Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Genre et signature
- Pages: 303 to 306
- Collection: Comparative Perspectives, n° 67
- Series: Genres, sexes, textes, n° 3
Résumés
Jérôme Laurent, « “Qu’importe qui parle”. Michel Foucault et la fonction d’auteur »
Cet article revient sur la notion d’auteur, telle que l’entend Foucault dans son célèbre essai de 1969 : être auteur, c’est accepter pour un temps une « fonction » dans le champ éditorial et littéraire. S’efforçant de resituer la thèse de Foucault dans une longue tradition philosophique, l’étude diagnostique une mise en question problématique du moi substantiel.
Ginette Michaud, « Après l’Auteur porté disparu, qui ou quoi signe ? »
L’article se demande « qui ou quoi signe » et si, comme chez Lacoue-Labarthe, il n’est plus possible de savoir « qui vient après le sujet ». Il y aurait une différence sensible à cet égard, qu’il analyse, entre la philosophie d’une part, et la psychanalyse et la littérature, d’autre part.
Laurent Milesi, « Les fleurs du mâle. Anthographies de la “signature polysexuée” dans Glas »
Cet article s’intéresse à ce qui, dans Glas de Derrida, invite à une réflexion sur la signature, le corpus et le propre. La contribution en vient à cette proposition qu’en littérature, la signature « signe-et-rature » plus qu’elle n’affirme ou ne s’affirme. Androgyne et anti-génétique, elle combine « la vie la mort » dans sa souscription.
Catherine Lanone, « La signature à la dérobée. Charlotte et Emily Brontë ou le nom à secrets »
Cet article retrace l’histoire de la signature des sœurs Brontë et le rapport différent qu’entretiennent à la signature Charlotte et Emily (et dans une 304moindre mesure Anne), depuis leur première publication jusqu’aux dispositifs complexes des Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights).
Alexandra Bourse, « Claude Cahun, un auteur ? Travestissements et crise de l’auctorialité dans Aveux non avenus »
Cette contribution s’intéresse au cas de « Claude Cahun », pseudonyme adopté par Lucy Schwob dès 1916. L’article interroge le besoin, voire l’urgence d’adopter des pseudonymes, et analyse comment et pourquoi l’un d’eux a pu s’imposer au point d’effacer le nom « véritable » de l’auteure.
Andrea Oberhuber et Alexandra Arvisais, « Noms de plume et de guerre. Stratégies auctoriales dans la démarche collaborative de Claude Cahun et (Marcel) Moore »
Cet article s’intéresse aux diverses postures et signatures adoptées successivement par « Claude Cahun » et « Marcel Moore ». À la lumière des choix pseudonymiques opérés, l’étude en vient au constat que c’est la part du masculin qui semble l’emporter sur le sexe biologique des deux artistes.
Alice Braun, « Janet Frame, les métamorphoses d’une signature »
Cette étude analyse de quelle manière la « folie » de Janet Frame inverse les règles de la pseudonymie, publiant sous son vrai nom tout en vivant sous un nom d’emprunt. Elle s’intéresse aussi aux signatures de Frame dans une culture littéraire qui devient de plus en plus visuelle et en vient à privilégier des signes corporels distinctifs.
Chloé Chaudet, « Signature et auctorialité voilée chez Assia Djebar »
Cet article propose une réflexion sur l’œuvre d’Assia Djebar, pseudonyme de Fatima-Zohra Imalayène, écrivaine algérienne de langue française. S’il ne mène pas à un brouillage de genre, le pseudonyme n’en provoque pas moins un effet d’indétermination paradoxal pour une écrivaine qui s’est donné pour mission de transcrire les voix de Maghrébines opprimées.
305Pierre Zoberman, « Affirmation, négociation, effacement/appropriation du féminin. Signatures du/des genre/s au début de l’époque moderne »
Cet article s’intéresse aux questions d’affirmation et d’effacement du féminin au début de l’époque moderne en France. S’appuyant sur quelques exemples de l’effacement des femmes de lettres réelles au profit de femmes auteurs fictives créées par des hommes, cette contribution y voit la preuve que si la littérature se pense alors au masculin, elle exploite déjà habilement les deux « genres ».
Myriam Dufour-Maître, « Genres, signatures et attributions. Le cas de Madeleine de Scudéry »
Cet article se concentre sur le cas de Madeleine de Scudéry et de son auctorialité problématique. Il démontre que la valeur performative de la signature est bien constitutive de l’œuvre et de ses conditions de lecture, mais à condition de maintenir ce qu’il nomme un « tremblé ».
Anne Rouhette, « “By a Lady”, signature genrée ? »
Cet article étudie, dans l’Angleterre du xviiie siècle, toute la complexité de la mention « By a Lady » (par une dame), qui signe alors de nombreuses œuvres. L’analyse de multiples occurrences permet de cerner la spécificité du cas Jane Austen.
Françoise Orazi, « Pourquoi Harriet Taylor ne signe-t-elle pas ? »
Cette contribution rappelle le rôle d’Harriet Taylor, l’amie puis la femme de John Stuart Mill, dans l’élaboration des œuvres de ce dernier, notamment pour ce qui concerne De la liberté (On Liberty). Mill ne dissimule pas cette collaboration. L’absence de la signature d’Harriet au bas des œuvres reste donc énigmatique.
Nathalie Saudo-Welby, « Un texte excessivement signé. Le cas d’une parodie d’Olive Schreiner »
Cet article s’intéresse à une « farce » – c’est le terme qui fut employé en anglais – qui se joua entre femmes en 1891 dans l’Empire britannique. L’identité 306de l’auteur de la farce est inconnue, mais les victimes de la plaisanterie sont deux auteures alors très connues, contemporaines et potentiellement rivales, Olive Schreiner et Marie Corelli.
Audrey Lasserre, « Une révolution de l’autorité et de l’auctorialité. La signature au sein du Mouvement de libération des femmes »
Cet article examine les choix des auteures féministes des débuts du MLF de signer leurs publications de leur seul prénom, de manière collective ou anonyme, dans le souci d’afficher leur parfaite indépendance à l’égard du patronyme et de tout ce qu’il signifie de domination masculine dans une société patriarcale.
Marta Segarra, « Effets de signature dans le texte. Appropriation ou désappropriation ? »
Cet article analyse l’appropriation poétique du « nom de l’auteure » dans l’œuvre de la poétesse catalane Maria-Mercè Marçal. Il décortique en particulier la façon dont Marçal travaille les syllabes « mar » et « mer » (la mer, en espagnol et en catalan).
Danielle Perrot-Corpet, « TIQQUN, collectif neutre ? Autour de Premiers matériaux pour une théorie de la jeune fille (2001) »
Cet article prend pour objet Premiers matériaux pour une théorie de la Jeune-Fille (2001), mystérieusement signé « Tiqqun » – signature collective, anonyme et « neutre » quant au genre, fait paradoxal compte tenu du titre de l’ouvrage. Il interroge l’ambition des auteurs de livrer une critique radicale de notre société de consommation qui ferait l’économie de la question du genre.
- CLIL theme: 4028 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes de littérature comparée
- ISBN: 978-2-406-07477-9
- EAN: 9782406074779
- ISSN: 2261-5709
- DOI: 10.15122/isbn.978-2-406-07477-9.p.0303
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 03-31-2018
- Language: French