Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Droit et justice dans la littérature francophone de Belgique
- Pages: 247 to 251
- Collection: POLEN - Power, Literature, Norms, n° 23
Résumés
Bernard Ribémont et Joanna Teklik, « Introduction »
L’objet de ce volume, issu d’une rencontre qui s’est tenue à l’Université Adam-Mickiewicz de Poznań (5/6 déc. 2019) est, à partir du corpus de la littérature francophone belge, de s’interroger sur la façon dont ces textes, avec une spécificité belge ou non, questionnent les notions et concepts de droit et de justice.
Renata Bizek-Tatara, « L’affaire Dutroux selon Françoise Mallet-Joris. Sept démons dans la ville »
L’article porte sur l’affaire Dutroux qui inspire à Françoise Mallet-Joris le roman Sept démons dans la ville. Elle y diagnostique la situation judiciaire et politique de la Belgique de la fin du xxe siècle. Nous analysons la figuration de cette affaire et de la situation de l’État entré en période d’ébranlement des structures. Nous révélons que c’est un pays souffrant d’inertie politique et de corruption des pouvoirs, incapable de résoudre les affaires criminelles et protéger les citoyens.
Laurence Boudart, « “L’heure de la justice ne sonne pas aux cadrans de ce monde”. Droit et justice dans l’œuvre de Maurice Maeterlinck »
Cet article a pour but de passer en revue quelques textes, tous genres confondus, de l’écrivain belge Maurice Maeterlinck (1862-1949) afin d’y sonder la présence de la justice et du droit. Il s’agit d’analyser ce que dit l’auteur de ces notions, comment il les appréhende et, le cas échéant, comment sa conception a évolué au fil du temps.
248Cristina Robalo-Cordeiro, « La présence de Job dans Absent de Bagdad de Jean-Claude Pirotte »
Ce roman de Jean-Claude Pirotte évoque les traitements infligés à Müslüm, musulman captif des forces d’occupation américaines en Irak, et nous fait prendre part à l’inquiétude spirituelle d’un homme qui se cache derrière un flux de conscience où se succèdent souvenirs et fantasmes. En tentant d’apercevoir en filigrane l’histoire de Job, nous nous interrogeons sur la nature et la destination d’un texte difficile, appartenant à un genre mixte, qui nous oblige à regarder la littérature en face.
Laurent Demoulin, « La plaidoirie de l’alcoolique. Une lecture des Inconnus dans la maison de Simenon »
Le roman dur de Georges Simenon intitulé Les Inconnus dans la maison, écrit peu de temps avant la Seconde Guerre mondiale, donne de la justice une image à la fois ambiguë et caricaturale, ce qui peut paraître contradictoire. Pour explorer ce paradoxe, l’analyse idéologique se nourrit ici d’une lecture de la tension narrative.
Bernadette Desorbay, « Pour une poïétique de la justice. L’écrivain Pierre Mertens et l’affaire Pinedo »
Dans Les Bons Offices, l’écrivain-juriste Pierre Mertens sonde les conditions toujours singulières de la justice et le balancement dont elle procède, compte tenu du fait que la Shoah ne souffre aucune révocation en doute. Un principe métajuridique nécessite tantôt de trancher – dans l’affaire Trintignant – tantôt de suspendre tout jugement – sur le conflit israélo-palestinien – quoiqu’il en coûte en termes d’autosatisfaction narrative. L’affaire Pinedo offre un bon exemple de sa posture narrative.
Marie Giraud-Claude-Lafontaine, « L’enlèvement face à l’injustice. Des écrivains (in)justiciers ? »
Le propos de cet article est de montrer comment l’enlèvement constitue une réaction légitime des personnages qui affrontent des situations d’injustice dans deux romans belges : Feel good de Thomas Gunzig et L’Homme qui valait 35 milliards de Nicolas Ancion. Sur le plan de l’énonciation, Ancion évite 249de restaurer la justice et empêche son lecteur de rendre un jugement tandis que Gunzig parodie le genre feel good pour se livrer à une déconstruction des discours mensongers qui entretiennent l’injustice du système.
Agnieszka Kukuryk, « Conscience de l’injustice en Amérique latine et de son incompatibilité avec le message évangélique. Le rêve d’une société égalitaire selon Conrad Detrez »
Le présent article propose une étude de l’évolution de l’idéologie de Conrad Detrez ainsi que la modification des centres d’intérêts de l’homme de lettres, asservi par une impitoyable dictature militaire, pour qui la justice sous toutes ses facettes, et en particulier la justice sociale est un fondement essentiel de la démocratie, la justice qui ne repose pas seulement sur le respect des valeurs d’indépendance et d’égalité mais aussi, ou/et avant tout, sur le respect des droits de l’homme.
Anna Loba, « Faire justice aux animaux. Les Petits dieux de Sandrine Willems »
Le problème de la justice due aux animaux de la part des humains se trouve au cœur de l’écriture de Sandrine Willems. Onze romans miniatures parus sous le titre Les Petits dieux s’inscrivent dans sa réflexion sur le rapport entre l’humain et l’animal et annoncent la parution de ses ouvrages psychologiques. Cet article soulève la question de l’empathie réciproque et de la reconnaissance du non-humain comme égal dans l’œuvre de Sandrine Willems qui reste un vibrant appel à rendre justice aux animaux.
Atinati Mamatsashvili, « Littérature de langue française de Belgique face à la question de justice pendant la Seconde Guerre mondiale. Implications éthiques et esthétiques des mesures antisémites sous l’Occupation »
Cet article se penche sur les attitudes des écrivains belges de langue française qui se sont trouvés face à l’antisémitisme pendant la période d’avant-guerre et sous l’Occupation. Les œuvres de Marcel Thiry, Paul Willems et Max Servais seront étudiées pour s’interroger dans quelle mesure le projet politique nazi, qui procède par une mise à l’écart et la destruction des Juifs, se manifeste dans l’imaginaire littéraire qui veut s’y opposer au nom de la justice et de la dignité humaine.
250Marc Quaghebeur, « Henry Bauchau, une œuvre à l’aune du jugement »
Henry Bauchau (1913-2012) a dirigé, durant la Seconde Guerre mondiale, jusqu’en juin 1943, les Volontaires du Travail, avant d’entrer dans la résistance. Deux procès lui furent intentés à la Libération – le second aboutissant à sa dégradation militaire. Cet article établit les faits, puis s’attache à montrer comment l’œuvre fictionnelle de l’auteur ne cesse de rebrasser ce traumatisme en mettant scène des personnages qui parviennent à remettre en cause les jugements dont ils ont été l’objet.
Bernard Ribémont, « Henry Soumagne. De la réalité historique et judiciaire au roman »
L’objet du présent article est d’étudier, à travers une partie de l’œuvre de Henry Soumagne, la naissance de ce qu’il convient d’appeler le « roman judiciaire belge ». Dans ce processus jouent un rôle important la cristallisation de l’identité belge d’une part, dans laquelle le droit occupe une place de premier rang et, d’autre part, l’œuvre et l’action d’Edmond Picard.
Katherine Rondou, « Représentations du procès de Jésus dans la littérature belge francophone »
Loin d’être homogènes, les réappropriations du procès de Jésus par les écrivains belges francophones illustrent leurs préoccupations religieuses, philosophiques, et éthiques. Exception faite du simple récit d’édification, les versions littéraires du procès de Pâque ne relatent pas tant la condamnation du Christ que celle des ennemis, au sens large, de l’auteur.
Przemysław Szczur, « Le (dys)fonctionnement de la justice dans le roman policier. Un long moment de silence de Paul Colize et au-delà »
L’auteur de l’article s’emploie à analyser les ambiguïtés de la relation que le roman policier entretient avec la justice. Il puise ses arguments dans des travaux historiques et théoriques, mais surtout dans Un long moment de silence de Paul Colize (2013). Dans ce roman, c’est surtout le contexte historique, celui de la réponse judiciaire défaillante à la Shoah, qui contribue à remettre en cause la notion de justice et l’efficacité de l’appareil judiciaire.
251Joanna Teklik, « Albert Guislain. Homme de lettres dans le Palais de justice »
L’objet du présent travail est d’étudier une partie de l’œuvre d’Albert Guislain (1890-1969), juriste, écrivain et journaliste belge qui invite le lecteur à une flânerie dans les méandres de l’imposant Palais de justice de Bruxelles. Son Palais de Justice ou les confidences du Mammouth (1935) est plus qu’une réhabilitation de l’édifice éponyme, il est un témoignage émouvant de la vie judiciaire et culturelle de la période qui s’étale de 1883 à 1914.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-11377-5
- EAN: 9782406113775
- ISSN: 2492-0150
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-11377-5.p.0247
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 06-23-2021
- Language: French