Établissement du texte
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Théâtre complet. Tome VII
- Pages : 385 à 397
- Collection : Bibliothèque du théâtre français, n° 104
Établissement du texte
Édition séparée
Nous reproduisons le texte de la première édition de la pièce, publiée par Pierre Promé à Paris en 1675. Nous avons pris comme exemplaire de référence celui conservé à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française (Rés COR Cir 1675) :
1675CIRCÉ, / TRAGÉDIE. / ORNÉE DE MACHINES, / de Changemens de Théatre, / & de Musique. / Par T. CORNEILLE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE PROMÉ, sur le Quay des / Grands Augustins, à la Charité. / [filet] / M. DC. LXXV. / AVEC PRIVILEGE
In-12, [4]+136 p.
Nous avons également consulté les exemplaires suivants : à la Bibliothèque nationale de France, site François-Mitterrand, YF-7830 ; aux Arts du Spectacle, site Richelieu-Louvois, 8-RF-2735 ; et à la Comédie-Française, 2. COR T.P. The 1665-1679, qui figure dans un recueil factice avec d’autres œuvres de Thomas Corneille (Dom César d’Avalos, Le Comte d’Essex et La Comtesse d’Orgueil). Ils sont tous identiques à notre exemplaire de référence en ce qui concerne le texte1.
386Poèmes dramatiques
Aucune autre édition séparée de Circé ne fut publiée du vivant de Thomas. Elle figure pourtant dans le volume 5 des Poèmes dramatiques de Thomas Corneille publiés en 1682, 1692, 1698, et 1706, que nous avons également consultés :
1682-PD POËMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez GUILLAUME DE LUYNE, / Libraire Juré, au Palais, dans la Salle des / Merciers, sous la montée de la Cour des / Aydes, à la Justice. / [filet] / M. DC. LXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [5]+571+1+[5] p. ; privilège, 17 avril 1679 ; enregistré, 28 avril 1679, signé Couterot ; achevé d’imprimer, 23 juillet 1682 ; « Et ledit de Luyne a fait part du Privilege cy-dessus à Pierre Traboüillet, suivant l’accord fait entre eux. » ; Circé figure aux p. 251-386.
Nous en avons consulté les exemplaires conservés au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (YF-2572(5)) ; aux Arts du Spectacle, site Richelieu-Louvois (8-RF-2652(5) ; et à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-NF-4632(5).
Une nouvelle édition des « Poèmes Dramatiques » fut procurée en 1692. L’adresse « Au Lecteur » qui figure dans le premier volume de celle-ci conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12743 (1)), mais qui manque dans celui conservé aux Arts du Spectacle (8-RF-2653 (1)), explique la nécessité d’une nouvelle édition :
Voici une édition des pièces de théâtre de Messieurs Corneille frères bien différente de celle qui s’en fit en 16822. La négligence de ceux qui se chargèrent d’en voir les épreuves, et qui pouvaient aisément les rendre correctes, puisqu’on les faisait sur une copie déjà imprimée, y laissa passer un si grand nombre de fautes, que rien ne fut jamais plus défiguré. Il n’y a presque point de pages où il ne se trouve des mots oubliés, ou mis les uns pour les autres, […] ce qui change tellement 387le sens, qu’on a souvent peine à le trouver. Il y a même en beaucoup d’endroits des vers tout entiers omis, et quelquefois jusqu’à trois de suite ; et en d’autres ce qui se doit dire deux acteurs différents, est mis sous le nom d’un seul acteur, sans que les couplets soient séparés d’aucun titre. Les plaintes que le public en a faites, ont obligé de n’épargner aucuns soins pour réparer cette négligence par une nouvelle édition tout-à-fait correcte ; où l’on trouvera les pièces de feu Monsieur de Corneille séparées en cinq volumes, au lieu de quatre, comme elles étaient auparavant ; mais toujours sous le même titre de théâtre. […]
Quant aux cinq volumes des pièces de Monsieur de Corneille son frère, qui ont pour titre poèmes dramatiques, outre un très grand nombre de fautes d’impression dont l’auteur les a purgées, il a pris soin d’y changer tout ce qui lui a paru de moins correct pour la langue, qui n’était pas aussi épurée qu’elle l’est présentement. […] On a mis aussi à la fin du dernier volume les deux discours qu’il a prononcés à l’Académie Française.
En fait, il semblerait que l’initiative pour une nouvelle édition des œuvres des deux frères vint de Thomas lui-même, car le « privilège du roi » décrit comment le libraire Guillaume de Luyne avait :
[…] fait remontrer que le sieur Thomas Corneille de l’Académie Française, aurait revu et corrigé les pièces de théâtre par lui composées, comme aussi celles du feu Pierre Corneille son frère, dans l’impression desquelles contenant en tout neuf petits volumes, il s’était glissé beaucoup de fautes, tellement qu’étant à présent dans leur perfection, et le dernier privilège que ledit exposant aurait obtenu de nous étant prêt d’expirer, il nous aurait très-humblement fait supplier de lui vouloir accorder encore un privilège pour la réimpression desdites pièces de théâtre.
Ce privilège fut accordé le 25 mai 1691 pour une période de dix ans, puis de Luyne fit part de son privilège « aux sieurs Pierre Trabouillet et Augustin Besoigne libraires à Paris, suivant l’accord fait entre eux », et les volumes furent « achevés d’imprimer » le 31 décembre 1691.
Encore une fois, Circé figure au volume cinq. Nous avons surtout utilisé l’exemplaire conservé aux Arts du Spectacle (RF-2653(5)) :
1692-PD POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE TRABOÜILLET, au Palais, / dans la Gallerie des Prisonniers, à l’Image saint / Hubert : Et à la Fortune, proche le / Greffe des Eaux & Forests. / [filet] / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-12 ; [5]+598+[5] p. ; Circé figure aux p. 251-386.
388Nous avons également consulté l’émission produite par Antoine Besoigne, conservée à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12743(5)) :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez AUGUSTIN BESOIGNE, dans la Grand’ Salle / du Palais, vis-à-vis la Cour des Aydes, / aux Rozes vermeilles. / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Il se trouve en plus à l’Arsenal un volume qui semble être un autre exemplaire du volume cinq, mais qui ne possède pas de page de titre (8-NF-4642(10)). Il en existe également une troisième émission que nous n’avons pu consulter :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / A PARIS, / Chez GUILLAUME DE LUYNE, Libraire / Juré, au Palais, dans la Salle des Merciers, / sous la montée de la Cour des Aydes, / à la Justice. / M. DC. LXXXXII. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
Une nouvelle édition des Poèmes dramatiques parut à Lyon en 1698 :
1698-PD POËMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / V. PARTIE. / [fleuron] / A LYON, / Chez LAURENS BACHELU fils, / ruë Neuve, à ST. Joseph. / [filet] / M. DC. XCVIII. / AVEC PRIVILÈGE DU ROY.
In-12 ; privilège, 25 mai 1691 ; achevé d’imprimer, 4 février 1698 ; Circé figure aux p. 251-386.
La genèse de celle-ci est explicitée à la fin du premier volume, où, après la reproduction de privilège de 1691 (voir ci-dessus), nous trouvons ce qui suit :
Et ledit sieur Guillaume de Luyne à qui le privilège ci-dessus a été accordé, a cédé les droits dudit privilège aux sieurs Pierre Trabouillet, Augustin Besoigne, Guillaume Cavelier et Charles Osmont, soussignés, pour en jouir en son lieu et place, chacun pour un quart suivant les traités faits entre ledit sieur de Luyne et les soussignés, lesquels ont remis la présente copie collationnée 389dudit privilège, pour être envoyée au sieur Laurens Bachelu fils libraire à Lyon, et lui servir ce que de raison, conformément au traité fait avec ledit Bachelu fils, à Paris le deuxième mars mil six cent quatre-vingt-dix-sept. Signé P. Trabouillet, A. Besoigne, G. Cavelier, C. Osmont.
Huit ans plus tard, celle-ci fut suivie d’une nouvelle édition parisienne (privilège, 18 juillet 1698 ; enregistré, 28 juillet 1698, signé C. Ballard ; sans achevé d’imprimer). Encore une fois, Circé figure au volume 5. Nous en avons surtout utilisé l’exemplaire conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (8-BL-12744(5)) :
1706-PD POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée. / CINQUIÈME PARTIE. / A PARIS, / [fleuron] / Chez la Veuve de PIERRE TRABOÜILLET, / Gallerie des Prisonniers, à S. Hubert, / proche le Greffe des Eaux & Forêts. / [filet] / M. DCCVI. / AVEC PRIVILÈGE DU ROI.
In-12 ; [4]+2+551+ [3] p. ; sans date du privilège et de l’achevé d’imprimer ; sur la page de titre, les mots « POEMES », « T. CORNEILLE. », « CINQUIÉME PARTIE. », et « PIERRE TRABOÜILLET, » sont imprimés en rouge ; Circé figure aux p. 159-282 et les « Nouveau Prologue et Nouveaux Divertissements pour la Tragédie de Circé, Remise au Theatre en 1705 » aux p. 289-302. Entre ces deux textes figurent par erreur les premières pages de L’Inconnu (p. 283-288).
Nous avons également consulté l’exemplaire de l’émission suivante conservé au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France (YF-2587(5)) :
POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée, / CINQUIÈME PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez CHARLES OSMONT, ruë S. Jacques, / au coin de la ruë de la Parcheminerie, / à l’Ecu de France. / [filet] / MDCCVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROI.
390In-12 ; priv. 18 juillet 1698 ; Circé figure aux p. 159-282, suivie du « nouveau prologue et nouveaux divertissemens » de Dancourt aux p. 283-302.
Encore une fois, le privilège du roi explique le fait des émissions différentes :
Notre bien aimé Augustin Besoigne, libraire à Paris, nous a très humblement remontré qu’il a acquis de Guillaume de Luyne les exemplaires des œuvres des sieurs Corneilles, lesquelles il désirerait réimprimer avec des augmentations et des estampes à chacune des pièces, et autres embellissements, pour lesquels il est obligé de faire des avances considérables.
On accorda à Besoigne un privilège pour quinze ans le 18 juillet 1698, ensuite de quoi, tout comme de Luyne :
[…] ledit sieur Augustin Besoigne a cédé et transporté le droit du présent privilège aux sieurs Pierre Trabouillet, Guillaume Cavelier, Henry Charpentier, Michel David, et Charles Osmont, libraires à Paris, pour en jouir en son lieu et place, suivant les traités faits entre eux.
Nous en avons également consulté un exemplaire dans une collection privée3. Bien que publié également par les soins de la veuve de Pierre Trabouillet, celui-ci est légèrement différent du précédent et ne contient pas le nouveau prologue et les nouveaux divertissements :
1706-MAB POEMES / DRAMATIQUES / DE / T. CORNEILLE. / NOUVELLE EDITION, / revûë, corrigée, & augmentée. / CINQUIÉME PARTIE. / [fleuron] / A PARIS, / Chez la Veuve de PIERRE TRABOÜILLET, / Gallerie des Prisonniers, à S. Hubert, / proche le Greffe des Eaux & Forêts. / [filet] / M. DCCVI. / AVEC PRIVILEGE DU ROI.
In-12 ; [2]+2+551+[3] p. ; les mots « POEMES », « T. CORNEILLE. », « CINQUIÉME PARTIE. », « A PARIS, », « PIERRE TRABOÜILLET, » « M. DCCVI. » sont imprimés en rouge ; Circé figure, aux p. 159-282, 391L’Inconnu aux p. 283-386 et le « Nouveau Prologue, et Nouveaux Divertissemens pour la Comedie de l’Inconnu » aux p. 387-406 ; le Nouveau Prologue et les Nouveaux Divertissements pour Circé ne sont pas donnés.
En ce qui concerne la préparation du texte, nous avons modernisé l’orthographe, sauf dans de rares circonstances que nous signalons dans les notes, et les quelques fois où nous avons corrigé la ponctuation sont également signalées dans les notes. Nous avons pourtant supprimé les points après les chiffres. Nous suivons les conventions de la maison d’édition en donnant des variantes tirées des éditions publiées du vivant de l’auteur mais seulement en ce qui concerne les différences textuelles sans prendre en compte les différences de ponctuation entre les textes publiés. Nous avons cependant écarté toutes les éditions publiées en dehors de la France, où l’auteur n’aurait pas pu jouer un rôle.
Manuscrit
Il existe à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française un manuscrit de Circé de la main du copiste-souffleur de la troupe de Guénégaud, La Pierre. Il fut donc fait entre 1675 et 1706 – date du décès de celui-ci4 – du vivant donc de Thomas Corneille.
Ms 60 Circé – / Th. Corneille et Visé [ajouté] / Tragédie – Année 1675. / Prologue
Copie ms recto verso avec corrections et indications scéniques.
Certains critiques ont récemment souligné l’importance de la ponctuation dans les œuvres dramatiques du xviie siècle, qu’ils voient comme une représentation du « souffle de l’acteur », indiquant des pauses d’une 392durée plus ou moins longue5. C’est pour cette raison que Georges Forestier a rétabli, autant que possible, la ponctuation originale (ou du moins la ponctuation des premières éditions) dans ses éditions pour la Bibliothèque de la Pléiade du théâtre de Molière et de Racine6. Mais celle-ci n’est qu’une solution imparfaite car même une première édition ne représente que d’une façon imprécise le texte qui fut joué7. Or, une « copie du souffleur » est par sa nature même plus proche de la représentation que la première édition, et même si elle est tardive (comme sera le cas pour les manuscrits de L’Inconnu que nous étudierons par rapport à cette pièce), elle représente un texte qui fut certainement joué. Dans la préparation des éditions actuelles, j’ai cherché de prime abord à offrir des variantes de ponctuation provenant des manuscrits conservés à la Comédie-Française, mais ceci n’a eu comme résultat que de longues listes de variantes plutôt incompréhensibles. J’ai été donc obligée avec beaucoup de regret de renoncer à cette tentative, en attendant que la technologie numérique nous fournisse la possibilité d’éditions plus « souples » où les différentes versions d’un texte pourraient se voir plus facilement.
393Partition
Une grande partie de la partition de Charpentier figure dans le volume 17 de ses Mélanges autographes (Bibliothèque nationale de France, Rés. Vm1 259), qui sont disponibles sur le site Gallica8, et qui ont été également publiés en facsimile par Minkoff9 (sur l’établissement de la musique voir ci-dessous). Un certain nombre des airs de Circé furent publiés par Christophe Ballard en 1676 et nous donnons des variantes tirées de ce volume également, sauf pour de simples répétitions de phrases :
Airs-Circé AIRS / DE LA COMEDIE / DE CIRCÉ. / AVEC LA BASSE-CONTINUË. / [note manuscrite : « Par feu Mr Charpentier.] / [fleuron] / A PARIS, / Chez CHRISTOPHE BALLARD, seul Imprimeur / du Roy pour la Musique, ruë Saint Jean / de Beauvais au Mont Parnasse. / [filet] / M. DC. LXXVI. / Avec Privilège de Sa Majesté.
In-4 ; 44 p.
Nous avons utilisé le volume conservé au Département de la Musique de la Bibliothèque nationale de France (VM6-38), et disponible sur le site Gallica10. Nous reproduisons, à titre d’intérêt, l’adresse « Au Lecteur » :
Enfin, voici les airs de la comédie de Circé, que l’on m’a tant de fois demandés, et que l’on a attendus avec tant d’impatience. J’ai cru qu’il était à propos d’en retrancher les deux chorus que font les comédiens, au commencement et à la fin de la pièce : mais pour récompenser le public, j’ai ajouté à la fin l’intermède des indiennes et les deux airs italiens du Malade imaginaire, que l’on a tant aimés, et qui n’ont point encore été mis au jour. J’espère que l’on ne sera pas fâché de cet échange, où l’on gagne plutôt que de perdre […].
394Coupures
Un des intérêts particuliers de notre exemplaire de référence c’est que certains vers sont marqués avec des croix à l’encre dans la marge gauche, sans doute pour indiquer qu’ils furent coupés à un moment donné, et la fin de chaque acte est suivie d’un calcul qui représente le nombre de vers coupés et le nombre qui reste. De la même façon, certains passages du Ms 60 sont marqués au crayon ou à l’encre. Nous donnons le détail de ces annotations dans les notes afin de permettre au lecteur de suivre l’évolution du texte à travers le temps. Étant donné que la plupart d’entre elles représentent des coupures, il est intéressant de voir ce que dit La Pierre quand il soumit son mémoire pour la copie de la pièce en avril 1705 :
Plus la pièce et le prologue de Circé en grosse écriture et qui étant de 2 880 vers valent deux pièces ordinaires à 400 vers près pour ce 6 livres.
Plus pour les rôles de la pièce et du prologue qui sont encore plus longs à cause des répliques et valent les deux pièces ordinaires complètes ci 6 livres.
Et il ajoute : « On m’en a payé autant quand on a joué cette pièce pour la première fois11. »
Dessein
En ce qui concerne le Dessein, nous reproduisons l’édition publiée par Pierre Bessin en 1675. Notre exemplaire de référence est celui conservé à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française (1. CIR. Cor) :
Dessein-1675 CIRCÉ, / TRAGEDIE. / ORNÉE DE MACHINES, / de Changemens de Théatre, / & de Musique. / Representée par la Troupe du Roy, / établie au Fauxbourg S. Germain. / 395[fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE BESSIN, au Palais, dans / la Salle Royale, à l’Image S. Loüis. / [filet] / M. DC. LXXV. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-4 ; 4+50+[1] ; les dates du privilège et de l’achevé d’imprimer ne sont pas données.
Nous avons également consulté les exemplaires suivants au site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France : RES-YF-416, YF-701, RES-YF-1316, et RES-YF-1336. Parmi tous ces exemplaires, seuls YF-701 et RES-YF-416 contiennent l’extrait du privilège : privilège, 28 février 1675, pour vingt ans ; achevé d’imprimer, 14 mars 1675.
Nous donnons des variantes d’une autre édition publiée la même année sans nom d’éditeur. Nous en avons consulté les deux exemplaires conservés au site François-Mitterrand, YF-1068 et YF-1069, qui sont identiques sauf que le dernier est dans un très mauvais état et qu’il manque une grande partie du texte :
Dessein-1675-B CIRCÉ, / TRAGEDIE. / ORNÉE DE MACHINES, / de Changemens de Théatre, / & de Musique. / Par T. CORNEILLE. / Représentée par la Troupe du Roy, / établie au Fauxbourg S. Germain. / [fleuron] / Et se vend / A PARIS, / Au Palais, dans la Salle Royale, à l’Image S. Loüis. / Et à la Porte de la Comedie, où l’on prend / les Billets. / [filet] / M. DC. LXXV. / AVEC PRIVILEGE DU ROY.
In-4 ; 55+[1] ; priv., 28 février 1675 ; ach. 14 mars 1675.
Il est intéressant de noter que le texte de la pièce et Dessein-1675-B contiennent tous les deux plus de spectacle que Dessein-1675 (mention explicite des « changements à vue », apparition du « berceau »), mais que celui-ci contient plus de musique (par exemple, il y a deux faunes au lieu d’un seul), ce qui nous amène à croire que Dessein-1675-B fut produit suite à l’application accrue des ordonnances promulguées en faveur de Lully.
396NOUVEAU PROLOGUE
ET NOUVEAUX DIVERTISSEMENTS
DE DANCOURT ET Jean-Claude GILLIER
En ce qui concerne le nouveau prologue et les nouveaux divertissements fournis par Dancourt et Jean-Claude Gillier, nous reproduisons l’édition publiée par Pierre Ribou. Notre exemplaire de référence est celui conservé à la Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française (1. CIR Dan) :
1705-DAN PROLOGUE / ET / DIVERTISSEMENS / NOUVEAUX / POUR CIRCÉ, / TRAGEDIE EN MACHINES. / DEDIÉS AU ROY. / ParMr DANCOURT. / [fleuron] / A PARIS, / Chez PIERRE RIBOU, sur le Quay des Au- / gustins, à la descente du Pont-neuf, à l’image / saint Loüis. / [filet] / M. DCCV. / Avec Permission.
In-4 ; 2+38 p. ; permis d’imprimer, 27 juin 1705, signé M. R. de Voyer d’Argenson.
Nous avons également consulté les exemplaires suivants : au site François Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France, RES-YF-1170(1), RES-YF-1171 ; et à la Bibliothèque de l’Arsenal, 4-BL-3612(1). La Bibliothèque de l’Arsenal contient un autre exemplaire, in-18, sans couverture et paginé de p. 227 à 250 (GD-16590). À notre avis, celui-ci provient d’une édition des Œuvres de Dancourt (sans doute celui de 1711, où les nouveaux divertissements de Circé sont paginés de p. 227 à p. 256) ; nous ne l’avons donc pas pris en considération en ce qui concerne les variantes.
En 1705, Pierre Ribou publia des Airs de la Comédie-Française qui contiennent « Les Divertissements nouveaux de la pièce de Circé de la composition de M. Gillier ». Nous avons consulté l’exemplaire conservé à la Bibliothèque de l’Arsenal (MUS-736) :
Airs-CF AIRS / DE LA COMEDIE FRANÇOISE. / A PARIS. / Chez PIERRE RIBOU proche les Augustins / à la Déscente du Pont Neuf a l’Image S. Loüis. / Avec Privilége du Roy. / 1705.
397In-4 ; la page de titre est entourée d’une riche bordure avec des instruments de musique ; il s’agit d’un recueil avec des morceaux paginés séparément ; « Les Divertissements Nouveaux de la Pièce de Circé de la Composition de Mr. Gillier » sont paginés de 1 à 73 ; les dates du privilège et de l’achevé d’imprimer ne sont pas données.
1 La seule différence que nous ayons pu identifier c’est que la première page est numérotée dans YF-7830, tandis qu’elle ne l’est pas dans les autres exemplaires.
2 Le Théâtre de Pierre Corneille, revu et corrigé par l ’ auteur fut également publié en cinq volumes en 1692 (Pierre Corneille, Théâtre, 5 vol., Paris, Guillaume de Luyne, 1692).
3 Je tiens à remercier Professor Richard Maber qui a eu la gentillesse de me communiquer ce volume.
4 Jacqueline Razgonnikov, « Copistes et secrétaires-souffleurs à la Comédie-Française au dix-huitième siècle, de Saint-Georges à Delaporte », Journal for Eighteenth-Century Studies, 32, 2009, p. 549-561, p. 551-552.
5 Voir Georges Forestier, Lire Racine, dans Jean Racine, Œuvres complètes I Théâtre – Poésie, dir. Georges Forestier, Paris, Gallimard, 1999, p. lix-lxviii ; Sabine Chaouche, « La Poésie racinienne : chant ou déclamation », dans Racine poète, dir. Bénédicte Louvat-Molozay et Dominique Moncond’huy, Paris, La Licorne, 1999, p. 235-256 ; Julia Gros de Gasquet, « Les Enjeux de la ponctuation du vers racinien : étude comparée de deux tirades de Bajazet », dans Racine poète, p. 219-234 ; Michael Hawcroft, « Reading Racine : punctuation and capitalization in the first editions of his plays », Seventeenth-Century French Studies, 22, 2000, p. 35-50 ; Eugène Green, La Parole baroque, Paris, Desclée de Brouwer, 2001.
6 Jean Racine, Œuvres complètes I Théâtre – Poésie ; Molière, Œuvres complètes, dir. Georges Forestier et Claude Bourqui, 2 vol., Paris, Gallimard, 2010.
7 Par exemple, Michael Hawcroft a découvert un morceau du rôle d’Hippolyte utilisé lors d’une production de la Phèdre de Racine, et dans l’article qu’il lui consacre, il montre combien ce texte est différent de la première édition de la pièce (Michael Hawcroft, « Comment jouait-on le rôle d’Hippolyte dans la Phèdre de Racine ? : témoignage d’un manuscrit inédit », xviie siècle, 231, 2006, p. 243-275).
8 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10463055z (consulté le 14 décembre 2023).
9 Marc-Antoine Charpentier, Mélanges autographes, 23 vol., Paris, Minkoff, 1990-2002.
10 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9062378k/f5.item (consulté le 14 décembre 2023).
11 Bibliothèque-Musée de la Comédie-Française, RAC, Mémoire des copistes.
- Thème CLIL : 3622 -- LITTÉRATURE GÉNÉRALE -- Théâtre
- ISBN : 978-2-406-16692-4
- EAN : 9782406166924
- ISSN : 2261-575X
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16692-4.p.0385
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 20/03/2024
- Langue : Français