Avertissement
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : Œuvres. Tome III. Traitté des douceurs de l’affliction. À Madame
- Pages : 9 à 10
- Collection : Textes de la Renaissance, n° 194
Avertissement
Le texte que l’on désigne traditionnellement par Lettre à Madame a pu prêter à confusion, en raison du statut particulier de l’œuvre « promptement » écrite par d’Aubigné en vue de réconforter Catherine de Bourbon, la sœur d’Henri IV, au milieu des tentatives faites pour la convertir au catholicisme, à l’occasion de son mariage avec le duc de Bar. Éditée à trois reprises entre 1600 et 1601 sous des titres différents, elle soulève d’importantes questions relatives à la genèse, la publication et la réception de l’œuvre.
Le manuscrit Tronchin (T 160), reproduit ici en appendice, a servi de texte de base à toutes les éditions parues de 1855 à nos jours. Nous lui préférons cependant l’édition de la dernière version de l’œuvre, intitulée Traitté des douceurs de l’affliction. À Madame, qui n’a jamais été republiée depuis 1601. Elle constitue la version augmentée de l’original et offre l’avantage d’enrichir notre connaissance de la controverse religieuse, apologétique et édifiante, telle que d’Aubigné la pratique au début de sa carrière littéraire.
Pour cette raison, le Traitté des douceurs de l’affliction invitait à la reconstitution du contexte polémique dans lequel il a vu le jour et dont les documents, placés en annexe, traduisent l’arrière-plan politique, confessionnel et littéraire de la fin du xvie siècle. Pour rendre compte au plus juste de l’évolution d’A. d’Aubigné controversiste, nous avons jugé utile de faire suivre ce Traitté d’un autre texte, la Declaration du marquis de Bonivet, paru sous l’anonymat à La Rochelle, en 1616, à l’occasion de la conversion au protestantisme du personnage éponyme. Récemment éditée par Jean-Raymond Fanlo1, nous reproduisons la brochure sous une forme légèrement modifiée.
Pour terminer, nous voudrions exprimer notre reconnaissance à toutes les personnes qui ont facilité la préparation de cette édition : en particulier Mesdames les Conservatrices Marie-Hélène de La Mure à la Bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris), Florence Poinsot et Sophie Vié à la Bibliothèque de la Société de l’Histoire du Protestantisme français (Paris), Emmanuelle Toulet à la Bibliothèque et aux Archives du Château de Chantilly, ainsi qu’à M. Silvio Corsini, Conservateur à la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne.
Nous ne saurions, enfin, trop témoigner notre gratitude envers nos collègues et amis albinéens, Marie-Madeleine Fragonard et Jean-Raymond Fanlo, pour leurs judicieuses observations et leurs savantes contributions. Sans eux, cette édition n’aurait pu paraître sous sa forme actuelle.
Gilbert Schrenck
1 « Agrippa d’Aubigné convertisseur : la Déclaration du marquis de Bonnivet », Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance, 67/1, 2005, p. 93-102. Que les Éditions Droz, à Genève, soient remerciées d’en avoir autorisé la reproduction.