Note sur la présente édition
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Delle ore ociose Les Fruits de l’oisiveté
- Pages : 73 à 77
- Collection : Bibliothèque du xviie siècle, n° 25
- Série : Musique et littérature
NOTE SUR LA PRÉSENTE ÉDITION
La présente édition des Ore ociose comprend la totalité des drames musicaux de Busenello, à l’exclusion du Viaggio d’Enea all’inferno, resté à l’état de manuscrit et non inclus dans le recueil. La situation éditoriale du volume est relativement simple, car ce dernier ne compte qu’une seule et unique édition1 :
DELLE HORE / OCIOSE / DI GIO. FRANCESCO / BUSENELLO. / PARTE PRIMA. / ALL’EMINENTISSIMO / PRENCIPE / IL SIG. CARDINAL / OTTOBONI / IN VENETIA MDCLVI. / Appresso Andrea Giuliani. / Con Licenz. de’ Superiori, & Privilegio. / Si vende da Giacomo Batti Libraro in Frezzaria.
Chaque drame conserve sa propre numérotation de pages : Gli amori di Apollo e Dafne [1-3] 1-64, dans lequel s’insère aux p. [2-3]-5 la dédicace au Cardinal Ottoboni ; la Didone 1-80 ; L’Incoronazione di Poppea 1-61 ; La prosperità infelice di Giulio Cesare Dittatore 1-64 ; La Statira principessa di Persia 1-70. La page du titre du recueil est précédée d’un frontispice gravé, portant la citation latine suivante, tirée des Géorgiques (II, 488-489) de Virgile : « O qui me gelidis in Vallibus Emi / sistat, et ingenti ramorum protegat umbra » (« Et vous vallons d’Hémus, vallons sombres et frais, / Couvrez-moi tout entier de vos rameaux épais »), citation inscrite sur une banderole portée par deux angelots. Les frontispices de chacun des drames nous renseignent à la fois sur leur dénomination, assez fluctuante, et sur leur représentation. La Didone est qualifié d’« opera rappresentata in musica », l’Incoronazione di Poppea et La prosperità infelice di Giulio Cesare
sont sous-titrés « opera musicale », tandis que l’ultime Statira est le seul texte à adopter la terminologie la plus couramment employée aux xviie et xviiie siècles : « dramma per musica ». Sur les cinq drames musicaux, seuls les trois premiers précisent la date et le lieu de représentation (théâtre San Cassiano, 1640 et 1641 pour les deux premiers, théâtre Grimani en 1642 pour le troisième). On remarque ainsi que le poète a conservé pour l’organisation du recueil l’ordre chronologique de représentation des différents drames. Comme on l’a vu, le seul à poser quelques problèmes de datation est le Giulio Cesare – le livret de la Statira ayant été préalablement publié l’année de sa représentation avec l’indication de l’année sur le frontispice, et celle, plus précise de la dédicace : 18 janvier 1655. Toutefois, les indices sont suffisamment nombreux (la proximité thématique avec Poppea, la référence explicite, dans le livret, au théâtre Grimani, les témoignages concordants des contemporains) qui confirment sinon la représentation, du moins la datation de la pièce.
Pour l’établissement du texte, nous avons modernisé l’orthographe de l’époque, notamment les vénétismes, sauf si cela pouvait avoir un impact sur la prosodie ou sur le schéma des rimes (« possente/essente »). Nous avons réuni les prépositions et les articles (sul et non pas su ’l), ainsi que les adverbes composés (in tanto = intanto) ; nous avons en revanche supprimé le h étymologique (hore = ore), ainsi que les majuscules des substantifs, d’un emploi fréquent à l’époque classique (sauf pour les figures allégoriques – la Fortune, l’Amour ou le Sommeil), transformé la conjonction d’origine latine et, ou sa forme tironienne & en e ou ed devant voyelle, le t et le tt en z et zz, modernisé la ponctuation (suppression de la virgule devant conjonction de coordination ou pronom relatif, selon l’usage classique, et, plus globalement, adaptation du point virgule et des deux points à la logique et à la cohérence sémantique de la phrase). Pour ce faire, nous avons adopté la norme italienne (absence d’espace avant les ponctuations doubles et les guillemets). S’il s’agit d’une édition littéraire, prestigieuse, témoin de la volonté ultime de son auteur, sans toutefois le luxe éditorial d’un grand format (comme celui des Drammi de Moniglia de 1689), l’édition des Ore ociose n’est cependant pas exempte de fautes d’impression, de coquilles, d’oublis étranges parfois – comme l’absence d’une scène entière (II, 13) dans la Statira, ou de certains personnages (ceux du prologue de cette même Statira) dans la liste des interlocuteurs. Nous donnons ci-après le relevé des corrections effectuées
dans la présente édition (la première occurrence est la leçon fautive de l’édition vénitienne, la seconde est celle corrigée de notre édition) :
Amori di Apollo. I, 1. Aurorora] Aurora ; I, 5. gli troverai] li troverai ; I, 7. siasi] siami ; Adoni rimbabiti] Adoni rimbambiti ; negli odor] né gli odor ; I, 8. la tua rival] la mia rival ; dagli amori tuoi] degli amori tuoi ; II, 3. Scena terrza] Scena terza ; II, 4. lacia] lascia ; II, 6. de tormenti] di tormenti ; II, 7. medemo] medesmo ; III, 4. e se abbracciar non puoti] e se abbracciar non puoi. La Didone. Interlocutori. Re degl’Etuli] Re dei Getuli ; I, 1. Qualle affetto] Quale affetto ; I, 9. Ion] Io ; partì] spartì ; III, 1. Ti riveli] Ti rivelo ; III, 2. gruavità] gravita ; finianla] finiamla ; voglian] vogliam ; salvianci] salviamci ; III, 5. abbiam] abbian ; III, 7. concambio] con cambio ; III, 11. ei] e i ; III, 12. Chiamam] Chiaman. L’Incoronazione di Poppea. I, 3. Si rivederem] Si rivedrem ; I, 8. Seneca : « Venga la morte… alba la morte »] Pallade : « Venga la morte… alba la morte » ; I, 8. in estasi amoroso] in estasi amorosi ; II, 9. penna] pena ; impressa] impresa ; II, 10. Cfiorisce] Sfiorisce ; Sol tempo] Col tempo ; II, 14. m’abobbre] m’aborre ; III, 8. ambisono] ambiscono ; trinfo] trionfo ; sovranna] sovrana. La prosperità infelice di Giulio Cesare. Argomento. ruuine] ruvine ; bismarmi] biasimarmi ; Interlocutori. Erito] Eritto ; I, 4. col raffinar la sua costanza] raffinar la tua costanza ; I, 6. Scerca] Sceva ; I, 8. Adundue] Adunque : I, 9. magia] maga ; II, 2. S’ascoltar] S’ascoltan ; III, 2. Scerca] Sceva ; IV, 6. ombre guerrieri] ombre guerriere. La Statira principessa di Persia. I, 1. ruuin] ruine ; I, 2. O mia diletta ;] o mia diletta. ; I, 3. ferrite] ferite ; I, 12. Dhe] Deh ; II, 5. pretesti] protesti ; II, 6. bocce] bocche ; II, 13. absente] retranscrite de l’édition de 1655 ; II, 14. solleto] soletto ; III, 5. Alle genti d’Arabia] Alle genti d’Armenia.
Ill. 3 – G. F. Busenello, Delle ore ociose, Venise, 1656.
Ill. 4 – G. F. Busenello, Delle ore ociose, frontispice illustré, Venise, 1656.
1 Nous avons choisi de ne pas éditer les variantes existantes pour certains drames (pour tous à l’exception du Giulio Cesare), soit à travers des éditions séparées des livrets (Gli amori di Apollo, Didone, Incoronazione di Poppea, Statira), soit à travers les sources musicales (Didone, Incoronazione di Poppea, Statira), car elles ne peuvent être imputables à Busenello. Nous les avons parfois signalées en note, mais elles restent marginales dans le cadre d’une édition littéraire des drames musicaux.
- Thème CLIL : 3439 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques -- Moderne (<1799)
- ISBN : 978-2-406-05684-3
- EAN : 9782406056843
- ISSN : 2258-0158
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-05684-3.p.0073
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 19/05/2016
- Langue : Français