Si Nodier s’attache à penser le patois comme reliquat d’un passé idéalisé, Barbey entend bien le parler dans ses romans normands, Une Vieille maîtresse, puis L’Ensorcelée. Il s’agit alors d’user de mots « projectiles », dont l’étrangeté, la présence et l’intensité sont gages de poésie autant que de réalité. Témoins de son goût pour l’altérité, qui dépasse la nostalgie romantique et a fortiori le simple régionalisme, ils servent une « écriture du désir et du trouble », moderne et polyphonique.