Index des correspondants
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Correspondance. Tome I. 1812-1831
- Pages : 997 à 1020
- Réimpression de l’édition de : 1964
- Collection : Bibliothèque du xixe siècle, n° 1 – Hors collection
INDEX DES CORRESPONDANTS
Ajasson de Grandsagne (Jean-Baptiste-François-Étienne, dit Stéphane). — 159. Stéphane était issu d'une noble et nombreuse famille. Son père, le comte François Ajasson de Grandsagne, ancien capitaine d'artillerie, maire de La Châtre sous le Ier Empire, et sa mère Marie Aumcur, elle-même File du docteur Pierre Aumeur, avaient eu dix enfants. Il était un peu plus âgé qu'Aurore, étant né à La Châtre le icr thermidor an X (donc le 20 juillet 1802, et non le 10 juillet ni le 10 juin: nous avons vu l'acte). Il fit la connaissance de la jeune fille en 1820, à un moment où les facultés déclinantes de Mme Dupin ne lui permettaient pas une surveillance bien attentive. Leurs relations furent très vite sur un pied d'inti- mitc qui fit jaser et dont ne rendent compte que très impar¬ faitement les pages d'Hijt. Vie (VII, pp. 196-201). La lettre d'Aurore à sa mère du 18 novembre 1821 nous apporte des confirmations en forme de dénégations (voir l'importante note que nous y avons ajoutée). Nous sommes loin de pouvoir éclaircir complètement cette histoire si controversée (à laquelle Mme Aurore Sand appor¬ tait des démentis plus énergiques que convaincants), faute d'avoir remis la main sur une correspondance qui se réduit à un unique billet, tout récemment mis au jour. Personnelle¬ ment convaincu que Solange était la fille de Stéphane, nous ne pouvons en donner une preuve formelle. Savant touche-à-tout, Stéphane est une figure intéressante. Peut-être, s'il se fût davantage spécialisé, eût-il atteint à une notoriété plus grande. Familier du Muséum, élève de Cuvier tout en traduisant des auteurs latins pour la collection Panc- kouckc, il écrivit beaucoup d'ouvrages de vulgarisation. Il dirigea une collection de 200 volumes destinée à mettre <( l'instruction à la portée de toutes les classes et de toutes les intelligences », ce qui est à la fois ambitieux et naïf. Il écrivait
1054aussi des vers (très mauvais) et on lui attribue la paternité au moins partielle d'un roman médiocre où Hippolyte Chatiron aurait aussi trempé : Crac ! Pchcht ! Baounhâ III ou le manteau d'un sous-lieutenant (Renduel, 1832). Stéphane mourut à Lyon le 10 avril 1845, (et non le 20 mai 1846) laissant de son mariage, survenu le 20 juillet 1841 à Paris, avec Marie-Thérèse Sauvanet, (1817-1856) quatre enfants, dont Paul-Émile-Tancrède-Stéphane (1840-1902), qui insinua beaucoup de choses sur les amours de son père avec Aurore Dupin, Voir Eugène Mourot, Un oublié, Impr. Chaix, in-8°, 1900. — L. Vincent, G. S. et le Berry (notamment pp. 122-127). —- André Maurois, Délia..., pp. 532-534. — G. Lubin, l'Éclair du Berry, 11 juillet 1956 (article qui reproduit les erreurs de date des précédentes publications). — [Pierre Reboul], Revue des Sciences humaines, oct.-déc. 1959, pp. 377-579. Balzac (Honoré de). —· 414. Né à Tours le ιΐΓ prairial an VII (20 mai 1799), mort à Paris le 18 août 1850, Balzac est trop connu pour que nous ayons besoin de retracer ici sa vie, même à grands traits. Nous précisons seulement, de façon sommaire, ses rapports avec George Sand, dont il fait la connaissance, en 1831, par l'intermédiaire soit d'Émile Regnault, soit de Jules Sandeau, lui-même présenté à Balzac par leur ami commun le peintre Auguste Borget. Elle fréquenta un peu l'entresol de la rue Cassini et lui vint la voir quai Saint-Michel, malgré les déni¬ grements de Latouche, brouillé avec l'auteur des Chouans. Elle a conté leurs rapports dans Hist. Vie (IX, pp. 13-18, 25-28, 89-90, 241-242). Lors de la rupture Sand-Sandeau, Balzac prit le parti de Jules (il en revint plus tard lorsque Sandeau l'eut déçu par son indolence). Au début de 1838, alors qu'il est à Issoudun, il vient passer deux jours à Nohant, d'où il remporte le sujet de Béatrix L II n'est pas interdit de penser qu'il s'est inspiré des amours de George Sand avec Sandeau pour la Muse du département. Balzac dédia à George Sand les Mémoires de deux jeunes mariées (1842). La préface qu'il lui avait demandée pour la Comédie humaine, elle ne se décida pas à la faire du vivant de Balzac. Mais elle en écrira
i. Voir la remarquable mise au point faite par la récente édition de Beatrix procurée par Maurice Regard (Gamier, 1962).
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une en 1853 par où s'ouvrira le premier volume de l'édition Houssiaux de 1855 (Cf. Roger Pierrot — R. H, L, F,t 1955 — pp. 348-351)· Bazouin (Aimée, Chérie, et Jane). Ces compagnes d'Aurore au couvent des Anglaises étaient trois : Chérie, Aimée, Jane. G. S. parle d'elles en maints pas¬ sages d'Hist. Vie (VII, pp. 73 sqq, VIII, pp. 108, 133, 249, etc.). La naissance de ces riches héritières est entourée d'un mystère que nous n'avons pu percer qu'en partie, et que G. S. ignora certainement : elles étaient filles naturelles de Pierre-Martin Bazouin, propriétaire, et de Jeanne-Charlotte Schrender, non mariés. Les actes de naissance de Cécile-Charlotte, dite Aimée, née à Paris le 20 mai 1802, de Jenny-Félicité (dite Jane) née à Paris le 11 février 1805, l'acte de mariage de la première sont formels à cet égard. Nous n'avons pas retrouvé les actes de naissance de Chérie, morte vers 1822, ni d'un frère, Félix- Pierre-Eugène, né vers 1806. C'est avec Aimée et Jane que G. S. séjourna à Cauterets en 1825. Elle demeura en relations épistolaires suivies avec Jane surtout, sa préférée, jusqu'en 1830; les lettres qu'elle leur adressa n'ont pas été retrouvées, mais on en connaît une soixantaine de Jane et d'Aimée à Aurore. Jane épousa le 8 juillet 1828 le comte de Gayardon de Fenoyl, et Aimée, le 4 janvier 1830, le comte Henry-Jean-René d'Héliand. En mai 1830, G. S. alla voir pour la dernière fois « ces deux jeunes héri¬ tières devenues comtesses, et plus que jamais orthodoxes en toutes choses » {Hist. Viey VIII, p. 250). Quand on connaît le manque d'orthodoxie de leur naissance (qui les rendait peut-être encore plus intransigeantes sur le chapitre des convenances), le mot de G. S. prend une grande saveur rétrospective. Bazouin Aimée, 147, 179, 229, 270, 287. Bazouin Chérie, 22, 271 26} 91, 99, 97. Bazouin Jane, 8, 9, 10, 19, 17, 16, 19, 21, 24, 29} /2, 69, 69, 81, II0, II J, II9, I23, I2J, I90, I99, 19 J, 198, 140, 146, IJ2, 177, 161, 189, 191, 192, 197, 196, 198, 219, 242, 297, 256.
Boucoiran (Jules). — 251, 258, 261, 278, 279, 282, 308, 311
1056318, 324, 327, 328, 331, 334, 340, 354, 3 5 5, 364, 366, 368, 404. 413. 422. 434, 436. 441· Né à Nîmes le 23 mai 1808, Jules Boucoiran vint en Berry pour être le précepteur des enfants du général Bertrand (Arthur, né à Sainte-Hélène en 1817, et Alphonse, né en 1824.) On le voit ici devenir celui de Maurice Dudevant, et en même temps le confident, le messager, le factotum d'Aurore. Pendant quel¬ ques années, tout en restant le correspondant de Maurice, pensionnaire du lycée Hcnri-IV, il vivra à Paris en donnant des leçons. Puis il retournera à Nîmes, où il assumera jusqu'à sa mort les fonctions de rédacteur du Courrier du Gard. George Sand partant pour les îles Baléares en 1838 s'arrêtera à Nîmes pour le voir. Elle demeurera toujours en correspondance avec lui, et quand il mourra, le 17 août 1875, elle écrira sur lui quelques pages qui paraîtront dans le journal ie Midi (de Nîmes), le 24 août. — (Cf. Camille Pitollet : George Sand et le précepteur de ses enfants. Grande Revue, janv. 1926.) Bruges (Apollonie de). — 14, 18, 23. Fille de Henri-Alphonse, vicomte de Bruges, lieutenant- général au service du roi de France, et de Henriette, comtesse de Golowkin, elle était née le 26 avril 1803, à Berlin, où sa famille avait émigré au moment de la Révolution. Au couvent des Anglaises, elle fut la compagne d'Aurore Dupin, et après leur sortie de pension, elles échangèrent quelques lettres; leur correspondance s'interrompit en 1821, pour ne plus reprendre, semble-t-il. En 1822, Apollonie de Bruges épousa le comte Henri de La Rochelambert, officier de la garde royale, et occupa une situation en vue à la cour de Louis XVIII, puis de Charles X. En 1830, elle émigra en Allemagne, avec toute sa famille, pour ne pas servir Louis-Philippe. Elle meurt le 30 avril 1893 au château de Thévalles, à Chéméré-le-Roi (Mayenne). Dans Jean de JLa Rochey G. S. décrira plus tard le château de La Rochelambert. Caron (Louis-Nicolas). — 45, 50, 59, 60, 62, 66, 67, 108, 113, T17, 139, 142, 143, 164, 171, 184, 187, 188, 207, 209, 215, 217, 220, 221, 224, 238, 254. Né à Albert (Somme) vers 1778, mort à Paris (ierarr.) le 18 août 1847, Caron est homme d'affaires, receveur de rentes, corres¬ pondant, commissionnaire. C'est par l'intermédiaire des Roet-
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tiers du Plessis que les Dudcvant ont dû faire sa connaissance, car il était reçu au Plessis-Picard avec Pugct son associé (le père de Loïsa Puget). Très familière et taquine avec lui, Aurore Dudevant lui écrira de nombreuses lettres dont 26 nous ont été conservées. Après 1831, la correspondance paraît cesser (on retrouve cependant une lettre de 1836). Mais Caron demeura très lié avec Casimir Dudevant (au moins jusqu'en 1840), et avec Chatiron. Il fît plusieurs séjours à Nohant. Nous le verrons se brouiller avec Puget, dont il se sépare, et sa situation en paraîtra compromise. Cazamajou (Kngc\ic\uc-Caroline Dclaborde, Mme Pierre). — 44· Nous n'avons pu retrouver l'acte de naissance de cette sœur naturelle d'Aurore. Mais le dossier de son mari au Service historique de l'armée indique : « née à Paris, le 10 mars 1799, de père inconnu et de Antoinette-Sophie-Victoire Delabordc. » Elle mourut à Châtellerault le 2 octobre 1878. Mariée le 10 décembre 1821 à Cazamajou Pierre-Jean-Nicolas, contrôleur d'armes des manufactures de l'État, clic habita successivement Paris, Charleville et Châtellerault. Les deux sœurs sympathisaient médiocrement. George Sand entretien¬ dra avec Caroline une correspondance affectueuse, mais sans chaleur. Elle s'occupera beaucoup, mais avec des résultats décevants, de son neveu Oscar que nous retrouverons fré¬ quemment tout au long de la correspondance. Chatiron (Hippolyte). — 38, 105, 134, 148, 149, 150, 182, 399. Déclaré sous le nom de Pierre Laverdure, il était né le 16 floréal an VII (5 mai 1799) à La Châtre (Indre) de Catherine Chatiron, fille, servante à Nohant. Fils bâtard de Maurice Dupin, il fut élevé près du château, grâce aux subsides de Mme Dupin de Francueil. G. S. l'eut comme compagnon de jeux dans son enfance. Après une brève carrière dans l'armée, il épouse le 22 mars 1823, à St-Étienne-du-Mont, à Paris, Émilie Deville- neuve, fille de Charles (qui n'a aucun lien de parenté avec les Vallet de Villeneuve, de Chenonceaux), et d'Eugénie-Thérèse Debize, décédée. Il devient propriétaire campagnard à Mont- givray entre Nohant et La Châtre. Son amour excessif du petit vin du cru le conduira prématurément au cimetière le 23 déc. 1848, laissant une fille unique, Marït-Léontiney mariée à Guillaume-Théophile Simonnet, avoué. On le retrouvera très fréquemment au long de cette correspondance, et on lr
1058verra jouer dans la vie de sa sœur un rôle non négligeable. Cf. aussi 1. 18, p. 46, n. 1. Cornulier (Marie-Émilie de Blocquel de Wismes, vicomtesse Victor de). — 11, 12, 17, 20, 27, 28, 30, 32, 42, 44, 46, 49, 51, 58. Née le 13 mars 1804 dans la commune de Mesnil-Martinsart (Somme). Son père, Stanislas-Catherine-Alexis de Blocquel, baron de Wismes, en Artois, fut préfet du Tarn en 1814, puis du Maine-et-Loire, en 1815. Sa mère était nce Émilie- Joséphine-Jeanne Ramircs de la Ramière (G. S. croyait que c'était celle qu'on avait voulu faire épouser à son père en 1802 : Hist. Vie, III, p. 95 et n. 2) C'est au couvent des Anglaises qu'Aurore Dupin se lia avec elle. De 1820 à 1824, elles s'écrivirent assez régulièrement, mais l'éloignement et des situations très différentes ne pouvaient que briser leur amitié. Le 24 juin 1823, Émilic de Wismes épousa, à Angers, où son père était préfet, Arnaud-René-Victor, vicomte de Cornulier (1799-1862), dont elle eut trois fils : Gaston, qui mourut jeune (1824-1830); Stanislas-Victor, qui devint camé- rier secret du Pape et prélat romain; le troisième fut zouave pontifical. Sa fille Léonie épousa le vicomte de Villebois- Mareuil et fut la mère du colonel de Villebois-Mareuil qui se fit tuer dans les rangs des Boers en 1902. Le vicomte de Cornulier, suspect au gouvernement de Juillet, fut arrêté lors de l'équipée de la duchesse de Berry. Il fut plusieurs fois membre du conseil général de la Loire- Inférieure et du conseil municipal de Nantes. Il rentra dans la vie privée lorsque le comte de Chambord demanda à ses amis de s'abstenir de participer aux affaires publiques. Émilie de Wismes, vicomtesse de Cornulier, mourut à Nantes le 26 juin 1862, un mois après son mari. Decerfz (Laure). — 236, 241, 432. Fille du docteur Joseph-Philibert-Emmanuel Decerfz (1780?- 1860), médecin de Mme Dupin de Francueil, et de Marie- Magdcleine-Victoire-^/w/ί Lemut, directrice de la poste aux lettres de La Châtre, Élisabeth-Lizwtf (La Châtre, 5 avril 1809- 25 octobre 1870) fut une amie d'Aurore Dupin qui l'appela longtemps sa fille Laure. Son mariage avec Alphonse Fleury le 3 février 1834 ne fera que resserrer les liens. Un roman de G. S., Jacques (1834) sera dédié au jeune couple. Laure aura
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deux filles, Nancy, l'aînée et Valentine, à qui sera dédié His¬ toire du véritable Gribouille. Les événements de 1852, qui conduisirent les Fleury à s'exiler en Belgique, amenèrent quelques nuages. Mais à leur retour en France, George Sand ne cessera d'user de son agissante amitié pour procurer à Fleury et à Nancy des moyens d'exis¬ tence. Elle prononcera sur la tombe de Laure, en 1870, une allocution qui a été conservée dans Nouvelles Lettres d'un voya- geur (pp. 55 3-354)· Delatouche. — Voir : Latouche (H. de), Desèze (Aurélien). — Voir : Sèze (Aurélien de). Dudevant (Gabrielle Louise de Laporte de Sainte-Jemme, baronne Jean-François). — 120, 212. Originaire du Mans, Gabrielle Delaporte ou de Laporte de Sainte-Jemme, née le 18 avril 1772, épouse en 1797 le baron Jean-François Dudevant, qui allait prendre sa retraite comme colonel. Elle lui apportait des propriétés importantes. Le colonel avait eu le 5 juillet 1795, (17 messidor an III), d'une fille nommée Augustine Soulé, un enfant naturel qu'il avait reconnu : François, dit Casimir. La baronne Dudevant le regarda comme l'enfant de la maison : il paraît même que c'est elle qui lui fit réintégrer sa place au foyer, si l'on en croit le récit de M. Pérès (Revue de PAgenais, 1876, pp. 432-433). Elle sympathisa peu avec sa belle-fille Aurore qui a laissé d'elle un portrait physique et moral peu flatté (Hist. Vie, VIII, pp. 159-162). Veuve le 20 février 1826, elle se détacha aussi de Casimir, au point qu'elle lui fit interdire sa porte à ses derniers moments. Sa mort eut lieu à Paris, 51, rue Sainte- Anne, le 4 février 1837. Une seule des lettres, sans nul doute assez nombreuses, que lui a adressées George Sand nous a été conservée. Dudevant (François dit Casimir). — 39, 40, 41, 47, 48, 61, 64, 65, 68, 94, 96, 127, 129, 162, 163, 165, 166, 167, 168, 169, 170, 172, 173, 199, 200, 20Ï, 202, 204, 205, 206, 230, 231, 233, 257, 259, 260, 263, 264, 265, 266, 267, 286, 288, 289, 290, 291, 292, 293, 294, 295, 296, 297, 298, 299, 300, 301, 313, 314, 338» 342» 348, 352, 359, 367, 369, 371, 373, 405, 407, 410, 412, 438, 443, 445. Le mari de George Sand est trop connu pour que nous ayons
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à lui consacrer une longue notice : on verra d'ailleurs son personnage se dessiner au fur et à mesure dans cette corres¬ pondance. Bornons-nous à indiquer qu'il naquit le 17 messidor an III (5 juillet 1795) au lieu-dit « A Dudevant », commune de Pompiey, Lot-et-Garonne, fils naturel d'Augustine Soulé reconnu par le colonel Dudevant. Entré à l'école militaire de Saint-Cyr le 8 mai 1813, il en sort le 6 août 1814, est nommé sous-lieutenant en demi-solde le 11 janvier 1815, affecté au 10e régiment de ligne le 20 avril, rentre dans ses foyers le 17 août. Après avoir repris du service dans la légion départementale de Lot-et-Garonne du ier jan¬ vier au ier septembre 1816, il demeurera dans la position de non-activité jusqu'à sa démission, offerte le Ier octobre 1822, acceptée le 18 octobre. Entre temps, il a fait son droit, et obtenu le diplôme de licence le 19 juillet 1821. Il épouse Aurore Dupin le 17 septembre 1822. Ensuite, pour reprendre sa propre expression lorsqu'il écrira à Napoléon III en 1869 pour demander la Légion d'honneur, il éprouvera « des malheurs domestiques qui appartiennent à l'histoire », et que nous verrons. Il mourra à Barbastc (Lot-et-Garonne) le 8 mars 1871, laissant, outre deux enfants qui portent son nom (Maurice et Solange), une fille naturelle, Rose Dalias (plus tard Mme Bergé) fille de sa maîtresse-servante Jcanny Dalias. Dudevant Louis-Hyacinthe. — 316 bis. Né en 1752, frère de Jean-François Dudevant et par suite oncle de Casimir. Il avait épousé en 1780 Geneviève Doazan. Il est l'auteur de plusieurs brochures politiques, dont l'une (le Voile déchiré aux Français) est signée Louis-Hyacinthe d'Udévant. Nous n'en avons vu que la seconde édition, chez Pierre Beaume à Bordeaux, 1815, 16 pp. Dudevant (Jean-François-A/<2w/V£-Arnauld). — 262, 336, 337, 339. 343. 346, 347. 349, 352. 35 3. 356. 357. 363> 367» 37°. 371» 372> 398> 4°o, 402, 403, 408, 409, 411, 431, 433, 435, 439, 440, 442, 444, 446. Né le 30 juin 1823 à Paris, 56, rue Neuve-des-Mathurins, à l'hôtel de Florence (qui existe encore), Maurice Dudevant, plus connu sous le nom de Maurice Sand, vivra étroitement dans l'ombre et la dépendance de sa mère jusqu'à la mort de celle-ci.
1061DUDEVANT-DUPIN DE FRANCUEIL 1005 Avec des dons très divers, et réels, pour le dessin, la pein¬ ture, la littérature, l'art scéniquc, il aura le sort de beaucoup d'autres rejetons de parents trop célèbres et ne s'imposera dans aucune branche. Marié le 17 mai 1862 à Lina Calamatta, il aura un fils, François- Marc-Antoine-Sand (Nohant 14 juillet 1863 - Pompiey 21 juillet 1864) et deux filles : Jeanne-Claudine-Mwortf (Nohant 10 janvier 1866- 15 septembre 1961) et Jeanne-Lucile- Gabrielle (Nohant 12 mars 1868-27 juiQ 1909), tous morts sans postérité. Maurice mourra le 4 septembre 1889 à Nohant. Les détails de sa vie et de son personnage se préciseront au fur et à mesure. Dupin de Francueil, (Marie-Aurore de Saxe, Aime Louis- Claude). — 4, j, 6, 7, Née le 20 septembre 1748, elle fut alors déclarée « fille légi¬ time de Jean-Baptiste de la Rivière, bourgeois de Paris et de Marie Rinteau sa femme ». Ainsi s'exprime l'acte de bap¬ tême, du 19 octobre suivant (paroisse de Saint-Gervais et Saint-Protais), qui dit l'enfant présentée par Antoine- Alexandre Colbert, marquis de Sourdis, et Geneviève Rinteau, parrain et marraine, sans allusion à la présence du père, qui après tout n'a peut-être jamais existé. Car le vrai père était le maréchal de Saxe, qui montra son intérêt pour l'enfant en délé¬ guant son ami et ancien aide de camp aux fonctions de parrain, et en dotant la mère et l'enfant. Plus tard, l'acte fut réformé par un arrêt du 4 juin 1766 du Parlement de Paris qui fit ajouter, après le mot fille : « naturelle de Maurice, comte de Saxe, maréchal des camps et armées de France » (un extrait ainsi corrigé est aux Archives de la Seine). Elle épousa tout d'abord, en 1766, Antoine de Horne, capi¬ taine d'infanterie au régiment de Royal-Bavière, lieutenant du roi à Schelestadt, qui la laissa veuve après cinq mois d'un mariage qui, si l'on en croit Hist. Vie (I, pp. 47-50), aurait été tout à fait blanc. Son second mari fut Louis-Claude Dupin de Francueil, receveur général des Finances, né à Châteauroux le 7 novem¬ bre 1715, beaucoup plus âgé qu'elle par conséquent, mais qui la rendit fort heureuse. Elle n'eut de lui qu'un fils, Maurice, né le 9 janvier 1778 (et qui mourra accidentellement le 16 sep¬ tembre 1808). A la Révolution, Mme Dupin était veuve pour la seconde
1062fois, depuis le 6 juin 1786. Elle fut inquiétée, emprisonnée. Libérée après le 9 Thermidor, elle se retira à Nohant où elle mourra le 25 décembre 1821. Dupin (Antoinette-Sophie-Victoire Delaborde, Mme Maurice). — 1, 2» 3» 34, 56, 57» 7°, 7h 112, 121, 128, 132, 136, 141, 144, 151, 154, 156, 157» Π»» 160, 174, 175, 176, 177, 179, 185, 193, 194, 197, 222, 227, 228, 240, 243, 268, 269, 272, 275, 276, 284, 303, 317, 323, 345, 376, 390, 416. Baptisée à Paris, paroisse de Saint-Germain-rAuxerrois, le 26 juillet 1773, elle était fille d'Antoine-Claude Delaborde, maître oiseleur et de Marie-Anne Cloquard, sa femme, qui demeuraient alors quai de la Mégisserie. Elle perdit son père en 1781, sa mère en 1790, et ne traversa pas sans dommage les années troublées de la Révolution. D'après Hist* Vie (III, p. 64), mariée très jeune, elle aurait été en 1801 veuve avec une petite fille : mais ces détails sont suspects, étant avancés par Maurice Dupin dans une lettre à sa mère, et lorsqu'elle épousera Maurice, l'acte ne parlera pas d'un premier mari. Notons cependant que lors de son incarcération à la prison de la rue de la Bourbe, elle est dite « femme Saint-Charles ». Partant de là, nous avons pu découvrir qu'en 1793 déjà e^e avait un enfant de trois ans, d'un certain Vantin (Claude- Denis) dit Saint-Charles, ex-adjudant-général de l'Armée des Alpes. Dans maintes pièces de divers dossiers des Archives Nationales, et jusque dans la procuration notariée que lui donne Vantin, elle est appelée « femme Saint-Charles », elle signe de ce nom, elle paraît traitée comme telle par Vantin père lui-même. Mais le mariage reste douteux : nous n'en avons pas trouvé trace aux Archives de la Seine, pas plus que de la naissance de l'enfant ci-dessus (qu'est-il devenu?). Vantin se marie avec une autre en frimaire an IV et est tou¬ jours vivant en avril 1817. Donc elle n'est pas veuve de lui —, et, si elle l'a épousé, ils seraient bigames l'un et l'autre. Maurice Dupin la rencontre à l'Armée d'Italie : elle est alors la maîtresse d'un général1 à qui il l'enlève. Après diverses péri¬ péties, il l'épouse à Paris (2e arr.) le 16 prairial an XII (5 juin 1804), moins d'un mois avant la naissance d'Aurore qui vient au monde le 12 messidor an XII (ier juillet 1804). Devenue veuve le 16 septembre 1808, elle fait de courts séjours
i. En fait, c'est probablement un adjudant-général, Claude- Antoine Collin, né le 28 février 1751 à Gannat.
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à Nohant, ne s'entendant guère avec sa belle-mère, et vit presque en permanence à Paris. Après la mort de Mme Dupin de Francueil, elle reprend sa fille Aurore en janvier 1822 et s'en débarrasse vite en la mariant le 17 septembre de la même année. Elle mourra à Paris le 19 août 1837. Enterrée au cimetière Montmartre le 21, elle fut exhumée plus tard et repose dans l'enclos de Nohant. George Sand lui a consacré dans Hist. Vie de nombreuses pages, dans lesquelles elle n'a pas caché les faiblesses de sa mère, ou du moins ce qu'elle en avait appris. Cette franchise a été diversement appréciée. Duplomb (Pïttrt'AdoIphe). — 309. Descendant de bourgeois, de notables et d'aubergistes (ce qui n'est pas contradictoire à l'époque), fils de Biaise, et de Marie-Rose Rotinat, il était né à Montipouret (Indre) le 18 mai 1805. Il fut élève en pharmacie, d'où le surnom d'Hydrogène que lui donnait George Sand concurremment avec celui de Plombeuse. Il était de ses familiers depuis sa jeunesse. Sans exercer une profession bien définie, il fut représentant d'assurances, commissionnaire en vins, champagne, eaux-de- vie, etc. Son père, avare bien conditionné, a inspiré à George Sand des pages très amusantes, dans des lettres qu'on trouvera à leur date, et aussi dans Dernières Pages : Voyage cbe% M. Biaise. C'est son fils Charles, chef de bureau au ministère de la Marine qui fut l'auteur d'ouvrages appréciés sur le Paris d'autrefois : la Rue du Bacy les Ponts de P'aris. Ce dernier possédait, paraît-il, beaucoup de lettres de George Sand à son père : peu se sont retrouvées jusqu'à présent. L. Vincent paraît cependant en avoir vu un grand nombre. Duris-Dufresne (François). — 246, 247, 250, 307, 316, 341, 35°. 351. 358, 362, 375, 391. Né à Châteauroux (Indre) le 23 déc. 1769 (ou 21 déc. d'après Ulric Richard-Desaix), François Duris-Dufresne, après avoir fait les guerres de la Révolution en qualité d'officier, se lança dans la politique : conseiller d'arrondissement en l'an VIII, représentant de l'Indre au Corps législatif de 1804 à 1809. Sous la Restauration, il demeura libéral et républicain. Élu le 17 nov. 1827 à la Chambre des députés, il y représentera l'arrondissement de La Châtre jusqu'en 1834. Sa mort eut lieu
1064à Paris le 30 oct. 1837 dans des conditions qui demeurent mystérieuses : son corps fut retrouvé à la Morgue. Il était le beau-frere du général Bertrand, (le fidèle compagnon de Napoléon à Sainte-Hélène) dont il avait épousé la sœur Henriette. George Sand lui a consacré des pages sympathiques dans Hist. Vie (VIII, pp. 167 et 221 — IX, pp. 3 sqq). — Elle avait fait de lui un petit portrait qui est au musée Carnavalet (cf. Ulric Richard-Desaix, George Sand et Part du portrait-charge — H. Floury 1917). Duteil, Dutheil. — Voir : Pouradier-Duteil. Duvernet (Charles). — 326, 329, 330, 344, 365, 396, 401, 406, 437· Charles-Benoist Robin-Duvernet (La Châtre 15 juillet 1807- 17 octobre 1874), fils de Charles-Nicolas, receveur particulier à La Châtre et d'Ursule Fauvre de la Pivarderie, était un ami de jeunesse d'Aurore Dudevant. Leurs pères avaient ensemble fait de la musique et joué la comédie de salon. Ils ne se per¬ dirent jamais de vue et George Sand ne passait pas une semaine à Nohant sans faire signe à Charles, qui était un de ses plus proches voisins, demeurant, au moins en été, au château du Coudray, tout proche de Verneuil-sur-Igneraie. Il épousa le 26 août 1832 Eugénie Ducarteron (née le 23 février 1816) qui lui donna trois enfants : Q\&x\zs-Eugène (né le 29 juin 1833), Frédéric-YwTiçôis (né le 25 novembre 1835), Camillc-Berthe (née le 6 mai 1838), qui épousera plus tard Cyprien Girerd, fils d'un ami de George Sand. Nous le trouverons en 1844 parmi les fondateurs de l'Éclatreur. journal local de nuance républicaine auquel G. Sand donnera de nombreux articles. En 1848, il sera pendant quelques mois receveur à Ribérac (Dordogne), où sont également des cousins de G. S., les Bertholdi-Brault. La correspondance sera alors particulièrement active. Autre chose encore les réunira : tant au Coudray qu'à Nohant, on ne cesse guère, de 1846 à i860, de jouer des pièces-maison, dues à G. S., à son fils Maurice, à Duvernet. Souvent les deux troupes fusionnent, notamment pour jouer Ciaudie avant que cette pièce ne soit montée sur un théâtre parisien. La vieillesse de Duvernet sera attristée par la cécité. Il s'es¬ saiera à la littérature, sans succès marqués. On a de lui deux romans {Un péché originel, 1859 > — Faute de cœur, 1873), une
1065Étude historique sur Louis de Gon^ague, duc de Nevers (1870), des articles dans des revues locales, sur la Vallée-Noire notam¬ ment. Il a laissé aussi des souvenirs inédits. George Sand lui a dédié un de ses romans, Horace (1842). Mme Duvernet mére, née Jeanne Ursule Pauvre. — 389. Née en 1779, fille de Pierre Fauvre de la Pivarderie et d'Anne Porcher de Lissaunay, elle épousera le 13 juin 1796 Charles Robin-Duvernet, qui fut receveur particulier de La Châtre de 1803 à 1835. Elle mourra en 1858. Elle était par les Porcher de Lissaunay cousine de Hyacinthe Thabaud de Latouche qui lui dédiera en 1845 son roman Adrietine. D'esprit ouvert, elle ne fut pas du nombre de ces bourgeoises de La Châtre qui tenaient à l'écart la jeune baronne émancipée et l'écrivain révolutionnaire. Fenoyl (comtesse de), voir : Bazouin. Gondouin Saint-Agnan (famille). — 186, 203, 218, 234, 239, 244, 271, 274, 277, 280, 281, 283, 285, 302, 305, 310, 312, 320, 321, 322, 332, 387, 423. Cette famille, dont G. S. orthographie le nom, fautivement, Gondoin Saint-Aignan (Hist. Vie, VIII, p. 52), se compose : — du père Gondouin Agnan Jean-Baptiste, dit Gondouin Saint-Agnan, né le 29 novembre 1785, à Paris paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois, fils de Jean-Baptiste-Jacques Gondouin, dit de Villers, architecte, membre de l'Académie des Beaux-Arts, entrepreneur de plomberie des bâtiments du roi (Maison Lucas et Gondouin). Le père avait dû gagner une honnête aisance dans ses entreprises, malgré la Révolution : nous le trouvons, en ventôse an II, syndic des créanciers de Louis-Philippe d'Orléans. En tout cas, le fils paraît vivre de ses rentes. Il mourra le 2 mars 1834 à Paris. — de la mère, née Julie-Justine Roëtticrs de Montalcau, sœur de Jacques Roëttiers du Plcssis et d'Alexandrc-Henry-Nicolas Rocttiers de Montaleau qui Iui-mcme épouse une Gondouin, Antoinette-Catherine, sœur d'Agnan; — de trois filles : Alexandrine-Félicité dite Félicie (née vers 1810, morte célibataire le 20 janvier 1843); ]usûnz-Mêlanie dite Mélina (née le 19 octobre 1813, épouse le 17 septembre 1832 à Rouen, Ernest le Couteulx); et Apollinο,-Elvire (nce le 12 octobre 1818).
1066C'est par les Roëtticrs du Plcssis qu'Aurore fait la connais¬ sance de cette famille avec laquelle elle garde des relations très suivies de 1822 à 1830. Mais son équipée à Bordeaux en mai 1830 refroidira sensiblement les relations. Gotten. — 216. Marchand de lampes installé place des Victoires. (Cf. 1. 207). Grandsagne. — Voir : Ajasson de Grandsagne. Heliànd (comtesse d'). — Voir : Bazouin (Aimée). La Rochejaquelein (Louise de). — ΐβΐ. Née le 4 juin 1804, Lo/ôœ-Anne-Henriette-Sophie du Vergier de La Rochejaquelein était la fille de la fameuse héroïne de la chouannerie, auteur des Mémoires, qui, veuve du marquis de Lescure, avait épousé le Ier mars 1802 Louis du Vergier, marquis de La Rochejaquelein. Aurore Dupin fit sa connaissance au couvent des Anglaises. Elle avait deux sœurs : Louise-Marie-Z^zw^/iri (1803-1881) mariée le 13 juin 1822 à Alfred-Émilien, comte d'Albertas (1791-1871) et Régine-Victoire-Rosalie, dite Victorine (1807-?) également élève du couvent des Anglaises, qui épousa le 27 mai 1827 le comte François-Bonaventure-Gustave de Foucault, officier d'état-major. Louise se maria la dernière, le 16 mars 1829, à Achille, baron Le Pays de La Riboisière, capitaine aux lanciers de la Garde royale (1789-1870). Elle mourut sans postérité le 3 octobre 1832. On trouvera dans Hist. Vie (VI, pp. 166-177 et VII, p. 4) les passages que consacre G. S. à Louise de La Rochejaquelein, et le récit de sa visite à l'aristocratique hôtel du faubourg Saint- Germain. Un épisode de l'histoire vécue de la marquise de La Roche¬ jaquelein inspira certainement un passage de Cadto, de nom¬ breuses années plus tard. Latouche (H. de). — 421. Hyacinthe (et non Henri) - Joseph-Alexandre Thabaud de Latouche, né à La Châtre le 3 février 1785, mort à Aulnay, commune de Châtenay-Malabry (Seine) le 27 février 1851, fut poète, romancier, journaliste, avec des fortunes diverses.
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Oublié pour ses œuvres, célèbre par celle des autres, il est connu surtout comme premier éditeur des Poésies d'André Chénier, amant et conseiller de Marceline Desbordes-Valmore, découvreur de George Sand, mentor de Balzac débutant (Les Chouans). L'homme est intéressant si l'auteur est médiocre, et F. Ségu lui a consacré plusieurs ouvrages (dont une thèse) qui abondent en renseignements utiles sur l'époque roman¬ tique : Un maître de Balzac méconnu, 1928, 1 vol. — H. de Latoucbe, 1931, 2 vol. — le Premier Figaro, 1932, 1 vol. — Cf. également Henri Monnier, Mémoires de Joseph Prudhomme, 1857, r. II, ch. V et VI. Latouche se brouilla en 1833 avec George Sand comme il s'était brouillé avec Balzac. Il revint à elle en 1841, lors de la création de la Revue indépendante et multiplia alors les actes d'allégeance à son égard. Elle lui consacra une longue notice dans le Siècle (18, 19 et 20 juillet 1851) et plusieurs pages à9Hist. Vie (IX, pp. 2-3, 7-16, 20-22, 41-43, 46-47). Noter qu'elle écrit presque toujours son nom en un seul mot : Delatouche. Elle lui avait dédié Lélia (1833), mais comme il le prit très mal, la dédicace disparut des éditions ultérieures. Leroy (Zoé). — 72, 73, 74, 78, 91, 97, 107, 109, m, 114, 116, 118, 122, 124, 126, 137, 145, 180, ιρο, 208, 223. Née à Bordeaux le 4 mars 1797, fille d'un négociant en vins des Chartrons (Leroy Pierre et Languigneux), Zoé Leroy, amie d'Aurélien de Sèze, fit la connaissance d'Aurore Dude- vant à Cauterets en 1825. Elle fut l'intermédiaire obligeante entre les deux amoureux : pas très romantique elle-même, elle fut subjuguée par le spectacle exaltant de ce roman vécu devant elle, et d'ailleurs prise par la contagion; ses propres amours avec un ami d'Aurélien, Rayet (ou Pons-Rayet) substitut au tribunal de Bordeaux, connurent aussi de poi¬ gnantes traverses. L'active correspondance qu'elle échangera avec Aurore en 182^-1826 se ralentit beaucoup par la suite. George Sand semble avoir fait peur à l'amie d'Aurore Dudevant. Quelques tentatives de rapprochement, en 1836, 1837, enfin en 1855, n'eurent pas de suite. A notre avis, une partie des lettres a été détruite ou demeure cachée. Ce qui nous reste se réduit à 21 lettres de George Sand et 20 de Zoé.
1068INDEX DES CORRESPONDANTS
Malus (Victor-Adolphe de). — 211. Né à Melun en 1799, mort à Grenoble le 28 février 1833, le plus jeune des fils du baron de Malus. Aurore Dudevant l'avait connu à Ormesson en 1824. Il fit un séjour à Nohant en 1826 : « Les Malus vinrent aussi. Le plus jeune, Adolphe, un cœur d'or, ayant été malade chez nous, nous lui fîmes la conduite jusqu'à Blois, avec mon frère... » {Hist. Viey VIII, p. 165). 11 mourut jeune, après avoir épousé Nathalie Henrard d'Armicn de Fontgalland. Meure (Chude-Cbar/es Antoine-Almanzor). — 214, 226, 232, 237> 249» 252, 25 3. 273> 3°4. 306, 315, 319, 325, 333, 360, 377, 385· Né le 26 mars 1797 à Chantenay (Nièvre), Charles Meure, fils d'un avocat en parlement, suivit la carrière judiciaire. Nous le trouvons à La Châtre substitut en 1826-1827, procu¬ reur du roi à Clamecy en 1828, puis à Château-Chinon en 1834- 1835, enfin juge au tribunal de Nevers. Il entretient avec George Sand une correspondance assez suivie, qui paraît s'interrompre en août 1836. Il mourut célibataire à Nevers le 3 juin 1848. Son dossier aux Archives Nationales (BB6 — 293) très incomplet, ne contient guère qu'un extrait de son acte de décès, qui nous permet de rectifier la date avancée par M. Imbault (George Sand et Montluçony 1959, p. 5). D'après cet auteur, le nom devrait se prononcer Mure (comme : gageure, chantepleure, etc.). Molliet (Jeanne Félicité, dite Félicie). — 248. Née à La Châtre le 11 prairial an VIII (31 mai 1800), morte le 26 septembre 1883, elle était fille de Jacques-Joseph Molliet, marchand, puis receveur des contributions indirectes, et belle- sœur de Duteil. Voir note importante sous la lettre 307. Papet (Gustave). — 419, 424. Né le 22 février 1812 à Ars, commune de Lourouër-Saint- Laurent (Indre) mort au même lieu le 4 décembre 1892. Aurore le connut « en petits jupons et en bourrelets » {Hist. Vie, V, p. 152). Il habitait le château d'Ars à deux kilomètres de Nohant, que son grand-père, fermier à Sarzay, avait acquis pour 175.000 livres vers 1782. Il était allié aux Périgois et
1069aux Pouradier. Étudiant en médecine à Paris, il sera le « mi- lord » du petit groupe de Berrichons (Hist. Vie, VIII, p. 247). Sa fortune lui permettra d'exercer la médecine gratuitement tout en faisant valoir ses domaines. Ami fidèle, il sera mélé à tous les événements de la vie de George Sand, favorisant ses amours avec Sandeau, témoi¬ gnant contre Dudevant en 1836, soignant Chopin à ses séjours en Berry. En 1842, il épouse Louise-Élisabcth-£7/(?«i Trumeau, dont il aura une fille, Angèle. Il est le dédicataire de Mauprat{ 1837). Périgny, Perrigny. — Voir ; Taillevis de Périgny. Périgois (Françoise-Philippine Thabaud de Claverolles, Mme Georges). — 225. Par leurs charges et leurs alliances, les Périgois étaient une des familles importantes de La Châtre depuis le début du xvme siècle. Les diverses branches des Thabaud également. Mme Périgois cumulait en sa personne, « majestueuse comme Junon », les supériorités et les intransigeances des deux familles de haute bourgeoisie, et paraît avoir peu goûté les attitudes non conformes à la bienséance d'Aurore Dudevant et de son groupe. Inde irae. Elle avait deux fils, Alfred, qui mourra à Paris en 1831, âgé de vingt ans (on verra à ce moment Aurore apitoyée par le chagrin de cette mère), et Ernest (1819-1906), que nous aurons l'occasion de rencontrer plus tard, car il sera un ami de George Sand et marchera dans son sillage politique. Planet (Gabriel Rigodin-Planet, dit). — 427. Né à Aigurande (Indre) le 28 mai 1808, Gabriel Planet, étu¬ diant en droit, faisait partie du groupe des Berrichons réunis à Paris en 1830-1831. Il y avait même fondé un petit club qui servait de lieu de rencontre. A la fin de 1831, il vint à Bourges pour collaborer avec Michel de Bourges à la Revue du Cher, devenue la Revue du Cher et de l'Indre. En 1836, il vient s'installer à La Châtre comme avoué. Nommé préfet du Cher le 20 mai 1848, il fera campagne contre le parti bonapartiste, ce qui lui vaudra une nomination comme préfet de la Corrèze le 31 décembre, autrement dit une disgrâce. Il quittera ce dernier poste le 11 janvier suivant. G. S. parlera de lui avec affection dans plusieurs chapitres
1070à'Hist. F/V(VIII, pp. 219-220; IX, pp. 15-17 où elle analyse l'influence extraordinaire qu'il exerçait sur ses amis; pp. 27-29 et 118). Il avait été un des fondateurs de UÊclaireur en 1844. Quand il mourra, le 30 décembre 1853, elle lui consacrera un article ému (Le Siècle, 5 janvier 1854, recueilli dans Nouvelles Lettres d'un voyageur, pp. 313-317), et des vers assez prosaïques (L'Écho de l'Indre, 15 janvier 1854, puis op. cit., pp. 319-332). C'est Planet qui présentera en 1835 Michel de Bourges à George Sand. Pouradier-Duteil (famille). — 235, 361. Né le 30 frimaire an V (20 décembre 1796) à La Châtre, Silvain- Alexis Pouradier-Duteil, fils d'un avoué, ancien curé consti¬ tutionnel défroqué et marié sous la Révolution, avoué lui- même, puis avocat, devint juge au tribunal de La Châtre, et finit sa carrière comme président de chambre à la cour de Bourges, où George Sand l'avait fait nommer en 1848 pro¬ cureur général. Il épousa en premières noces le 2 juin 1819 Marie-Marthe- Edme Duplomb (1801-1824), morte en lui laissant un fils, Adolphe (1823-1900). Devenu veuf il se remarie le 5 avril 1825 avec Marguerite-Agasta Molliet (27 mai 1805-?), qui lui donna Vïnccnt-Édouard, né le 21 avril 1826, Blanche-Félicie (6 septembre-ier décembre 1827), Julia (28 octobre 1830-?). Sa sceur Catherine-Caroline (La Châtre 7 mars 1799-19 août 1871) épousera Vincent Desages, greffier du tribunal. Tous les membres de cette famille graviteront longtemps autour de George Sand, mais surtout Silvain-Alexis, qu'elle appelle Duteil (parfois Dutheil) et surnomme de sobriquets gouailleurs comme Boutarin ou Dionysius. Cependant 1849 amènera quelque froid dans les relations : la distance géographique se complétera d'une distance politique; Pouradier-Duteil, que sa nomination de procureur général inclinait peut-être à penser que tout n'allait pas si mal que ça sous la « République réactionnaire », penchera dès 1848 vers les partis modérés et suivra davantage Duvergier de Hauranne que George Sand. Il mourra à Bourges le 5 janvier 1852. Prémord (abbé de). — 36. Sur ce jésuite, confesseur d'Aurore au couvent des Anglaises, et dont elle avait conservé le meilleur souvenir, voir Hist. Vie, VII, pp. 59-64 et 145-158, VIII, p. 10t.
1071Pyat (Félix). — 335. Vierzon (Cher) 4 oct. 1810 — Saint-Gratien (Seine-et-Oise) 3 août 1889. Auteur dramatique, journaliste et homme poli¬ tique d'opinions avancées, Félix Pyat était le fils d'un avocat royaliste. Venu à Paris, vers 1826, pour y faire ses études de droit, il fut reçu avocat, en 1831, mais renonça au barreau pour se consacrer au journalisme. A cette époque il faisait partie du petit groupe d'étudiants berrichons qui gravitait autour d'Aurore Dudevant et de Jules Sandeau qu'il avait connu au collège de Bourges. Dans ses Mémoires inédits, Charles Duvernet l'accuse d'avoir brouillé G. Sand et Latouche. Il collabora à de nombreux journaux, dont Figaro de 1831 et fut pendant quelque temps directeur de la Revue britannique. De 1832 à 1847, ^ écrivit et fit jouer plusieurs pièces de théâtre dont la plus célèbre est le Chiffonnier de Paris, En 1848, élu représentant du Cher, il vota avec la Montagne et prononça des discours politiques passionnés en faveur de la liberté et du droit au travail. Il fut réélu, en 1849, député à l'Assemblée constituante, puis représentant à la Législative; il signa le 10 juin l'appel aux armes de Ledru-Rollin. Exilé au moment du Coup d'État, il revint en France lors de l'am¬ nistie du 15 août 1869. Député à l'Assemblée nationale, membre de la Commune en 1871, il fut condamné à mort par contumace. Réfugié en Angleterre, il bénéficia de l'amnistie de 1880. En 1888, il fut élu député socialiste des Bouches-du- Rhône; il mourut l'année suivante. Ses souvenirs sur George Sand ( Grande Revue de Paris et de Saint- Pétersbourgy 15 févr. 1888) sont fortement sujets à caution. Regnault (Émile). — 374, 378, 379, 380, 381, 382, 383, 384, 386, 388, 392, 393, 394, 395, 397, 415, 417, 418, 421, 425, 426, 428, 429, 430. Né le 16 juillet 1811 àSancerre(Cher),deFrançois-Symphorien Regnault, officier de santé, et de Louise Lepiot son épouse, Regnault entre dans la vie de George Sand par l'intermédiaire de Sandeau, dont il avait été le condisciple au collège de Bourges. Venu à Paris pour étudier la médecine, il faisait partie du petit groupe des amis berrichons de Sandeau (Émile Paultre, Alphonse Fleury, Decaudin, Papet, Planet, Félix Pyat) et fut très vite l'ami et le confident d'Aurore, qui subjugue tous ces jeunes gens quand elle arrive à Paris en janvier 1831. Pendant les mois qu'elle passe à Nohant, elle lui écrit longue¬ ment, en même temps qu'à son amant, et comme les lettres à
1072INDEX DES CORRESPONDANTS
celui-ci ont disparu, l'intérêt de celles que reçoit le jeune carabin en est doublé. Balzac a peut-être pris Regnault pour modèle, ou pour un des modèles du docteur Horace Bianchon. N'oublions pas que dans les Héritiers Boirouge, qui se passent à Sancerre', une des plus importantes familles de la bourgeoisie protestante est une famille Bianchon — que Bianchon se retrouve à Sancerre dans la Grande Bretéche et dans la Muse du département (où Lousteau est probablement Sandeau). Regnault fut en tout cas très lié avec le romancier. Il assura même la gérance de la Chronique de Paris. Voir à son sujet : la Préface de 1836 du Lys dans la vallée (Pléiade, XI, pp. 297 et 301), l'Introduction de Vie et Malheurs d'Horace de Saint-Aubin par Jules Sandeau, et Jean Gaulmier: George Sand, Balzac et Émile Regnault dans Bulletin de la Faculté des Lettres de Strasbourg, mai-juin 1954. Il prendra fait et cause pour Sandeau lors de la rupture et cessera à peu près de voir George Sand. Cependant le 25 août 1833 il provoque Gozlan et le 27 il est le témoin de Planche dans son duel avec Capo de Feuillide. Ayant quitté Paris en 1837, il fera une carrière médicale à Bour- bon-l'Archambault (Allier), dont il sera maire pendant quelques années, et mourra en 1863. Robin de Scévole, (François-Louis, Joseph) 54, 55. (Argenton 3 août 1767 — 13 juillet 1827.) Il avait été élu député le 13 novembre 1820 (nuance Royer- Collard). Il était en outre maire d'Argenton. Une vieille amitié l'unissait à Mme Dupin de Francueil et une partie de leur correspondance a été conservée (Β. H. V. P., Fonds Sand, D 103 à D 196). Révoqué de ses fonctions de maire d'Argenton, il ne fut pas réélu en 1824. Il avait épousé Mlle Catherinot de Barmont, d'une famille de Bourges. Des quelques ouvrages qu'il avait publiés, on cite Ambigu littéraire ou tout ce qu'il vous plaira, et Recueil de lettres et dissertations sur l'agriculture. Robin-Duvernet. — Voir : Duvernet. Roëttiers du Plessis (famille). —- 245. Connus sous ce nom par G. S., les membres de cette famille s'appellent en réalité Roëttiers de Montaleau (comme souvent à cette époque, les branches se distinguent par un nom de terre).
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Jacques (celui que G. S. appellera James), fils d'Alexandre Louis Roëttiers de Montaleau, écuyer, courrier du roi, auditeur ordinaire à la Chambre des comptes, naît à Paris le 15 juin 1780 (Archives de la Seine, reconstitution). Entré au service le 18 avril 1796 comme novice, sur l'aviso l'Épervier, puis sur la goélette la Volante, il passera au 21e régiment de chasseurs à cheval, puis au 14e, où il conquerra ses grades. Admis à la retraite comme capitaine le ι€Γ juillet 1812, il reprend du ser¬ vice à la ire compagnie des Mousquetaires du Roi du ier août 1814 au 31 décembre 1815, comme brigadier en pied, c'est-à-dire capitaine. Il ne sera jamais chef d'escadron ni colonel, son dossier du Service historique de l'armée est formel à cet égard. Entre temps il s'est marié le χ6 janvier 1813 à Paris (11e arr.) avec Ange-Justine Melin (que G. S. appellera Angel ou Angèle) née à Sèvres (S.-et-O.) le 5 septembre 1794, morte à Réau (Seine-et-Marne) le 30 mars 1875. D'où cinq filles : — Alexandrine-Winepbride(Paris 1814 - Réau 3 avril 1825) qui dans Hist. Vie est appelée Wilfrid et était destinée à Casimir Dudevant (VIII, p. 62); — Antoinette-Catherine-Justine, dite Tonine (Paris juillet 1815- Réau 28 août 1840) : elle avait épousé en 1834 Félix-Louis- Claude Ferroussat, puis, en deuxièmes noces, Jean-Marcelin Bayet ; •—* //i«r?>//i-Catherine (Paris 15 janvier 1817 - ?) adoptée en 1848 par son oncle Roëttiers de Montaleau et devenue comtesse de Gasq; — Angc-Louisc-Delphine (Réau 3 février 1818 - 28 mars 1844); — Justine-Antoinette (Réau 8 octobre 1820 - ?) qui épousera Eugène Lieutaud, notaire. G. S. fera leur connaissance en 1822, et ils jouent un rôle impor¬ tant dans sa vie : Mme Dupin la leur amena pour huit jours en mars 1822 et l'y laissa cinq mois. Ayant un peu connu son père à l'armée, Jacques Roëttiers s'intéressa à la jeune fille, sa femme l'accueillit comme une vraie mère, affectueuse et équilibrée, dans leur grande propriété du Plessis-Picard, com¬ mune de Réau, à quelques kilomètres de Melun (aujourd'hui maison de retraite du 3e âge). Elle y passa des semaines agréables loin d'une mère difficile à vivre, dans une atmos¬ phère de jeunesse et de gaieté, et c'est par les Roëttiers qu'elle connut Casimir Dudevant qu'en septembre elle épousera. Elle fera chez eux d'autres séjours après son mariage et les recevra à Nohant en 1827.
1074Notons au passage une hypothèse que nous formulons et qui demanderait plus de développements : le Plessis-Picard est le castel de la Brie où G. S. situera plus tard l'action & Indiana. Les Roëttiers se ruinaient gaiement, et empruntaient même au besoin à leurs amis Dudevant. Jacques semble avoir beaucoup écorné la fortune qui leur venait de sa femme. Il mourut le 4 février 1844 à Mustapha-Pacha, en Algérie, chez son gendre, M€ Lieutaud. Les relations s'étaient espacées ; toutefois G. S., partant pour Majorque en octobre 1838, s'arrêtera au Plessis avec ses enfants. Saint-Agnan (Mme de). — Voir : Gondouin Saint-Agnan. Salles (Frédéric) — 213. Négociant bordelais que George Sand a connu à Cauterets, ami d'Aurélien de Sèze. (Voir lettres 104, 267, et 333.) Scévole (de), Scévolle (de). — Voir : Robin de Scévole. Sèze (Jean-Pierre-^4urélien de). — 75, 76, 77, 79, 80, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 92, 93, 95, 98, 99, 101, 102, 103, io6y ij8y i8iy i8py 210. Neveu du défenseur de Louis XVI, Aurélien de Sèze continua au barreau les traditions familiales. Il était né le 25 septembre 1799 au château d'Eyran, près de Bordeaux, propriété de sa mère, Suzanne-Caroline de Raymond de Sallegourde. Son père, Victor de Sèze, professeur de lettres, devint recteur de l'académie de Bordeaux. Ses études de droit terminées, Aurélien fut pendant deux ans secrétaire d'un avocat bordelais, puis entra dans la magistra¬ ture; en avril 1823, il fut nommé substitut au tribunal de Bor¬ deaux, puis en 1827, avocat général. En juillet 1825, il fit la connaissance à Cauterets, d'Aurore Dudevant et de son mari dont il devint le compagnon de pro¬ menade; il s'éprit bientôt de la jeune femme qui ne resta pas insensible au charme du séduisant magistrat. Ce fut le début d'une liaison, qu'on prétend platonique, qui le fut peut-être, au cours de laquelle de nombreuses lettres furent échangées. Aurélien vint à Nohant, en septembre 1828, au moment de la naissance de Solange Dudevant. Ils se revirent à deux reprises, en décembre 1829 et en mai 18 30, puis les relations s'espacèrent. Pour ne pas servir la monarchie de Juillet, Aurélien de Sèze
1075démissionna en 1830 de sa charge d'avocat général et revint au barreau. En 1833, il épousa une de ses parentes, Louise de Villeminot. La révolution de 1848 le lança dans la politique : élu représen¬ tant de la Gironde à l'Assemblée constituante, puis à la Législa¬ tive dont il fut vice-président, il siégea à l'extrême droite; mais le coup d'État du 2 décembre le rendit effectivement au barreau de Paris d'abord où il resta quinze ans, puis de Bordeaux. Il mourut dans cette ville le 23 janvier 1870. Une grande partie de la correspondance échangée entre G. S. et Aurélien a disparu; nous n'avons pas la certitude qu'elle soit détruite. Spiring (Mary-Alicia), dite Mère Alicia. ·— 53. Religieuse augustine du couvent des Anglaises, que la petite Aurore Dupin préférait à toutes les autres. (Voir lettre 5.) Taillevis de Périgny (Inès de Nervo, comtesse de). — $iobis. Née Stéphanie-Antoinette-Inès de Nervo ( ? 1809-Savonnières- les-Montils (L.-et-C.) 4 février 1884), elle était la fille de Christophe-Olympe Nervo, baron de Nervo, par lettres paten¬ tes du 6 janvier 1810, maire de Saint-Germain-en-Laye sous la Restauration, descendant d'une famille suisse. Elle avait épousé Marie-Charlemagne-Théodat de Taillevis de Périgny. Né à Paris le 18 août 1799, mort à Ouchamps (Loir-et-Cher) le 23 octobre 1884, le comte, puis marquis de Périgny, fut sous-préfet de La Châtre de 1827 à 1830. Il démissionna après la révolution de 1830 et se retira dans le Loir-et-Cher. Aurore Dudevant était en relations fort amicales avec le couple. Après qu'ils eurent quitté La Châtre, les relations s'espacèrent. G. S. les revit en 1841 (Inès était alors très frappée par la mort de son fils aîné, Louis-Thérésien-Adolphe-77?iW<z/, qui était né à La Châtre le 13 février 1828). Plus tard, il y eut une cor¬ respondance à propos de l'autre fils, Olympe-Georges-Gon- zalve, percepteur à Versailles. Tout cela suppose un nombre de lettres sensiblement plus important que ce qui est venu jusqu'à nous. Vallet de Villeneuve (François-/?*/^). — 37. De son premier mariage avec Suzanne Bollioud de Saint-Julien, le 15 mai 1737, Louis-Claude Dupin de Francueil, grand-père de George Sand, avait eu une fille, Madeleine-Suzanne. Celle-ci, de son mariage avec Pierre-Armand Vallet de Ville-
1076neuve, conseiller d'État et trésorier général de la ville de Paris, eut deux fils : René et Auguste, qui sont ainsi les neveux de Maurice Dupin, et donc les cousins d'Aurore Dupin. (Voir tableau généalogique n° 3). Né à Paris le 7 juin 1777, François-René épouse en 1795 sa cousine Adélaïde-Charlotte-^4/W//«i de Guibert, fille du comte de Guibert (l'amant de Mlle de Lespinasse). Il en aura deux enfants : Armand-Louis-JV/>//>/i? et Louise-Augustinc-iJwwtf, plus tard marquise de La Roche-Aymon. Rallié à Napoléon Ier, fait comte de l'Empire le 3 octobre 1808, chambellan du roi de Hollande (Louis Bonaparte), il se mon¬ trera très entiché de noblesse et ultra-conservateur, comme beaucoup d'anoblis dont le temps n'a pas consolidé les titres. Il héritera de Chenonceaux en 1799 et y recevra en 1845 George Sand qui entretiendra avec lui, de 1845 à 1862, une correspondance assez suivie après une longue éclipse. 11 s'éteindra à Chenonceaux le 12 février 1863. Wismes (Emilie de). — Voir Cornulier (vicomtesse de).
- Thème CLIL : 3436 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Oeuvres classiques
- ISBN : 978-2-406-08431-0
- EAN : 9782406084310
- ISSN : 2258-8825
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08431-0.p.1053
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 12/10/2018
- Langue : Français