Glossaire
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre complet. Tome III
- Pages : 655 à 662
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 12
Glossaire
Abréviations utilisées :
arg. : Argument
Cor. : Corinne ou le silence
Dor. : Dorise
Fél. : Félismène
Force : La Force du sang
Gig. : La Gigantomachie ou combat des dieux avec les Géants
Rav. : Le Ravissement de Proserpine par Pluton
Pour les autres abréviations, voir la bibliographie.
accoiser : « vieux mot qui signifiait Adoucir, apaiser », Fur. (Rav. 306, 850 ; Cor. 292).
accort, -e : « celui qui est courtois, complaisant, adroit, qui se sait accommoder à l’humeur des personnes avec qui il a affaire, pour réussir en ses desseins », Fur. (Fél. 18, 666, 907 ; Dor. 310).
adonc : « Vieux mot qui signifiait, Alors, ou Donc. », Fur. (Force 207, 433 ; Fél. 751).
affaire parfois du masculin (Rav. 164 ; Force 1298 ; Gig. 289, Fél. 32, 790 ; Dor. 371, 1187 ; Cor. 800).
ains : mais plutôt, ou plutôt, et même (Rav. 269, 779, 819, 1719 ; Force 200, 438, 631, 730, 916, 1102 ; Gig. 1045, 1168 ; Fél. 130, 460, 781, 903, 1525 ; Dor. 253, 536, 1080, 1162, 1190 ; Cor. 840) ; ains que : sans que (Rav. 218), puisque (Fél. 772).
allégeance : « soulagement d’un mal », Fur. (Rav. 1265 ; Force 953 ; Gig. 78 ; Dor. 234, 551 ; Cor. 329).
alme : calque du latin almus, au sens premier, « qui nourrit », cf. « alme Cérès » dans Alceste, (t. I, v. 1038), d’où « bienfaisant », ou même « sacré » ; le mot est condamné par Malherbe et défendu par Mlle de Gournay (Brunot, t. III, p. 105 ; Mlle de Gournay, Œuvres complètes, t. I, p. 937) (Rav. 1137, 1283 ; Cor. 1017).
animeux, -euse : calque du latin animosus, « qui a du cœur, ardent, coléreux », Fur. (Gig. 618 ; Fél. 1381, 1504).
apparent, -e : qui apparaît clairement (Rav. 1775 ; Force 12, 394 ; Gig. 300, 411 ; Fél. 432, 1406).
aviser au sens le plus ancien d’apercevoir (Rav. 29, 404 ; Fél. 561).
avorter : faire naître, avec une valeur péjorative, en suggérant que ce qui naît est monstrueux ; Huguet ne donne que le sens de « mettre au
monde, au jour, prématurément, ou dans de mauvaise conditions » (Rav. 726 ; Gig. 861, 928 ; Fél. 318).
caut, -e : « Vieux mot qui signifiait fin et rusé », Fur. (Force 789 ; Fél. 1107) ; cautement : de manière rusée (Rav. 341).
cautèle : précaution pleine de défiance ou de ruse ; Furetière n’enregistre plus que l’emploi spécialisé juridique (Rav. 86, 1507 ; Dor.169).
célestes : dieux du Ciel, calque du latin celestes ; le mot se trouve dans les pièces de Rotrou et de Scudéry (Rav. 942, 1274, 1615 ; Gig. 1229 ; Dor. 33, 361).
ceps : « se dit au pluriel des fers qu’on met aux prisonniers aux pieds et aux mains », Fur. ; (Force 286 ; Fél. 1318).
cettui, adjectif démonstratif pour ce (Dor. 635, cettuy) ; comme adjectif, le mot est jugé archaïque dès le début du siècle, même par Mlle de Gournay (Brunot, t. III, p. 291) ; cettui-ci, pronom pour celui-ci (Rav. 655, 1425, les deux fois orth. or. : ceſtuy-cy ; Fél. 593, orth. or. : cettuycy, 964, orth. or. : cettuy-cy). Ces formes sont encore fréquentes dans la première moitié du siècle : Malherbe, Théophile, Balzac (Brunot, t. III, p. 291).
change : changement ou échange et, dans le langage amoureux, amour pour une nouvelle femme (Gig. 671 ; Fél. 738, 826, 1315, 1597 ; Dor. 54, 99, 455, 457, 1047, 1116).
charme : « Puissance magique par laquelle avec l’aide du Démon les Sorciers font des choses merveilleuses, au dessus des forces, ou contre l’ordre de la nature. Les Poètes tant anciens que modernes ont fondé la plupart de leurs fictions sur les charmes et enchantements. Arioste, Amadis sont pleins de charmes. Ce mot vient de carmina. Ménage. », Fur. (Stances de Tristan L’Hermite, 8 ; Rav. 152 ; Force 923, 1485 ; Gig. 1018, Fél. 1578, 1579 ; Dor. arg., 223, 225, 752, 753, 1194 ; Cor. arg., 205, 342, 434, 759, 850, 936, 1170). Les emplois amoureux sont plus proches du seul sens moderne, mais gardent le souvenir du sens propre.
charmeur : sorcier (Fél. 1090 ; Dor. 1170 ; Cor. 168).
chef : tête ; voir Brunot, t. III, p. 445 (Rav. 92, 111, 240 avec jeu de mot, 648 ; Force 896, 1123 ; Gig. 39, 425, 716, 1092 ; Fél. 646, 1056, 1229, 1541 ; Dor. 525, 1233 ; Cor. 119, 846, 998).
chétif, -ve : malheureux, -euse (Rav. 889, 1267, 1400 ; Force 350, 413, 461, 761, 876, 1445 ; Gig. 532, 723 ; Fél. 608, 666, 1301, 1339, 1525 ; Dor. 721, 791 ; Cor. 711, 826, 995).
coléré : en colère (Rav. 69, 1480 ; Fél. 1222).
compasser : mesurer, régler (Rav. 890 ; Fél. 1491 ; Dor. 1011, 1250) ; ordonner, disposer (Cor. 88).
composer : apaiser, calmer, pacifier. Huguet donne des exemples dans des expressions comme : composer une guerre, des troubles, un pays. Le mot se trouve avec ce sens chez Malherbe : « pour composer les différends de ceux de Carthage avec le roi des Numides », trad. de Tite-Live, XXXIII, 52-53 (Rav. 1819, composer un malheur ; Fél. 1446, discords composés ; Cor. arg., différends composés).
corrival : « Vieux mot […] Aujourd’hui on dit seulement rival en la même signification. », Fur. (Fél. arg. ; Dor. 469 ; Cor. arg.). On trouve aussi et surtout rival(e) (Rav. 466 ; Gig. 380,
687 ; Fél. 339, 820, 1464 ; Dor. 84, 550, 1215, 1240 ; Cor. 330, 353).
coulpe : faute (Force 1170, 1510 ; Dor. 207, 720, 887, 889 ; Cor. 948, 1036).
coup (à) : d’un coup, aussitôt (Force 250, 956 ; Gig., 424, 894, 962 ; Fél. 52, 1521 ; Dor. 236 ; Cor. 633).
courage : ce qu’on a dans le cœur, cœur, d’où le sens moderne qu’on trouve aussi (« À Monsieur le Premier », Rav. 290, 752, 1476 ; Force 196, 405, 478, 500, 662, 1045, 1180, 1214, 1325, 1400 ; Gig. 106, 716, 1169, 1191 ; Fél. 295, 356, 470, 881, 1302, 1508 ; Dor. 172, 247, 307, 483, 505, 664, 851, 864, 920, 1066, 1092, 1275 ; Cor. 110, 238, 383, 572, 624, 792, 1090).
cuider : penser à tort, faillir (Rav. 1280, 1441 ; Fél. 449 ; Cor. 674). On trouve le verbe chez Malherbe en prose. Furetière l’enregistre, mais le signale comme « plus du tout en usage » ; voir Goug. p. 126.
dard : « Javelot, arme de trait, qui est un bois ferré et pointu par le bout qu’on jette avec la main. », Fur. (Rav. 7, 755 ; Gig. 834, 894) ; darder (le tonnerre) : envoyer (Dor. 631).
décevoir : tromper (Rav. 806, 1021, 1643 ; 1926 ; Force 127 ; Gig. 58, 108, Fél. 756, 1607 ; Dor. 138, 442, 456, 485, 1182, 1194 ; Cor. 670, 918).
déçu (au déçu de) : à l’insu de (Rav. 44, 723).
dedans pour dans (Ode de Saint-Jacques, v. 30 : Rav. 48, 1404, 1465, 1734, 1912 ; Force 192, 409, 671, 877, 884, 1250, 1262, 1316 ; Gig. 2, 82, 608, 734, 1006 ; Fél. 176, 235, 428, 1078, 1189, 1351, 1523 ; Dor. 49, 176, 209, 452, 956, 1311 ; Cor. 24, 592, 788, 910, 917).
déplorable : digne d’être plaint (Rav. 1077 ; Force 235, 376, 854, 1188 ; Gig. 625 ; Fél. 257, 1017, 1609 ; Dor. 633, 1099, 1201 ; Cor. 1, 767).
desserrer : faire partir (un coup), envoyer violemment (Gig. 82 ; Fél. 397, 454, 449 ; Cor. 583 ; attendrir Fél. 957, réfléchi) ; faire apparaître (Dor. 936).
dessous adverbe employé comme préposition pour sous, emploi qu’on trouve chez Malherbe et Corneille (Rav. 38, 150, 249, 671, 1403 ; Force 478, 955, 1392 ; Gig. 130, 345, sens de avec, 386, 440, 542, 551, 651, sens de par, 845, 1239, 1296 ; Fél. 199, 290, 864, 1312, 1357, 1608 ; Dor. 220, 532, 574, 763, 793, 872 ; Cor. 719).
dessur adverbe employé comme préposition pour sur, absent chez Malherbe. Dessus et dessur s’unifient à la suite de la chute de r en fin de mot : voir Goug., p. 188. Dessur fréquent chez Ronsard disparaît au xviie siècle, du moins à l’écrit : Brunot, t. III, p. 378 (« Ode » de Saint-Jacques ; Force 153, 172, 273, 397, 548, 637, 810, 918, 1103, 1201, 1210, 1362, 1413 ; Gig. 41, 153, 428, 537, 605, 863, 944, 969, 974, 1036, 1220, 1278, 1302 ; Fél. 43, 208, 531, 1291, 1560 ; Dor. 199, 380, 470, 528, 637, 815, 1258 ; Cor. 34, 45, 66, 90, 505, 525, 622, 822, 840).
dessus adverbe employé comme préposition pour sur, emploi qu’on trouve chez Malherbe (Rav. 54, 468, 554, 914, 1061, 1113, 1151, 1312, 1397, 1451, 1742, 1764, 1791, 1861, 1874 ; Force 110 ; Fél. 1183 ; Dor. 1022, Cor. 110).
dévaler : tomber (Rav. 1332 ; Force 150, 652 ; Fél. 658, 822, 952) ; pousser (Rav. 928) ; faire tomber (Dor. 711, 872).
dextre : main droite, la main par
excellence, d’où un emploi équivalent à celui de « bras » dans la langue classique (Rav. 523, 1016, 1104, 1574 ; Force 822 ; Gig. 154, 197, 359, 370, 405, 406, 745, 791, 942, 964, 1120 ; Fél. 1553 ; Dor. 39 ; Cor. 125, 629) ; sur dextre : à droite (Rav. 655, sur la prononciation et la graphie, voir note).
discord : « Discorde. Il est vieux, et ne se souffre plus guère qu’en vers. », Fur. (Rav. 230, 407, 1804 ; Gig. 163, 868, 1076 ; Fél. 1246, 1446, 1447 ; Dor. 309, 702, 762, 1297, 1328 ; Cor. 904).
effet : réalité effective, réalisation concrète, acte opposé à parole (Rav. 336, 652, 854, 1220, 1654, 1880 ; Force 416, 802 ; Gig. 3, 174, 295, 748, 1116, 1140 ; Fél. 158, 508, 774, 1115, 1637 ; Dor. 40, 158, 399, 585, 673, 967, 1179, 1246, 1261 ; Cor. 112).
effort : violence, atteinte, coup (Rav. 689, 798, 978, 1290, 1574 ; Force 316, 424, 571, 679, force, action énergique, 808, 1499 ; Gig. 902, 955, 1008, 1111, 1135 ; Fél. 211, 1171 ; Dor. 501, 829 ; Cor. 1062).
erreur au masculin. Le nom féminin erreur a été mis au masculin au xvie siècle avec d’autres noms en -eur venant d’un nom latin en -or, -oris. On le trouve avec les deux genres chez Malherbe. Fur. n’enregistre plus que le féminin. (Rav. 402, 1118 ; Fél. 352 ; Dor. 338 ; Cor. 183, 349, 818).
ès : aux, dans les. Cette forme contractée est condamnée par les théoriciens du xviie siècle, mais elle est très vivante au début du siècle : Malherbe (qui pourtant la relève dans Desportes), François de Sales, Montchrétien, Garasse… et se trouve même jusque dans les premiers sermons de Bossuet : Brunot, t. III, p. 273-275 (Rav. 397, 428, 501, 1852 ; Force 121, 1366 ; Gig. 112, 286, 778, 948 ; Fél. 98, 343, 669, 686, 692 ; Dor. 186, 430, 738, 804, 1167, 1189 ; Cor. 16, 853) ; èsquel(le)s : dans lesquel(le)s (« Au lecteur »).
facond : parlant avec facilité, éloquent (Huguet), calque rare du latin facundus, que Furetière n’enregistre plus (Rav. 159 ; Fél. 691).
faconde : éloquence, sans le sens péjoratif moderne ni la couleur burlesque qu’il a dans la langue classique (Rav. 1580 ; Force 1222 ; Gig. 481, Fél. 954 ; Dor. 332).
fiance : confiance, contraire de défiance. Furetière enregistre encore le mot, même s’il le note comme vieux (Rav. 588, 1520 ; Gig. 346, 645). Autre sens : voir Dor. 1240 et la note.
fléchible : capable d’être touché, adouci (Rav. 880 ; Force 900 ; Fél. 78, 881 ; Dor. 749).
forclos : privé de. Furetière ne donne plus que le sens juridique. (Rav. 74, 200, 1265 ; Fél. 1343).
franc : libre (Rav. 900 ; Force 916 ; Dor. 923 ; Cor. 935).
franchise : liberté (Rav. 397 ; Dor. 619) ; asile où se réfugier (« À Monsieur le Premier » ; Gig. 320) ; liberté au sens amoureux, c’est-à-dire le fait de ne pas être « captif » d’un être aimé (Fél. 88, 338 ; Dor. 26).
frénésie : « Maladie qui cause une perpétuelle rêverie avec fièvre. Elle est différente de la manie et de la mélancolie, parce que celles-ci sont sans fièvre. Elle diffère aussi de la rêverie dans les fièvres violentes, parce que celle-ci n’est pas perpétuelle, et cesse au déclin de la fièvre. […] se dit figurément des troubles et égarements
d’esprit causés par la violence des passions. L’amour, la colère mettent d’étranges frénésies dans la tête des hommes. », Fur. (Fél. 70 ; Dor. 995 ; Cor. 632 ; frénétique : Force 757 ; Dor. 489, 664, 665).
fuitif : en fuite (Force 281 ; Gig. 520, 818, 913 ; Dor. 140) ; qui agit en catimini (Rav. 186).
funéreux : funèbre, de mauvaise augure (Rav. 726, 1073 ; Force 650 ; Dor. 1034, Cor. 463).
germain, germaine : frère, sœur né du même père et de la même mère (Rav. 743, 981, 1383, 1421, 1450, 1635 ; Force 935 ; Gig. 167, 207, 1085) ; véritable (sens douteux) (Gig. 19).
grade : rang (Rav. 228 ; Force 1198 ; Gig. 362, 698, 699, 872, 885, Fél. 938, 1092, 1464).
grand au féminin, en épithète antéposée, sans e selon l’orthographe ancienne et étymologique, forme blâmée par Deimier chez Garnier, mais présente chez Malherbe (Rav. 1124 ; Force 965 ; Gig. 857 ; Fél. ; Dor. 450, « grand peine », locution toujours vivante, 817 ; Cor. 177, 339).
guerdon : récompense (Gig. 96, 404 ; Dor. 498, 610 ; Cor. 639), d’où guerdonner (Cor. 58), reguerdonner (Force 891 ; Fél. 949) et guerdonneur (Rav. 1860). Furetière enregistre guerdon comme « vieux mot » « qui ne se dit qu’en burlesque » et guerdonner comme mot « hors d’usage », mais pas guerdonneur. Guerdon, est employé au début du siècle (Montchrétien, Astrée), mais proscrit (Mlle de Gournay). Guerdonner est déjà blâmé chez Desportes par Malherbe et sera utilisé comme archaïsme burlesque par Scarron.
heur : bonheur (Rav. 134, 711, 669, 821, 1004, 1112, 1168, 1315 ; Force 288, 336, 762, 1057, 1233, 1388 ; Gig. 474, 769, 898, 1165, 1565 ; Fél. 8, 246, 368, 439, 734, 1049, 1129, 1246, 1595 ; Dor. 8, 115, 529, 722, 958, 1000, 1164 ; Cor. 234, 1055, 1094) ; mon heur, comme appellatif amoureux ou d’affection, au sens de « toi, mon bonheur » (Rav. 669 ; Force 573, 657 ; Fél. 246, 1595 ; Dor. 115 ; Cor. 234).
heure (d’) : sur l’heure (Gig. 67, 251, 757 ; Fél. 42, 43, 870, 1226 ; Dor. 318, 323) ; d’heure à autre : d’une heure à l’autre, d’un moment à l’autre : « Les exécutions militaires se font d’heure à autre, c’est-à-dire, sans délai, à toute heure », Fur. (Force 1240 ; Dor. 94).
impieux : ancienne forme de impie (Force 641 ; Gig. 462, 996, Fél. 185 ; Dor. 714).
impiteux : sans pitié ; le mot se trouve dans Théophile, il est rayé par Malherbe dans Desportes : Brunot, t. III, p. 114 (Force 158, 339 ; Fél. 399 ; Cor. 717, 978 ; on trouve aussi impitoyable).
impourvu : imprévu, sans protection (Rav. 224, 1038, 1327 ; Force 46, 905, 1442 ; Gig. 1206 ; Fél. 916 ; Dor. 74, 311, 623) ; à l’impourvu(e) : à l’improviste, sans qu’on ait eu le temps de prévoir (Rav. 577, rime impourueu / jeu, 1783, rime impourueuë / veuë, Force 432 ; Cor. 426, rime impourueuë / veuë) ; on trouve aussi à l’improviste (Rav. 1572).
imprudence : manque de discernement (Rav. 828, 1448 ; Dor. 711, 847).
infractaire : doublet d’ « infracteur » (Rav. 141, 1941 ; Cor. 707).
infracteur : « Celui qui enfreint, qui rompt un traité, une loi. Un infracteur d’un traité de paix est coupable de tous
les maux qui arrivent dans la guerre dont il est cause », Fur. Employé par Hardy aussi pour celui qui viole un serment (Fél. 716, Cor. 94). Autre forme : infractaire.
jà : déjà. Mot attaqué comme archaïsme par Malherbe, défendu par Mlle de Gournay, qui reste employé jusqu’en 1630 : Brunot, t. III, p. 359-360 (Rav. 1065,1794 ; Force 1301 ; Gig. 1084 ; Dor. 1311 ; Cor. 438, 679). jà déjà : se trouve chez Régnier et disparaît en suite (Rav. 671) ; jàçoit que : quoique (Gig. 303) ; la locution est défendue par Mlle de Gournay : Brunot, t. III, p. 390.
jugal : du mariage, conjugal (avec « torche » « loi » ou « lit » : Rav. 185 ; Gig.1168 ; Fél. 62 ; Dor. 204). On trouve aussi conjugal (Force 1152 ; Fél. 1464, 1600 ; Dor. 1050, 1212, 1330).
lacs : « Un ou plusieurs cordons lacets, noués, ou entremêlés, pour servir à prendre, serrer, ou pendre quelque chose. […] se dit figurément en Morale, des pièges, des embûches, des embarras où on a fait tomber quelqu’un », Fur. (Rav. 1050, 1598, 1852 ; Force 720 ; Fél. 340 ; Cor. 168).
lairrai, lairra, lairrez : laisserai, laissera, laisserez. Formes probables du verbe laier, considérées comme des formes du verbe laisser : voir Goug., p. 114 (Force 281, 941, 1411 ; Fél. 1039 ; Dor. 471).
los : réputation ; mot que signale comme proscrit par les puristes Mlle de Gournay en 1627 ; une seul fois dans Malherbe ; dès 1601, Montchrestien le supprime dans la correction de sa Sophonisbe de 1596 (Rav. 36, 70, 650, 679, 1219, 1502 ; Force 407, 624, 820, 1502 au sens de gloire ; Fél. 16, 185, 1238, 1356, 1442 ; Dor. 216, 409, 492 ; Cor. 728).
maniaque : « Furieux, transporté hors de soi », Fur. (Force 713 ; Fél. 264, 813).
manie : « En termes de Médecine, est une maladie, causée par une rêverie avec rage et fureur sans fièvre, qui provient d’une humeur atrabilaire engendrée par adustion de la bile, de la mélancolie ou du sang. Se dit aussi de l’emportement et dérèglement de l’esprit, il ne fait par bon auprès de cet homme-là, quand il est dans sa manie », Fur. (Fél. 321 ; Dor. 219, 1023).
manoir : demeure ; mot vieux défendu par Mlle de Gournay (Rav. 10, 542, 1051, 1541, 1570, 1729, 1771).
mâtin : « gros chien de cuisine, ou de bassecour », Fur. (Rav. 1610 ; Force 406 ; Gig. 325, 382, 754 ; Dor. 579).
méchef : malheur ; le mot sort de l’usage au xviie siècle, mais se trouve encore chez Malherbe (Rav. 1836 ; Force 413, 415 ; Gig. 432 ; Dor. 33 ; Cor. 832).
mieux employé comme substantif : ce qui est le mieux (Force 511, « mon mieux », ce qui est le mieux pour moi, 1293, « les mieux que bienvenus », ceux qui sont mieux accueillis que les bienvenus, 1510, « à son mieux », à son plus haut degré ; Gig. 598, « ton mieux », ce qui est le mieux pour toi ; Fél. 1587, « mon mieux », appellatif amoureux ; Dor. 1052, « ton mieux », 1175, « mon mieux », appellatif amoureux).
moitié : « se dit figurément des gens mariés, et surtout des femmes. Il a perdu sa chère moitié. », Fur. (Rav. 171, épouse moitié, 845, 899, 1457, avec jeu
sur le sens propre, 1718, 1870 ; Force 1166, 1232, 1496 ; Gig.1200 ; Fél. 221, désignant un animal, 283, 898 avec jeu sur le sens propre ; Dor. 962, 1321 ; Cor. arg., avec jeu de mot, 1029).
ne ou n’ pour ni (Rav. 955, 1554 ; Force 359, 503 ; Fél. 133, 1338 ; Dor. 125, 421, 488, 540, 588, 622, 1192, 1263 ; Cor. 21, 33, 1004). Déjà moins fréquent dans la seconde moitié du xvie siècle : Goug., p. 143. Rayé par Malherbe et défendu par Mlle de Gournay, rare au xviie siècle sauf dans l’expression ne plus ne moins : Brunot, t. III, p. 391.
neveu : descendant, cf. latin nepos ; au pluriel la postérité (« Ode » de Saint-Jacques, 32, arrière-neveux, postérité ; Rav. 159, 1438, 1740 ; Force 388, 1146, postérité, 932, au sens d’enfant des parents ; Fél. 128, au sens d’enfant des parents ; Dor. 908, au sens d’enfant des parents ; Cor. 1051, postérité).
nocier, ière : de noce, du mariage (Rav. 74, 906 ; Gig.1319 ; Dor. 877, 955, 1336).
ocieux, -euse : qui reste sans agir ; mot défendu par Mlle de Gournay, mais encore présent chez Malherbe (Rav. 268, 1836 ; Force 512 ; Fél. 83, 149, 302 ; Dor. 126 ; Cor. 36, 115).
onc, oncque, oncques : jamais (Rav. 143, 354, 390, 894, 1243, 1348 ; Force 94, 168, 691, 700, 986, 1119, 1142, 1152 ; Gig. 258, 282, 600, 756, 772, 1057, 1059, 1147, 1187 ; Fél. 210, 811, 915, 1112, 1296, 1389 ; Dor. 60, 175, 375, 437, 493, 511, 1281 ; Cor. 132, 152, 172, 389, 404, 459, 582, 794, 950, 1004).
or variante de ores : maintenant (Gig. 340 ; Fél. 115 ; Dor. 103, 257, 669, 1251 ; Cor. 429, 445) ; comme ores, parfois simple introducteur d’une phrase à visée impérative ou exprimant une volonté (Rav. 336, 1171, 1489, 1808 ; Force 525 ; Gig. 225, 431, 794, 905, Fél. 1472, Dor. 167, 685, 967, 1333) ; marquant une articulation du propos, avec un sens parfois proche de mais (Rav. 949, 1325 ; Force 641, 815, 1297 ; Gig. 340, Fél. 55, 673, 1599 ; Dor. 18, 919, 116 ; Cor. 203, 255, 311, 361, 391, 569, 953).
ores : maintenant ; parfois simple introducteur d’une phrase à visée impérative ou exprimant une volonté (Rav. 298, 410, 581, 1202, 1414, 1456, 1776, 1849, 1946 ; Force 10, 230, 548, 850, ore, 1129 ; Gig. 524, 832 ; Fél. 169 ; Dor. 65, 1136, au sens contextuel de désormais, 1161, 1207 ; Cor. 236, 317, 769, 816, 1052). Ores que : maintenant que (Rav. 237, 1210 ; Force 149, 1053, 1240 ; Gig. 1164 ; Fél. 233 ; Dor. 118, 474, Cor. 5, 78). Ores au sens de « tantôt » (Rav. 756, en corrélation avec tantôt ; Gig. 546 en corrélation avec maintenant ; Dor. 779 et 804, en corrélation avec tantôt et ores ; Cor. 23, 1006, en corrélation avec tantôt). Malherbe blâme or et ores au sens de « maintenant » et « tantôt », mais l’emploie lui-même : Brunot, t. III, p. 364.
or sus, comme variante expressive de l’exhortatif sus (Rav. 1563 ; Force 209, 309, 327, 845, 898 ; Gig. 184, 707, 1185 ; Dor. 733, 773, 1213 ; Cor. 99, 153, 159, 277, 753, 805).
paction : promesse, pacte, convention. Mot présent chez Malherbe et Corneille. Furetière lui donne un sens juridique spécialisé (Rav. 173, 651, 1939 ; Gig. 87 ; Fél. 939 ; Cor. arg.).
paravant : au paravant (Gig. 47, Fél. 1181) ; comme préposition : avant (Force
1266 ; Fél. 8, 314 ; Dor. 134, 537) ; paravant que : avant que (Rav. 457, 664 ; Force 184 ; Gig. 379 ; Dor. arg., avec verbe à l’infinitif, 740, 966, avec participe passé). On trouve aussi auparavant que (Fél. 477). Paravant que de + inf. (Force 1419, 1548).
parfin (à la) : à la toute fin ; le mot n’est plus dans Furetière (Rav. 251 ; Gig. 759, Cor. 422).
pipeur : trompeur, au premier sens chasseur à la pipée, employé comme nom et comme adjectif (Rav. 1021, Dor. 490 ; Cor. 388, 654). Furetière n’enregistre que le sens de « tricheur au jeu ».
pleiger : garantir (Rav. 146, 1150 ; Force 896 ; Gig. 785 ; Fél. 601 ; Cor. 998) ; faire raison en buvant (Gig. 1229).
précipit, -te : hâtif, trop rapide, sur le latin praeceps, au premier sens « la tête la première » (Rav. 402 ; Force 365, 1026 ; Dor. 597).
premier, au sens de « le premier », peut prendre le sens de « d’abord, auparavant, en premier lieu » (Rav. 1843 ; Force 820, 1401, 1402, 1416 ; Gig. 830, 1225 ; Dor. 270, 1145 ; Cor. 512).
premier que (ou : que de+ infinitif) : avant que (que de) (Rav. 262, 583, avec infinitif, 856, avec infinitif ; Force 109, 223, 995, 1116 ; Gig. 602, 627, avec infinitif, 761 ; Fél. 109, 287, 621, verbe implicite, 786, 1390, avec infinitif ; Dor. 590, avec infinitif, 955, non premier que, 1143, 1329, Cor. 98, 134, 694, avec infinitif, 700, « premier lasse que moi »).
prudence : vertu de prudence, prévoyance et capacité à prendre les bonnes décisions et de les accomplir ; Rav. arg. ; Force 851 ; Gig. 254 ; Fél. 17, 681, 1025, 1338 ; Dor. 1111, 1306 ; Cor. 711.
remourir : souffrir intensément ; cf. « souffrir mille morts » (Rav. 456 ; Gig. 223, avec un jeu sur le sens propre de « mourir une seconde fois » ; Fél. 1609 ; Dor. 112).
révolte au masculin : parfois masculin au xviie siècle (Huguet). Hardy emploie le mot au masculin dans d’autres pièces (voir par exemple Alceste, t. 1, v. 818) et partout dans le tome 3 (Rav. 104 ; Gig. arg. 260, 415, 615, 971, 1057, 1084).
soin : souci (Rav. 222, 786, 806, 1263 ; Force 1004 ; Gig. 99, 224, 513 ; Fél. 1564, 569, 734, 1414 ; Dor. 59, 60 ; Cor. 870).
soulas : soulagement, consolation, plaisir ; mot employé par Corneille, qui le corrige en 1660 (Rav. 160, 1301, 1385, 1597 ; Gig. 213 ; Fél. 720 ; Dor. 1020, 1333).
sus (or) : voir or sus.
trait : tir de flèche, flèche (Rav. 30, 523, 705 ; Gig. 983, 1266 ; Fél. 442, 1528 ; Dor. 384).
traverser : empêcher (Rav. 1466 ; Dor. 722).
vers pour envers (Rav. 42, 244, 396, 1776 ; Force 1540 ; Gig. 950, 1153 ; Fél. 1149, 1150 ; Dor. 275, 899).
veuf, -ve de : privé de (Force 52, 329 ; Cor. 863) ; sans complément : touché par le deuil (Rav. 710, 1047, « veuve famille »).
vitupère : « Reproche, blâme qu’on fait à une personne, ou à une famille. Un homme exécuté dans une famille est un vitupère qui dure longtemps. », Fur. (Rav. 1236 ; Force 338, 1502 ; Gig. 365 ; Fél. 1414). Scarron utilisera le mot dans son Virgile travesti et Furetière le signalera comme « vieux mot ».
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-8124-3936-0
- EAN : 9782812439360
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-8124-3936-0.p.0655
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 18/04/2013
- Langue : Français