Résumés
- Type de publication : Article de revue
- Revue : Albert Camus au sortir de la guerre. 1944-1948
2022 – 8 - Pages : 309 à 319
- Revue : La Revue des lettres modernes
- Série : Albert Camus, n° 25
Article de revue : Précédent 24/24
Résumés/Abstracts
Marie-Thérèse Blondeau, Philippe Vanney, « Avant-propos »
Ce volume est consacré à la période 1944-1948, durant laquelle Camus s’affirme comme journaliste engagé et comme créateur. Le premier aspect est étudié par six contributions d’où ressortent les préoccupations politiques et morales de Camus. Le second, grâce à ses douze contributions, révèle les centres d’intérêt de Camus : confronté, comme dramaturge et comme romancier, à son désir d’inscrire sa création dans la réalité, il conserve comme objectif de la transcender par la célébration de la beauté.
Mots-clés : après-guerre, histoire, journalisme, Combat, engagement, langage, création, éthique, beauté.
Marie-Thérèse Blondeau, Philippe Vanney, “Foreword”
This volume is devoted to the period between 1944 and 1948, during which Camus asserts himself as a committed journalist and as a creator. The first aspect is studied in six contributions which highlight the moral and political preoccupations of Camus. The second, via twelve contributions, reveals Camus’s other key concerns: confronted as a dramatist and a novelist by his desire to inscribe his creative work within reality, he maintains as his objective to transcend it through the celebration of beauty.
Keywords: post-war, history, journalism, Combat, commitment, language, creation ethics, beauty.
Hans Peter Lund, « Camus 1944-1946. Continuité d’une résistance »
Durant les années 1944-1946, Camus intensifie, à Combat et dans des conférences, ses prises de position politique et morale. S’inspirant de la lutte contre l’Occupant, il continue la résistance dans un autre contexte, fort de l’idée d’une révolution contre l’injustice humaine et sociale. Son attitude évolue 310en une résistance à l’histoire en tant que telle, à l’opposé d’un Merleau-Ponty, mais avec André Malraux et Georges Bernanos.
Mots-clés : Georges Bernanos, André Malraux, Maurice Merleau-Ponty, histoire, injustice, résistance.
Hans Peter Lund, “Camus 1944–1946. Continuing resistance”
During 1944–1946, in Combat and in a number of talks, Camus tightens his political and moral position. Inspired by the struggle against the German occupation, he continues his resistance in a different context, this time promoting the idea of a revolution to end human and social injustice. His position turns into resistance to history as such, together with André Malraux and Georges Bernanos, and in contrast to Merleau-Ponty.
Keywords: Georges Bernanos, André Malraux, Maurice Merleau-Ponty, history, injustice, resistance.
André Abbou, « Camus, lanceur d’alerte. Autour de Combat, 1944-1948 : désillusions et démesure »
Le 21 août 1944, Camus devient rédacteur en chef de Combat, quotidien issu de la Résistance. Il veut contribuer à la régénération de la presse française et de la politique du pays. Il prend conscience de son erreur. Il se consacre alors à son œuvre d’écrivain et a un rôle de lanceur d’alerte. La controverse avec d’Astier de la Vigerie en est l’illustration.
Mots-clés : nouvelle presse, écriture journalistique, controverse idéologique, « Ni victimes ni bourreaux », renoncement au journalisme.
André Abbou, “Camus the whistle-blower. Around Combat, 1944–1948: disillusions and excess”
On 21 August 1944, Camus became the editor-in-chief of Combat, a daily newspaper created during the Resistance. He wanted to contribute to the regeneration of the French press and of the country’s politics. He became aware that this was a mistake. So he devoted himself to his literary work and to a role as a whistle-blower. The controversy with d’Astier de la Vigerie serves to illustrate this.
Keywords: new press, journalistic writing, ideological controversy, “Neither executioners nor victims”, giving up journalism.
311Pierre Masson, « Gide et Camus, même Combat »
Durant cette période 1944-1948, Camus et Gide nouent des liens de plus en plus étroits, à la fois amicaux et intellectuels. Locataire de Gide à Paris, tandis que celui-ci est encore à Alger, Camus collabore à L’Arche, la revue qu’anime Jean Amrouche sous le patronage de Gide. Par la suite, rentré à Paris en compagnie de Camus, et devenu son voisin, c’est Gide qui collabore à Combat, révélant la proximité de leurs engagements.
Mots-clés : épuration, journalisme, Terre des hommes, L’Arche, Combat.
Pierre Masson, “Gide and Camus, the same Combat”
During the period 1944-1948 Camus and Gide established ever closer links, both as friends and as intellectuals. Renting Gide’s apartment in Paris while the latter was still in Algiers, Camus collaborated on L’Arche, a review run by Jean Amrouche with Gide’s backing. Later, Camus having accompanied Gide on his return to Paris and having become his neighbour, Gide was to collaborate on Combat, revealing how close were their commitments.
Keywords: epuration, journalism, Terre des hommes, L’Arche, Combat.
Vincent Grégoire, « Camus, Bruckberger et la peine capitale à la Libération »
Notre étude se veut une réflexion sur l’opposition pleine et entière entre Camus, pour qui il faut épurer de manière radicale, à l’automne 1944, le corps social de ses éléments les plus « toxiques », essentiellement des miliciens et des gestapistes français, et son ami, le Père Bruckberger, qui va chercher à sauver certains de ces « corps pathogènes », des collaborateurs et miliciens qui, selon lui, se sont fourvoyés dans leur fidélité au maréchal Pétain.
Mots-clés : épuration, peine de mort, Darnand, Milice, le maréchal Pétain, Libération.
Vincent Grégoire, “Camus, Bruckberger and the death penalty at the time of the Liberation”
Our study is a reflection on the complete opposition between Camus for whom, in the autumn of 1944, the social body has to be radically purged of its most “toxic” elements (primarily French militiamen and collaborators who have committed blood crimes or ordered them), and his friend, Father Bruckberger, who seeks to save the lives of some high-ranking militiamen who, according to him, were misguided in their loyalty to Marshal Pétain.
Keywords: epuration, death penalty, Darnand, Milice, Marshal Pétain, Liberation.
312Anne Prouteau, « Camus chez les dominicains »
La conférence donnée au couvent dominicain de La Tour-Maubourg en décembre 1946 par Camus, enrichit son dialogue avec les chrétiens. Cette intervention contextualisée, on tentera de qualifier la position d’estime et de sympathie de Camus l’agnostique, d’expliciter les différentes considérations éthiques et de cerner les demandes qu’il formule au monde chrétien. Nous réfléchirons aux enjeux d’une telle démarche et à sa réception dans le milieu intellectuel et religieux des années d’après-guerre.
Mots-clés : dialogue, christianisme, humanisme, mal, engagement.
Anne Prouteau, “Camus’s stay with the Dominicans”
The lecture that Camus delivered at the Dominican convent of the Tour-Maubourg in December 1946, deepens his dialogue with Christians. After contextualizing this contribution, we attempt to clarify the position of esteem and sympathy Camus displays as an agnostic, to make explicit his various ethical considerations and identify the insistent requests Camus addresses to the Christian world. We will reflect on what is at stake in this approach, and its reception in the postwar intellectual and religious communities.
Keywords: dialogue, christianity, humanism, evil, commitment.
Guy Basset, « Albert Camus et les ambiguïtés du Rassemblement Démocratique Révolutionnaire »
Le 27 février 1948 paraît l’appel du Rassemblement Démocratique Révolutionnaire, signé par des écrivains et journalistes. Albert Camus n’est pas parmi les fondateurs, mais il se sentira un moment proche de ce rassemblement des forces politiques de gauche. Il participera à la revue La Gauche et interviendra au meeting du 13 décembre 1948. Revenir sur l’aventure du RDR, les enjeux idéologiques et les diverses personnalités qui se sont affrontées permet de dégager l’originalité de Camus.
Mots-clés : démocratie, gauche, liberté, révolution, socialisme, paix, international.
Guy Basset, “Albert Camus regarding RDR political ambiguous positions”
Rassemblement Démocratique Révolutionnaire announcement was published on February 1948, signed by many writers and reporters. Albert Camus was not among them, but it seems that he was sometimes very close with these left-wing task force groups. He published three articles in their newspapers, La Gauche, and was one of those who spoke during 313the famous December 13, 1948 meeting in Paris. Camus’s original features can be found regarding the analysis of RDR positions, ideological stakes and figures of this group.
Keywords: democracy, left, freedom, revolution, socialism, peace, international.
Rémi Larue, « “Remarque sur la révolte”, quels liens avec L’Existence ? »
« Remarque sur la révolte » écrit à la fin de la Seconde Guerre mondiale représente une base solide à l’argumentaire développé par Camus dans L’Homme révolté. S’y intéresser, c’est revenir aux origines de la révolte camusienne, observer aussi de près le contexte d’écriture de ce court essai et la place qu’il prend dans le volume au sein duquel il est publié en 1945, L’Existence. Et si la révolte avait quelque chose à voir avec l’existence au sens métaphysique du terme ?
Mots-clés : révolte, Jean Grenier, pensées existentielles, Benjamin Fondane, morale, collectif, absurde, angoisse, langage, Brice Parain.
Rémi Larue, “‘Remarque sur la révolte’ and its links with L’Existence”
“Remarque sur la révolte” written at the end of World War II serves as a solid basis for the arguments Camus develops in L’Homme révolté. Studying this text is a way to go back to the origins of the revolt as defined by Camus, to take also a close look at the context in which this short essay was written and to ponder on the importance it has in L’Existence in which it was published in 1945. Could revolt have to do with existence in a metaphysical sense?
Keywords: revolt, Jean Grenier, existential thought, Benjamin Fondane, morals, community, absurd, anxiety, language, Brice Parain.
Io Watanabe, « Comment nommer le mal ? Politique et morale du langage chez Camus »
Vers la fin de la guerre, l’intérêt que Camus porte au problème du langage devient évident, toujours lié à sa réflexion sur la société des années 40. Sa « critique sociale » montre en effet que les mots ne sont pas un simple outil pour exprimer l’univers subjectif, mais un réseau d’images qui crée la vision du monde en orientant la pensée. L’article suit dans La Peste le parcours de sa réflexion sur le langage qui amène au thème de l’habitude et de la conscience de mesure.
Mots-clés : mot, dénomination, « Terrorisme » littéraire, Jean Paulhan, Brice Parain, mort, sens de vue, « Ni victimes, ni bourreaux », La Peste, habitude.
314Io Watanabe, “How denominate the Evil? Politic and moral of language in Camus”
Towards the end of the war, Camus’ interest in the problem of language becomes evident, linked to his reflection on the society of the 1940s. His “social critique” shows that words are not a simple tool for expressing the subjective universe, but a network of images that creates the vision of the world by orienting thought. The article follows his continuing reflection on language in The Plague, which leads to the theme of habit and consciousness of measurement.
Keywords: word, denomination, literary “Terrorism”, Jean Paulhan, Brice Parain, death, sense of sight, “Neither executioners nor victims”, The Plague, habit.
Brigitte Sändig, « Des valeurs et de l’abstraction »
Pour Camus, l’abstraction est le contraire des valeurs humaines. Alors que ces dernières ont comme qualité leur stabilité, la notion d’abstraction a un contenu variable : elle désigne toujours la soumission à l’histoire ou aux idéologies, elle implique aussi la dévaluation de l’homme par l’argent, tout comme les idées d’André Gorz ont essayé de le montrer. Comme « utopie relative », Camus oppose à l’abstraction son espoir des « propres valeurs de l’homme », réalisées en particulier par l’artiste.
Mots-clés : André Gorz, après-guerre, artiste, capitalisme, dialogue, idéaux, idéologie, liberté d’esprit, presse, profit.
Brigitte Sändig, “On values and abstraction”
According to Camus, the concept of abstraction is in opposition to human values. While these values do not change the content of abstraction does. The concept of abstraction has always been its submission to history or to ideologies, and also implies the devaluation of man by the power of money, just as demonstrated in the ideas of André Gorz. As a kind of “relative utopia” set against the concept of abstraction, Camus places his hopes in the “proper human values”, which he sees realised first by artists.
Keywords: André Gorz, post-war, artist(s), capitalism, dialogue, ideals, ideology, intellectual freedom, (the) press, profit.
David H. Walker, « Albert Camus et le théâtre d’après-guerre. Une conférence oubliée »
Le 1er juillet 1944, dans le cadre des « Entretiens de la Compagnie des Sept » organisés par Jean Vilar, Albert Camus a prononcé une conférence sur « La mise en scène vue par les auteurs ». Cette allocution a laissé peu de 315traces parce que Camus n’a pas rédigé un texte. Mais ses notes conservées dans le Fonds Camus de la Bibliothèque Méjanes à Aix indiquent entre autres choses que l’auteur avait l’intention de présenter une sorte de manifeste pour le théâtre d’après-guerre.
Mots-clés : mise en scène, metteur en scène, auteur dramatique, texte, théâtre théorie, théâtre pratique, grandeur, bon sens.
David H. Walker, “Albert Camus and the post-war theatre. A forgotten lecture”
On 1 July 1944, in the context of discussions organised by Jean Vilar and the “Compagnie des Sept”, Albert Camus gave a lecture on “Staging as viewed by authors”. This talk has left few traces because Camus did not write up a text. But his notes conserved in the Fonds Camus of the Bibliothèque Méjanes in Aix indicate that he intended to present, among other things, a manifesto for the post-war theatre.
Keywords: staging, director, playwright, text, theatre theory, theatre practice, grandeur, good sense.
Jason Herbeck, « Le Malentendu et l’échec de la reconnaissance, ou pourquoi “il ne faut jamais jouer” »
Afin d’éclaircir l’échec du Malentendu, nous démontrerons le tiraillement philosophique dans la pièce entre les cycles de l’absurde et de la révolte. Nous nous pencherons ensuite sur la tension spatio-géographique tant dans l’univers théâtral de la pièce que dans le vécu de Camus lui-même à l’époque. Enfin, nous examinerons le thème de la (non)reconnaissance au niveau de l’intrigue et du public, et les raisons pour lesquelles Camus refuse de céder aux attentes pourtant évidentes de ce dernier.
Mots-clés : théâtre, cycles, philosophie, absurde, révolte, reconnaissance, guerre.
Jason Herbeck, “Le Malentendu and the failure of recognition, or why ‘you should never play games’”
In order to understand the critical failure of Le Malentendu, this study examines the philosophical tension in the play between the absurd and revolt. These super-imposed philosophies will serve to link, on a spatio-geographic level, the play’s theatrical setting and Camus’s own experiences at the time. In conclusion, Camus’s refusal to yield to the expectations of his public will be juxtaposed with the fatal issue of (non)recognition on the part of both the play’s characters and its audiences.
Keywords: theatre, cycles, philosophy, absurd, revolt, recognition, war.
316Inès de Cassagne, « Allégorie et réalité dans L’État de siège »
L’État de siège reflète la pensée de Camus après la guerre. L’idéologie arrivée au pouvoir devient peste meurtrière : elle introduit une ordonnance artificielle qui étouffe et tue le réel, l’humain. La souffrance d’un peuple réduit à l’état de machine n’aura d’issue que dans la révolte spontanée d’un homme qui aime, réveillant ainsi les autres. L’ordre artificiel s’écroule devant des gens décidés à rétablir leur vie personnelle et solidaire, une vraie société.
Mots-clés : abstraction, acédie, communication, Espagne, idéologie, nihilisme, peste, réalité.
Inès de Cassagne, “Allegory and reality in The State of siege”
The State of siege reveals Camus’ thought after the war. The ideology that comes to power becomes a deadly plague: it introduces an artificial order which stifles and kills the real, the human. The unbearable suffering of a people henceforth reduced to the state of machine is overcome solely by the spontaneous revolt of a man who loves, in doing so it awakens others. The artificial order collapses then in front of people determined to restore their personal and common life. A real society.
Keywords: abstraction, acedia, communication, Spain, ideology, nihilism, plague, reality.
Yasuko Chijiiwa, « Camus lecteur de Boris Savinkov »
On ne doit pas sous-estimer l’importance du second roman de Boris Savinkov, Ce qui ne fut pas, que Camus a dû lire pendant l’été 1946, au profit des Souvenirs d’un terroriste du même auteur. Soulevant la question de la légitimité du meurtre commis au nom de la justice, ce roman l’a encouragé à s’opposer aux intellectuels révolutionnaires de son époque et l’a aussi incité à créer un personnage mythique – un Kaliayev détaché de son modèle et incarnant « l’image la plus pure de la révolte ».
Mots-clés : Ce qui ne fut pas, meurtre, justice, révolutionnaires, violence, Les Justes, Ivan Kaliayev.
Yasuko Chijiiwa, “Camus, reader of Boris Savinkov”
Boris Savinkov’s second novel What Never Happened, which Camus must have read during the summer of 1946, is no less important than his Memories of a Terrorist. Raising the question of the legitimacy of murder committed in the name of justice, this novel encouraged Camus to take position against revolutionary intellectuals 317of his time, and also to create a mythical character – a Kaliayev detached from his model and embodying “the purest image of revolt”.
Keywords: What Never Happened, murder, justice, revolutionaries, violence, The Just Assassins, Ivan Kaliayev.
Sophie Bastien, « Un au-delà de la guerre dans les œuvres littéraires »
Cette étude examine en trois temps l’impact de la Seconde Guerre mondiale sur l’œuvre littéraire de Camus. Elle cerne d’abord l’impact plus ou moins direct de la guerre, puis les questions existentielles qu’elle suscite, et enfin l’affirmation d’une confiance humaniste en vue d’une régénérescence.
Mots-clés : Guerre 1939-1945, Occupation, questions existentielles, régénérescence, La Peste, théâtre, Lettres à un ami allemand, L’Été.
Sophie Bastien, “Looking beyond the war in literary works”
This study is a three-part examination of the impact of the Second World War on Camus’s literary work. First, it identifies the more or less direct impact of the war, then it examines the existential questions it raises and, finally, it looks at the affirmation of a humanistic faith as a means of regeneration.
Keywords: World War II, Occupation, existential questions, regeneration, The Plague, theatre, Letters to a German Friend, Summer.
Peter Dunwoodie, « L’innocence à l’épreuve de l’événement »
Dans La Peste Camus revient sur le thème de la révolte solitaire au cœur de son œuvre d’avant-guerre pour retracer l’émergence d’une éthique qui, en intégrant le collectif, serait capable de répondre aux bouleversements récents. La lecture contrastée de L’Étranger (1942) et de La Peste (1947) révèle que s’il y a eu rupture dans les solutions proposées, les deux romans sont confrontés au même problème existentiel-clé, celui de la liberté de l’individu aux prises avec l’événement.
Mots-clés : éveil, fait divers, story-telling, éthique, résistance.
Peter Dunwoodie, “Innocence and the weight of events”
In The Plague Camus returns to the theme of individual revolt at the heart of his pre-war works in order to track the emergence of an ethic which, by encompassing the collective, would be in a position to respond to recent upheavals. Reading The 318Plague (1947) in the light of The Stranger (1942) shows that, while the proposed solutions point to a break, both novels had to confront the same key existential issue, namely individual freedom when impacted by events.
Keywords: awakening, fait divers, story-telling, ethics, resistance.
Marie-Thérèse Blondeau, « La Peste, roman de la Libération »
À la solitude du Panelier succède, pour Camus, à partir de novembre 1943, un changement de vie complet qui compromet l’écriture de La Peste. Sa publication en 1947 est d’abord une libération pour l’écrivain. La comparaison entre les différentes versions, l’intertextualité avec les articles de Combat et les conférences données en 1946, montrent tout ce que le roman doit à l’après-guerre. Mais plus qu’un roman de la Libération, La Peste ne serait-il pas celui des illusions perdues ?
Mots-clés : après-guerre, Combat, désenchantement, éditorialiste, épuration, Histoire, presse, résistance, séparation.
Marie-Thérèse Blondeau, “The Plague as a novel of the Liberation”
After the solitude of Le Panelier, there came a complete change of lifestyle for Camus from November 1943. His work on the chronicle is delayed. The publication of The Plague is a liberation for the writer. The comparison between the first version and the definitive version, the intertextual links to the articles in Combat and the lectures given in 1946, show how much the novel owes to the post-war period. But rather than a novel of the Liberation, could The Plague be a novel of lost illusions?
Keywords: Post-War, Combat, disenchantment, editorialist, purges, History, the press, resistance, separation.
Alexis Lager, « Renaître par la beauté. Réflexions autour de “L’Exil d’Hélène” »
Écrit en 1948, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, « L’Exil d’Hélène » fait de la beauté une valeur anthropologique sur laquelle rebâtir l’homme défiguré par le chaos historique. Cet article se propose d’éclairer la genèse de ce texte, les idées philosophiques qu’il met en lumière mais aussi ses implications esthétiques.
Mots-clés : Hélène, beauté, histoire, nature, René Char, création.
319Alexis Lager, “Born again through beauty. Reflections on ‘L’Exil d’Hélène’”
Written in 1948, in the aftermath of the Second World War, “L’Exil d’Hélène” presents beauty as an anthropological value on the basis of which to rebuild Man who has been disfigured by the chaos of history. This article aims to clarify the genesis of the text, the philosophical ideas it highlights, but also its aesthetic implications.
Keywords: Hélène, beauty, history, nature, René Char, creation.
Agnès Spiquel, « La promesse des amandiers »
« Les Amandiers » a eu deux avant-textes, en 1941 dans La Tunisie française et en 1945 dans Le Courrier de l’étudiant. Le second est essentiel : Camus y définit un devoir éthique face à l’Histoire. L’analyse successive des trois versions montre les ressorts de la mutation de 1945 et la portée du texte final. Image cardinale de sa jeunesse algéroise, les amandiers, qui fleurissent en hiver, sont l’analogie d’une fermeté faite de lucidité sans désespoir et de lutte pour l’esprit contre la force.
Mots-clés : « Les Amandiers », génétique, mutation 1945, esprit vs force, lucidité.
Agnès Spiquel, “The promise of the almond trees”
“Les Amandiers” was preceded by two texts, in 1941 in La Tunisie française and in 1945 in Le Courrier de l’étudiant. In the second of these, Camus defines an ethical duty in the face of History. The successive analysis of the three versions reveals the factors underpinning the mutation that occurred in 1945 and the significance of the final text. A key image of his youthful years in Algiers, the almond trees, which blossom in winter, are a metaphor for a certain fixed resolve comprising lucidity without despair and the struggle to defend the spirit against brute force.
Keywords: “Les Amandiers”, genetics, the turning point of 1945, the spirit versus brute force, lucidity.
- Thème CLIL : 4027 -- SCIENCES HUMAINES ET SOCIALES, LETTRES -- Lettres et Sciences du langage -- Lettres -- Etudes littéraires générales et thématiques
- ISBN : 978-2-406-12278-4
- EAN : 9782406122784
- ISSN : 0035-2136
- DOI : 10.48611/isbn.978-2-406-12278-4.p.0309
- Éditeur : Classiques Garnier
- Mise en ligne : 03/08/2022
- Périodicité : Mensuelle
- Langue : Français