Mes relations avec le thermalisme de santé sont anciennes et multiples. Au cours d’une pratique clinique de rhumatologue de près de quarante ans, j’ai régulièrement été interrogé sur les effets des cures thermales et parfois sollicité d’en prescrire. Au début des années 2000, cette fois comme épidémiologiste familier de la mesure de la qualité de vie, j’ai été impliqué dans un projet d’évaluation coût-efficacité des traitements thermaux, finalement abandonné en raison de son impertinence politique. Le thermalisme de santé ne pouvait aussi manquer de retenir l’attention de l’historien et j’ai colligé des documents et notes de lecture sur celui-ci dès le milieu des années 2000. Toutefois le dessein et les objectifs de l’enquête historique présentée dans cet ouvrage n’ont été précisés qu’à l’issue des riches discussions suscitées par les journées d’études consacrées au « thermalisme, phénomène culturel et médical », organisées au Collège de France en 2011 et 2013 avec John Scheid, Marilyn Nicoud et Didier Boisseuil1. Les résultats de l’enquête, limitée à la première modernité française, ont été présentés, entre 2017 et 2021, dans la conférence d’histoire de la médecine de l’École pratique des hautes études (Section des sciences historiques et philologiques), dont le format permet – pour combien de temps encore ? – des échanges fructueux avec les auditeurs et collègues sur des recherches en cours.
1 Leurs actes ont été publiés dans Scheid, Nicoud, Boisseuil & Coste, 2015.