Résumés
- Publication type: Article from a collective work
- Collective work: Des Balkans à la Cordillera. Les soulèvements des années 1820
- Pages: 283 to 287
- Collection: POLEN - Power, Literature, Norms, n° 35
Résumés
Madalina Vârtejanu-Joubert, « Avant-propos. Les années 1820 : événements en réseau et réseau de significations »
Les années 1820 sont marquées par de nombreux soulèvements en Europe comme en Amérique. Ressortent-ils à une causalité commune ? Poursuivent-ils les mêmes objectifs ? Engendrent-ils des conséquences comparables ? Les événements analysés ici tissent un réseau temporel, parfois aussi un réseau causal et légitiment la perspective d’une histoire connectée des années 1820 qui constitue le parti pris de ce volume.
Ligia Livadă-Cadeschi, « “Éviter les fleurs vénéneuses, cueillir les fleurs suaves et utiles”. Les premiers boursiers roumains à Paris et le modèle européen vers 1820 »
L’article présente le regard des premiers boursiers roumains à l’étranger sur les évènements de 1821. Ceux-ci n’y voient un fait révolutionnaire : leurs écrits, livres, correspondance ou discours, s’intéressent aux emprunts culturels occidentaux susceptibles d’assurer l’intégration des Principautés dans le concert des nations européennes. Presque toute leur activité ayant suivi le retour au pays, eut comme but le développement de l’enseignement public roumain selon le modèle occidental.
Peter Hicks, « George Woodberry, ‘Vénézuélien’, héros de Carabobo »
Très jeune George Woodberry se lança dans une carrière militaire dans la cavalerie britannique. Une série d’évènements le porta ensuite au Venezuela. Cet article décrit la vie de ce soldat et essaie de montrer que sa participation à la libération du Venezuela fut un hasard et non le résultat d’une conviction politique.
284Geneviève Verdo, « Comment faire la révolution dans un empire ? L’Amérique espagnole au début des années 1820 »
De 1808 à 1825, les révolutions et les indépendances des différentes régions de l’Amérique espagnole ont pour particularité de se dérouler dans le cadre d’un empire. Ce constat explique, entre autres, les effets paradoxaux du loyalisme, la fragmentation de la souveraineté qui caractérise le processus, la connexion entre les indépendances et les aléas de la conjoncture impériale, ainsi que les formes de continuité qui existent entre les nouvelles républiques et le gouvernement de l’empire.
Anne Couderc, « De la révolution au Piémont à la guerre en Grèce. Circulation européenne et itinéraire politique de Santorre di Santa Rosa (1821-1825) »
Cette communication étudie la trajectoire transnationale de Santorre di Santa Rosa après la révolution piémontaise de 1821. Il en ressort le portrait d’un libéral conforté, voire inspiré par le conservatisme politique de Victor Cousin et des doctrinaires français. Loin de l’image subversive qui le poursuivit jusqu’à la fin, il porta une représentation essentialisée de la nation, fondatrice des conceptions de la patrie en cours de développement dans les années 1820.
Florica Bohîlţea-Mihuţ et Ana-Maria Răducan, « De la reconstitution historique comme éducation à la nation. Le théâtre dans les Principautés roumaines au début du xixe siècle »
Dans la première partie du xixe siècle, la modernisation sud-est européenne est conditionnée par le rapport des forces entre les grandes puissances. Dans ce contexte, l’attention des élites politiques des Pays Roumains s’est portée sur l’enseignement en roumain. L’art dramatique acquiert ainsi un rôle historique particulier, que cette étude tente d’explorer, en insistant sur l’éducation théâtrale, les représentations avec des sujets historiques et nationaux et leur réception à l’époque.
Daniel Gutiérrez Ardila, « Lire des événements : Colombie, 1821 »
Les autorités colombiennes perçoivent les événements de 1821 comme un enchaînement logique dont l’avènement confirme leur nécessité historique et l’inéluctabilité de la victoire dans une guerre qui, cependant, perdure. Mais si tel 285est le sens conféré par le gouvernement révolutionnaire aux nouvelles affluant au pays de l’étranger, notre article cherche à comprendre comment cette interprétation de l’histoire parvient au peuple grâce aux pratiques de lecture de la presse.
Nicolas Pitsos, « La faute à Gutenberg. Imprimerie et révolutions dans les Balkans »
Cet article étudie le rôle de l’activité éditoriale dans la genèse et le déroulement des insurrections dans les Balkans hellénophones des années 1820. Elle diffuse les Lumières et les idées de la Révolution Française à travers les imprimeries hellénophones de Paris, Venise, Vienne, Jassy, Corfu, Kalamata.
Joëlle Dalègre, « La presse française du début des années 1820. La Grèce, un pays comme un autre ? »
Dans un pays où règne la censure, où les gouvernements redoutent la contagion révolutionnaire, et envoient 100 000 hommes en Espagne étouffer un mouvement libéral, comment la presse va-t-elle réagir devant le cas grec, soutenu par une large part de l’opinion publique pour diverses raisons ? Elle s’efforce de distinguer ce cas de celui des Piémontais, des Napolitains ou des Espagnols, en faisant un cas d’indépendance nationale, de croisade ou de régénération de l’Antiquité.
Davide Mano, « Genèse d’une conscience nationale. Les Juifs d’Italie dans les années 1820 »
Cet article se penche sur l’éveil national des Juifs d’Italie au tournant des années 1820. Il analyse de concert deux aspects qui peuvent paraître incompatibles : d’une part, l’engagement politique et militaire juif en faveur de la cause nationale italienne, et, d’autre part, la perpétuation de la tradition religieuse du Judaïsme italien à travers l’intense « modernisation par la tradition » de ses institutions communautaires.
Sacha Markovic, « Le premier soulèvement serbe : bien loin des influences françaises (1804-1813) »
Au début du xixe siècle, la province de Belgrade se situe à la marge de la globalisation des idées révolutionnaires françaises. Lorsque la première 286insurrection serbe éclate, en février 1804, il ne s’agit que d’une « émotion populaire ». Les influences extérieures finiront par nationaliser cette insurrection populaire pour en faire une « révolution serbe ». Celle-ci pose la question de l’accessibilité des grands courants de circulation internationale des idées pour une petite région reculée des Balkans.
Radu Nedici, « Une nation selon le modèle français ? Les Principautés roumaines au début du xixe siècle »
L’étude s’appuie sur les proclamations et la correspondance de Tudor Vladimirescu pour montrer que, malgré les références à l’ethnicité et au patriotisme, la religion et l’appartenance sociale restaient fondamentales pour la construction identitaire des Roumains au début du xixe siècle. D’autres mémoires politiques de l’époque attestent à leur tour du fait que la notion d’égalité, idéal de la Révolution française, était absente de définitions proposées.
Nikos Sigalas, « Le contrôle de la violence et la formation de l’État. Répertoires d’action des chefs militaires pendant la Révolution grecque »
L’article examine le répertoire d’action des chefs de guerre qui ont participé à la Révolution grecque. La question est de savoir si ce répertoire peut être qualifié de traditionnel ou de moderne. Il examine également, en filigrane, la formation de l’État grec en tant qu’effet indirect des efforts pour contrôler les moyens de la guerre.
Vladimir Crețulescu, « Nicolae Bălcescu sur ‘‘La marche de la révolution dans l’histoire des Roumains’’ de 1821 à 1848 »
« La marche de la révolution dans l’histoire des Roumains » est la meilleure synthèse des idées de Nicolae Bălcescu – historien et révolutionnaire – sur le cours de l’historique des Roumains. En étudiant ce texte de Bălcescu, nous proposons d’abord une exploration des possibles sources intellectuelles ayant nourri sa philosophie de l’histoire des Roumains. Par la suite, nous analysons le lien de continuité programmatique que ce schéma dresse entre les révolutions de 1821 et 1848.
287Luiza Popa, « National Renaissance in the Romanian Principalities. The Influence of French Ideas (1821-1866) »
Bien que l’influence des idées françaises ait été limitée par les spécificités locales, elle a conduit au renouveau de la culture roumaine. Les liens avec la France et le monde occidental joueront un rôle décisif dans le développement et la modernisation futurs de l’État roumain.
Lia Brad Chisacof, « A Few Facts about the Revolution of Tudor Vladimirescu »
L’objectif de notre article est de plaider en faveur d’un changement de paradigme d’interprétation concernant la révolution de 1821 menée par Tudor Vladimirescu. Il y a quelques années encore, le mouvement valaque était considéré comme une annexe de la révolution grecque, au mieux comme une conséquence de celle-ci. Or ce mouvement fut distinct de la révolution grecque : il a eu des conséquences significatives dans les Principautés et des échos évocateurs dans une Inde en plein essor.
Nicolas Pitsos et Vicky Haut, « “Beau comme Bolivar”. Les usages idéologiques des commémorations de la Révolution grecque »
Cet article étudie la manière dont l’État grec a commémoré le premier, deuxième et troisième jubilé des événements connus sous le nom de « Révolution grecque ». Ces perceptions du passé sont tributaires des sensibilités idéologiques des récepteurs, de leurs considérations géopolitiques, mais aussi de leurs intérêts politiques.
- CLIL theme: 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN: 978-2-406-15173-9
- EAN: 9782406151739
- ISSN: 2492-0150
- DOI: 10.48611/isbn.978-2-406-15173-9.p.0283
- Publisher: Classiques Garnier
- Online publication: 11-22-2023
- Language: French