Résumés
- Prix de la Fondation Catherine Gide 2018
- Type de publication : Article de collectif
- Collectif : André Gide et ses critiques (1951-1969)
- Pages : 399 à 404
- Collection : Bibliothèque gidienne, n° 30
Résumés
Paola Codazzi, « Introduction. Regards sur la critique gidienne des années 1950-1960 »
Cet ouvrage collectif propose un premier bilan de la critique gidienne des années 1950 et 1960. De la disparition de l’écrivain jusqu’au centenaire de sa naissance, on ne compte pas moins de quatre-vingts essais – dont plusieurs thèses de doctorat –, et des centaines d’articles, parus dans les revues du monde entier. La variété d’approches et de méthodes qu’ils mobilisent permet d’ouvrir une réflexion sur le passé, mais aussi sur le présent et l’avenir de cette critique.
Maaike Koffeman, « “Tout comme on avait rouvert sa maison…”. Le numéro d’hommage à André Gide de La Nouvelle Revue française (1951) »
Fidèle à une tradition bien établie dans l’histoire de la revue, La NRF salua la mort de son fondateur André Gide par la publication d’un numéro commémoratif. Dans cet article, nous employons la méthode de la lecture à distance afin d’identifier les lignes de force de son portrait tel qu’il est dessiné collectivement par les contributeurs du numéro d’hommage. Il s’agira de montrer que cette représentation de Gide est en même temps un autoportrait rétrospectif de la revue.
Camille Koskas, « La mort de Gide dans La NRF. Le numéro d’hommage de novembre 1951 et ses coulisses »
En novembre 1951, La NRF consacre un numéro d’hommage à André Gide. Piloté par Jean Paulhan, il se présente comme un ensemble de témoignages, rassemblant des textes écrits par des générations nées entre 1870 et 1900, mais aussi par une génération d’écrivains nés entre 1912 et 1922 pour qui la présence de Gide représente une autorité intellectuelle. Quel héritage Gide laisse-t-il aux hommes de La NRF ? Quelles réactions, souvent contrastées, ce numéro suscite-t-il dans la correspondance de Paulhan ?
400Ian Curtis, « Critiques d’André Gide dans “l’Affaire des J3” »
En 1948, un meurtre commis à Paris provoque une série de critiques de Gide et de son œuvre. Notre article examine sa participation implicite et explicite dans ce scandale, décrit en son temps comme l’une des affaires judiciaires (et littéraires) les plus importantes du xxe siècle. On souhaite montrer comment Gide et son œuvre se placent au centre du débat de la période, où il est question des effets de la culture sur la santé morale de la jeunesse, et par extension, de la société française entière.
Paola Fossa, « Mort (et résurrection) d’André Gide dans la presse italienne (1951-1952) »
Depuis ses premiers séjours en Italie, André Gide entretient des liens étroits avec les milieux culturels de la péninsule ; la critique, de son coté, démontre une attention constante pour ses œuvres, qui se manifeste à travers les articles parus dans la presse. Dans cet article, nous nous proposons d’étudier comment la mort de Gide, ainsi que la mise à l’Index de ses textes de la part de l’Église catholique en 1952, influencent sa réception et le discours critique autour de son œuvre.
Augustin Voegele, « “Je ne sais s’il a écrit d’impérissables choses”. Gide vu par Jules Romains »
Si l’on devait en croire le Jules Romains d’Amitiés et rencontres (1970), André Gide serait : un homme d’influence… peu influent ; un écrivain « classique »… mais pas « un classique » ; un aîné ami de la jeune littérature… ou qui se voudrait tel ; un Machiavel (maladroit) du champ littéraire ; une éminence grise… plus grise qu’éminente ; un auteur audacieux et singulier… mais peut-être un peu plagiaire ; un apôtre de l’homosexualité… mais qui prêche dans le désert.
Lucie Carlier, « Madeleine et André Gide (1956). Jean Schlumberger sort du silence »
L’œuvre de Jean Schlumberger, Madeleine et André Gide, dont le titre mentionne Madeleine en premier, restaure le portrait quelque peu mutilé de celle-ci dans Et nunc manet in te, lié à un « point de vue étroitement égocentrique » 401d’André Gide. Nous montrerons comment à travers la revalorisation de l’image de Madeleine élaborée par Jean dans son ouvrage, l’auteur engendre par-delà une rectification du portrait d’André, et par extension, propose un nouveau regard sur l’œuvre gidienne.
Robert Kopp, « “Il eût dû emporter avec lui le salut de tous les hommes libres”. L’hommage de Breton à Gide »
Si Breton n’a pas participé à l’hommage que La NRF a rendu à Gide en 1951, il a néanmoins accepté l’invitation de Jean Amrouche pour évoquer à l’ORTF la figure du grand aîné au moment du premier anniversaire de sa mort. Rappelant tout ce qui sépare le Surréalisme du « littérateur professionnel », qui, dans les débuts de Littérature représentait pourtant encore « l’esprit nouveau », il tient à rappeler son estime pour l’auteur de Paludes, et, surtout, à saluer le courage d’un homme libre.
Alain Moreews, « Déconstruire sans trahir. À la recherche d’André Gide (1952) de Pierre Herbart »
En 1952, Pierre Herbart fait paraître, chez Gallimard, À la recherche d’André Gide. L’ouvrage s’appuie sur une notion clé, qu’il s’agira dans cet article d’élucider : « la peur d’être le déçu-décevant ». Herbart s’en prend à l’ensemble du système gidien de valeurs morales. Sa critique, en dehors de toute contextualisation, dénie à l’écrivain le droit à l’indécision. Herbart reconnaît cependant le travail de libération qu’il a accompli, au risque de ne pas permettre à l’Histoire de le décevoir.
Eduardo AceitunoMartínez, « Le regard de Roger Nimier sur l’œuvre de Gide. De la critique sévère à l’éloge original »
La figure de Gide est l’une de celles qui reviennent le plus souvent sous la plume de Roger Nimier. Ce dernier s’intéresse surtout aux relations que son œuvre entretient avec son contexte littéraire, en établissant des parallèles éclairants entre l’auteur de Paludes et d’autres écrivains contemporains. Les raisons qui expliquent l’influence unique exercée par Gide sont également examinées par le critique, dans sa tentative de faire un bilan objectif de la portée de l’héritage gidien.
402Peter Schnyder, « André Gide et ses critiques allemands »
Après sa mort, en 1951, Gide intéresse moins en Allemagne et le silence qu’entoure son œuvre s’y prolonge, car la société la juge quelque peu trop lisse, trop psychologisante ou encore trop individualiste, bref, trop soucieuse de la forme. En 1969, lors du centenaire de sa naissance, aucune université ne propose ni colloque ni exposition. Quelle distance par rapport aux années précédant la Deuxième Guerre mondiale, si attachées, en Allemagne, à souligner son humanisme !
Maja Vukušić Zorica, « Gide en ex-Yougoslavie. Gide et le classicisme français (1961) de Slobodan Vitanović »
La thèse de doctorat de Slobodan Vitanović, soutenue en 1961 à Belgrade et publiée en 1967, se présente comme l’un des rares exemples d’étude dédiée exclusivement à Gide en ex-Yougoslavie avant 1969. Professeur de littérature française à l’université de Belgrade, Slobodan Vitanović reconnaît en Gide un fin critique. Il essaie d’en déceler la méthode afin de proposer une définition du classicisme de l’écrivain, considéré comme l’aboutissement de son art.
Patrick Pollard, « Gide et son public anglais. Les avis du Times Literary Supplement »
L’analyse des comptes rendus relatifs à Gide dans les pages du Times Literary Supplement, nous révèle les multiples aspects de la vie littéraire et personnelle de l’écrivain (éditions, correspondances, traductions…) et de la critique (ouvrages sur sa vie et ses écrits). En comparant la critique post mortem avec celle de l’époque de ses amitiés avec Gosse, Bennett et les personnages du Bloomsbury Group, nous pouvons constater que l’écrivain continue d’occuper une place de choix outre-Manche.
Walter Temple, « L’Immoraliste d’André Gide à la lumière de ses critiques. Une (re)lecture »
Cet article propose une lecture renouvelée de L’Immoraliste (1902) à partir de l’étude d’ouvrages critiques sur Gide parus dans les années 1950 et 1960. Les « tissages » de l’écrivain en Afrique du Nord et ailleurs révèlent un désir inébranlable pour le « Sud » ainsi qu’une volonté de redéfinir son 403Moi. L’érudition du milieu du xxe siècle nous offre l’occasion de revenir sur l’importance des écrits de Gide à une époque où son travail était envisagé sous différents angles et perspectives.
Cameron Tolton, « Entretien. Les monographies en anglais consacrées à André Gide (1951-1969), érudition ou exploitation éditoriale ? »
Une vingtaine de monographies sur Gide écrites en anglais sont sorties entre 1951 et 1969. Nombreuses, elles reflètent le grand intérêt que sa renommée soulevait chez le public anglophone – souvent puritain – de l’époque. Mais la plupart de ces biographies critiques, toutes d’une qualité excellente, présentaient au lecteur la même matière. Peut-on parler d’une exploitation de la vie et des œuvres de cet auteur « sulfureux » ? Cette question mérite discussion.
Pierre Masson, « Entre biographie et psychiatrie. Jean Delay et La Jeunesse d’André Gide »
Jean Delay, neuropsychiatre épris de littérature, devenu ami de l’écrivain, fut jugé par Martin du Gard et ses amis le biographe idéal pour donner de Gide l’image la plus exacte. Publié en 1957, La Jeunesse d’André Gide reste à ce jour comme l’exemple fondateur de la psychobiographie. Une de ses caractéristiques est l’utilisation des fictions comme révélatrices du caractère et des problèmes de Gide. Delay produit ainsi une enquête éclairante, dont il est cependant possible d’indiquer quelques limites.
Martine Sagaert, « Gide, la critique gidienne et les manuscrits de travail. Aperçu historique »
André Gide sait l’instruction que promettent les manuscrits, ceux des autres comme les siens. Remettant plusieurs de ses manuscrits à la bibliothèque littéraire Jacques Doucet, il permet aux conservateurs des bibliothèques de les exposer et aux chercheurs de les étudier. Nous évoquons dans ces pages les grandes étapes de cette histoire, des expositions les plus célèbres aux premières éditions critiques. Sans oublier, à la fin du xxe siècle, les découvertes de la génétique textuelle et de la critique génétique.
404François Bompaire, « Gide précurseur du Nouveau Roman ? Enjeu, fortune et histoire d’un mythe »
Un doublelieu commun fait de Gide le dernier humaniste et le précurseur d’un Nouveau Roman anti-humaniste, alors que les nouveaux romanciers parlent peu de lui. L’évocation récurrente sans détail textuel de Gide a peut-être été le mode de son inclusion dans le dispositif moderne, et une des façons que les nouveaux romanciers ont eues de faire émerger une variante française du modernisme : les lectures rejetantes de Gide par Robbe-Grillet, Sarraute, Ricardou sont étudiées sous cet angle.
Vincenzo Mazza, « Vision posthume du théâtre de Gide. Notes sur la conférence de Guy Dumur (1958) »
Guy Dumur, qui a été rédacteur de la revue Théâtre populaire avec Roland Barthes, Bernard Dort et Jean Duvignaud, donne, en décembre 1957 à Paris, une conférence sur le théâtre d’André Gide. Après une présentation de l’œuvre et de l’impact de Gide dans la culture française, Dumur s’attarde sur les différentes phases de l’écriture théâtrale gidienne : des malheureuses tentatives de Saül et du Roi Candaule au succès de sa troisième adaptation des Caves du Vatican pour la Comédie-Française en 1950.
Martina Della Casa, « André Gide et la question religieuse, un sujet critique »
Au cours de sa vie, Gide développe avec le christianisme un rapport controversé. La question occupe l’ensemble de son œuvre, du Journal aux fictions, sans oublier son Christianisme contre le Christ, resté à l’état de projet. Sa pensée religieuse a toutefois fait l’objet de maintes études déjà à partir des années 50. Dans le but d’interroger les diverses facettes « critiques » du sujet, cet article se propose d’explorer comment il a été traité dans ces ouvrages et les postures assumées par leurs auteurs.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-16547-7
- EAN : 9782406165477
- ISSN : 2494-4890
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-16547-7.p.0399
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 24/04/2024
- Langue : Français