Avant-propos
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Études d’exégèse médiévale. Nouveau Testament
- Pages : 7 à 15
- Collection : Études d’histoire et de philosophie religieuses, n° 93
Chapitre d’ouvrage : 1/20 Suivant
Avant-propos
Après un recueil d’études consacré au Premier Testament1, en voici un autre, qui concerne le Nouveau Testament. En dehors des considérations pratiques, cette séparation est-elle justifiée ? Sans doute pas, dans la mesure où ce sont les mêmes procédures d’exégèse qui sont employées dans les deux cas ; mais il est possible également de déterminer des caractéristiques propres à l’exégèse néo-testamentaire. Je voudrais m’efforcer de montrer rapidement cela dans cet avant-propos.
On distingue généralement, dans l’évolution de l’exégèse médiévale, trois courants qui, en gros, se succèdent dans le temps2 : l’exégèse monastique qui fleurit pendant le haut moyen et donne de beaux fruits au xiie siècle (et se prolonge par la suite) ; l’exégèse des écoles, qui se développe au xiie siècle et au début du xiiie ; l’exégèse universitaire, aussi bien dans les facultés de théologie à l’université que dans les studia des ordres mendiants qui viennent de se créer (surtout les studia generalia, établissements supérieurs). Bien sûr, dans ces trois approches, l’exégèse du Nouveau Testament est tout autant pratiquée que celle de l’Ancien. À l’université, on demande au bachelier biblique de « lire » chaque année un livre de l’Ancien Testament et un du Nouveau ; dans les studia, c’est l’ensemble de la Bible qui doit être parcouru en deux années3. Les méthodes d’explication sont identiques ; par exemple, la question, qui permet de résoudre les difficultés du texte scripturaire et d’exposer les thèmes théologiques suscités par celui-ci, se développe dans les écoles du xiie siècle et devient partie intégrante du commentaire universitaire ; elle en constitue l’une des trois parties : divisio textus, expositio textus et questiones ou dubitabilia. On pourrait de la sorte présenter les différentes 8procédures, qui sont les mêmes dans les commentaires de l’Ancien et du Nouveau Testament.
On observera que les épîtres pauliniennes figurent parmi les textes les plus étudiés, et on ne s’étonnera pas d’en trouver de nombreux commentaires. De même, les évangiles, notamment les passages intégrés aux lectures liturgiques, se trouvent-ils bien commentés – du moins à partir du xiie siècle. Pour prendre l’un des axes des études qui suivent, on notera que la critique textuelle s’applique aussi bien au Nouveau Testament qu’à l’Ancien. Évidemment, les travaux des correctoires témoignent ici d’une connaissance du grec plus que de l’hébreu (encore que les citations vétéro-testamentaires et certains parallèles nous permettent de vérifier que leurs savants auteurs maîtrisent aussi l’hébreu). Cependant, on notera que, dans les commentaires mêmes, le recours au grec demeure plutôt rare ; il y est fait plutôt appel à la Vetus Latina.
Les questions liées au canon sont également présentes, certes dans une moindre mesure que pour le Premier Testament. Le problème de l’épître aux Laodicéens est parfois évoqué (l’épître figure dans quelques bibles du xiiie siècle4) et, comme on le verra, bien avant Martin Luther, le contenu de l’épître de Jacques est quelquefois mis en cause. Il ne semble pas y avoir problème pour l’attribution à saint Paul de l’épître aux Hébreux.
Exégèse du nouveau testament
Il est possible néanmoins de percevoir certaines spécificités dans le traitement du Nouveau Testament. La place et le traitement de l’allégorie en constituent assurément une. Les déclarations de Paul dans l’épître aux Galates (Ga 4, 22-26) fondent une exégèse chrétienne ; mais, comme le montre l’exemple qu’il donne, la femme libre (Sarah) et la servante (Agar), cette exégèse est principalement une exégèse de l’Ancien Testament. L’autre texte fondateur de l’exégèse chrétienne, Lc 24, 13-27, avec l’explication de Jésus aux pèlerins d’Emmaüs, est également tourné vers l’Ancien Testament. Comment concevoir alors 9l’exégèse du Nouveau Testament ? Je citerai de nouveau un texte que j’ai souvent utilisé, notamment pour expliquer la nécessité du progrès dans l’exégèse, tiré de la Somme des quaestions ordinaires d’Henri de Gand :
De même que le Christ a laissé aux Apôtres beaucoup de choses à expliquer et à compléter selon le modèle de ce qu’il avait lui-même expliqué et fourni dans l’enseignement de l’Évangile, de même, dans leur enseignement, les Apôtres ont laissé beaucoup de choses à expliquer et à compléter aux docteurs, selon le modèle de ce qu’ils avaient eux-mêmes expliqué et complété dans leur enseignement5.
Le travail fait par les Apôtres puis par leurs successeurs se prolonge avec les maîtres du moyen âge ; et ce sont les mêmes clés qui doivent guider les exégètes.
Mais qu’en est-il alors de l’allégorie, telle qu’elle est envisagée par saint Paul notamment ? A-t-elle une place dans l’exégèse du Nouveau Testament ? Évidemment, si le Nouveau Testament constitue une réalisation des allégories de l’Ancien, on peut se demander si la démarche a un sens. Il est vrai que l’on trouve parfois des explications allégoriques de récits néo-testamentaires. Par exemple, chez Hugues de Saint-Cher, à propos du bateau sur lequel se rend Jésus (Mt 13, 2) : par ce bateau on comprend l’Église ; de même que le bateau est étroit à la proue et à la poupe et large au milieu, de même l’Église a été étroite au commencement, parce que peu ont cru, elle sera étroite à la fin, parce que la charité sera refroidie, elle est large au milieu parce que beaucoup croient aujourd’hui6. Dans la même Postille, on peut relever en quelque sorte une allégorie inversée, puisque Hugues renvoie, à propos du scribe de Mt 8, 19, à un épisode de l’Ancien Testament, la ruse des Gabaonites au chapitre 9 de Josué : « Ce scribe a le type des Gabaonites qui, voyant Israël prospérer et dominer, voulurent conclure un pacte avec les fils d’Israël. Ainsi sont les hypocrites7… » Même 10chez Albert le Grand on trouve des exégèses du même type ; par exemple, sur Lc 5, 2, les deux barques que voit Jésus représentent l’Église issue des circoncis et l’Église des Gentils8. Mais cette démarche est relativement minoritaire (en dehors, bien sûr, des paraboles). Si l’on se réfère à Nicolas de Lyre, qui témoigne de réels progrès sur le plan de l’exégèse (même si sa réflexion herméneutique semble en retard), on s’aperçoit que la partie moraliter de sa Postille, qui expose ce que nous considérons comme une exégèse spirituelle, contient surtout des développements tropologiques ou simplement moraux. Cependant, on peut relever chez lui encore des interprétations allégoriques, certes beaucoup plus rares ; par exemple, dans sa note moraliter sur Mt 8, 5 (guérison du serviteur de l’officier romain), Nicolas de Lyre voit en ce païen les premiers Gentils qui vont croire en le Christ, comme Luc et Denys l’Aréopagite9. Du reste, une discussion sur l’une de ses affirmations concernant l’épître aux Galates montre la difficulté, voire l’impossibilité, d’imaginer une approche autre que littérale pour les épîtres pauliniennes10.
Les évangiles proposent un autre type d’exégèse, pratiquée par Jésus lui-même : la parabole11. Dans quelle mesure les exégètes médiévaux en ont-ils saisi les particularités ? S’ils ne rejoignent évidemment pas les démarches des études contemporaines, notamment en ce qu’ils maintiennent l’interprétation allégorique fournie parfois par les textes évangéliques mêmes, ils perçoivent au moins intuitivement les caractères majeurs de la parabole et se livrent même à une approche « structuraliste » que favorise le schématisme de leur exégèse (notamment avec la divisio textus)12. Par exemple, les discussions pour déterminer si le récit de Luc 1116, 19-31, sur Lazare et le riche, est une parabole ou non, témoignent d’une conscience nette des caractères majeurs du genre.
Une autre question peut se poser, celle de l’interprétation spirituelle en général, au-delà même de l’allégorie. Si elle paraît nécessaire pour le premier Testament, a-t-elle encore une utilité pour le Nouveau ? En effet, l’Ancien Testament (principalement le Pentateuque et les livres historiques) est rédigé selon les codes de son époque (étendue dans le temps), qui régissent la forme des récits et le contenu des lois cérémonielles. Or, d’origine divine, son message concerne tous les hommes, à toutes les époques. Il s’agit donc pour l’exégète médiéval d’aller au-delà de ce qui apparaît comme une démarche pédagogique et d’y retrouver la teneur intemporelle du message sacré. Le Nouveau Testament est rédigé à une époque où la mentalité a évolué, notamment du fait de l’enseignement fourni par le Christ même. L’exégèse doit-elle alors se limiter à une approche littérale, explicitant le message et le situant dans le déroulement de l’histoire ? La lecture des commentaires médiévaux montre que l’approche spirituelle est maintenue pour les textes du Nouveau Testament, du moins pour les évangiles et les Actes, les épîtres pauliniennes posant le problème que nous avons évoqué ; il suffit de lire les développements moraliter et mystice chez Hugues de Saint-Cher ou chez Nicolas de Lyre pour s’en convaincre.
Rapports entre Ancien
et Nouveau Testament
Les exégètes ont parfois envisagé les rapports entre les deux Testaments. On trouve leurs réflexions principalement dans certaines préfaces de leurs commentaires ou bien dans les principia. Parmi les préfaces, je me limiterai à deux auteurs. Celle de Pierre le Mangeur, sur les quatre évangiles, prend pour thème Gn 1, 16, « Dieu a fait deux luminaires au firmament, le grand luminaire, pour qu’il préside au jour, et le petit pour qu’il préside à la nuit ». Le firmament désigne l’Écriture sainte ; par le plus petit luminaire on comprend Moïse, par le plus grand le Christ : la Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité par le Christ. Toute 12l’Écriture pourrait être qualifiée d’Évangile13. Dans son commentaire même de Matthieu, Pierre soulignait « l’harmonie merveilleuse de l’Écriture » (miranda sacre Scripture consonantia)14. Il n’est donc pas étonnant qu’il se livre à une exégèse spirituelle, essentiellement des passages narratifs des évangiles. Hugues de Saint-Cher, dans le prologue général de sa Postille, se réfère à la construction du tabernacle en Ex 26 et note que les lacets et les agrafes qui unissent les tapis sont l’Ancien et le Nouveau Testament liés comme pour faire un tapis unique15.
Les principia sont les leçons d’introduction au cours du bachelier ou du maître16 ; cela nous situe évidemment dans le contexte de l’exégèse universitaire (y compris celle des studia). Il s’agit de discours comportant un éloge et une division de l’Écriture, introduits comme les sermons par un « thème » tiré de l’Écriture. Nous en citerons quelques exemples. Le second des deux principia de Jean de La Rochelle a un thème qui a été plusieurs fois utilisé dans le même contexte, Baruch 4, 1 : Voici le livre des commandements de Dieu et la Loi qui vaut pour l’éternité ; tous ceux qui le conservent trouveront la vie et ceux qui l’abandonnent trouveront la mort. En utilisant le schéma des quatre causes, Jean donne une division de l’Écriture dans laquelle on relève ce qu’il dit des livres prophétiques de l’Ancien Testament :
Le nombre des livres sur l’enseignement de ce qu’il faut croire ou des révélations, contenues dans les Prophètes, se réduit à deux principaux : cela concerne ou bien la tête, qui est le Christ, et cela se trouve dans les quatre grands Prophètes, ou bien le corps, qui est l’Église, et cela est donné dans les douze Petits Prophètes, et cette exposition est faite avec l’adaptation du discours de la Synagogue à l’Église. Ainsi, l’intention des quatre Prophètes 13est la même que celle des quatre évangélistes, celle des douze prophètes la même que celle des douze Apôtres17.
Puis Jean de La Rochelle montre comment Isaïe correspond à Jean, Jérémie à Marc, Ézéchiel à Luc, Daniel à Matthieu. On a donc ici davantage l’idée de l’harmonie des deux parties de la Bible, avec le mouvement qui permet de passer de l’une à l’autre, transfigurato sermone ipsius Synagogae ad Ecclesiam.
On a conservé les deux principia, leçons inaugurales de Thomas d’Aquin comme maître régent (1256). Le second a le même thème que nous avons déjà lu, Ba 4, 1 et comporte l’éloge et la division de l’Écriture ; une courte phrase introduisant cette seconde partie nous retiendra :
L’Écriture conduit de deux manières à cette vie [la vie de gloire], en donnant des commandements et en aidant. En donnant les commandements qu’elle présente, ce qui concerne l’Ancien Testament, Eccli [Si] 24, [33] : Moïse nous a transmis la Loi. En aidant, par le don de la grâce que le législateur nous donne abondamment, ce qui concerne le Nouveau Testament, Jn 1, [17] : La Loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité ont été faites par le Christ Jésus18.
Thomas pose donc d’emblée les deux orientations qui différencient les deux parties de l’Écriture, les commandements et la grâce.
Le principium du dominicain Pierre de Scala († 1295) a pour thème Job 28, 1, « L’argent a pour origine ses veines et l’or le lieu dans lequel il se forme » ; il utilise aussi le même texte (Gn 1, 16) que Pierre le Mangeur, à propos des deux luminaires. La divisio commence par des considérations générales sur l’Ancien et le Nouveau Testament :
<L’Écriture> est divisée tout d’abord en Ancien et Nouveau Testament, ce qui peut être indiqué dans la différence <dans le thème> entre argent et or : ainsi 14sont signifiés l’Ancien Testament dans l’argent, sonore du fait des figures et des signes, et le Nouveau Testament dans l’or, précieux et pesant du fait de son contenu. En effet, le Nouveau Testament a son ombre dans l’Ancien et l’Ancien est révélé dans le Nouveau. […] Ce sont les deux grands luminaires que Dieu posa dans le firmament [cf. Gn 1, 16], c’est-à-dire dans l’Église de Dieu ; le petit luminaire, c’est-à-dire l’Ancien Testament, pour présider à la nuit des anciens, et le grand luminaire, c’est-à-dire le Nouveau Testament, pour présider au jour des Apôtres19.
Ici encore on a à la fois le lien et l’opposition entre les deux parties de l’Écriture, avec le motif courant du Nouveau Testament qui a son ombre dans l’Ancien et celui de la révélation des vérités fondementales dans le Nouveau. On comprend que l’approche exégétique soit différente, puisqu’il s’agira, en étudiant l’Ancien Testament, d’éclaircir ce qui était voilé.
Pierre de Jean Olieu a laissé cinq principia20 ; celui consacré aux quatre évangiles nous intéressera moins ici que celui qui envisage « le Christ comme centre de l’Écriture21 ». Le thème en est Ez 10, 2, « Avance-toi au milieu des roues des chérubins… » ; dans la partie qui développe les sept propriétés des roues, Olieu expose plusieurs points qui montrent « l’harmonie secrètes des divines Écritures » (concordia arcana Scripturarum divinarum) et de la continuité entre Ancien et Nouveau Testament. Il utilise les images du poussin et de l’œuf, du cerneau de noix et de la coquille, des deux chérubins regardant dans la même direction et de l’Ancien Testament comme vestibule du Nouveau. Je citerai seulement ce passage :
On dit que <les roues> sont quatre et une. En effet, J’ai vu quatre roues auprès des chérubins, et ailleurs : Apparut une roue au-dessus de la terre[Ez 10, 9 et 1, 1515]. Elles sont une et quatre : de même en effet qu’il y a un unique royaume et une unique cité de Dieu, distingue cependant selon les diverses hiérarchies et les divers royaumes, dont le premier fut établi sous l’ombre de la figure, le deuxième sous la foi, le troisième sous la lumière de la contemplation, le quatrième sous la félicité de la vision intuitive, de sorte que dans l’ombre ou le texte de la lettre se trouvent les moelles <des sens spirituels> et la triple hiérarchie du royaume du Christ. Dans le premier, le Christ fut conçu séminalement en le Père. Dans le deuxième, il fut produit germant en lui-même. Dans le troisième, il fut diffusé en se ramifiant dans l’effusion de l’Esprit. Dans le quatrième, pour être vu et perçu face à face dans la félicité éternelle22.
Les études qui suivent, après avoir rappelé l’importance de la critique textuelle au moyen âge, examinent successivement l’exégèse de deux des textes majeurs conservés dans la liturgie (le Magnificat et le Notre Père), puis celle du texte fondateur de l’eucharistie et l’épisode des tentations de Jésus. Les cinq autres études envisagent le traitement de textes des épîtres de Paul et de celle de Jacques. J’espère avoir donné ainsi une idée de l’approche néo-testamentaire de l’exégèse médiévale.
Parmi ces études, deux proviennent des « Études d’histoire de l’exégèse », issues des « Journées bibliques » organisées deux fois par an par Matthieu Arnold, Annie Noblesse-Rocher et moi-même. Elles visent à donner une vue de l’histoire de l’exégèse, des Pères au xvie-xviie siècle, après avoir situé les textes dans la recherche contemporaine. Deux autres proviennent des Suppléments aux Cahiers Évangile, destinés à un large public et que dirigent actuellement Régis Burnet et Éric Morin ; celles-ci ont été totalement remaniées, notamment par l’ajout de notes avec les références savantes et les textes latins (donnés en notes pour les textes manuscrits ou difficilement accessibles ; pour les textes imprimés est donnée la seule référence).
1 Études d ’ exégèse médiévale. Ancien Testament, Écriture et société, Strasbourg, 2016.
2 Voir L’exégèse chrétienne de la Bible en Occident médiéval (xiie-xive s.), Paris, 1999.
3 Cf. P. Glorieux, « L’enseignement au moyen âge. Techniques et méthodes en usage à la faculté de théologie de Paris au xiiie siècle », AHDLMA 35 (1968), p. 68-186 (ici, p. 119-120).
4 Par exemple dans les bibles des mss Paris, BnF lat. 11 et Mazarine 6.
5 Summa Quaestionum ordinariarum, art. VIII, q. 6, Paris, Josse Bade, 1520 [repr. St. Bonaventure, N. Y., 1953], t. I, fol. 69vo ; trad. fr. G. Dahan, Interpréter la Bible au moyen âge. Cinq écrits du xiiie siècle, Paris, 2009, p. 137.
6 Opera omnia (Postilla), éd. de Lyon, 1645, t. VI, fol. 34ra : « Mystice. Per naviculam intelligitur Ecclesia, quia, sicut navis in principio et in fine arcta est et in medio lata, sic et Ecclesia in principio arcta fuit, quia pauci crediderunt, et in fine similiter, quia refrigescet charitas multorum, sed in medio, id est nunc, plures credunt. »
7 Ibid., fol. 33va : « Moraliter. Iste scriba tenet typum Gabaonitarum, Ios. 9a, qui videntes prosperari Israel et dominari, voluerunt inire foedus cum filiis Israel. Huiusmodi sunt hypocritae… »
8 Opera omnia, éd. A. Borgnet, t. XXII, Paris, 1894, p. 356 : « Quae duae naves duas Ecclesias congregandas significabant, scilicet Ecclesiam de circumcisione et Ecclesiam de Gentibus. »
9 Biblia sacra cum Glossa ordinaria et Postilla Nicolai Lirensis, Anvers, 1634, t. V, col. 158.
10 Voir mon étude « L’allégorie, fondement de l’exégèse chrétienne (exégèse médiévale) », RHPR 102, 2022, p. 407-421 (voir p. 415-416 la discussion entre Paul de Burgos et Matthias Döring sur Ga 4, 24).
11 Voir E. Bain, « Parabola, similitudo et exemplum : Bonaventure et la rhétorique des paraboles dans son Commentaire sur Luc », dans Études d’exégèse médiévale offertes à Gilbert Dahan par ses élèves, éd. A. Noblesse-Rocher, Turnhout, 2012, p. 141-159, et l’étude citée à la note précédente.
12 Voir G. Dahan, « Note sur parabole et mashal, à propos des talents », dans La parabole des talents(Matthieu 25, 14-30), éd. M. Arnold, G. Dahan et A. Noblesse-Rocher, Paris, 2011 (Études d’histoire de l’exégèse 2), p. 121-126, ainsi que le résumé de mon séminaire, « Les paraboles du chapitre 13 de Matthieu », Annuaire EPHE. Section des sciences religieuses 110, 2001-2002, p. 377-380.
13 J’ai publié les prologues des évangiles, « Les exégèses de Pierre le Mangeur », dans Pierre le Mangeur ou Pierre de Troyes, maître du xiie siècle, éd. G. Dahan, Turnhout, 2013, p. 49-87 (prologues des évangiles, p. 73-83).
14 Ibid., p. 86.
15 Éd. de Lyon, 1645, t. I, fol. A1rb-va : « Haec sunt uncinus et ansula quibus cortinae tabernaculi iungebantur, id est Vetus et Novum Testamentum in doctrinam unam, quasi in unam cortinam faciendam. »
16 Voir N. Spatz, « Inception Ceremonies in the Schools of Paris », dans History of Universities, t. XIII, Oxford, 1994, p. 3-19 ; G. Dahan, L’exégèse chrétienne, p. 405-409 ; A. Sulavik, « Principia and Introitus in the Thirteenth Century Christian Bible Exegesis with Related Texts », dans La Bibbia del XIII secolo. Storia del testo, storia dell’esegesi, éd. G. Cremascoli et F. Santi, Florence, 2004, p. 269-321 (publie en annexe six principia) ; Th. Prügl, « Medieval Biblical Principia as Reflections on the Nature of Theology », Archa Verbi. Subsidia 1, 2007, p. 253-275.
17 Éd. F. M. Delorme « Deux leçons d’ouverture de cours biblique données par Jean de La Rochelle », La France franciscaine 16, 1933, p. 345-360, ici p. 357 : « Numerus autem librorum de doctrina credendorum sive revelationum quae continentur in Prophetis reducitur ad duo principalia, quia vel respicit ipsum caput quod est Christus, et haec continetur in quatuor prophetis maioribus, vel ipsum corpus quod est Ecclesia, et sic datur in duodecim minoribus, et haec perhibitio [éd. : prohibitio] modo transfigurato sermone ipsius Synagogae ad Ecclesiam. »
18 Opuscula omnia, éd. P. Mandonnet, t. IV, Paris, 1927, p. 483 : « Ad hanc vitam [vitam gloriae] Sacra Scriptura perducit dupliciter, scilicet praecipiendo et adiuvando. Praecipiendo per mandata quae proponit, quod pertinet ad Vetus Testamentum ; adiuvando autem per donum gratiae quod legislator largitur, quod pertinet ad Novum Testamentum. »
19 Éd. A. Sulavik, « An unedited principium biblicum attributed to Petrus de Scala, o.p. », Angelicum 79, 2002, p. 87-126 (ici, p. 114) : « Et hec prima sui diuisione in Vetus et Novum Testamentum diuiditur, que in uerbis propositis sub distinctione argenti et auri potest innui, ut in argento sonoro ratione figurarum et sign<o>rum Vetus Testamentum, in auro precioso et ponderoso ratione rerum contentarum Nouum Testamentum significentur. In Veteri enim Testamento Nouum obumbratur et in Nouo Vetus reuelatur. […] Hec enim sunt duo luminaria magna que Deus posuit in firmamento celi, id est in Ecclesia Dei, luminare minus, scilicet Vetus Testamentum, ut preesset nocti antiquiorum, et luminare maius, scilicet Nouum Testamentum, ut preesset diei Apostolorum. »
20 Éd. D. Flood et G. Gál, Peter of John Olivi on the Bible. Principia quinque in sacram Scripturam…, St. Bonaventure (N. Y.), 1997.
21 Ibid., p. 127-138 ; trad. fr. G. Dahan, Interpréter la Bible au moyen âge, p. 95-116.
22 Éd. citée, p. 134 ; trad. citée, p. 108.
- Thème CLIL : 4046 -- RELIGION -- Christianisme -- Théologie
- ISBN : 978-2-406-15592-8
- EAN : 9782406155928
- ISSN : 2494-4912
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-15592-8.p.0007
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 13/03/2024
- Langue : Français