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Présentation du dossier L’en-deçà de l’Anthropocène, le Capitalocène
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Études digitales
2020 – 1, n° 9. Capitalocène et plateformes. Hommage à Bernard Stiegler - Auteurs : Cormerais (Franck), Béraud (Philippe), Colombo (Fabien)
- Pages : 43 à 52
- Revue : Études digitales
Présentation du dossier
L’en-deçà de l’Anthropocène, le Capitalocène
Crise, fin du grand partage
et accélération de l’histoire
La crise actuelle et le confinement suscitent une accélération qui mobilise la réflexion sur les technologies, les réseaux et les écrans. La globalisation dans ses effets néfastes, déplace ainsi les questions, réorganise les problèmes et suscite de nouvelles interrogations. Après un numéro consacré aux plateformes, parangon d’un capitalisme de la dérégulation, une suite s’imposait à l’évidence à travers une controverse qui oppose l’Anthropocène au Capitalocène.
Cette opportunité relance le débat sur les limites du capitalisme dans son irresponsabilité face aux ressources physiques, biologiques, sociales, etc. Face à l’idéalisme juridique et à l’économisme technocratique, tous deux au service, consciemment ou non, d’une société de marché, nous pouvons nous demander dans quelle mesure assistons-nous à un stade nouveau du capitalisme en réponse à la question de la « nature » et de l’Anthropocène ? Faut-il revoir une approche critique, illustrée par la collapsologie et les théories de l’effondrement ; ou bien faut-il effectuer un simple retour à des questions soulevées en son temps par Marx et occultées par un industrialisme productiviste et sa croissance illimitée ?
Depuis quelques années déjà, la perspective ouverte par les études digitales, autour d’un nouveau paradigme de la connaissance1, tente justement de revenir sur le grand partage (Nature/Artefact), en tant qu’analyse de la production des êtres humains et de leurs institutions sociales à travers la technique, ainsi que celle des diverses manières d’être 44des hommes, générées par les différentes techniques. Les travaux réalisés, dans la perspective des études digitales, rassemblent des discours scientifiques, philosophiques, économiques, mais aussi écologiques. Au carrefour d’une théorie critique réinventée par les sciences sociales, la psychologie sociale, la sociologie des médias et l’anthropologie culturelle, les études digitales visent à devenir une troisième culture comprise, à l’époque du net, comme une synthèse des Sciences, des Arts et des Humanités, en se penchant sur « cette matrice commune dans laquelle se fabriquent et s’éprouvent l’ordre social, l’ordre naturel et l’ordre technique2 ».
La proposition du numéro 9 d’Études digitales s’inscrit dans cette orientation, afin d’explorer ici les différentes acceptions et implications du concept de Capitalocène, dans un contexte où le paradigme digital tend à s’ériger comme le maître d’œuvre des transformations des sociétés, des économies et de l’environnement planétaire. Cette proposition ne cherche pas à s’ériger en nouvel évolutionnisme, non plus qu’en un déterminisme qui ferait d’un concept historiquement construit la règle d’organisation absolue des structures économiques, sociales et environnementales. Le Capitalocène ne saurait se constituer comme un structuralisme ductile et résilient, qui ajouterait une nouvelle forme économique, technique et sociale à la succession marxienne des modes de production. À l’inverse, ce concept interroge davantage qu’il ne prétend résoudre les failles inhérentes au capitlismeet les externalités négatives sur l’environnement. Il s’affirme comme un questionnement critique sur les liens entre économie et écologie, en remettant en cause les analyses économiques qui intègrent l’écologie dans des arbitrages et des calculs d’opportunité, dont le marché des droits à polluer constitue une illustration. Mais il cherche également à dépasser les approches quelquefois un peu simplistes qui font du principe polysémique de décroissance l’enjeu d’une forme d’écologie politique. Le Capitalocène incarne bien plutôt la cristallisation des rapports de forces économiques autour de la captation des ressources naturelles et des capacités humaines et sociales, avec pour enjeu ce que Félix Guattari avait appelé l’extraction d’une « plus-value machinique », expression dont le sens n’a rien perdu de son actualité3.
45Petite généalogie de la controverse
La controverse entre les concepts d’Anthropocène et de Capitalocène tient ainsi au fait qu’elle peut être saisie des deux côtés du grand partage, à la fois par les sciences naturelles et les sciences sociales. Plus précisément, le Capitalocène est avant tout une réponse de plusieurs chercheurs des sciences humaines et sociales, notamment issus du marxisme écologique4, au « tournant géologique5 » pris dans les récits concernant l’Anthropocène à partir de 2009, avec la création de l’Anthropocène Working Group (AWG)6. Ce groupe, présidé depuis par Jan Zalasiewicz, est affilié à la Subcommission on Quaternary Stratigraphy (SQS) qui est un organisme constitutif de The International Commission on Stratigraphy (ICS), la plus grande organisation scientifique de The International Union of Geological Sciences (IUGS). Bien qu’ouvert à l’interdisciplinarité, l’AWG reste « idéalement composé de spécialistes des sciences de la Terre7 », ce qui laisse peu de place aux sciences humaines et sociales qui y sont minoritaires8. Sa mission principale est d’« examiner le statut, le niveau hiérarchique et la définition de l’Anthropocène en tant que nouvelle division formelle potentielle de l’échelle de temps géologique […] et de faire des recommandations9 » en vue de valider officiellement l’Anthropocène au sein des sciences géologiques – ce qui n’est toujours pas le cas aujourd’hui.
Depuis le 29 août 2016, et de façon renouvelée le 21 mai 2019, l’AWG est tombé d’accord sur un consensus interne concernant le point de 46départ de l’Anthropocène, à savoir que celui-ci aurait commencé autour des « années 1950 » en prenant pour marqueur stratigraphique potentiel les « retombés de plutonium des tests nucléaires atmosphériques10 ». Ce consensus sur les origines ouvre un tout autre récit que celui ébauché avec l’introduction de la machine à vapeur. Plus largement, cette période de l’histoire contemporaine est aussi qualifiée par l’AWG de « Grande Accélération11 », en raison du fait qu’une augmentation exponentielle dans les tendances du Système Terre – concentration de dioxyde de carbone, acidification des océans, etc. –, ainsi que dans celles du système socio-économique – population mondiale, produit intérieur brut, etc. – est très nettement constatable, et donne lieu à plusieurs graphiques en courbe de hockey à partir de cette date-là.
Ainsi, ce que l’Anthropocène semble avoir gagné en précision stratigraphique, il semble également l’avoir perdu en profondeur historique, puisque les propositions de datation des origines à partir de la révolution néolithique, de la découverte du Nouveau Monde, ou de la Révolution industrielle anglaise, paraissent avoir été écartées depuis12.
Cette orientation pose évidemment – et posera davantage demain en cas de reconnaissance de l’Anthropocène sur cette base – la question d’un éventuel décrochage entre le Capitalocène et l’objet de sa critique13, voire une reformulation nécessaire de ses arguments, considérant que le problème n’en demeurera pas moins entier : qui est l’« anthropos » de l’Anthropocène ? Et quelle est la dynamique qui l’alimente ?
47Penser une nouvelle phase de l’accumulation
Il y a ainsi toutes les raisons de tenter de recentrer le débat autour des grandes évolutions technologiques, économiques, et sociales depuis la seconde moitié du xxe siècle, autrement dit la « Grande Accélération ».
À cet égard, la tendance semble déjà en marche, avec notamment plusieurs travaux faits en ce sens, concernant les « Trente ravageuses14 ». Du point de vue des études digitales, il apparaît intéressant de constater que l’AWG, en prenant l’âge atomique pour point de départ de l’Anthropocène, ouvre en même temps la possibilité d’explorer l’âge digital, du fait que l’ordinateur peut être considéré comme l’envers de la bombe, mais surtout comme facteur de l’accélération des rythmes socio-économiques depuis 194515. Des premières modélisations des nuages nucléaires, à celles du climat, ou de la croissance économique, l’informatique a été une pierre angulaire de l’essor de l’Anthropocène et de sa compréhension16.
Bien plus, les technologies de l’information étaient censées jouer un rôle régulateur croissant pour plusieurs chercheurs de l’Anthropocène.
Par exemple, Will Steffen – le principal théoricien de la « Grande Accélération » avant que celle-ci ne devienne le consensus de l’AWG – expliquait en 2007, avec Paul J. Crutzen, que l’Anthropocène pouvait se diviser en trois phases : (1) « L’ère industrielle (vers 1800-1945) » (2) « La Grande Accélération (vers 1945-2015) » (3) « Les intendants de la Terre (vers 2015- ?)17 ».
48Au moment de la rédaction, cette « phase 3 » était évidemment une spéculation de leur part, basée sur le fait que « la prise de conscience croissante de l’influence humaine sur le système Terre » avait notamment été aidée par « l’énorme pouvoir de l’Internet en tant que système d’information global, et autonome » et « la diffusion d’une société plus ouverte et libre, soutenant les médias indépendants18 ». En mai 2000, dans sa toute première publication sur l’Anthropocène, Paul J. Crutzen formulait déjà une telle idée : « L’élaboration d’une stratégie mondialement acceptée conduisant à la durabilité des écosystèmes […] exigera des efforts de recherche intensifs et une application judicieuse des connaissances ainsi acquises dans la noosphère, mieux connue sous le nom de société de la connaissance ou de l’information19 ».
Cet espoir à l’égard de la révolution digitale et de l’apparition du Web, comme potentiels régulateurs des rapports planétaires, semble d’une certaine manière avoir été déçu. En effet, en 2015, l’année où l’Anthropocène était censé rentrer dans sa « phase 3 », Will Steffen reconnaissait au contraire qu’une nouvelle accélération était en cours : « Les gaz à effet de serre continuent d’augmenter rapidement, menaçant la stabilité du système climatique […] L’intendance planétaire n’a pas encore émergé20 ».
Que s’est-il passé ? Comment expliquer cette désillusion ?
Sur de nombreux aspects, la crise de 2008 ne semble pas avoir été étrangère à la réorientation du potentiel des technologies digitales qui sont devenues entretemps l’objet d’une très forte valorisation boursière de la part du capitalisme financier21, à l’instar d’entreprises comme Apple, Amazon, Facebook, Alphabet, Microsoft, ou IBM. Il est d’ailleurs significatif que celles-ci devancent de plus en plus les grandes banques ou les compagnies pétrolières. À mesure que les promesses liées à la révolution digitale resurgissent et se multiplient – troisième révolution industrielle, internet des objets, intelligence artificielle, âge de la singularité, géo-ingénierie, Green New Deal, etc. –, il devient ainsi important d’interroger cet « imaginaire » qui reconfigure aujourd’hui la « techno-science-économie22 » et la planète elle-même.
49Zones d’interférence et de questionnement
Les articles du dossier « Le Capitalocène à l’heure du digital » s’articuleront autour des évolutions récentes entre le capitalisme, l’Anthropocène, et les technologies digitales. De quelle manière les technologies digitales ont-elles fait entrer le capitalisme dans une nouvelle phase ? En quoi ces technologies contribuent-elles à l’Anthropocène, du fait notamment de prélèvements massifs de terres rares nécessaires à leur fabrication23 ? L’Anthropocène est-il en train de prendre un tournant digital, que le Capitalocène est là aussi en mesure d’interroger de façon critique ? Telles seront les questions posées ici. En un mot, l’hypothèse de recherche sera la suivante : si le capitalisme fossile a particulièrement contribué à l’essor de l’Anthropocène, le capitalisme digital24 joue désormais un rôle majeur dans sa trajectoire présente et son développement futur. Celui-ci s’incarne avant tout dans les grandes plateformes qui forment un oligopole dont la captation et l’exploitation des données, l’externalisation et la sous-traitance généralisée à travers le digital labor, ou encore, l’exit fiscal et la concurrence avec certaines des fonctions régaliennes des États constituent les principales caractéristiques, comme les articles réunis dans le précédent numéro d’Études digitales ont cherché à le montrer.
L’hypothèse de recherche telle qu’elle est exposée aspire à prolonger et soutenir trois propositions théoriques élaborées dernièrement en ce sens. Du point de vue de l’Anthropocène, il s’agira de participer à l’intégration de l’âge digital dans son histoire25. Du point de vue du Capitalocène, il s’agira d’éclairer non plus celui-ci au prisme de ses origines, mais à celui de son présent le plus absolu26. Enfin, et surtout, en 50se concentrant sur cette nouvelle grande accélération qui est en cours avec l’emprise croissante des géants du numérique et la tendance à la plateformisation généralisée qui en découle, ce dossier espère ouvrir plusieurs zones d’intervention aux études digitales dans ce débat, et notamment au regard critique, transversal, et curieux, dont elles sont porteuses depuis leur origine27.
Le sommaire du numéro 9 d’Études digitales
Les articles du dossier sur le Capitalocène s’articulent autour des différentes approches et questions qui viennent d’être évoquées, avec également pour ambition de prolonger les interprétations présentées dans le dossier du numéro précédent d’Études digitales sur l’économie des plateformes numériques. Nous avons choisi d’introduire ce nouveau dossier par la traduction d’un article de Jason W. Moore, dont le mérite est de dégager les principaux enjeux du débat autour du rapport entre Anthropocène et Capitalocène. En répondant à la question Qu’est-ce que le Capitalocène ? Jason W. Moore montre notamment comment cette approche critique permet d’écarter un certain fétichisme des propositions des partisans de l’Anthropocène et de reconsidérer la responsabilité historique et géographique du capitalisme dans la constitution d’une économie et d’une écologie-monde du pouvoir.
L’article de Fabien Colombo s’inscrit dans cette perspective, en s’appuyant à la fois sur les travaux respectifs de Jason W. Moore et de Nick Srnicek (platform capitalism), pour exposer de quelle manière il est possible de faire converger les réflexions et les concepts des deux auteurs autour du Capitalocène à l’ère des plateformes numériques. Cette convergence démontre que le capitalisme de plateforme marque une nouvelle étape dans l’accélération du Capitalocène.
De son côté, la contribution de Paolo Vignola entend saisir la nature plurielle des cartographies induites par le concept de Capitalocène, tout à la fois d’ordre géographique et économique, mais également symbolique, 51philosophique et épistémologique. Les réflexions de Bernard Stiegler sur la technique permettent à l’auteur de l’article de prolonger la dimension historique du Capitalocène en y intégrant l’orientation technocratique des temps présents, propre au capitalisme numérique. Cette grille de lecture et les enseignements auxquels elle conduit amènent Paolo Vignola à mettre en relief l’actualité critique des réflexions de Félix Guattari sur les trois écologies, environnementale, mentale et sociale, dans le contexte du Capitalocène.
Dans leur contribution, Philippe Béraud et Franck Cormerais s’appuient sur un chapitre précis de l’ouvrage de Bernard Stiegler, Qu’appelle-t-on panser ? 2. La leçon de Greta Thunberg, intitulé « L’âge du capitalocène comme accélération de l’exosommatisation », pour tenter de comprendre la position de ce philosophe face à l’approche de Jason W. Moore sur le Capitalocène. À travers un montage d’extraits commentés, l’intention des auteurs ne consiste pas à épuiser l’analyse des termes de la controverse mais à identifier les spécificités de la réflexion stieglérienne.
L’article de Fabrice Flippo s’intéresse à l’analyse de la nature de l’économie numérique, considérée à la fois comme une rupture et comme une inscription dans la continuité de l’économie productiviste. En désignant les contradictions induites par les enjeux écologistes, l’auteur en appelle à « une décroissance voire une collapsologie du numérique ». La contribution de Maxime Ouellet s’inscrit dans une perspective assez proche, en identifiant les rapports entre les technologies numériques et la crise écologique à l’ère du Capitalocène. L’auteur pointe la responsabilité du capitalisme cybernétique, à l’intérieur duquel la gouvernance algorithmique entend simultanément optimiser la gestion des problèmes environnementaux et favoriser les nouvelles formes de mise en valeur du capital.
En combinant les approches du numérique et du Capitalocène, la contribution d’Armel Campagne et de Marc-Antoine Pencolé montre que les conséquences environnementales du capitalisme s’accompagnent de phénomènes caractéristiques, liés à la perception des causes du dérèglement climatique, à la redistribution spatiale des pollutions et à résolution des antagonismes sociaux aux dépens de l’environnement. Selon les auteurs, le capitalisme de plateforme s’inscrit ainsi dans le développement du capitalisme fossile tout en incarnant une dynamique nouvelle. De son côté, Gérard Dubey analyse dans son article la continuité 52du processus qui lie les caractéristiques de la numérisation du monde et les représentations issues de l’ère thermo-industrielle. L’auteur met en relief l’adaptabilité des modèles d’organisation sociale du capitalisme industriel aux infrastructures numériques, en questionnant les fondements de cette convergence.
Dans un article conclusif, Philippe Béraud et Franck Cormerais s’interrogent sur la nature du régime d’accumulation qui accompagne la financiarisation et la plateformisation de l’économie, dans la phase actuelle du Capitalocène. Dans cette perspective, l’hypercapitalisme est défini par les auteurs comme un régime disruptif qui s’appuie sur les infrastructures numériques pour faire converger l’extension illimitée des places de marché, la captation et la valorisation des données, l’externalisation et la sous-traitance généralisées, ainsi que l’émancipation des économies de plateformes vis-à-vis des contraintes étatiques et institutionnelles. En faisant émerger des organisations nouvelles, porteuses de rapports marchands animés par une vitesse d’intégration et de désintégration sans limites, l’hypercapitalisme fait entrer les économies et les sociétés dans les cycles d’une accumulation globale dont les plateformes constituent l’exemple par excellence.
Franck Cormerais,
Philippe Béraud
et Fabien Colombo
1 Gerald Moore, « Prolégomènes à un manifeste des études digitales », Études digitales : Variations et transformations des milieux, Classiques Garnier, Paris, 2018, vol. 3, p. 22-38.
2 Christophe Bonneuil et Pierre-Benoît Joly, Sciences, techniques et société, La Découverte, Paris, 2013, p. 20.
3 Félix Guattari et Éric Alliez, « Systèmes, structures et processus capitalistiques », dans Félix Guattari, Les années d’hiver 1980-1985, Bernard Barrault, Paris, 1986, p. 167-192.
4 John Bellamy Foster, Marx’s Ecology : Materialism and Nature, New York, NYU Press, 2000 ; Paul Guillibert et Stéphane Haber (eds.), Actuel Marx : Marxismes écologiques, Presses Universitaires de France., Paris, 2017, 2017/1, no 61.
5 Christophe Bonneuil, « The Geological Turn : Narratives of the Anthropocene » dans Clive Hamilton (ed.), The Anthropocene and the Global Environmental Crisis : Rethinking Modernity in a new Epoch, Routledge., Londres, 2015, p. 15-31 ; Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz, L’événement Anthropocène : la Terre, l’histoire et nous, nouvelle édition révisée et augmentée d’un chapitre sur le Capitalocène, Paris, Éditions du Seuil, 2016.
6 Site officiel : http://quaternary.stratigraphy.org/working-groups/anthropocene.
7 Anthropocene Working Group, Newsletter 1, http://quaternary.stratigraphy.org/wp-content/uploads/2018/08/Anthropocene-Working-Group-Newsletter-No1-2009.pdf, décembre 2009, p. 1.
8 Johannes Lundershausen, « The Anthropocene Working Group and its (inter-)disciplinarity », Sustainability : Science, Practice and Policy, 1 janvier 2018, vol. 14, no 1, p. 31-45.
9 Anthropocene Working Group, « Newsletter 1 », art. cité, p. 1.
10 Anthropocene Working Group, Media note : Anthropocene Working Group (AWG) — University of Leicester, https://www2.le.ac.uk/offices/press/press-releases/2016/august/media-note-anthropocene-working-group-awg, 29 août 2016, (consulté le 12 décembre 2019) ; Meera Subramanian, « Anthropocene now : influential panel votes to recognize Earth’s new epoch », Nature, 21 mai 2019.
11 Will Steffen et al., « The trajectory of the Anthropocene : The Great Acceleration », The Anthropocene Review, 1 avril 2015, vol. 2, no 1, p. 81-98.
12 Jan Zalasiewicz et Colin Waters, « The Anthropocene », Oxford Research Encyclopedia of Environmental Science, 3 décembre 2015.
13 Sur ces questions, voir : Ian Angus, Facing the Anthropocene : Fossil Capitalism and the Crisis of the Earth System, New York, NYU Press, 2016. L’ouvrage est d’autant plus intéressant qu’il marque des divergences sur la définition du Capitalocène au sein du marxisme écologique.
14 Stéphane Frioux et Christophe Bonneuil, « Les “Trente Ravageuses” ? L’impact environnemental et sanitaire des décennies de haute croissance », 1 janvier 2013 ; Céline Pessis, Sezin Topçu et Christophe Bonneuil, Une autre histoire des Trente Glorieuses : Modernisation, contestations et pollutions dans la France d’après-guerre, Paris, La Découverte, 2013, 320 p ; Dominique Pestre (ed.), Histoire des sciences et des savoirs, t. 3. Le siècle des technosciences, Paris, Le Seuil, 2015, 516 p.
15 Paul N. Edwards, « Un monde clos : L´ordinateur, la bombe et le discours politique de la Guerre froide » dans Amy Dahan et Dominique Pestre (eds.), Les Sciences pour la guerre. 1940-1960, Paris, Éditions de l’EHESS, 2004, p. 223-249 ; François Jarrige, Technocritiques : Du refus des machines à la contestation des technosciences, Paris, La Découverte, 2014, p. 299-310.
16 Paul N. Edwards, A Vast Machine : Computer Models, Climate Data, and the Politics of Global Warming, Cambridge, MIT Press, 2013, 546 p.
17 Will Steffen, Paul J Crutzen et John R McNeill, « The Anthropocene : Are Humans Now Overwhelming the Great Forces of Nature ? », Ambio, décembre 2007, vol. 36, no 8, p. 616-618.
18 Ibid., p. 619.
19 P. J. Crutzen et E.F. Stoermer, « The “Anthropocene” », art. cité, p. 18.
20 W. Steffen et al., « The trajectory of the Anthropocene », art. cité, p. 12.
21 Nick Srnicek, Platform Capitalism, Cambridge, UK ; Malden, MA, Polity Press, 2016.
22 Pierre Musso, « L’imaginaire à l’ère de la techno-science-économie », https://www.pca-stream.com/fr/articles/l-imaginaire-a-l-ere-de-la-techno-science-economie-10, mars 2014.
23 Guillaume Pitron, La guerre des métaux rares : La face cachée de la transition énergétique et numérique, Paris, Liens qui libèrent, 2018.
24 Dan Schiller, Digital Capitalism – Networking the Global Market System, Reprint., Cambridge, Mass. London, MIT Press, 2000, 320 p ; Christian Fuchs et Vincent Mosco (eds.), Marx in the Age of Digital Capitalism, Chicago, Haymarket Books, 2017, 549 p.
25 Christoph Rosol et al., « On the Age of Computation in the Epoch of Humankind », article publié en ligne dans Nature, le 29 novembre 2018, https://www.nature.com/articles/d42473-018-00286-8 (consulté le 29 novembre 2019).
26 Graham Murdock et Benedetta Brevini, « Communications and the capitalocene : Disputed ecologies, contested economies, competing futures », The Political Economy of Communication, 21 août 2019, vol. 7, no 1.
27 Bernard Stiegler, « Le nouveau conflit des facultés et des fonctions dans l’Anthropocène » dans La technique et le temps, Paris, Fayard, 2018, p. 847-876.
- Thème CLIL : 3157 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Sciences de l'information et de la communication
- ISBN : 978-2-406-11521-2
- EAN : 9782406115212
- ISSN : 2497-1650
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-11521-2.p.0043
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 26/05/2021
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français
- Mots-clés : Capitalocène, Anthropocène, plateformes, externalités négatives, accumulation du capital