Avant-propos
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Cahiers Valery Larbaud
2019, n° 55. Cosmopolitisme à l'ère de la globalisation - Auteur : Moron (Paule)
- Pages : 13 à 14
- Revue : Cahiers Valery Larbaud
Avant-propos
Frédéric-Jacques Temple, lauréat du prix Larbaud 1990, fidèle au souvenir de l’écrivain, nous a offert « Une Heure avec Barnabooth » pour le soixantième anniversaire de la mort de Valery Larbaud.
Ces lignes devaient nécessairement trouver leur place en tête de ce Cahier Valery Larbaud de l’année 2017. On y sent vibrer l’émotion du jeune journaliste, intimidé devant l’homme qui n’était plus celui que son portrait lui avait rendu familier, un homme rendu désormais méconnaissable par la maladie et condamné au silence, à un « lourd silence […] plus éloquent que des paroles » cependant. Nous prenons ici la mesure de ce long silence qui pendant les vingt-deux dernières années de son existence a privé Valery Larbaud de ce qui était sa vie : la création littéraire et la littérature.
Au voyageur et au créateur qu’il avait été dans sa vie d’avant la maladie, fut consacré à l’automne 2017 un colloque, organisé par Vera Elisabeth Gerling, professeur de littérature à l’université Heinrich Heine de Düsseldorf, avec la collaboration de notre ami Gil Charbonnier, maître de conférence à l’université Aix-Marseille et membre du conseil d’administration de l’association internationale des Amis de Valery Larbaud. Il s’est déroulé les 23 et 24 novembre 2017 à la Maison de l’université Heinrich Heine et faisait naturellement suite aux colloques de 1977, 1987, 1997 et 2007, qui, à chaque décade, ont marqué l’anniversaire de la disparition de l’écrivain. Néanmoins pour la première fois, le colloque se tenait à l’étranger, ce dont Larbaud, citoyen du monde, aurait certainement été fier et heureux. Il portait pour titre « Valery Larbaud : Cosmopolitisme à l’ère de la globalisation. Traduction et transgression » et réunissait, à l’invitation de leur collègue allemande, différents spécialistes internationaux de Larbaud venus de Belgique, d’Espagne, d’Italie, de France, échanger autour de l’œuvre de Larbaud. Je laisse à Vera Elisabeth Gerling le soin de présenter les différents intervenants et leurs communications, mais je tiens à témoigner du caractère animé 14des échanges qui suivaient les communications et qui manifestaient l’actualité que conserve cette œuvre. La lecture des actes en attestera également.
Nous savons gré à Frédéric-Jacques Temple de nous avoir donné, pour marquer cet anniversaire, ce portrait émouvant d’un écrivain réduit à l’immobilité et au mutisme, lui dont l’œuvre et la langue furent caractérisées par le mouvement et la diversité, comme l’ont bien souligné les contributeurs de ce colloque de Düsseldorf.
Paule Moron
Association internationale
des Amis de Valery Larbaud