Les historiens de l’art, tout particulièrement, ont attiré l’attention sur les manuscrits enluminés qui conservent les œuvres de Catherine d’Amboise. Pourtant, si les poésiesont été publiées, sous le titre de Devotes epistres, par l’Abbé Bourassé dès le milieu du xixe siècle et ont connu deux nouvelles éditions en 2002, les ouvrages en prose, le Livre des prudens et imprudens des siecles passés et la Complaincte de la dame pasmée contre Fortune, sont encore inédits, malgré une thèse d’École des chartes qui leur a été consacrée. Alors que se multiplient les études sur le mécénat, la vie intellectuelle, l’influence spirituelle des femmes à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance, il est temps de donner à lire, dans leur intégralité, les écrits de cette dame de haut rang, issue d’une famille des plus prestigieuses du siècle de Louis XII. Tout récemment, la redécouverte d’un manuscrit portant les armes d’Amboise, La Passe solitaire qu’il faut nommer plus justement Les Continuelles meditations,a ouvert une nouvelle enquête sur les œuvres de Catherine d’Amboise. Bien qu’il soit hasardeux de lui attribuer ce texte, l’éditer nous est apparu nécessaire, car s’il n’a pas pour autrice la dame de Lignières, il a pu être composé pour elle ou pour son entourage.