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Corpus des remarques et des traités sur la langue française (XVIIIe siècle)

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Le Corpus des remarques et des traités sur la langue française (XVIIIe siècle) présente l’évolution du genre des observations ou réflexions sur la langue, qui a apparu en France vers le milieu du XVIIe siècle. L’influence durable du texte fondateur du genre, Remarques sur la langue françoise de Vaugelas, publié pour la première fois en 1647, est représentée par la nouvelle édition de 1738 qui contient les notes de Thomas Corneille et d’Olivier Patru, ainsi que les Nouvelles Remarques de Vaugelas, identifiées à juste titre comme le « rebut de ses premiéres Remarques ». Le goût pour les commentaires sur l’usage des auteurs « classique » continue également dans les Remarques sur la langue françoise de l’abbé d’Olivet qui réunit trois « opuscules » : des « Remarques sur Racine », une prosodie et des essais de grammaire. L’influence du genre ne se limite pas à la France : tout en modernisant la méthode des remarqueurs, Prémontval perpétue la forme des observations pour essayer d’échapper à la contagion des mauvais usages courants à Berlin.

Mais le genre se diversifie aussi au XVIIIe siècle. On observe une série de volumes consacrés aux régionalismes, un paramètre de variation relativement peu étudié par Vaugelas (Desgrouais, Dubois de Launay, Mauvillon). Le désir de discerner le « bon usage » et de résoudre « l’usage douteux » continue sous d’autres formes, y compris des dictionnaires (Desfontaines) et des périodiques linguistiques (Domergue). Même Arnauld, co-auteur de la célèbre Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal, considère qu’il est nécessaire de proposer des réflexions sur la maxime « que l’usage est la regle et le tyran des Langues vivantes ».

Le corpus est une source incontournable pour les spécialistes de la langue et de la littérature du XVIIIe siècle, ainsi que pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du français, à sa codification et à sa standardisation. Le corpus propose de nombreux outils pour l’exploration des textes: recherche en plein texte ; thesaurus d’auteurs, de titres d’œuvres, d’exemples et de citations ; possibilité de constituer un corpus, d’extraire et d’exporter des résultats.

CONTENU

Antoine Arnauld, Regles pour discerner les bonnes et les mauvaises critiques des traductions de l’Ecriture-Sainte en François Pour ce qui regarde la Langue, Paris, 1707

Pierre-François Guyot Desfontaines, Dictionaire néologique a l’usage des beaux esprits du siécle, Paris, 1726

Jean Desgrouais, Les Gasconismes corrigés, Toulouse, 1766

François Urbain Domergue, Journal de la langue françoise, soit exacte, soit ornée, Lyon, Paris, 1784-1795

Henri Dubois de Launay, Remarques sur la langue françoise, a l’usage de la jeunesse de Lorraine, Paris, 1775

Éléazar de Mauvillon, Remarques sur les germanismes. Ouvrage utile aux Allemands, aux François, et aux Hollandois, &c., Amsterdam , 1753-1754, 2 volumes

Pierre-Joseph Thoulier d’Olivet, Remarques sur la langue françoise. Par M. l'Abbé d'Olivet, Paris, 1767

André Pierre Le Guay de Prémontval, Préservatif contre la corruption de la langue françoise, Berlin, 1761, 2 volumes

Claude Favre de Vaugelas, Remarques de M. de Vaugelas sur la langue françoise, Avec des Notes de Messieurs Patru & T. Corneille, Paris, 1738, 3 volumes

DOMAINES

Histoire des idées linguistiques, histoire de la langue, grammaire, lexicographie, variation sociolinguistique, prescription linguistique, littérature, traduction, apprentissage.

ÉQUIPE ÉDITORIALE

Sous la direction de Wendy Ayres-Bennett (université de Cambridge) : Valentina Bisconti (université de Picardie Jules Verne) ; Bernard Colombat (université de Paris) ; Chris Coski (université d’Ohio) ; Sybille Große (université de Heidelberg) ; Carita Klippi (université de Tampere) ; Mairi McLaughlin (université de Californie, Berkeley) ; Agnès Steuckardt (université Paul Valéry Montpellier 3) ; Olivia Walsh (université de Nottingham) ; Valerie Worth (université d’Oxford).