![André Suarès en pleine lumière - [Introduction]](https://classiques-garnier.com/images/Vignette/YaeMS01b.png)
[Introduction]
- Type de publication : Chapitre d’ouvrage
- Ouvrage : André Suarès en pleine lumière
- Pages : 473 à 474
- Collection : Études de littérature des xxe et xxie siècles, n° 109
Depuis la mort de Suarès en 1948, un certain nombre d’inédits ont été publiés : cinq grands textes prêts à la publication parus dans les trois ans qui ont suivi (Hélène chez Archimède, Paris, Rosalinde sur l’eau, Minos et Pasiphaé, Présentation de la France), plusieurs correspondances essentielles en deux salves successives (sept volumes entre 1951 et 1963, six entre 1984 et 2000).
Yves-Alain Favre a pris une part importante à cette vague de publications. Chez son ami éditeur René Rougerie, il a fait paraître neuf volumes : textes poétiques et dramatiques, correspondances, textes critiques des dernières années, extraits des carnets, proposant à chaque fois de précises et précieuses préfaces, dont certaines ont été retenues dans ce volume. Chez d’autres éditeurs et dans de nombreuses revues, ce sont encore bien d’autres textes sur lesquels il a levé le voile, notamment dans le domaine poétique.
François Chapon, Michel Drouin et Robert Parienté ont permis, dans la foulée de ces parutions, de faire connaître à leur tour des textes importants de Suarès. Au premier, nous devons l’édition des lettres de Suarès à Doucet ; au second, un avant-goût de la correspondance Suarès-Copeau ; au troisième, l’édition de Provence (1993) et de Rome (1998), ainsi que plusieurs textes inédits accompagnant l’édition des œuvres de Suarès chez Robert Laffont (dont, on l’a vu, une version consistante du Paraclet). Plus récemment, deux volumes d’inédits parus aux éditions Classiques Garnier, établis par Frédéric Gagneux et nos soins, ont permis de faire connaître un nombre important de projets et d’ébauches des premières années de Suarès, ainsi qu’une large sélection des carnets de Suarès1.
Il reste encore plusieurs livres majeurs de Suarès à éditer ; mentionnons notamment Rembrandt, Job, Lazare et Cirque. Le travail des chercheurs pourrait ensuite s’orienter dans deux autres directions : d’une part, l’édition systématique des carnets (entreprise colossale, puisque l’ensemble totalise plus de vingt mille pages !) ; d’autre part, l’édition de 474nouvelles correspondances majeures : Suarès-Pottecher, Suarès-Bounoure, Suarès-Zweig, Suarès-Copeau, Suarès-Massot, etc. (travail là encore d’une ampleur considérable, chaque relation de Suarès avec un écrivain ou un artiste créant un monde en soi). à cela s’ajoute la nécessité de rééditer des textes devenus difficiles à trouver car parus en revue2 et de multiplier les anthologies thématiques3.
Antoine de Rosny
1 Les Premiers écrits : documents et manuscrits, édition de Frédéric Gagneux, Paris, Classiques Garnier, 2010 ; Fragments relatifs à la culture classique, édition d’Antoine de Rosny, Paris, Classiques Garnier, 2019.
2 Stéphane Barsacq s’y emploie depuis quelques années : Sur la musique (Paris, Actes Sud, 2013), Contre le totalitarisme (Paris, Les Belles Lettres, 2017), Miroir du temps (Paris, Bartillat, 2019).
3 Nous en avons constitué deux : Vues sur l’Antiquité (Paris, Honoré Champion, 2020) ; Ports et rivages (Paris, Gallimard, 2021). Signalons par ailleurs notre anthologie de « dits et maximes » : Ainsi parlait André Suarès, Paris, Arfuyen, 2021.