1899 : « Un aquarium (L’Aquarium de Berlin) ».
–12 avril 1899 : « Charles-Marie Dulac ».
–26 avril 1899 : « Bouquins » (non repris dans De tout).
–10 mai 1899 : « Célestin-Godefroy Chicard ».
–24 mai 1899 : « Le Quartier Saint-Pauli (à Hambourg) » (non repris dans De tout).
41–20 juin 1899 : « Sainte Françoise Romaine ».
–5 juillet 1899 : « Les Frères Le Nain ».
–19 juillet 1899 : « La Vierge Noire de Paris ».
Pages catholiques, Paris, Stock, 15 novembre 1899.
1900
Janvier : travaille à Sainte Lydwine de Schiedam et prépare son noviciat pour devenir « un lapin liturgique ».
Guerre des Boers : « je me délecte en songeant aux volées que les Anglais reçoivent ».
Fin janvier : Jules Huret vient l’interviewer à Ligugé ; son reportage paraît dans Le Figaro du 3 février.
28 janvier : nouvelle visite de Pierre Roche à la maison Notre-Dame.
Février : le poète catholique Louis Le Cardonnel projette d’entrer au noviciat de Saint-Martin. Huysmans encourage Adolphe Berthet (Esquirol) à écrire un roman sur les hérésies lyonnaises.
L’évêque d’Annecy publie un mandement contre Huysmans dans la Semaine religieuse.
Début mars : « Je suis allé passer trois jours à Paris, pour affaires, et j’ai repris le train au plus vite ; cette ville m’a semblé triste et folle, hypnotisée par l’Exposition ».
Apprend qu’il présidera l’académie Goncourt (le procès est gagné) à titre de doyen d’âge.
8 mars 1900 : la librairie de P.-V. Stock est noyée par les eaux à la suite de l’incendie de la Comédie française. « Toutes mes affaires reposent sur les siennes et s’il ne fournit point d’argent, c’est la disette ».
18 mars : prise d’habit. Il choisit Jean pour « nom de religion ».
Se préoccupe de la constitution du jury de l’académie Goncourt.
27 mars : fait acheter à Paris une photographie de l’Adoration de l’Agneau, de Van Eyck, tableau décrit au chap. viii de Sainte Lydwine de Schiedam.
6 avril : se rend à Paris pour compléter la liste des membres de l’académie Goncourt, « association de gens où tous s’exècrent ». « Une seule chose me console un peu de ce déplacement, c’est l’idée que je ne verrai 42pas l’Exposition. » « Descaves est nommé et Daudet et Bourges. » « Le sombre mufle [Léon Bloy] a beaucoup plus de talent que ceux nommés, mais il était impossible. »
21-25 avril : second séjour de Descaves à la maison Notre-Dame.
Jules Bois, de Moscou, lui demande l’adresse d’un prêtre à Paris.
23 mai : « Nous avons eu, ici, un jour d’assez parfaite mufflerie, une bande d’usine gueulant après les moines et chantant la Carmagnole, à propos des élections. Puis, ça s’est clos par une sérieuse soûlerie comme il sied. »
Juin : « La vie passe, monotone mais charmante ». Trois occupations souvent décrites dans ses lettres : la liturgie, la chasse aux livres anciens, l’émerveillement du printemps.
7 juin : Prépare la Fête-Dieu du 17 juin, la maison Notre-Dame servant de reposoir. Tensions politiques : « un pays soulevé, à propos d’élections, contre les moines ; des chants de Carmagnole, des : à bas les Bénédictins ! à bas leurs valets ! criés, hurlés par des bandes de femmes saoules devant le monastère et devant chez moi ».
Prépare à l’insu de Stock pour le mois d’octobre une édition de De tout, « recueil de L’Écho – sauf les articles sans intérêt sur les livres – et en plus, le sleeping-car, les habitués de café – Ligugé refait ». Projet sans suite du fait de la faillite de l’éditeur, la Société d’éditions du Pavillon de Hanovre. Huysmans aura de la peine à récupérer son manuscrit.
8 juin : visite à Ligugé de M. Rivière, l’oblat de la Trappe d’Igny, qui rentre de Jérusalem. Huysmans reçoit régulièrement des nouvelles de Julie Thibault (Mme Bavoil).
19 juin : il félicite Stock qui est dédommagé à hauteur de 250 000 f. : « c’est quand même beau d’avoir extrait cette molaire de la vieille gueule récalcitrante de l’État ».
23 juin : Huysmans apprend la mort du frère Siméon, le porcher de la Trappe d’Igny.
Fin juin : « petit voyage dans la vieille Vendée ».
Début juillet : l’abbé Mugnier fait sa retraite annuelle au cloître de Ligugé puis séjourne chez Huysmans. Il quitte Ligugé le 13 juillet.
11 juillet : « magnifique cérémonie pour la translation des reliques de saint Benoît ».
Suit dans la presse la révolte des Boxers chinois ; « c’est tout un royaume de Satan se dressant contre la chrétienté ».
43Inquiétudes régulières sur l’état de santé de Mme Leclaire : « Elle est excellente comme cœur et est foncièrement bonne, mais elle est absolument détraquée. Elle est mal partout où elle est ».
Lecture des Mémoires d’une femme de chambre[sic] d’Octave Mirbeau : « La volonté d’épater en ne parlant que d’ordures et de sang paraît tourner à la monomanie chez celui-ci. C’est du Zola furieux – ou soi-disant furieux – car le toc de ces violences se sent. »
Fin juillet : reçoit de Stock « 4 000 et tant de cents francs » ; à Leclaire : « Nous voilà donc tranquilles pour régler la fin de la maison. »
Début août : Girard passe une dizaine de jours à Ligugé. Visite d’Octave Uzanne.
17 août : « il est très évident pour moi que Notre-Seigneur ne m’a pas du tout envoyé à Ligugé pour avoir la paix, mais bien pour y expier par des tribulations de toute sorte mes vieux péchés. »
24 août : « La crise entre la cure et le monastère tourne à l’état aigu ».
Mi-septembre : séjour de Georges Landry à Ligugé.
Fin septembre : « Je ne me sens guères d’envie d’aller à Paris, […] cette ville empuantie par les rastas. Je suis beaucoup mieux, au milieu de mes bouquins, ici. »
Mme Gault, nièce des Leclaire, séjourne à Ligugé jusqu’au 20 octobre : « une poupée de luxe, absolument dénuée d’âme ».
12-15 octobre : nouveau séjour de Lucien Descaves à Ligugé.
19 octobre : Huysmans lit « une brochure, sans gloire de style, de Bloy, dans laquelle il m’accuse, ce qui est assez rigolo, de pratiquer des avortements ! ! »
Suit avec intérêt la campagne de presse contre les évêques Le Nordez et Geay.
27 octobre : visite de Louis Massignon, fils de Pierre Roche.
Reçoit la visite de l’abbé Broussolle à la Toussaint.
1er novembre : « très belle cérémonie, au cloître, pour la Toussaint ».
2 novembre : « Lydwine marche mais au cataclysme. Nul tremplin d’art avec – Pas de chronologie possible – Nul pittoresque […] J’ai hâte d’être débarrassé de cela pour entrer enfin dans un livre vivant, dans un livre vécu, comme peut être l’Oblat… ».
Peste contre l’inefficacité de Hennique dans l’organisation de l’académie Goncourt : « Est-il tout de même possible d’avoir fait un testament si bête et de l’avoir confié à des légataires aussi nuls ! »
446 novembre : Huysmans « touche à la fin de Lydwine ». Le Cardonnel « prend la coule des novices » de Saint-Martin : « belle cérémonie avec lavement et baisement de ripatons, au chant des psaumes » ; Huysmans heureux de pouvoir parler avec lui de poésie. Jules Bois « est parti en Orient où il voudrait être Brahme ! ! ! »
Fin d’année assombrie par l’application imminente de la loi sur les Associations. Déplore l’hostilité de la critique catholique envers le roman de H. Sienkiewicz, Quo vadis ?
Approuve la publication de Lydwine en édition de luxe imprimée avec des caractères allemands.
Craint la censure catholique pour Sainte Lydwine : « Il va falloir que je fasse examiner ça par un théologien, car il y a matière à l’Index, à chaque ligne – […] pour vous couper la vente, les dénonciations à Rome vont pleuvoir. »
Mi-novembre : rédige la préface du livre de l’abbé Broussolle : « L’embêtement, […] c’est que j’ai soutenu des opinions diamétralement opposées dans La Cathédrale et mes autres bouquins ». Il remet cette préface le 24 novembre.
29 novembre : Huysmans reçoit son buste sculpté par Pierre Roche.
14 décembre : persuadé de l’expulsion imminente des moines : « j’arriverai à la fin de mon noviciat juste, aurai le temps de formuler les vœux et serai refoutu à coups de pieds dans la vie. » Consulte l’abbé Poelhekke, de Schiedam, pour Lydwine et commence le « recopiage » de son manuscrit.
24 décembre 1900 : le peintre Jean-Louis Forain rejoint Huysmans à Ligugé : « merveilleuse nuit de Noël, avec grand Office Pontifical ».
- Thème CLIL : 3440 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- XIXe siècle
- ISBN : 978-2-406-10775-0
- EAN : 9782406107750
- ISSN : 2258-8825
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-10775-0.p.0035
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/07/2021
- Langue : Français