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Classiques Garnier

Crise alimentaire au Venezuela Réponses locales à l’effondrement du système alimentaire national

  • Type de publication : Article de revue
  • Revue : Systèmes alimentaires / Food Systems
    2020, n° 5
    . varia
  • Auteurs : Molina (Luisa), Angéliaume (Alexandra)
  • Résumé : Le Venezuela vit depuis 2013/2014 une crise humanitaire complexe. Face à la désorganisation du système alimentaire dans l’ensemble du pays, un projet pilote de recherche-action est proposé dans la municipalité de Rangel (Mérida, Venezuela), avec pour objectif la construction de systèmes alimentaires territorialisés, comme outil d’amélioration de la sécurité alimentaire des populations locales.
  • Pages : 235 à 244
  • Revue : Systèmes alimentaires
  • Thème CLIL : 3306 -- SCIENCES ÉCONOMIQUES -- Économie de la mondialisation et du développement
  • EAN : 9782406110620
  • ISBN : 978-2-406-11062-0
  • ISSN : 2555-0411
  • DOI : 10.15122/isbn.978-2-406-11062-0.p.0235
  • Éditeur : Classiques Garnier
  • Mise en ligne : 09/11/2020
  • Périodicité : Annuelle
  • Langue : Français
  • Mots-clés : crise humanitaire, insécurité alimentaire, agriculture, système alimentaire, Venezuela
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Crise alimentaire au Venezuela

Réponses locales à leffondrement
du système alimentaire national

Luisa Molina

Université des Andes, Mérida, Venezuela

Alexandra Angéliaume

MCF Université Jean Jaurès, Toulouse, France

Introduction

Le Venezuela vit une crise majeure dont les premières manifestations remontent à 2013/2014. Aujourdhui, il sagit dune crise humanitaire complexe (CHC) selon la terminologie des organisations internationales. Lalimentation et la santé sont deux des secteurs les plus affectés par le processus dentropie que vit le pays. À lheure actuelle, la crise alimentaire samplifie sous linfluence de facteurs structurels.

Au-delà des problèmes inhérents à la structure et au modèle historique de développement du système alimentaire vénézuélien (SAV), ce système connaît une dislocation de plus en plus sévère depuis le début de la présidence dHugo Chavez Frías (1999-2013). Les politiques gouvernementales durant cette période se sont caractérisées par des orientations changeantes, dans ce que lon a appelé initialement la Révolution bolivarienne, puis le Socialisme du xxe siècle. Nicolas Maduro, arrivé au pouvoir en 2013, a maintenu les lignes politiques de son prédécesseur. Cependant, depuis 2019, son gouvernement a adopté des mesures qui 236exposent les citoyens à de nouvelles menaces du point de vue de la situation humanitaire, alimentaire et nutritionnelle.

Nous présenterons ici les principaux traits de la crise alimentaire actuelle, puis une proposition de projet de recherche-action pour le développement de systèmes alimentaires territorialisés, comme alternative pouvant aider à atténuer la crise alimentaire et nutritionnelle à léchelle locale et régionale (municipalité de Rangel, État de Mérida, Venezuela).

1. La crise humanitaire au Venezuela :
une situation durgence

Face à lamplitude des pénuries subies par les Vénézuéliens depuis le début de la crise humanitaire complexe en 2013/2014, le pays a connu une vague migratoire sans précédent qui sest accélérée depuis cette date, principalement dirigée vers les pays de lAmérique du Sud. En octobre 2018, la situation durgence au Venezuela a conduit le Conseil des droits humains des Nations Unies à demander au Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de lhomme (BHCDH), de procéder à une mission dinformation. À ce titre, la Haute-Commissaire, Mme Michelle Bachelet et son équipe se sont rendues au Venezuela en juin 2019. Un premier rapport écrit a été remis le 5 juillet et deux rapports verbaux ont été présentés à Genève en septembre et en décembre 2019. Ces rapports constatent de graves irrégularités en matière de droits politiques, économiques et sociaux : persécutions, tortures, violations des droits de personnes privées de liberté, et situations durgence critique dans les domaines de la santé, de lalimentation, des services publics essentiels, de léducation, entre autres (Bachelet, 2019a). Le compte rendu verbal de décembre 2019 relève notamment les éléments suivants : « En 2019, la situation économique et sociale continue daffecter les droits humains (au Venezuela). Selon la CEPAL, léconomie a régressé de 25,5 % et les pertes accumulées du PIB depuis 2013 sont estimées à 62,2 %. [] Seule une minorité de la population ayant accès à des devises peut couvrir régulièrement ses besoins, étant donné les hauts prix des aliments qui résultent de lhyperinflation et de la dollarisation de léconomie » (Bachelet, 2019b).

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Alors que le rapport Global Humanitarian Overview présenté en janvier 2020 par M. Mark Lowcock, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux Affaires humanitaires, précise que le Venezuela fait partie des pays ayant le plus haut niveau durgence humanitaire en 2020, la pandémie du coronavirus risque daggraver la situation. Cest moins le nombre de décès –car des mesures de confinement ont été prises très tôt– que lamplification de difficultés daccès à des biens et services de première nécessité qui sont à craindre (eau potable, aliments, médicaments, électricité, combustibles, transports).

2. Les changements économiques depuis 2019 : dollarisation de léconomie
et ouverture des importations

Deux changements très importants au plan économique ont eu lieu au Venezuela depuis octobre 2019. Dune part, lexpansion dun processus de dollarisation de léconomie et, dautre part, lacceptation par le gouvernement de louverture des importations, spécialement celles concernant les biens secondaires et de luxe. Dans ce contexte, et malgré la crise, de nombreuses boutiques alimentaires de luxe et de vente de liqueurs ont été ouvertes, en particulier à Caracas et dans le centre du pays.

Selon L.V. León, le renforcement récent de la dollarisation est dû à diverses causes, parmi lesquelles il pointe : « lenvoi dargent de létranger, le retour de lépargne déposée par les citoyens à lextérieur du pays, les opérations économiques aux frontières, la contrebande, lor légal et illégal, les exportations liées au narco trafic et au blanchiment dargent » (León, 2018).

Pour les représentants de la Fédération des Chambres dindustrie et de commerce du Venezuela (FEDECAMARAS), cette accentuation de la dollarisation est « le résultat de la libéralisation des importations et de lélimination du contrôle de change comme conséquence de la suppression, presque totale, des droits de douane en novembre 2019 » (Custanno, 2019)1. Par ailleurs, la politique macroéconomique, fondée 238sur un contrôle des changes avec des taux officiels fictifs, a promu le développement dun marché parallèle soutenu (Gutierrez, 2019).

La dollarisation et lassouplissement des importations ont favorisé lactivité commerciale depuis la fin 2019. Cependant, cette dollarisation concerne loffre et non la demande. Ainsi, les salaires –spécialement ceux du secteur public– sont fixés en bolivars (Bs.S) et demeurent dérisoires (cf. infra). Le gouvernement vient dapprouver la fixation en dollars au taux de change légal du prix payé aux producteurs de certains produits tels que la viande. Le résultat direct de ce processus est un amoindrissement drastique du pouvoir dachat. En 2019, lAssemblée nationale estimait linflation à 7 374 %. Les prix continuent de progresser en 2020 à un rythme élevé se traduisant par de fortes variations du taux de change (janvier 2020 : 80 000 Bs.S par dollar US, fin avril 2020 : 170 000 Bs.S par dollar US).

Daprès les données de lenquête sur les conditions de vie au Venezuela menée depuis 2014 par lUniversité catholique Andres Bello, lUniversité centrale du Venezuela et lUniversité de Carabobo pour combler la carence de statistiques officielles, la pauvreté est plus forte dans les États de lintérieur du pays et dans les États frontaliers. Elle continue de progresser : 87 % de la population totale serait en situation de pauvreté et 45 % en pauvreté critique en 2019. Au Venezuela, près de 45 % de la population travaille dans le secteur informel de léconomie.

Ces chiffres sont probablement plus élevés aujourdhui du fait des mesures de confinement pour le contrôle de la pandémie COVID-19.

3. La crise et ses effets
sur le système agroalimentaire vénézuélien

Les politiques introduites au Venezuela par le gouvernement du président Hugo Chavez ont eu des effets très profonds sur le système alimentaire. Les principaux changements se sont manifestés depuis 2002 avec la promulgation de la Loi des terres et du développement agraire, laquelle sest substituée à la Loi de réforme agraire de 1960. Dautres mesures à caractère macro-économique et sectoriel, initiées par Chavez 239et poursuivies par Maduro, ont concerné le contrôle de changes et des prix, lexpropriation de terres, dentreprises industrielles et de services. Plus de 5 millions dhectares de terres ont été expropriés, ainsi quune partie importante du parc industriel agroalimentaire (entreprises de céréales, de produits oléagineux, de café et de lait, centrales sucrières, entreprises de production de semences et dintrants agricoles, chaînes de supermarchés, etc.) (Molina, 2013). Les expropriations ont également porté sur des industries non alimentaires fournissant des matières premières indispensables pour les industries agroalimentaires (produits des industries du verre, du papier, des plastiques et des produits sanitaires). Il en est résulté une réduction sévère, voire une paralysie complète des activités dans ces secteurs.

Un déclin de la production agricole nationale touchait déjà depuis 2005 la plupart des filières agroalimentaires (Molina, 2013). Avec la crise économique des années 2013, la production agricole et alimentaire na cessé de chuter : plus de 80 % de la production dans les filières des céréales, de la viande, du lait, des produits maraîchers des fruits et légumes et de racines et tubercules entre 2014 et 2019 (FEDEAGRO).

Depuis 2013, avec la baisse des prix du pétrole, la chute de la production nationale sest accompagnée dune réduction des importations agroalimentaires que le gouvernement avait privilégiées depuis la moitié des années 2000. Cela concerne tant lachat international de matières premières que lachat daliments dorigine industrielle dirigés vers le programme social dalimentation (les Conseils locaux de production et dapprovisionnement, CLAP) (Gutierrez, 2019).

Les entreprises agro-industrielles qui restaient en fonctionnement ont produit à hauteur de 20 % de leur capacité installée (FEDECAMARAS, CONINDUSTRIA, 2019). La plupart des secteurs ont été affectés par les crises liées aux combustibles et à lélectricité : production agricole et agroindustrielle, transport et distribution dans lensemble des filières agroalimentaires (produits frais et agroindustriels). Depuis mars 2020, la situation de loutil de production et de commercialisation saggrave, par laction combinée de la crise économique et des effets du COVID-19.

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4. Leffondrement du salaire minimum
et du pouvoir dachat des Vénézuéliens

Comme nous lavons signalé ci-dessus, depuis le début de la CHC, lun des problèmes majeurs quaffrontent la plupart des Vénézuéliens est lié à lappauvrissement. Actuellement, les employés qui gagnent le salaire minimum, les personnes et les familles sans accès aux devises par des envois de létranger, les pensionnés et retraités, continuent de subir une dégradation de leur situation économique par la débâcle du pouvoir dachat, par lhyperinflation et la dollarisation de léconomie. La situation est aussi critique pour les fonctionnaires, car les salaires suivent une tendance baissière et se classent parmi les plus bas du monde.

En 2019 et 2020, la différence entre le salaire nominal, le salaire réel et la capacité dachat est considérable. Le salaire minimum ne permet de vivre que quatre jours par mois si lon prend la référence des organismes internationaux indiquant que chaque personne doit avoir au moins 1 $ US/jour pour survivre. Selon le Centre de documentation et danalyse des travailleurs (CENDA), organisme qui réalise une enquête sur le panier alimentaire depuis 1976, la capacité dachat du salaire minimum et le ticket alimentaire ont atteint, ces dernières années, des niveaux dérisoires. En 2019, le prix du panier de base était de 122 $ US en août et de 262 $ US en décembre. À cette date, lacquisition de ce panier nécessitait 81 salaires minimums pour une famille de 5 personnes (CENDA, 2020). En janvier 2020, le salaire minimum a été porté à 250 000 bolivars souverains (Bs.S) et le ticket alimentaire a atteint 200 000 Bs.S. Le salaire intégral, composé de la somme du salaire minimum et du ticket dalimentation, sest alors situé à 450 000 Bs.S (5.4 $ US), sans parvenir à améliorer le pouvoir dachat. Le 1er mai 2020, le salaire minimum et le ticket alimentaire ont été réévalués à 400 000 Bs.S chacun. Au taux de change de juin 2020, le salaire intégral (800 000 Bs.S) équivaut à 4 $ US (prix dun kilo et demi de viande sur le marché…). Les prix des produits alimentaires frais et transformés subissent instantanément une inflation du fait de la dollarisation formelle et informelle de léconomie. Selon lenquête ENCOVI de 2019, « 80 % des foyers du Venezuela se trouvent en état dinsécurité alimentaire. 89 % des familles pauvres 241nont pas assez dargent pour se procurer de la nourriture, situation qui les classe en haut risque de famine » (ENCOVI, 2019).

En juillet 2019, la Haute-Commissaire des Nations Unies a confirmé la violation du droit à lalimentation au Venezuela et le fait que le programme CLAP ne couvre pas les besoins essentiels (Bachelet, 2019a, p. 3). En décembre 2019, la Haute-Commissaire a ratifié la sévérité des problèmes alimentaires du pays (Bachelet, 2019b). Dailleurs, les sacs de nourriture offerts par le programme CLAP non seulement arrivent au mieux une ou deux fois par mois (généralement, de façon irrégulière), mais, surtout, ils contiennent des glucides et des lipides et très peu de protéines.

Conclusion : Mettre en place des systèmes alimentaires territorialisés
pour sortir de linsécurité alimentaire

Deux problèmes majeurs ressortent des analyses précédentes. Le premier concerne le déficit de nourriture pour les catégories vulnérables de la population (enfants, femmes enceintes, personnes âgées) et dans les hôpitaux. On relève notamment les effets désastreux de labandon, depuis 2017, du programme national dalimentation scolaire. Le second problème est lincapacité du système alimentaire actuel à relever ces défis.

Le rétablissement dune sécurité alimentaire et nutritionnelle au Venezuela dépend de facteurs politiques, institutionnels et macro-économiques qui, aujourdhui, ne sont pas présents. Cependant, lurgence humanitaire justifie pleinement des initiatives locales qui peuvent être opérationnelles, car mises en œuvre dans un contexte humain et géographique de proximité. Ces initiatives pourraient sinspirer du concept de « système alimentaire territorialisé » (SAT) mobilisant des ressources matérielles et patrimoniales et des compétences à léchelon dune région (Rastoin, 2015). Les SAT sinscrivent dans le cadre des objectifs du développement durable 2030 des Nations Unies et sont en phase avec la définition donnée par le Comité pour la sécurité alimentaire de la FAO : un système alimentaire durable « garantit à chacun la sécurité 242alimentaire et nutritionnelle sans compromettre les bases économiques, sociales et environnementales nécessaires [] aux générations futures » (HLPE, 2014).

Ainsi, le projet de recherche-action SARA (système alimentaire territorialisé pour lapprovisionnement des établissements scolaires dans la municipalité de Rangel – État de Mérida) en cours de montage sous légide de luniversité des Andes en partenariat avec des chercheurs de luniversité Jean-Jaurès de Toulouse et de Montpellier SupAgro vise à relancer la production vivrière à destination denviron 5 000 enfants. Le modèle technique est fondé sur lagroécologie et la bioéconomie circulaire locale et le modèle économique sur les structures de léconomie sociale et solidaire (coopérative de production, transformation et distribution). À lissue dune première phase de diagnostic territorial, avec création dun système dinformation géographique daide à la décision, portée par une équipe multidisciplinaire et multi-acteurs, une deuxième phase consistera à élaborer un plan stratégique à partir dateliers participatifs réunissant les différentes parties prenantes du système alimentaire (consommateurs, professionnels des filières, pouvoirs publics, mouvements associatifs). Ces ateliers permettront de définir des objectifs quantitatifs et qualitatifs, des actions nécessaires pour les atteindre, en chiffrant les coûts et en identifiant les sources de financement et en établissant une programmation de ces actions. La mise en place, dans chaque État du Venezuela, de tels projets en nombre suffisant, permettrait de relancer la production et lapprovisionnement alimentaires, de restaurer et de créer de nombreux emplois et de réduire de coûteuses importations en rétablissant la souveraineté alimentaire du pays. Le projet de recherche-action SARA est actuellement en phase préliminaire : enquêtes de terrain et traitement dimages satellites en autofinancement par les chercheurs et les institutions impliqués. Lorsque les conditions seront réunies, des financements seront recherchés auprès des institutions publiques et privées de recherche, de développement et de coopération internationale au Venezuela et à létranger.

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1 En janvier 2020, le gouvernement a réintroduit les restrictions aux importations de 2 000 produits.