Ce numéro des Cahiers de littérature française est consacré à une rencontre : « Littérature et magnétisme ».
L’entrelacement de ces deux mondes souligne la conjonction qui relie le domaine littéraire et l’ensemble des doctrines et des pratiques inspirées par les travaux du médecin viennois Franz Anton Mesmer. Une liaison bien réussie vu les retentissements littéraires, nombreux et divers, suscités par le magnétisme animal et ses implications théoriques et thérapeutiques aussi riches que controversées. Un vaste réseau qui – de la physiologie à la cosmologie – et depuis les années soixante-dix du xviiie siècle, fait appel à la vie scientifique, culturelle et sociale en Europe comme aux États-Unis.
Les six contributions de ce volume épousent l’esprit qui caractérise la revue Cahiers de littérature française depuis sa création. Du fait de sa nature interdisciplinaire, le sujet de ce numéro rassemble des études portant : sur le corpus textuel d’un même auteur (Louis-Claude de Saint Martin et Alexandre Dumas), sur l’analyse ponctuelle d’un ouvrage (LeMagnétiseur amoureux de Villers et Puységur et Un prêtre marié de Barbey d’Aurevilly), sur une lecture en mesure d’éclairer le nouveau modèle d’influence du portrait de l’artiste en magnétiseur ou de parcourir la complexité inouïe d’un imaginaire littéraire qui se déploie dans une suite presque infinie d’avatars du mesmérisme.
La pluralité des points de vue, l’étendue chronologique du corpus, allant du xviiie au xixe siècle et ouvrant au contemporain, permettra, nous l’espérons, de jeter un regard nouveau sur un sujet qui, même s’il n’est pas méconnu, reste encore à explorer.