L’évolution qui s’est produite dans le courant du xviiie siècle est considérable : la traduction du grec n’est plus pensée, à la fin du xviiie siècle, comme l’expression nécessaire d’un goût national, mais comme un travail herméneutique qui donne un accès à une langue source qui jusque-là était, par principe, déformée, voire trahie, par la langue cible. À la fin du xviiie siècle débute un compromis qui va perdurer tout au long du xixe siècle : le compromis entre l’érudition et la vulgarisation. Les éditeurs des traductions visent, la plupart du temps, soit un public scolaire, soit un public cultivé, mais pas nécessairement spécialiste.