Résumés
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
2018 – 1, n° 67. varia - Pages : 245 à 248
- Revue : Bulletin de la Société internationale des amis de Montaigne
Article de revue : Précédent 17/17
RÉSUMÉS/ABSTRACTS
Christine de Buzon, « Sur les langues de Montaigne dans les Essais »
Montaigne a lu, écrit ou parlé plusieurs langues. Dans Les Essais, il propose des observations ou des méditations sur certaines et en compare plusieurs. D’autre part, il distingue trois sources de variations du français : diachronique, spatiale et sociale. C’est dans la strate auctoriale que se trouvent les principales remarques métalinguistiques.
Montaigne could read, speak and write in several languages. In his Essays, he provided observations and offered meditations on some languages while comparing several of them. Moreover, he identifies three causes of variation in French: diachronic, spatial and social. An interesting point is that the author himself provides the main metalinguistic comments.
Marie-Luce Demonet, « Oraliser les Essais de 1595. Montaigne à son rythme »
La réalisation d’une édition « sonore » ou « aurale » des Essais de 1595, « Montaigne à son rythme », a conduit à modifier quelque peu le texte pour le rendre lisible et compréhensible sans le traduire. Elle offre des enseignements sur la langue de Montaigne, sous réserve que les dernières corrections apportées par Marie de Gournay, normatives, ne jettent pas le doute sur les choix ultimes de l’auteur sur le lexique, la syntaxe et la ponctuation, et donc sur le rythme qu’il entendait donner à ses phrases.
The production of a “sound” or “aural” version of the 1595 Essays edition, “Montaigne at its own pace”, led to some modification of the text to make it readable and comprehensible without translating it. It offers some lessons on the language of Montaigne, provided that the latest normative corrections by Marie de Gournay, do not cast doubt on the ultimate choices of the author in terms of lexicon, syntax and punctuation, and therefore on the rhythm that he intended to give to his sentences.
246Alain Legros, « Langues et façons d’écrire dans les manuscrits de Montaigne »
Avant d’écrire en langue française, les autographes qui nous restent de lui montrent que Montaigne écrit en latin sur ses livres de jeunesse, avec un peu de grec et d’italien. Sa charge de juge l’oblige cependant à écrire en français, ce qu’il continue de faire sur ses livres comme dans ses lettres, puis sur l’exemplaire de travail où il prépare une ultime édition de ses Essais, cherchant son orthographe et son style.
Before writing in French, the autograph documents that remain of him, show that Montaigne writes in Latin on his youth books, with a little Greek and Italian. Later, his position as judge obliges him, however, to write in French, which he continues to do on his books as well as in his letters, then on the working copy where he prepares a final edition of his Essays, seeking his spelling and his style.
Myrtille Baulier et Romain Menini, « Pour un dictionnaire équestre des Essais »
Malgré les nombreuses mentions du cheval dans les Essais, la piste équestre n’a été que rarement suivie par la critique. L’article met au jour certains affleurements d’un remarquable dictionnaire équestre de l’œuvre, volet méconnu du « dictionnaire tout à part [s]oy », à la faveur duquel Montaigne se révèle en véritable « homme de cheval ». La pratique de l’équitation fournit à l’auteur des Essais un matériau métaphorique qui confère à son œuvre ses allures si singulières.
Despite many mentions of horse and horse-riding in the Essays, very few studies have been conducted on the equestrian theme. This paper is an attempt to consider the importance of the equestrian vocabulary in Montaigne’s book, a not well-known aspect of the “dictionnaire tout à part [s]oy”, in which Montaigne turns out to be a true “homme de cheval”. Horse-riding provides a metaphorical material that gives the work its unique style.
Anne-Pascale Pouey-Mounou, « Sur le doublet lexical chose/cause chez Montaigne »
Bien connu par le chapitre « Des boyteux », le jeu sur le doublet lexical chose/cause conjugue la critique du discours sur les causes à l’exercice du jugement pris en ses différentes acceptions. L’article étudie la complémentarité des occurrences de ces deux termes, leur articulation syntaxique, et quelques scènes 247de plaidoyer, pour envisager la dynamique de l’essai, la déconstruction des discours et la focalisation sur l’homme qui sont en jeu dans leur interaction.
Well known by the chapter “Des boyteux”, the game on the doublet lexical chose/cause, combines the criticism of the discourse on causes to the exercise of the judgment taken in its different meanings. The article studies the complementarity of the occurrences of these two terms, their syntactic articulation, and some scenes of advocacy. It considers the dynamic of the essay, the deconstruction of the discourse, and the focus on man – which are at stake in this interaction.
Olivier Guerrier, « “Étirer et ployer”, encore et toujours »
Après une analyse du sens des verbes « étirer » et « ployer » dans les Essais et la langue du xvie siècle – avec polarisation sur le second –, on tâche ici de voir à quelles opérations ils peuvent renvoyer du point de vue du fonctionnement des substantifs et notions chez Montaigne, en allant de l’enrichissement et l’énergie supérieure aux variations du point d’application qu’ils induisent pour ceux-ci.
After an analysis of the meaning of the verbs “stretch” and “bend” in the Essays and the language of the sixteenth century – with polarization on the second – we try here to see what operations they can refer to, from the point of view of the functioning of nouns and notions in Montaigne, ranging from the enrichment and the higher energy to the variations of the point of application which they induce for these.
Adeline Desbois-Ientile, « L’énergie latine du français dans les Essais »
Dans ses Essais, Montaigne déplore l’inaptitude du français à exprimer de hautes conceptions si bien « qu’à son deffaut le Latin se presente au secours ». L’article explore les différents modes de « secours » possible, de l’introduction des citations latines, fragments d’une pensée antique, à la tentative de donner à la langue française des « mouvements inaccoustumés » par le recours à des mots ou tours syntaxiques latins.
In his Essays, Montaigne deplores the inability of the French to express complex ideas. He writes that he reverts to Latin to make up for its inadequacies. The article explores the different modes of relief (“secours”) possible, from the introduction of Latin quotations, fragments of an ancient thought, to the attempt to give the French language “unaccustomed movements” (“mouvements inaccoustumés”) by employing Latin words or syntactic structures.
248Gérard Milhe Poutingon, « Le style du “parler simple et naïf” des Essais »
L’étude porte sur la recherche d’un langage visant la réalité, « tel sur le papier qu’à la bouche ». Montaigne élabore une poétique centrée sur l’imitation des mouvements de la pensée par le style. Il semble également réfléchir sur la possibilité d’impliquer la perception concrète dans l’acte de lecture.
The study focuses on the search for a language aimed at reality, “written as spoken” (“tel sur le papier qu’à la bouche”). Montaigne develops a poetic form whereby the style imitates the movements of thought. He also seems to reflect on the possibility of involving concrete perception in the act of reading.
Blandine Perona, « Gaillardise, liberté et illustration de la langue française. De Montaigne à Marie de Gournay »
Cet article revient sur les formes propres du sublime montaignien à la lumière des écrits de Marie de Gournay. Ses traités de défense de la poésie soulignent l’inscription de la recherche montaignienne d’une langue qu’il dit non pas sublime, mais « gaillarde », dans une vision morale et politique d’une histoire de l’illustration de la langue française qu’elle continue d’écrire.
This article returns to the proper forms of the sublime Montaignien, in the light of the writings of Marie de Gournay. Her treatises on the defense of poetry emphasize the key aspect of the Montaignian research of a language that he says is not sublime, but “gaillard”, through a moral and political vision of a history of the illustration of the French language that he continues to write.
Claude La Charité, « Les lettres de Montaigne d’après l’Epistolica institutio (1591) de Juste Lipse »
Malgré l’abondance de travaux sur la rhétorique épistolaire de la Renaissance, les lettres de Montaigne ont jusqu’ici échappé à la relecture des corpus épistolaires du xvie siècle à la lumière des traités d’épistolographie. Le présent article propose d’éclairer le corpus épistolaire de Montaigne à la lumière du traité contemporain de Juste Lipse, l’Epistolica Institutio (1591).
Despite numerous publications on epistolary rhetoric in the Renaissance, Montaigne’s letters have not so far been studied as other 16th century correspondences in the light of letter-writing manuals. The current article intends to read Montaigne’s epistolary corpus in relation to Justus Lipsius’s contemporary treatise, Epistolica Institutio (1591).
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-08398-6
- EAN : 9782406083986
- ISSN : 2261-897X
- DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-08398-6.p.0245
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 27/07/2018
- Périodicité : Semestrielle
- Langue : Français